- Lucia di Lammermoor
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Lucia di Lammermoor Genre Opera seria Nb. d'actes 3 actes Musique Gaetano Donizetti Livret Salvatore Cammarano Langue
originaleItalien Sources
littérairesThe Bride of Lammermoor (1818) roman de Sir Walter Scott Dates de
compositionMai 1835 - Juillet 1835 Création 26 septembre 1835
Teatro San Carlo, NaplesCréation
française12 décembre 1837
Théâtre-Italien, ParisVersions successives - Lucie de Lammermoor, version révisée par Donizetti,
livret en français d'Alphonse Royer et Gustave Vaëz,
10 août 1839, Théâtre de la Renaissance, Paris
Les personnages deviennent : Lord Henry Ashton, Lucie, Edgar, Lord Arthur Bucklaw, Raymond, Alice, Norman.
Personnages - Enrico Ashton, maître de Lammermoor (baryton)
- Lucia Ashton, sa sœur (soprano)
- Edgardo, maître de Ravenswood (ténor)
- Lord Arturo Bucklaw, époux de Lucia (ténor)
- Raimondo Bidebent, chapelain et confident de Lucia (basse)
- Alisa, compagne de Lucia (mezzo-soprano)
- Normanno, grand veneur d'Enrico (ténor)
- Dames et chevaliers, parents des Ashton, habitants de Lammermoor, pages, veneurs, domestiques d'Ashton (chœur)
Airs - Cruda, funesta smania – (Enrico) Acte I, scène 1
- La pietade in suo favore – (Enrico) Acte I, scène 1
- Regnava nel silenzio – (Lucia) Acte I, scène 2
- Quando rapito in estasi – (Lucia) Acte I, scène 2
- Ah, cedi, cedi! – (Raimondo) Acte II, scène 1
- Al ben dei tuoi qual vittima – (Raimondo) Acte II, scène 1
- Dalle stanze, ove Lucia – (Raimondo) Acte III, scène 1
- Il dolce suono – (Lucia) Acte III, scène 1
- Spargi d'amaro pianto – (Lucia) Acte III, scène 1
- Tu che a Dio spiegasti l'ali – (Edgardo) Acte III, scène 2
- Tombe degl'avi miei – (Edgardo) Acte III, scène 2
Lucia di Lammermoor est un opéra en trois actes de Gaetano Donizetti, sur un livret en italien de Salvatore Cammarano, d'après le roman La Fiancée de Lammermoor de Walter Scott. Il a été créé le 26 septembre 1835 au teatro San Carlo de Naples.
La version française Lucie de Lammermoor, fut créée le 10 août 1839, au Théâtre de la Renaissance à Paris, dans laquelle le compositeur et les librettistes Alphonse Royer et Gustave Vaëz ont apporté d'importants changements.
Annonciateur du romantisme italien, cet opéra est le chef-d'œuvre « tragique » de Donizetti, dont le succès ne s'est jamais démenti ,[1]. Les deux passages les plus connus sont la longue « scène de la folie » où Lucia sombre dans une démence irréversible et le grand sextuor de l'acte II, page maîtresse de l'ouvrage qui préfigure les grands ensembles de Verdi. Notons aussi l'air d'Edgardo (ténor) au dernier acte d'une « funèbre beauté », à l'origine d'une nouvelle forme de belcanto [2],[3],[4].
Sommaire
Création
Interprètes de la création originaleRôle Voix Interprète Lucia soprano Fanny Tacchinardi-Persiani Enrico baryton Domenico Cosselli Edgardo ténor Gilbert Duprez Arturo ténor Balestrieri Raimondo basse Carlo Ottolini Porto Alisa mezzo-soprano Teresa Zappucci Normanno ténor Anafesto Rossi Serviteurs et servantes, invités aux noces Argument
L'action se déroule dans l'Écosse de la fin du XVIe siècle. Les familles luttent entre elles, tandis que les guerres entre catholiques et protestants font rage. Les Ashton — depuis longtemps les grands rivaux des Ravenswood — ont pris possession du château de ces derniers, situé près de Lammermoor…
Acte I
Les jardins du château des Ashton
Brève et sombre ouverture. Enrico Ashton se désespère sur le sort de sa famille au bord de la banqueroute auprès du chapelain Raimondo. Il déclare que seul le mariage arrangé de sa sœur avec Lord Arturo pourrait les sauver, mais que Lucia s'oppose à cette idée. Normanno, le veneur d'Enrico, annonce que son refus est dû au fait qu'elle aime Edgardo de Ravenswood, l'ennemi juré d'Enrico. Ce dernier jure de mettre fin aux relations entre sa sœur et son amant.
Près d'un puits dans le parc du château
Lucia attend l'arrivée d'Edgardo en compagnie de sa dame de compagnie Alisa. Lucia confie à cette dernière qu'elle a récemment vu en rêve le spectre d'une jeune femme assassinée par son amant — un Ravenswood — dont le corps serait encore dans le puits. Alisa lui conseille alors d'oublier Edgardo, mais Lucia se moque de cet avertissement. Arrive Edgardo qui annonce à Lucia qu'avant son départ pour la France, il compte demander sa main à son frère. Mais celle-ci l'en dissuade, redoutant une réaction violente de la part d'Enrico. Edgardo, furieux, lui remémore son serment de vengeance contre la famille de Lucia responsable de la mort de son père. Lucia parvient à le calmer et Edgardo part après avoir échangé des preuves d'amour (un anneau) avec sa fiancée.
Acte II
Les appartements d'Enrico
Des mois ont passé sans qu'Edgardo ne donne de ses nouvelles. C'est en fait Enrico qui a donné l'ordre d'intercepter toutes ses lettres. Il a également arrangé un mariage entre sa sœur et Arturo Bucklaw. Les invités et Arturo arrivent au château lorsque Lucia entre, pâle. Elle reproche à son frère son manque d'humanité et lui rappelle qu'Edgardo lui a demandé sa main. Enrico lui montre alors une fausse lettre censée prouver l'infidélité de l'absent. Finalement, Raimondo arrive à convaincre Lucia d'épouser Arturo en invoquant la mémoire de sa mère. Face au chantage du chapelain, elle accepte, mais est bien décidée à se donner la mort une fois le mariage consacré.
Une salle décorée pour accueillir Arturo
Arturo est accueilli par un chœur. Enrico le prépare à la réaction de sa sœur. Cette dernière arrive et, indifférente, signe le contrat de mariage. Edgardo survient, réclamant sa fiancée. S'ensuit un sextuor avec chœur décrivant la tournure particulière des événements. Enrico, Arturo et Edgardo s'apprêtent à se battre lorsque Raimondo montre le contrat de mariage signé de la main de Lucia. Edgardo reprend l'anneau de sa fiancée et s'enfuit en la maudissant. Ce sextuor est l'un des passages dramatiques les plus remarquables de toute l'histoire de l'opéra.
Acte III
Fichier audio Del ciel clemente un riso (info)
par Nellie Melba (1904)
Des problèmes pour écouter le fichier ?Une salle de la tour de Wolferag
Enrico rendu fou de rage par l'intrusion d'Edgardo, qui est son rival politique, se rend chez celui ci et le provoque en duel, espérant ainsi en finir avec le jeune homme qui est l'ultime représentant de la famille Ravenswood ennemie des Lamermoor depuis des siècles.
Salle de réception du IIe acte
Alors que se déroulent les festivités du mariage, Raimondo bouleversé surgit soudain et annonce aux invités horrifiés que Lucia a tué Arturo et qu'elle est devenue folle. La jeune fille arrive hagarde, echévelée et ensanglantée. Dans la célèbre « scène de folie » (Il dolce suono), elle rêve son avenir, unie avec Edgardo, tandis que le puits du premier acte devient l'autel de leur mariage. Enrico qui revient de chez Edgardo se fait confirmer la nouvelle du meurtre d'Arturo et, sans se rendre compte de l'état de sa sœur, la menace d'une peine exemplaire; Raimondo et les invités interviennent à temps et lui font comprendre que la malheureuse n'est déjà plus dans le monde des vivants. Lucia prenant son frère pour son bien aimé Edgardo implore son pardon avant de le prier de veiller sur sa tombe. Après qu'elle s'est effondrée on l'emporte, mourante.
Cette scène de la folie est l'occasion pour l'interprète de Lucia de déployer sa virtuosité et sa technique dans une très belle scène dont le point central, la cadence, a été ajouté par la tradition dès la création.
Les tombes des Ravenswood
Edgardo attend Enrico avec l'intention de se jeter sur l'épée de son ennemi, ignorant le sort tragique de son ancienne fiancée. Il apprend par les familiers des Lamermoor qu'elle va bientôt mourir, et que dans sa démence elle réclame Edgardo. En entendant sonner le glas, il comprend que Lucia est décédée ce qui lui est confirmé par le chapelin Raimondo Bideben. Désespéré il se suicide en se poignardant; il meurt en prononçant le nom de sa bien aimée.
Utilisations
Dans le film Le Cinquième Elément de Luc Besson, l'air de la folie est chanté par la « diva Plavalaguna » jouée par Maïwenn Le Besco, mais c'est le soprano Inva Mula qui l'interprète.
Discographie sélective
- 1939 : Lina Pagliughi (Lucia), Giovanni Malipiero (Edgardo), Giuseppe Manacchini (Enrico), Luciano Neroni (Raimondo), Chœur et orchestre de la radio italienne, Turin, Ugo Tansini - Warner-Fonit
- 1953 : Maria Callas (Lucia), Giuseppe Di Stefano (Edgardo), Tito Gobbi (Enrico), Rafaele Arié (Raimondo) - Chœur et orchestre du Teatro alla Scala de Milan, Tullio Serafin - EMI
- 1961 : Joan Sutherland (Lucia), Renato Cioni (Edgardo), Robert Merrill (Enrico), Cesare Siepi (Raimondo) - Chœur et orchestre de l'Académie Sainte-Cécile de Rome, John Pritchard - Decca
- 1965 : Anna Moffo (Lucia), Carlo Bergonzi (Edgardo), Mario Sereni (Enrico), Ezio Flagello (Raimondo) - Chœur et orchestre de la RCA Italiana, Georges Prêtre - RCA
- 1970 : Beverly Sills (Lucia), Carlo Bergonzi (Edgardo), Piero Cappuccilli (Enrico), Justino Diaz (Raimondo) - Ambrosian Opera Chorus, London Symphony Orchestra, Thomas Schippers - Westminster
- 1983 : Edita Gruberova (Lucia), Alfredo Kraus (Edgardo), Renato Bruson (Enrico), Robert Lloyd (Raimondi) - Ambrosian Opera Chorus, Royal Philarmonic Orchestra, Nicola Rescigno - EMI
Film
- 1971 : Lucia di Lammermoor - Anna Moffo (Lucia), Lajos Kozma (Edgardo), Giulio Fioravanti (Enrico), Paolo Washington (Raimondo), Chœur de la RAI et Orchestre Symphonique de Rome, Carlo Felice Cillario, film réalisé par Mario Lanfranchi - VAI
Retransmission en direct du Met
L’opéra a été retransmis deux fois en direct du Met dans des salles de cinéma du monde en 2009 et 2011[5].
Notes et références
- Aligre-cappuccino « Au moment de la première, le 12 décembre 1837, chaque morceau est écouté religieusement. On frise ensuite le délire et l’hystérie. Avec Lucia, Donizetti arrive à un moment de perfection, à l’apogée d’un style et le public ne s’y trompe pas : il a su comme personne avant lui produire l’opéra romantique par excellence, l’œuvre dont toutes les facettes font étroitement écho à la sensibilité de l’époque. Pour preuve, c’est une représentation de Lucia que Flaubert décrit dans Madame Bovary et Tolstoï dans Anna Karenine. Lucia va faire le tour du monde et sera jouée, du vivant de l’auteur, jusqu’à la Havane ou Santiago du Chili. Avec ce triomphe il s’impose, enfin, comme le premier compositeur italien : Bellini vient de mourir à Puteaux, Rossini a cessé d’écrire et Verdi ne fait encore qu’apprendre la composition. Il règne sans rival : Lucia a fait de lui le compositeur italien le plus joué de son temps. Il a 40 ans.»
- François-René Tranchefort, L’opéra, Paris, Seuil, 1978, 640 p. (ISBN 2-02-006574-6), p. 173
- Encyclopédie Universalis
- Dictionnaire de la musique, Larousse
- Aujourd'hui.fr
Voir aussi
Article connexe
- Lucie de Lammermoor (version française de l'opéra)
- La Fiancée de Lammermoor (roman)
Liens externes
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