- Le convenienze teatrali
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Le convenienze teatrali Le convenienze ed inconvenienze teatrali
ou Viva la mamma !Genre opéra-comique (farsa) Nb. d'actes 1 Musique Gaetano Donizetti Livret Gaetano Donizetti Langue
originaleItalien Sources
littérairesLe convenienze teatrali (1794) et
Le inconvenienze teatrali (1800),
comédies d'Antonio Simone SografiDurée
approximativeenviron 1 h Dates de
compositionoctobre 1827 - novembre 1827 Création 21 novembre 1827
Teatro Nuovo, NaplesVersions successives - Le convenienze teatrali, opéra-comique en 1 acte, 21 novembre 1827, Teatro Nuovo, Naples
- Le convenienze ed inconvenienze teatrali, opéra-bouffe en 2 actes, 20 avril 1831, Teatro della Cannobiana, Milan
Personnages - Daria Scortichini, prima donna (soprano)
- Procolo Cornacchia, son mari (baryton)
- Luigia Scannagalli, seconda donna (soprano)
- Mamma Agata, sa mère (basse bouffe)
- Dorotea Frescopane, castrat (contralto)
- Guglielmo Antolstoïnoloff, ténor allemand (ténor)
- Biscroma Strappaviscere, compositeur (baryton)
- Prospero Salsapariglia, poète et droguiste (basse bouffe)
- L'imprésario (baryton)
- Le directeur du théâtre (basse)
Airs - « Lazzarune, scauzacane ! » (Mamma Agata)
- « Assisa a piè d'un sacco » (Mamma Agata)
Le convenienze teatrali (Les conventions théâtrales) est un opéra-comique[1] (farsa) en un acte, livret et musique de Gaetano Donizetti, représentée pour la première fois au Teatro Nuovo de Naples le 21 novembre 1827.
Une nouvelle version en 2 actes sous le titre Le convenienze ed inconvenienze teatrali ou Viva la mamma ! (Les conventions et inconvenances théâtrales), opéra-bouffe, est créée ensuite au Teatro della Cannobiana de Milan le 20 avril 1831.
Sommaire
Histoire
La première version, en un acte, de Le convenienze teatrali fut composée en un mois en 1827 sur un argument que Donizetti avait écrit lui-même[2] en adaptant une comédie célèbre d'Antonio Simone Sografi, représentée à Venise en 1794. Dans le contrat qui le liait, depuis le mois de janvier, à l'impresario Domenico Barbaja, Donizetti avait accepté de produire des ouvrages originaux pour des soirées de gala destinées à attirer du public, et la composition de ce petit opéra s'inscrivait dans ce cadre. La première représentation, au Teatro Nuovo de Naples le 21 novembre 1827, fut un grand succès, dû en partie à la présence d'un buffo de légende, Gennaro Luzio, qui chantait en travesti le rôle de Mamma Agata[3].
Quatre ans plus tard, au printemps de 1831, alors que le centre de l'activité musicale du compositeur tendait à se déplacer vers Milan, Donizetti s'appuya sur une autre comédie de Sografi, Le inconvenienze teatrali (Padoue, 1800), présentée comme la suite de la première, pour développer l'opéra d'origine en deux actes, sous le titre Le convenienze ed inconvenienze teatrali. L'ouvrage eut du succès, mais celui-ci ne se soutint pas durablement[4]. Peut-être est-ce cette version qu'Hector Berlioz entendit au Teatro del Fondo de Naples en octobre de la même année[5], mais les reprises de Vienne (Theater am Kärntnertor, 1840) et de Milan (Scala, 1842) ne réussirent pas[6].
Malgré tout, Donizetti aimait beaucoup cet ouvrage et, en 1845, il envisageait d'en faire une troisième version[3], qui ne fut jamais terminée car, à cette époque, le compositeur était déjà gravement malade.
Après une longue éclipse, l'ouvrage fut repris pour la première fois au XXe siècle à Sienne en 1963. Il fait depuis l'objet de reprises régulières, généralement – mais pas toujours – dans la version en deux actes, et sous des titres divers, dont Viva la mamma !. C'est sous ce dernier titre qu'il a été donné dans une distribution réunissant Montserrat Caballé et Juan Pons. Il a également été donné à l'Opéra de Monte-Carlo en 2004 avec June Anderson.
Distribution
Rôle Tessiture Créateurs (1827) Créateurs de la version en deux actes (1831) Daria[7] Scortichini, prima donna
Corilla Scortichini, première chanteusesoprano Fanny Corri-Paltoni Fanny Corri-Paltoni Procolo Cornacchia, suo marito
Procolo Cornacchia, son maribaryton Luigia Scannagalli, seconda donna
Luigia Scannagalli, deuxième chanteusesoprano Mamma Agata, sua madre
Mamma Agata, sa mèrebasse buffo Gennaro Luzio Giuseppe Frezzolini Dorotea Frescopane[8], primo musico
Dorotea Frescopane, musicocontralto Guglielmo Antolstoinoloff, tenore tedesco
Guglielmo Antolstoïnoloff, ténor allemandténor Giuseppe Giordano Giuseppe Giordano Biscroma Strappaviscere, compositore
Biscroma Strappaviscere, compositeurbaryton Prospero[9] Salsapariglia, poeta e droghiere
Prospero Salsapariglia, poète et droguistebasse buffo Impresario
L'impresariobaryton Ispettore del teatro
Le directeur du théâtrebasse Argument
Dans un théâtre de Lodi, les répétitions d'un nouvel opéra vont bon train (chœur « Cori, attenti »). Le compositeur Biscroma Strappaviscere donne ses conseils à la prima donna, Daria Scortichini, tandis que le musico[10], Dorotea Frescopane, la seconda donna, Luigia Scannagalli, et le ténor allemand, Guglielmo Antolstoinoloff, se lamentent du peu de cas qu'on fait de leurs rôles.
Mamma Agata, la mère de Luigia, exige qu'on développe la partie de sa fille en lui donnant un grand solo, et même un duo avec la prima donna (« Lazzarune, scauzacane ! »). Le duo existe, mais la prima donna refuse de le chanter car elle ne veut pas partager la scène avec une chanteuse subalterne ; Mamma Agata est prête à en venir aux mains pour défendre sa fille (duo « Ch'io canti un duetto ? »).
L'imprésario annonce que le musico s'est enfui et Mamma Agata s'offre pour le remplacer et fait aussitôt la démonstration de ses talents en chantant un duo avec le ténor (trio « Per me non trovo calma ») mais ce dernier ne la supporte pas et s'en va à son tour. Mais il est remplacé au pied levé par Procolo, mari de la prima donna, qui affirme connaître le rôle par cœur.
La répétition reprend (sextuor « Livorno, dieci aprile ») d'autant que le directeur du théâtre a fait appel à la force armée pour remettre les chanteurs au travail, car le public se presse déjà devant le théâtre pour la représentation. Après diverses péripéties, Mamma Agata entonne son grand air (« Assisa a piè d'un sacco »).
Mais en définitive, le directeur du théâtre annule la représentation en raison de la défection du musico et du ténor. Tous les participants décampent pour ne pas avoir à rembourser à l'imprésario l'argent qu'il leur a avancé.
Analyse
La mise en scène des travers du milieu lyrique est une source d'inspiration classique de l'opéra, depuis Der Schauspieldirector (Le Directeur de théâtre) de Mozart (1786) jusqu'à Ariadne auf Naxos de Richard Strauss (1912). Néanmoins, l'opéra de Donizetti fait figure de singularité dans cette veine à l'époque romantique, sauf à citer également un autre ouvrage du compositeur, Il fortunato inganno (1823).
Se rattache de même à une riche tradition le fait de rechercher un effet comique en faisant jouer un rôle de femme par un homme travesti, et particulièrement, par la voix la plus grave, la voix de basse : elle court des Amours de Ragonde de Jean-Joseph Mouret (1714) à la Cuisinière de L'Amour des trois oranges de Prokofiev (1919).
Un des morceaux les plus amusants de la partition est le « grand air » de Mamma Agata « Assisa a piè d'un sacco » (« Assise au pied d'un sac »), irrésistible parodie du célèbre « air du saule » (canzone del salice) de Desdemona dans l’Otello (1816) de Rossini[11]. La cabalette de Mamma Agata, supprimée dans la version de 1831, est un pastiche de celle composée par Giuseppe Nicolini pour Giuditta Pasta à l'occasion d'une reprise du Tancredi de Rossini. Donizetti se moque également de lui-même en faisant répéter à la prima donna la cavatine d'un de ses opéras, Elvida, créé l'année précédente au San Carlo.
Discographie sélective
Année Distribution
(Agata, Daria, Guglielmo, Maestro)Chef d'orchestre,
Orchestre et chœurVersion Label 1963 Renato Capecchi,
Mariella Adani,
Herbert Handt,
Leo NucciBruno Rigacci,
Orchestra dell'Angelicum de MilanMicrosillon : Voce 5
Enregistrement public1976 Giuseppe Taddei,
Daniela Mazzuccato,
Sergio Tedesco,
Paolo MontarsoloCarlo Franci,
Orchestre symphonique de Vienne,
Chœur de l'Opéra d'État de Vienne2 actes CD Audio : Bella Voce
Cat: BLV 107232
Enregistrement public1981 Simone Alaimo,
Daniela Dessi,
William Matteuzzi,
Giuseppe LamazzaAntonello Allemandi,
Orchestra Sinfonica Estense,
Coro del Teatro dell'Opera Giocosa2 actes CD Audio : Ars Nova
Cat: ACDAN 2165
Enregistrement public1990 Domenico Trimarchi,
Maria Angeles Peters,
Sergio Tedesco,
Vito Maria BrunettiBruno Rigacci,
Orchestre symphonique de l'Émilie-Romagne
Chœur du Teatro Rossini de Lugo1 acte CD Audio : Bongiovanni
Cat: GB 2091/92-2
Enregistrement public1995 Bruno de Simone,
Maria Costanza Nocentini,
Bruno Lazzaretti,
Mauro UtzeriFabrizio Maria Carminati,
Orchestra dei Pomeriggi Musicali,
Coro dell' Teatro di Bergamo2 actes CD Audio : Ricordi
Cat: 74321405872
Enregistrement public2000 Andrea Conchetti,
Luciana Serra,
Javor Torolov,
Enrico MarabelliEnrique Mazzola,
Orchestra of the Royal Northern College of Music Manchester,
Corale Poliziana2 actes DVD : Kikko
Cat: OU 9001
Enregistrement publicNotes et références
- Selon la tradition bouffe napolitaine, la version originale comporte des dialogues parlés en dialecte napolitain.
- Conservatoire de San Pietro a Majella de Naples une copie manuscrite du livret de la première version en un acte, approuvée à chaque page par la censure napolitaine, et signée de Domenico Gilardoni, l'un des librettistes habituels de Donizetti à cette période de sa carrière. On ignore s'il s'agit d'une signature de convenance pour les besoins de la censure, ou si elle révèle le véritable auteur du livret, ou encore si, à cette occasion, Donizetti et Gilardoni ont pu collaborer pour l'écriture du livret. Il semble en tout cas peu probable que Donizetti puisse avoir entièrement écrit lui-même les passages parlés en dialecte napolitain du rôle de Mamma Agata (Spini, art. cit.). Antonio Taglioni a découvert dans la bibliothèque du
- Spini, art. cit.
- Kaminski, op. cit. ; Spini, art. cit.
- Rossini, mais la partition est très bien arrangée sur le libretto et m'a fort diverti. Donizetti a retourné le kaléidoscope, les notes se sont groupées en un dessin piquant ; voilà tout. » (« Lettre d'un enthousiaste sur l'état actuel de la musique en Italie », publiée le 15 mars 1832 dans la Revue européenne, cité par Philippe Thanh, Op. cit., p. 43 « Au Fondo, on joue l’opera buffa, avec une verve, un feu, un brio, qui lui assurent une supériorité incontestable sur la plupart des théâtres d'opéra-comique. On y représentait, pendant mon séjour, une farce très amusante de Donizetti, Les Convenances et Inconvenances du théâtre. C'est un tissu de lieux communs, un pillage continuel de
- À chacune de ces reprises, l'ouvrage n'eut qu'une seule représentation (Spini, art. cit.).
- Corilla dans la version de 1827
- Pippetto dans la version de 1827
- Cesare dans la version de 1827
- contralto féminin chantant en travesti un rôle masculin, figure classique de l'opera seria de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle, après la disparition des castrats et avant l'évolution vers davantage de vérité dramatique qui, sous l'impulsion notamment de Donizetti et de Bellini, allait conduire à l'abandon de ce type de rôles
- mûrier » (aria del gelso) dans Il campanello di notte que Donizetti parodiera également dans l'« air du
Voir aussi
Sources
- (fr) Piotr Kaminski, Mille et un opéras, Paris, Fayard, coll. Les indispensables de la musique, 2003
- (it) Daniele Spini, livret de l'enregistrement Bongiovanni
- (fr) Philippe Thanh, Donizetti, Actes Sud, 2005
Liens externes
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