- Philippe de Belgique (1837-1905)
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Philippe de Belgique,
Comte de Flandre
Philippe de Belgique, Comte de FlandrePrince de Belgique, Comte de Flandre Dynastie Maison de Saxe-Cobourg Biographie Nom de naissance Philippe Eugène Ferdinand Marie Clément Baudouin Léopold Georges Naissance 24 mars 1837
Château de Laeken (Bruxelles), BelgiqueDécès 17 novembre 1905 (à 68 ans) Père Leopold Ier de Belgique Mère Louise-Marie d'Orléans Consort(s) Marie de Hohenzollern-Sigmaringen Descendance Baudouin,
AlbertRésidence(s) Palais de Flandre
(actuelle cour des comptes)
Princes de BelgiquePhilippe de Belgique (né Philippe Eugène Ferdinand Marie Clément Baudouin Léopold Georges de Saxe-Cobourg-Gotha), né le 24 mars 1837 et mort le 17 novembre 1905 était un prince de Belgique titré prince Philippe, comte de Flandre, duc de Saxe, prince de Saxe-Cobourg-Gotha. Il était le fils de Léopold Ier et le frère cadet de Léopold II.
Sommaire
La fortune de Flandres
Il ne put jouer un grand rôle dans l'histoire du pays si ce n'est qu'il donna naissance au Roi Albert Ier. Sénateur de droit, il ne siégea jamais à la Chambre haute. Frappé d'une surdité précoce, il refusa le trône de Grèce en 1863, de même qu'il déclina, en 1866, l'offre d'épouser Isabelle de Bragance, fille héritière de l'Empereur Pedro du Brésil. La même année, il rejette le titre de prince régnant des principautés roumaines. Il préféra mener une vie très bourgeoise dans l'intimité de son palais bruxellois au milieu de « ses gens » (une septantaine de personnes), de ses objets d'arts, de ses superbes chevaux et surtout de ses précieux livres. Mais quand on parle de « Flandre », comment ne pas évoquer son extraordinaire bibliothèque : 30.000 volumes reliés, placés sur des rayons totalisant près de 1,2 km de long ! Depuis le départ des Arenberg (célèbre famille qui résidait dans ce qui est devenu le palais d'Egmont et quitta le pays suite a la Première Guerre mondiale), elle était considérée comme la plus belle bibliothèque privée de Belgique, voire d'Europe ! Philippe de Saxe-Cobourg était avant tout un grand propriétaire terrien. Outre une résidence en Suisse, (aux bord du lac des Quatre-Cantons), il était devenu propriétaire dans la Campine d'un "bien noir" (sécularisé à la Révolution française): l'ancienne abbaye de Postel, dont les dépendances avaient une étendue de plus de 4.452 hectares d'un seul tenant (communes de Rethy, Mol, Gheel, Deschele). En Ardenne, il possédait la forêt de Muno qui se rattache au magnifique domaine des Amerois, acquis en 1869. A Bruxelles, il résidait dans le « palais de Flandre », à l'angle de la place Royale et de la rue de la Régence. Un palais qui accueillit par la suite (en 1921) la Banque de Bruxelles et qui est actuellement le siège de la Cour des Comptes. Le Comte de Flandre s'y installa en 1867 suite à son mariage avec la cousine du Roi de Prusse, Marie de Hohenzollern-Sigmaringen. Selon les différentes sources, on estime qu'à sa mort, son père, le Roi Léopold Ier, laissa une fortune évaluée entre 60 et 80 millions. Léopold Ier avait notamment bénéficié de la dot somptueuse de son épouse. Et, de fait, son beau-père, le roi des Français Louis-Philippe Ier, a versé un million en espèces (200 millions aujourd'hui), un trousseau et des bijoux estimés à 300.000 francs-or et un mobilier style Empire qui décore aujourd'hui encore des salons du palais de Bruxelles. La fortune de Léopold Ier était tant immobilière (4.300 ha!) que mobilière. Il avait de gros intérêts dans la Société générale, de la Banque nationale et de Cockerill. Tout cela fut acquis dans d'excellentes conditions qui amenèrent des plus-values considérables. Dans le partage qui fut opéré à la mort de Léopold Ier, le Comte de Flandre fut avantagé. Il reçut une plus grande partie du portefeuille du Roi et obtint le domaine de Campine en compensation de l'abandon de ses droits au partage des domaines d'Ardennes et de Ciergnon. On estime que le comte de Flandre devait posséder à la fin de sa vie une trentaine de millions environ (soit 6 milliards d'aujourd'hui). Il était également actionnaire de Cockerill. Entre 1878 et 1880, il y aurait placé 5 millions. Sans compter qu'il a certainement investi dans d'autres entreprises. Il faut dire qu'il bénéficiait d'une dotation de l'Etat de 150.000F qui fut portée à 200.000F lors de son mariage (40 millions aujourd'hui).
Les « gens de maison » du Comte de Flandre
En temps normal, les écuries du Comte occupaient une trentaine de personnes, les cuisines une dizaine et la maison une quarantaine. Quand la famille se rendait aux Amerois (Bouillon), le personnel comprenait un maître d'hôtel, un chef de cuisine, un sommelier, un pâtissier et son aide, quatre filles de cuisine, deux huissiers, quatre valets de pied, un argentier, quatre valets de chambre, trois frotteurs, deux hommes de peine, deux chauffeurs, un chef d'écurie, un piqueur, des cochers et des palefreniers. A tout ce petit monde, il faut encore ajouter les « gens » recrutés sur place : cinq laveuses, cinq repasseuses, des lingères et les serviteurs dont les circonstances inspiraient à l'emploi. Les domestiques d'intérieurs chaussaient des souliers à boucles et des bas de soie noires. Les repas comportaient quatre tables servies dans des salles différentes. La première, celle des princes et des dames d'honneur; la deuxième, celle du personnel supérieur: maître d'hôtel, institutrices, huissiers, femme de chambre; la troisième, celle des valets de pied et des filles de quartier; la quatrième: celle des cuisiniers. De plus, les gens d'écuries avaient leurs propres cuisines. Et toutes les tables recevaient à volonté le boire et le manger. Le transport comprenait huit chevaux d'attelage; les dix poneys de la Comtesse de Flandre, six chevaux de selles et un âne pour la promenade des enfants. Du côté des voitures (hippomobiles pour la plupart), on recensait trois ducs, deux landeaux, une calèche, une clarence, un phaéton, un break, deux victorias, un omnibus et enfin un fourgon qui journellement amenait les provisions de bouche de Florenville. Ainsi allait la vie aux Amerois. On comprend mieux pourquoi le Comte de Flandre était le Belge le plus taxé sur ses signes extérieurs de richesse.
Commandements dans l'armée
Le 12 août 1847, le prince Philippe est nommé sous-lieutenant au régiment des Guides. Par la suite, il sera nommé lieutenant le 18 septembre 1851, capitaine-commandant le 16 septembre 1852, major le 8 avril 1853, lieutenant-colonel le 16 décembre 1853, colonel le 21 juillet 1854, général-major le 21 juillet 1855 et finalement lieutenant-général le 22 juin 1865.
Le comte de Flandre sera investi le 10 février 1859 du commandement de la brigade de Grosse Cavalerie (formée du régiment des Guides et du 2e régiment de Cuirassiers) et sera investi le 11 novembre 1869 du commandant supérieur de la cavalerie[1].
En 1870, durant la guerre franco-allemande, suite à la mise de l'armée sur le pied de guerre, le comte de Flandre commanda le IIe corps d'armée de l'armée d'observation. Ce corps d'armée était composé de la 4e et 5e division et d'une brigade de cavalerie[2].
Famille
Il épousa le 24 avril 1867 la princesse Marie de Hohenzollern-Sigmaringen (17/11/1845–26/11/1912), qui lui donna cinq enfants :
- Baudouin, prince de Belgique, prince de Saxe-Cobourg et Gotha, duc en Saxe, né à Bruxelles le 3 juin 1869, héritier présomptif de 1869 à 1891, et décédé à Bruxelles à vingt-et-un ans, le 23 janvier 1891.
- Henriette, princesse de Belgique, princesse de Saxe-Cobourg et Gotha, duchesse en Saxe, née à Bruxelles le 30 novembre 1870 et décédée à Sierre (Suisse) le 29 mars 1948. Elle épousa le 12 février 1896 le prince Emmanuel d'Orléans, duc de Vendôme (18/01/1872–01/02/1931). Descendance : Louise (1896–1973), Sophie (1898-1928), Geneviève (1901–1983) et Charles-Philippe (1905–1970).
- Joséphine de Belgique, princesse de Belgique, princesse de Saxe-Cobourg et Gotha, duchesse en Saxe, née à Bruxelles le 30 novembre 1870 et décédée à Bruxelles le 18 janvier 1871. Elle était la jumelle d'Henriette.
- Joséphine de Belgique, princesse de Belgique, princesse de Saxe-Cobourg et Gotha, duchesse en Saxe, née à Bruxelles le 18 octobre 1872 et décédée à Namur le 6 janvier 1958. Elle épousa le 28 mai 1894 Charles-Antoine, Prince de Hohenzollern (1er septembre 1868–21 février 1919). Descendance : Stéphanie (1895–1975), Marie-Antoinette (1896-1965), Albert (1898-1977) et Henriette (1907-1907).
- Albert, prince de Belgique, prince de Saxe-Cobourg et Gotha, duc en Saxe, né à Bruxelles le 8 avril 1875 et mort à Marches-les-Dames le 17 février 1934, roi des Belges du 23 décembre 1909 au 17 février 1934 sous le nom d’Albert Ier.
Après la mort du prince Léopold, fils de Léopold II, l’héritier présomptif devint Baudouin, fils de Philippe et Marie, mais celui-ci mourut à vingt-et-un ans. Alors ce fut à leur dernier enfant, Albert, d'être l’héritier.
Philippe mourut le 17 novembre 1905.
Armoiries
Titré comte de Flandre en 1840, Philippe reçut des armoiries en rapport avec cette situation. Bien qu'il n'y ait pas eu d'arrêté royal comme cela allait être le cas plus tard, il semble avoir porté jusqu'en 1869 un écu d'or au lion de sable armé et lampassé de gueules (Flandre), chargé de l'écusson écartelé de Grande-Bretagne et de Saxe qui avait été concédé à son père Léopold par le prince régent. Après la mort de son neveu le prince Léopold, duc de Brabant en 1869, il devint l'héritier présomptif du trône et adopta des armes plus "belges": il portait désormais les armes de son frère ainé, au lion d'or armé et lampassé de gueules (Brabant/Belgique), avec l'écusson, mais brisées d'un lambel de gueules, rappelant ainsi les trois couleurs du drapeau belge. Ces armes furent simplifiées par l'arrêté royal du 13 juillet 1880 qui régit encore l'héraldique de la maison royale de Belgique. L'écusson de Grande-Bretagne et de Saxe, concédé personnellement à son père et qu'il n'aurait donc pas dû porter fut remplacé par un simple écusson de Saxe.
Notes et références
- http://www.clubroyaldesguides.be/en/histoire/historique-des-guides Historique des Guides, Club Royal des Officiers du Régiment des Guides.
- http://users.skynet.be/histoire/1870_9.html La guerre franco-prussienne de 1870 spécialement vue de la Belgique, par Eric Dodémont.
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