- Louis Édouard Bouët-Willaumetz
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Édouard Bouët-Willaumez
Édouard Bouët-Willaumez Naissance 24 avril 1808
BrestDécès 9 septembre 1871 (à 63 ans)
Maisons-LaffitteOrigine France Arme marine Grade vice-amiral Service 1824 - 1871 Conflits Colonisation du Sénégal
Expédition du Maroc (1844)
guerre de Crimée
campagne d'Italie
guerre franco-allemande de 1870Commandement préfet maritime Distinctions Grand-croix de la Légion d'honneur Hommage Nom donné à la ville ivoirienne de Port-Bouët Autres fonctions sénateur Famille neveu de l'amiral Willaumez Le comte Louis Édouard Bouët-Willaumez (1808-1871) est un officier de marine et explorateur français. Amiral en 1865, il est connu pour ses explorations du fleuve Sénégal et du golfe de Guinée qu'il a relatées dans plusieurs ouvrages.
Sommaire
Un marin des colonies
Né le 24 avril 1808 à Brest et fils d'un négociant à Lambézellec, Louis Édouard Bouët est le neveu de l'amiral Willaumez, qui l'adopte en 1844 en lui léguant son titre héréditaire de comte car il n'a pas d'enfants. Bouët prend alors le nom de Bouët-Willaumez. Son mariage en 1845 avec la fille du vice-amiral Le Marant, vice-président du Conseil de l'Amirauté, consolide les appuis qui favorisent sa carrière.
Sorti de l'école navale d'Angoulême en 1824, il embarque comme aspirant et participe à la bataille de Navarin et à l'expédition de Morée. Nommé enseigne de vaisseau en 1829, il assiste à la prise d'Alger.
Promu lieutenant de vaisseau en 1834, il est envoyé au Sénégal où il mène des explorations navales en remontant le fleuve sur l’aviso à vapeur l’Africain et en cabotant sur la côte d'Afrique sur La Malouine. Il réprime la traite négrière et conclut des traités de commerce et de protection avec des chefs côtiers du golfe de Guinée, en particulier avec les rois du Gabon en 1839, 1841 et 1843. Capitaine de corvette en 1840, il exerce les fonctions de gouverneur du Sénégal de 1840 à 1843, période durant laquelle il étend la souveraineté de la France en ouvrant des comptoirs de commerce à Assinie et Grand-Bassam.
En 1844, il fait partie de l'expédition dirigée par le prince de Joinville qui s'empare de Mogador. Il est promu capitaine de vaisseau en récompense de son rôle actif dans ce succès.
Embarqué à bord de la frégate Pénélope comme commandant des quatorze bâtiments de la division navale des côtes occidentales d'Afrique de 1848 à 1850, il a pour mission de lutter activement contre la traite et de rétablir la souveraineté française sur des points côtiers insurgés, où il rétablit le commerce français. Il fonde Libreville en 1849 et signe un traité avec le roi du Dahomey en 1851.
Amiral et stratège
Devenu chef d'état-major de l'escadre de l'amiral Hamelin en 1853 et promu contre-amiral le 2 décembre 1854, il participe aux opérations navales de la guerre de Crimée et organise avec une grande efficacité le débarquement près de Sébastopol.
En 1856, il commande la flotte du Levant. En 1859, il contribue marginalement à la campagne d'Italie à la tête de la flotte de siège de l'Adriatique.
Élevé au rang de vice-amiral le 9 juillet 1860, il exerce les fonctions de préfet maritime à Cherbourg en 1860 puis à Toulon de 1861 à 1864. Il commande ensuite l'escadre de la Méditerranée, à bord de laquelle il transporte l'empereur Napoléon III venu effectuer en 1865 une visite officielle en Algérie.
Il est nommé sénateur en 1865.
Dans les commissions d'étude et les instances décisionnaires de la marine, il se montre un tacticien imaginatif et œuvre pour la modernisation de l'outil naval. Influent et apprécié de l'Empereur, il promeut la généralisation des navires à vapeur et l'emploi de cuirassés à éperons. Il préconise la réorganisation des flottes en divisions, l'évolution des tactiques de combat naval pour les flottes cuirassées, et l'amélioration des moyens de défense des côtes et des ports. Il encourage l'abandon des bâtiments de guerre à coque en bois, technologiquement dépassés, pour les navires en métal. Théoricien de la puissance navale, il est à ce titre un précurseur des thèses de l'amiral Mahan.
Lors de la guerre franco-allemande de 1870, il est désigné à la tête de l'escadre destinée à mener une opération combinée dans la Baltique dont il avait élaboré les plans dès 1868. Mais la déconfiture rapide des opérations militaires terrestres fait abandonner les préparatifs de cette expédition. C'est le dernier épisode de la carrière de ce grand marin.
Il meurt le 9 septembre 1871 à Maisons-Laffitte, des suites d'une maladie du foie contractée au Sénégal. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris (4ème division)[1].
Principales décorations
- Médaille militaire, le 29 décembre 1866 ;
- Ordres étrangers :
- Grand Croix de l'Ordre du Bain (GB) en 1861,
- Grand officier des ordres saint Maurice et saint Lazare (Italie) en 1861,
- Commandeur de 1re classe de l'Ordre Militaire de Savoie (Italie),
- Grand croix de l’Ordre de Pie IX (St Siège).
Héritage
L'avenue Bouët est l'une des plus grandes artères de Libreville ; un quartier de la ville porte le nom de Mont-Bouët.
À Abidjan (Côte d'Ivoire), la commune qui abrite le port a été nommée Port-Bouët en son hommage. De même, à Saint-Louis (Sénégal), Bouetville est le nom des quartiers les plus anciens, situés près du pont Faidherbe[2].
En Bretagne, au moins quatre rues portent son nom[3].
Publications
L'amiral Bouët-Willaumez est l'auteur de plusieurs études concernant la traite, la navigations sur les côtes d'Afrique, l'histoire navale et la tactique de la guerre à la mer :
- Carte de la côte occidentale d'Afrique dressée pour l'intelligence des croisières à établir devant les foyers de traite (1845)
- Description nautique des côtes de l'Afrique occidentale comprises entre le Sénégal et l'Équateur (1846)
- Commerce et traite des noirs aux côtes occidentales d'Afrique (1848)
- Campagne aux côtes occidentales d'Afrique (1850)
- Les Colonies françaises en 1852 (1852)
- La Flotte française en 1852 (1852)
- Parallèle historique des principales batailles de terre et de mer (1853)
- Batailles de terre et de mer, jusques et y compris la bataille de l'Alma (1855)
- Tactique supplémentaire à l'usage d'une flotte cuirassée (1865)
- Questions et réponses au sujet de nos forces navales (1871)
Notes
Voir aussi
Bibliographie
- Numa Broc (et al.), Dictionnaire illustré des explorateurs et grands voyageurs français du XIXe siècle. Afrique, Comité des travaux historiques et scientifiques, 1988-2003 (ISBN 2735501574)
- Michèle Daget, La carrière africaine de Bouët-Willaumez, Sorbonne, Paris, 1969, 157-XVII p. (Mémoire de Maîtrise)
- Les Noms qui ont fait l'histoire de Bretagne, Coop Breizh et Institut culturel de Bretagne, 1997, notice de Paul Coat.
- Notice biographique dans le Dictionnaire d'histoire maritime dirigé par Michel Vergé-Franceschi (Bouquins, 2002)
- Vice-amiral Maurice Dupont, L’amiral Willaumez, Tallandier, 1987
Liens externes
- Biographie et photographie de l'amiral Bouët-Willaumez
- Bouët-Willaumez, un Pré-Mahanien français par Étienne Taillemite
- Rapport du capitaine de vaisseau Bouët-Willaumez sur sa Campagne aux côtes occidentales d'Afrique dans les Nouvelles Annales de la Marine et des Colonies (1850)
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