- Louis Joseph Antoine de Potter
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Louis De Potter
Louis-Joseph-Antoine De Potter (né le 26 avril 1786 à Bruges, mort le 22 juillet 1859 à Bruges) est un homme politique belge.
Il appartenait à une famille noble et très opulente. Celle-ci, lors de la seconde invasion française, en 1794, chercha un asile en Allemagne, et cette émigration se prolongea jusque vers l'époque du Consulat. Louis De Potter, dont l'instruction était restée fort incomplète, la recommença et voulut non seulement approfondir les langues anciennes, mais aussi s'initier à quel ques langues vivantes.
Il passe douze ans en Italie (à Rome de 1811 à 1821 et à Florence de 1821 à 1823) pour étudier l'histoire de l'Église catholique. Il l'étudiait avec les préventions qui prédominaient dans la philosophie des Lumières. Déjà, en 1816, il avait fait paraître des Considérations sur l'histoire des principaux conciles depuis les apôtres jusqu'au Grand Schisme d'Occident. En 1821, il compléta ce premier travail par un autre ouvrage, en six volumes : L'Esprit de l'Église ou Considérations sur l'histoire des conciles et des papes, depuis Charlemagne jusqu'à nos jours. Pendant son séjour à Florence, il avait eu accès aux archives et à la bibliothèque de la famille Ricci ; c'est là qu'il réunit les matériaux d'un troisième ouvrage qui parut en 1825 et qui fut immédiatement traduit en allemand et en anglais ; c'est la Vie de Scipion de Ricci, évêque de Pistoie et de Prato. Le but de l'auteur était la glorification du joséphisme, la justification des réformes accomplies en Toscane sous les auspices du grand-duc Léopold, frère de Joseph II[1].
En 1823, Louis de Potter était revenu en Belgique, très satisfait de voir le nord et le midi des Pays-Bas réunis sous le sceptre de Guillaume de Nassau. « Je remercie le sort, écrivait-il, de ce qu'il m'a destiné à vivre sous des institutions libérales, qui, par des principes de modération et d'équité, ne mettent aucune barrière à la pensée... » Après la mort de son père, l'écuyer Clément De Potter de Droogenwalle, il quitta Bruges et alla se fixer à Bruxelles. Il ne leva pas le titre qui lui conférait la noblesse de sang. Il eût cependant dépendu de lui d'entrer ainsi dans la carrière des emplois ; il était fort bien sinon avec le ministère tout entier, du moins avec le chef du département de l'Intérieur, Pierre Van Gobbelschroy, son ancien condisciple[2].
De Potter commence sa carrière politique en tant que rédacteur du journal libéral d'opposition le Courrier des Pays-Bas. Il y déploie sa verve de polémiste contre le clergé catholique, l'aristocratie et le gouvernement de Guillaume Ier des Pays-Bas. Un de ses articles publié le 8 novembre 1828, un violent pamphlet contre les ministres du royaume, marque le ralliement du Courier des Pays-Bas à l'unionisme. Le ministre de la Justice Cornelis Van Maanen le poursuit et il sera finalement condamné le 20 décembre 1828 à dix-huit mois de détention et à une amende de 1 000 florins. Le 8 janvier 1830, le roi Guillaume prive de leur emploi ou de leur pension des députés belges des états généraux qui s'étaient opposé à sa politique. Encore en prison, De Potter lance l'idée d'une souscription nationale pour indemniser les députés ou fonctionnaires victimes de tels abus. Van Maanen le poursuit pour complot contre l'État et excitation à la révolte. Le 30 avril 1830, il est donc à nouveau condamné par la cour d'assises de Bruxelles à un exil de huit ans (ses amis et complices Jean-François Tielemans et Adolphe Bartels sont condamnés à sept ans de bannissement). Il pense s'exiler en France, mais ce pays refuse de l'accueillir et il finit donc par être expulsé en Prusse. Après la révolution de Juillet, il gagne la France. À l'éclatement de la révolution belge, il revient à Bruxelles. Il y est aussitôt nommé membre du gouvernement provisoire et chargé du projet de nouvelles lois fondamentales pour la Belgique. Il se prononce le 10 novembre, à l'ouverture du Congrès national, en faveur d'un régime républicain. Après que le Congrès se prononce en faveur de la monarchie constitutionnelle le 13 novembre 1830, il retourne à la vie privée.
Œuvres
- L'Union des catholiques et des libéraux dans les Pays-Bas, (2e édition, Bruxelles 1831)
- Histoire du christianisme (Paris 1836, 8 Bde.)
- Résumé de l'histoire du christianisme (1856, 2 Bde.)
- La Révolution belge de 1828 à 1839, souvenirs personnels (Bruxelles 1838-39, 2 Bde.)
Notes
- ↑ Théodore Juste, « Potter (Louis de) », dans Biographie nationale de Belgique, tome V, 1876, col. 620-629.
- ↑ Théodore Juste, op. cit..
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