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Lucien-Anatole Prévost-Paradol
Lucien-Anatole Prévost-Paradol est un journaliste et essayiste français, né à Paris le 8 août 1829 et mort à Washington (District de Columbia) le 20 juillet 1870.
Pour l'état-civil il est le fils de Vincent-François Prévost et d'Anne Catherine Lucinde Prévost-Paradol, comédienne de la Comédie-Française. Du côté paternel, il est le fils adultérin de Léon Halévy[1], qui était disciple de Saint-Simon. Une origine juive qui, si elle l'a rendu sensible à la condition des juifs en France au XIXème siècle, lui sera reprochée lors de son élection à l'Académie française et lors de son ralliement à Napoléon III.
Sommaire
Biographie
Lucien-Anatole Prévost-Paradol fit ses études au Collège de Bourbon et à l'École normale supérieure; élève brillant, il devint très vite le major de sa promotion. Lors du coup d'État du 2 décembre 1851, Prévost-Paradol -major de troisième année, ce qui l'autorise à parler au nom de l'Ecole toute entière-, se rend au bureau du directeur pour protester contre le coup d'Etat et l'assurer que l'Ecole se range du coté de l'Assemblée. Une heure plus tard la rue d'Ulm est remplie de soldats et l'Ecole consignée. Les agrégations nobles, philosophie, histoire, supprimées, un régime de " haute surveillance" instauré, Prévost-Paradol donne sa démission sans avoir terminé son temps.
Désirant entrer dans l'enseignement supérieur, il expédie les deux thèses nécessaires. Très soutenu par ses anciens maitres il obtient une chaire de littérature à la faculté d'Aix-en-Provence en 1855. Il n'occupe cette fonction que pendant un an et démissionne pour devenir l'un des principal rédacteur du Journal des débats. On se l'arrache. Il collabore également au Courrier du dimanche et, très brièvement, à La Presse. Il devint l'un des principaux journalistes politiques de son temps. Il reçoit des offres du Journal de Genève, de L'Evening Post. Le Times publie son étude de La Presse en France et en Angleterre.
S'il fut l'un des principaux représentants de l'opposition libérale au Second Empire, cela lui valut un séjour en prison (" A la première occasion on le salera ", baron de Heckeren). En fait, un mois de prison qu'il fit dans d'assez bonnes conditions à la maison de santé du docteur Blanche.
En 1865, il fut élu à l'Académie française en remplacement de Jean-Jacques Ampère. Cette élection suscita le scandale en raison du jeune âge de l'intéressé et de la faiblesse de son bagage littéraire, qui se composait essentiellement de ses Essais de politique et de littérature (3 séries, 1859-1866) et d'Essais sur les moralistes français (1864). Il publie, en 1868, ce qui restera son oeuvre majeure: La France nouvelle.
Avec l'arrivée au pouvoir d'Émile Ollivier, Prévost-Paradol crut à une évolution libérale de l'Empire et accepta le poste de ministre plénipotentiaire de France aux États-Unis, ce qui lui lui valut de très violentes attaques de la part du parti républicain. À peine est-il installé dans son poste que la guerre de 1870 éclate. C'était la guerre qu'il avait annoncée et redoutée dans La France nouvelle. Désespéré, Prévost-Paradol se suicida d'un coup de revolver.
Le prophète de la tragédie du XXe siècle
Prévost-Paradol avait très bien prévu la montée en puissance de l'Allemagne qui allait bientôt supplanter la France comme puissance dominante en Europe. Cependant, il vit encore plus loin et prédit que cette domination serait de courte durée : en effet, il a analysé la démographie des principales puissances de l'époque, les États-Unis, l'Empire britannique, la Russie et l'Allemagne.
Ces quatre empires connaissaient une expansion démographique très importante, qui sera à la base de leur puissance. Cependant, l'expansion démographique de l'Allemagne, très supérieure à celle de la France, générait un courant d'émigration en Amérique du Nord , ce qui renforçait les Anglo-Saxons. Selon Prévost-Paradol, la volonté de l'Allemagne d'occuper la première place était impossible parce que l'espace terrestre était dejà partagé et qu'elle arrivait trop tard. Cette expansion allait provoquer un conflit avec les puissances déjà en place, les États-Unis, l'Empire britannique et la Russie, qui ne manqueraient pas de se coaliser pour écraser l'Allemagne. C'est ce qui se passa et Prévost-Paradol le prédit quatre-vingt ans avant.
Notes
- ↑ Présentation de Pierre Guiral à La France nouvelle d'A. Prévost-Paradol, Paris Garnier, 1981 (p.10) (ISBN 2705003207)
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