Louise d'orléans (1812-1850)

Louise d'orléans (1812-1850)

Louise-Marie d'Orléans

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Louise-Marie d'Orléans, reine des Belges

Louise Marie Thérèse Charlotte Isabelle d'Orléans est née à Palerme, en Sicile, le 3 avril 1812 et est décédée à Ostende, en Belgique, le 11 octobre 1850. Fille du roi des Français Louis-Philippe Ier, elle est également la première reine des Belges de 1832 à sa mort.

Sommaire

Famille

La princesse Louise est la fille aînée et le second enfant de Louis-Philippe d'Orléans (1773-1850), duc d'Orléans (futur roi des Français sous le nom de Louis-Philippe Ier), alors en "émigration" en Sicile, et de son épouse la princesse Marie-Amélie des Deux-Siciles (1782-1866).

Par son père, la princesse est donc la petite-fille du prince Philippe d'Orléans (1747-1793), dit « Philippe Égalité », tandis que, par sa mère, elle l'est du roi Ferdinand Ier des Deux-Siciles.

Le 9 août 1832, Louise épouse le roi Léopold Ier de Belgique (1790-1865), prince de Saxe-Cobourg et veuf de la princesse Charlotte de Grande-Bretagne (1796-1817). De ce mariage naissent 4 enfants :

Biographie

Louise reçoit une éducation pieuse et bourgeoise de la part de sa mère et de sa tante, Madame Adélaïde d'Orléans. L'abbé Guillon lui enseigne la religion, Michelet l'initie à l'histoire et Redouté lui apprend l'art de peindre des fleurs et des paysages. Sans être aussi douée que sa sœur Marie, sculpteur de talent, Louise laisse quelques dessins qu'appréciait Horace Vernet.

Quand se précipitent les négociations en vue de son mariage avec Léopold Ier de Belgique, la princesse ne cache pas sa répugnance devant ce qu'elle appelle alors « un sacrifice de raison, un sacrifice pour l'avenir très pénible ». Le roi des Belges est veuf et plus âgé qu'elle de vingt-deux ans. Enfant, elle l'a vu dîner à Twickenham ou à Neuilly, et elle a gardé de lui le souvenir d'un homme froid et morose. Comme elle le décrit à son amie Antonine de Celles, son fiancé lui « est aussi indifférent que l'homme qui passe dans la rue ».

Le mariage est célébré à Compiègne[1], le 9 août 1832. Monseigneur Gallard, évêque de Meaux, bénit le couple royal selon le rite catholique, puis le pasteur Goepp, de la confession d'Augsbourg, renouvelle la bénédiction selon le rite luthérien. Pour des raisons dynastiques, les enfants du couple sont toutefois élevés dans la religion de leur mère et de leurs sujets.

Pour rehausser l'éclat de la cérémonie du mariage civil, le roi Louis-Philippe choisit pour la princesse des témoins prestigieux. Ils sont huit rien que pour Louise : le duc de Choiseul, l'un de ses aides-de-camp, Barbé-Marbois, Premier président de la Cour des comptes, Portalis, Premier président de la Cour de cassation, le duc de Bassano, le maréchal Gérard et trois députés, Alphonse Bérenger, André Dupin et Benjamin Delessert. En revanche, il a dû essuyer l'humiliation d'un refus, celui du duc de Mortemart, qui a accepté d'être nommé, en 1830, ambassadeur à Saint-Pétersbourg, mais qui, de cœur, reste fidèle à la monarchie légitime.

Louise-Marie est très vite séduite par la délicatesse de cœur de son mari. Elle avait cru épouser un homme dur pour lui-même et pour les autres ; elle découvre un romantique qui pleure quand elle a du chagrin... « Tout ce que je puis dire de lui, confie-t-elle à Antonine de Celles, c'est que le roi me rend parfaitement heureuse, il est d'une bonté pour moi qui me touche vivement. Je l'estime profondément et j'ai trouvé en lui les qualités solides et attachantes qui pouvaient seules satisfaire mon cœur. »

La jeune reine a beaucoup plus de peine à s'habituer à la mentalité de ses nouveaux sujets belges. Elle les observe avec une piquante ironie et communique volontiers ses impressions à ses nombreuses correspondantes. Cela provoque quelques incidents qui obligent Louis-Philippe à inviter sa fille à plus de prudence. « Je ne dénigre pas les Belges ni la Belgique, réplique Louise-Marie ; je ne me moque jamais d'eux, publiquement du moins. S'ils n'étaient pas si susceptibles et si vaniteux, je les aimerais vraiment beaucoup, car se sont très bonnes gens. »

Le roi Léopold Ier passe régulièrement la soirée dans les salons de la reine, au château de Laeken ; Louise-Marie lit alors à haute voix les ouvrages récents. Dans la journée, elle s'occupe de ses enfants : Louis-Philippe-Léopold, qu'elle a la douleur de perdre à l'âge de neuf mois, Léopold, Philippe et Charlotte. En outre, chaque matin, la comtesse de Merode signale à la reine la détresse de quelques familles nécessiteuses. Elle se rend alors personnellement au domicile de ces malheureux pour leur apporter le réconfort de son aide pécuniaire et de sa bonté. Sa cassette privée ne suffit pas à la charité et, souvent, elle emprunte sans oser l'avouer à son mari.

En quelques années, par sa séduction et sa générosité, Louise-Marie conquiert le cœur des Belges. Ces derniers la surnomment la « bien-aimée » et ne lui cachent pas leur respectueuse sympathie, lors des événement de février 1848 qui mettent fin, à Paris, au règne de son père. Les angoisses de ces journées révolutionnaires portent pourtant un coup terrible à la santé de la reine.

Lit de mort de la reine Louise de Belgique à Ostende.

Au mois d'août 1850, lors du service célébré à Sainte-Gudule, à la mémoire du roi Louis-Philippe qui vient de mourir en exil à Claremont (Grande-Bretagne), Louise-Marie chancelle en faisant le tour du catafalque. Léopold Ier doit alors la soutenir pour qu'elle ne tombe pas. Un mois plus tard, se sentant de plus en plus faible, elle s'installe à Ostende, au palais de la rue Longue. Entourée de sa mère, de son époux et de ses enfants, elle s'y éteint le 11 octobre 1850. « Sa mort est sainte comme sa vie », murmure alors Léopold Ier, qui n'a jamais oublié Charlotte, mais considère sa seconde femme comme une amie très chère. Conformément aux vœux de la défunte, les funérailles ont lieu en l'église du village de Laeken.

Bibliographie

Œuvre

  • Louise-Marie d'Orléans, La cour de Belgique et la cour de France de 1832 à 1850. Lettres intimes de Louise-Marie d'Orléans, première reine des Belges, au roi Louis-Philippe et à la reine Marie-Amélie publiées par H. d'Ursel, Plon, Paris, 1933.

Autres sources

  • Mia Kerckvoorde, Louise d'Orléans, reine oubliée, 1812-1850, Duculot, 2002. (ISBN 2801109495)
  • Madeleine Lassère, Louise, reine des Belges : 1812-1850, Perrin, Paris, 2006. (ISBN 2262023662)

Notes

  1. L'archevêque de Paris, le légitimiste Mgr de Quélen, ayant argué de la mixité du mariage – le roi des Belges est de confession luthérienne – pour interdire sa célébration dans une cathédrale.
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Reine des Belges
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