- Belisario
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Belisario Genre Opera seria Nb. d'actes 3 Musique Gaetano Donizetti Livret Salvatore Cammarano Langue
originaleItalien Sources
littérairesBélisaire (1767)
de Jean-François MarmontelDates de
compositionOctobre 1835-janvier 1836 Création 4 février 1836
Teatro La Fenice, Venise
Royaume lombard-vénitienCréation
française1843
Théâtre-Italien, ParisPersonnages - Giustiniano, empereur d'Orient (basse)
- Belisario, général en chef de Justinien (baryton)
- Antonina, sa femme (soprano)
- Irene, fille de Belisario et Antonina (mezzo-soprano)
- Alamiro, prisonnier de Belisario (ténor)
- Eutropio, commandant de la garde impériale (ténor)
- Eudora (soprano)
- Eusebio, gardien des prisonniers (basse)
- Ottario (basse)
- Sénateurs, peuple, vétérans, Alains, Bulgares, jeunes filles, bergères et bergers de Thrace, gardes impériaux, prisonniers goths, guerriers grecs
Airs - « Sul campo della gloria » (Belisario, Alamiro) – Acte I
- « Trema, Bisanzio » (Alamiro) – Acte II
- « Ah ! se potessi piangere » (Belisario, Irene) – Acte II
- « Se il fratel » (Belisario, Irene, Alamiro) – Acte III
- « Egli è spento » (Antonina) – Acte III
Belisario (Bélisaire) est un opera seria en 3 actes, musique de Gaetano Donizetti, livret de Salvatore Cammarano, représenté pour la première fois au Teatro La Fenice de Venise le 4 février 1836.
Sommaire
Histoire
La composition de Belisario correspond à une époque difficile de la vie de Donizetti, marquée par la mort de son père en décembre 1835 au moment même où le compositeur s'attachait à la reprise milanaise de Maria Stuarda. Le 26 juillet, il avait conclu avec l'imprésario Natale Fabbricci le contrat pour un nouvel opéra pour la Fenice. Fabbricci avait tout d'abord suggéré un sujet vénitien, mais Donizetti craignait des difficultés avec la censure autrichienne. Le sujet de Belisario ne fut convenu que le 20 octobre[1]. Aussitôt après, Fabbricci revint à la charge, suggérant de renoncer à Belisario au profit d'un texte du librettiste vénitien Pietro Beltrame, mais Donizetti refusa[2].
Le compositeur n'était pas retourné à Venise depuis 1819 et s'inquiétait des chanteurs avec qui il allait créer son nouvel opéra[3]. Il entreprit la composition de Belisario à Naples en octobre 1835. La partition était quasiment terminée lorsque Donizetti arriva à Venise pour commencer les répétitions le 6 janvier, mais il continua d'adapter les rôles aux interprètes – avec qui il n'avait jamais travaillé auparavant – quasiment jusqu'au jour de la première qui eut lieu le 4 février.
Le livret de Salvatore Cammarano, composé en 1832, est tiré d'une tragédie d'Eduard von Schenk, Belisarius (Munich, 1820), elle-même tirée du roman Bélisaire (1767) de Jean-François Marmontel, que le librettiste connaissait par une adaptation italienne de l'acteur Luigi Marchionni (Naples, 1826).
L'opéra fut accueilli avec enthousiasme ; les Vénitiens ovationnèrent le compositeur qui eut droit à l'honneur suprême d'être raccompagné aux flambeaux jusqu'à son logement[4]. Belisario eut dix-huit représentations dans la saison et fut ensuite repris un peu partout en Italie (Milan, août 1836) et à l'étranger (Vienne et Madrid, 1836 ; Londres, Ljubljana, Lisbonne, 1837 ; Odessa, 1839 ; etc.). La dernière représentation au XIXe siècle eut lieu à Coblence en 1899[5] après quoi il disparut du répertoire jusqu'en mai 1969, date à laquelle il fut repris à la Fenice avec Giuseppe Taddei et Leyla Gencer.
Distribution
Rôle Type de voix Interprètes lors de la première
le 4 février 1836Giustiniano, imperatore d'Oriente
Justinien, empereur d'Orientbasse Saverio Giorgi Belisario, comandante supremo di Giustiniano
Bélisaire, général en chef de Justinienbaryton Celestino Salvatori Antonina, moglie di Belisario
Antonine, femme de Bélisairesoprano Caroline Ungher Irene, figlia di Belisario e Antonina
Irène, fille de Bélisaire et Antoninemezzo-soprano Antonietta Vial Alamiro, prigioniero di Belisario
Alamiro, prisonnier de Bélisaireténor Ignazio Pasini Eudora
Eudoresoprano Amalia Badessi Eutropio, capo delle guardie imperiali
Eutrope, commandant de la garde impérialeténor Adone dell'Oro Eusebio, custode delle prigioni
Eusèbe, gardien des prisonniersbasse Giovanni Rizzi Ottario
Ottariobasse Giovanni Rizzi Senatori, Popolo, Veterani, Alani, Bulgari, Donzelle, Pastorelle dell'Emo.
Guardie imperiali, Prigionieri goti, Guerrieri greci, Pastori dell'Emo.
Sénateurs, peuple, vétérans, Alains, Bulgares, jeunes filles, bergères et bergers de Thrace,
gardes impériaux, prisonniers goths, guerriers grecs.Argument
L'action se déroule pour partie à Byzance et pour partie en Thrace, au VIe siècle, sous le règne de Justinien.
Acte I
Belisario, général en chef des armées de Justinien, revient victorieux de la campagne qu'il a menée contre les Ostrogoths en Italie. Sa femme Antonina l'accuse auprès du commandant de la garde impériale, Eutropio, d'avoir assassiné leur fils Alexis[6]. Tous deux décident de faire parvenir à l'Empereur une lettre fausse accusant le héros de haute trahison.
Belisario libère ses esclaves, mais l'un d'entre eux, un Grec du Bosphore nommé Alamiro, refuse d'être affranchi et veut rester auprès de son maître qui l'adopte (duo : Sul campo della gloria). Mais il est arrêté par Eutropio. Devant l'Empereur, il n'a pas de mal à démontrer la fausseté des accusations d'Antonina mais celle-ci les maintient avec aplomb. Belisario doit finir par admettre avoir fait tuer son fils pour conjurer un rêve prophétique qui lui avait prédit la chute de l'Empire.
Acte II
En considération des services rendus par Belisario, Justinien a épargné sa vie mais l'a condamné à être aveuglé par une lame de sabre brûlante et exilé. Alamiro déplore le sort de son maître (Trema, Bisanzio) tandis qu'Irene, fille de Bélisaire, décide de le suivre dans son exil (duo : Ah ! se potessi piangere).
Acte III
Belisario et Irene se réfugient dans une caverne tandis qu'une armée étrangère, emmenée par Alamiro et Ottario, marche sur Byzance. Belisario reconnaît Alamiro et l'accuse de trahison. Mais lui et sa fille ne tardent pas à l'identifier comme étant Alexis, qui n'avait pas été mis à mort (trio : Se il fratel). Alamiro et Belisario prennent le commandement des troupes grecques et les retournent contre Ottario.
Antonina, prise de remords, avoue à l'Empereur avoir fabriqué des preuves contre son époux. Belisario, fatalement blessé durant la bataille, est amené. Il n'est ni traître à sa patrie, ni meurtrier de son fils et peut mourir en paix. Antonina se jette à ses pieds pour implorer son pardon mais il est trop tard (Egli è spento).
Analyse
Belisario souffre de défauts de construction du livret, en particulier l'acte II dans lequel Belisario et Irene errent dans le désert sans que l'action se développe, et d'une partition inégale. Pourtant, l'ouvrage comporte d'intéressantes particularités comme le fait de confier le rôle principal à un baryton, inhabituel dans l’opera seria[7] ; le personnage très sombre attribué à la prima donna, traîtresse et criminelle ; enfin l'absence de toute intrigue amoureuse.
Discographie
Année Distribution
(Belisario, Antonina, Irene, Alamiro, Giustiniano)Chef d'orchestre,
Orchestre et chœurLabel 1969 Giuseppe Taddei,
Leyla Gencer,
Mirna Pecile,
Umberto Grilli,
Nicola ZaccariaGianandrea Gavazzeni,
Orchestre et chœur du Teatro La Fenice de VeniseCD Audio : Verona
Cat: 27048-9
Enregistrement public1970 Renato Bruson,
Leyla Gencer,
Mirna Pecile,
Umberto Grilli,
Nicola ZaccariaAdolfo Camozzo,
Orchestre et chœur du Teatro Donizetti de BergameCD Audio : Hunt
Cat: 586
Enregistrement public1981 Renato Bruson,
Mara Zampieri,
Stefania Toczyska,
Vittorio Terranova
ndGianfranco Masini,
Orchestre et chœur du Teatro Colon de Buenos AiresCD Audio : HRE
Cat: 385
Enregistrement publicNotes et références
- « Je suis très accommodant et je ferai Belisario puisque le sujet vous plaît davantage. Je vous demande, pour votre bien autant que pour le mien, que les costumes de cette époque n'aient pas été utilisés dans des productions antérieures. La Ungher, la Vial, Salvatori et le ténor (dont j'espère connaître bientôt le nom) seront les principaux rôles. Mais j'aurai besoin d'une excellente deuxième basse, de deux autres rôles secondaires masculins et d'une comprimaria. » (Donizetti à Fabbricci, 20 octobre 1835, cité par Ashbrook, p. 105)
- 24 octobre 1835, cité par Ashbrook, pp. 105-106) « Votre proposition serait difficilement acceptable pour deux raisons. La première est que le Signor Cammarano a déjà commencé à écrire, et sans savoir qui viendra chanter à Naples l'an prochain [...] je ne peux dire [à Beltrame] si je pourrais adapter son livret en une autre occasion ou non. La seconde raison est que, n'ayant pas l'honneur de connaître le moindre vers composé par le Signor Beltrame, il me semblerait imprudent de choisir un poète si éloigné du compositeur, quand celui-ci n'est pas familier du style de celui-là. Je pourrais ne pas m'entendre avec lui, voire me fâcher avec le Signor Beltrame avec toutes ces conversations sans fin que j'aurais besoin d'avoir avec lui avant de travailler ensemble sur un livret. Les chanteurs ont certaines particularités, et il vaut toujours mieux ne pas en parler par écrit. Je les ai déjà communiquées à Cammarano ; je ne pourrai les discuter avec le Signor Beltrame à Venise, car j'y arriverai trop tard pour modifier les personnages de la pièce. Les chanteurs ont leurs préférences pour un rôle, pas pour un autre. Il faut savoir ces choses-là, en être familier [...] sans quoi tout s'effondre. » (Donizetti à Fabbricci,
- Jacopo Ferretti, 12 novembre 1835, cité par Ashbrook, p. 105) La lettre à Fabbricci du 24 octobre 1835 (citée supra) mentionnait déjà l'incertitude sur le nom du ténor. Selon Ashbrook (p. 105), Donizetti avait entendu parler soit d'Ignazio Pasini, soit d'Antonio Poggi. « Je ferai Belisario à Venise, et j'y vais vraiment comme un aveugle parce que je ne me souviens pas du chemin et je ne sais pas qui j'aurai comme ténor. » (Donizetti à
- Philippe Thanh, Op. cit., p. 91
- Kaminsky, Op. cit.
- Bélisaire et Antonina n'ont pas eu d'enfants. Procope de Césarée prétend dans ses Anecdota que Bélisaire avait adopté un fils, nommé Théodose, et que celui-ci aurait eu une relation amoureuse avec Antonina, mais la véracité des nombreuses anecdotes qu'il rapporte à ce propos est sujette à caution. D'après les historiens,
- Donizetti l'avait déjà tenté dans des ouvrages semi seria comme Torquato Tasso et Il furioso all'isola di San Domingo.
Voir aussi
Sources
- (en) William Ashbrook, Donizetti and his operas, Cambridge University Press, 1982 - ISBN 0-521-27663-2
- (fr) Piotr Kaminski, Mille et un opéras, Paris, Fayard, coll. Les indispensables de la musique, 2003
- (it) A. P., « Belisario di Gaetano Donizetti (1797-1848) » sur delteatro.it. Consulté le 31 août 2008
- (fr) Philippe Thanh, Donizetti, Actes Sud, 2005 (ISBN 2-7427-5481-4)
Liens externes
- (it) Livret intégral en italien 1 2 3
- (de) Fiche sur www.operone.de
Bibliographie
- (en) Robert Baxter, « Belisario. Gaetano Donizetti », The Opera Quarterly, 2006 22(1):182-184
- (en) Andrew Porter, « Donizetti's Belisario », The Musical Times, Vol. 113, N° 1549, Mars 1972, pp. 257–261
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