Louis Alexandre Marie de Musset

Louis Alexandre Marie de Musset
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Louis de Musset de Cogners en uniforme du Corps législatif

Louis-Alexandre-Marie de Musset, marquis de Cogners, à Mazangé le 13 novembre 1753 et décédé à Cogners le 17 septembre 1839, est un militaire, écrivain et politicien français. Il est le parrain d'Alfred de Musset, qui le fréquentait dans son enfance[1]. Son filleul le décrit ainsi : « il marchait les pieds en dehors, le jarret tendu, la tête haute, comme sil eût fait son entrée dans les salons dun roi »[2].

Sommaire

Famille et carrière militaire

Louis-Alexandre-Marie de Musset est au château de La Bonaventure, à Mazangé dans le Vendômois, le 13 novembre 1753. Son père est Louis-François de Musset (1709-1761), seigneur de Cogners et de Sainte-Osmane, capitaine de grenadiers et chevalier de Saint-Louis. La terre de Cogners ayant été élevée en marquisat en 1651, il utilisait le titre de marquis de façon abusive[3]. Sa mère était Suzanne-Angélique du Tillet (1722-1793), fille dHélie du Tillet, lieutenant-colonel au régiment de Lasny, et de Marie-Renée de Bellay[4]. Le couple eut quatre enfants, deux garçons et deux filles.

Louis de Musset étudie au collège de Vendôme jusque lâge de seize ans. Ensuite, le 18 décembre 1768, il entre comme sous-lieutenant dinfanterie au Régiment dAuvergne, alors en garnison à Strasbourg. Il devient lieutenant le 16 juillet 1775, lieutenant-colonel le 18 juin 1776. Alors que son régiment est en garnison au camp de Verberie, il est présenté au roi Louis XV, en tant que petit-neveu du capitaine de la Bonaventure. Il devient capitaine au régiment dOrléans la même année. À partir du 1er septembre 1784, il est capitaine « de remplacement » trois mois par an, puis capitaine en second le 24 mai 1785. Cela culmine sa carrière, puisquil quitte le service le 15 juillet[3].

Carrière littéraire

Louis se lie au comte de Tressan, traducteur et adaptateur de romans de chevalerie médiévaux. Collaborateur au journal les Étrennes du Parnasse, il y écrit sous le pseudonyme de Billerie. LÉpitre aux Éditeurs des Étrennes du Parnasse est publié séparément. En 1774, il publie Le Duel, conte moral, qui sera réédité plus tard par Arnaud Berquin dans son Choix de lectures pour les enfans[5]. La même année paraît LAmitié à lépreuve de lamour-propre et de lamour.

En 1777, il publie la Correspondance de deux jeunes militaires, ou Mémoires du marquis de Lusigny et dHortense de Saint-Just, rédigé avec Jean-François de Bourgoing, alors quils étaient jeunes officiers au Régiment dAuvergne. Le mathématicien Étienne Nicolas Blondeau leur donne des conseils pour revoir la dernière partie de louvrage, quil juge plus faible[6].

En 1784, Louis propose, par une lettre, signée le Marquis de Musset, au Journal général de France, une idée de réforme de lédition littéraire : après examen par un censeur, les manuscrits seraient déposés anonymement à la bibliothèque du roi, les lecteurs pourraient les consulter durant un mois et donner un avis. Enfin, les auteurs pourraient les réécrire et les faire publier sous leur nom, sils ont plu au public. Bien quil ait proposé que tous les souverains dEurope mettent en application son idée, aucun ne semble lavoir fait[3].

Durant la Révolution

En 1787, Louis de Musset est membre dun bureau intermédiaire de lAssemblée provinciale du Maine. Il soccupe particulièrement de travaux vicinaux, notamment de la surveillance de la construction de la route de Poncé-sur-le-Loir à Château-du-Loir. Dès la formation de la Garde nationale, il se fait inscrire sur le registre de Cogners. Les paroisses de Vancé, Sainte-Osmane et Cogners le choisissent pour premier commandant. Il prête donc serment de fidélité à la Nation, au Roi et à la Loi, offre un drapeau et un don patriotique. En février 1790, il est élu maire de Cogners, il célèbre lanniversaire de la prise de la Bastille. Mais en mars 1793, pris dans une querelle avec le curé de la paroisse – qui lui reproche sa faible dévotion — il nest pas réélu. Il est par ailleurs élu procureur syndic du district de Saint-Calais en juin 1790, poste dont il démissionne en 1791.

Pendant la Terreur, Musset de Cogners est inquiété parce quil est soupçonné daider les chouans[7]. Son filleul Alfred de Musset aimait jouer dans le château de Cogners, dans les nombreuses caches se seraient réfugiés des prêtres réfractaires[8]. Il publie également De la Religion et du Clergé catholique en France, 1797.

LAcadémie celtique

Membre de lAcadémie celtique, devenue ensuite Société des antiquaires de France, Musset de Cogners publie plusieurs articles dans les Mémoires de cette académie. Les Douze Lettres critiques sur les origines du christianisme, et sur le calendrier de léglise gallicane (t. II-IV, 1808-1809) exposent les différentes fêtes des saints catholiques, avec une brève explication de lorigine de chacune dentre elle. Plus original, De lÉpée, considérée comme signe de religion, et en particulier de lépée de Roland (t. III, 1809) explique que les anciens scythes vénéraient un dieu unique, représenté sous la forme dune épée ; quil transmirent cette croyance aux Germains et aux Celtes ; quelle est généralement associée au culte dun jeune héros, le seigneur du pays ; que cest létymologie germanique de Roland, qui viendrait de Herr of land. Il y publie également la Légende du bienheureux Roland, prince français[9] et le Mémoire sur les Aulerces, anciens habitants du Maine et du Perche[10].

Par ailleurs, il participe au Cours complet d'Agriculture de l'abbé Rozier, publié par Sonnini, notamment sur l'agriculture dans l'ancien duché de Vendôme, avec entre autres les articles « Sainfoin », « Topinambour », « Trèfle », « Vesce ». Il est membre de la Société d'agriculture du département de la Sarthe, et associé de la Société d'agriculture de Paris.

Sous le Consulat et sous lEmpire, Musset de Cogners siège au Corps législatif, il avait été élu en 1801. Il publie des Considérations sur létat des finances du royaume en 1814. Devenu monarchiste libéral sous la Restauration, il est conseiller général de la Sarthe jusque 1825, puis maire de Cogners jusque sa mort[11].

En 1827, alors âgé de 74 ans, Musset publie sous le nom de « Thomas Simplicien, bourgeois de Brive-la-Gaillarde », quil prétend avoir imprimé et fabriqué lui-même complètement et diffusé à cinquante exemplaires seulement, les Souvenirs de la Mission, dédiés aux conquérants de la France, les RR. PP. Thelkel, Irlandais, Russes, Polonais, Allemands, Italiens, Piémontais et autres[12], qui sont une charge contre les Jésuites[13]. Ils témoignent de la continuité de son anti-jésuitisme philosophique, depuis sa jeunesse au XVIIIe siècle.

Bibliographie

  • Maurice Dumoulin, Les ancêtres d'Alfred de Musset, daprès des documents inédits, 2e éd., Paris : Émile-Paul, 1911

Archives

Notes et références

  1. Marie Cordroc'h, Roger Pierrot, Loïc Chottard, Correspondance d'Alfred de Musset, Paris : Presses universitaires de France, 1826-1839, t . I, p. 354.
  2. Cité par Franck Lestringant, Alfred de Musset, Paris : Flammarion, 1999, p. 47-48.
  3. a, b et c Maurice Dumoulin, Les ancêtres dAlfred de Musset, daprès des documents inédits, 2e éd., Paris : Émile-Paul, 1911
  4. Généalogie de la famille du Tillet (lire en ligne).
  5. lire en ligne.
  6. Lettre de Musset au rédacteur de la Bibliographie de la France ou Journal général de limprimerie et de la librairie, Paris : Pillet aîné, 1822, p. 158-159.
  7. Archives départementales de la Sarthe, côté L 336, Tribunal criminel de lArmée des côtes de Cherbourg siégeant au Mans, Pièces provenant des conseils militaires de La Flèche et de Château-du-Loir : procès contre M. de Mainville, de La Chapelle-Gaugain, et de Musset, de Cogners, prévenus de favoriser les chouans (inventaire en ligne).
  8. Cité par Franck Lestringant, Alfred de Musset, p. 47-48.
  9. Mém. de la Soc. des antiquaires, t. I, 1817.
  10. Mém. de la Soc. des antiquaires, tom. IV, 1823.
  11. Hoeffer, Nouvelle biographie générale, t. XXXVII, 1853.
  12. Trévoux, de limpr. privilégiée, chez Rusé, Maufranc et Comp., 1827, 27 p.
  13. Joseph-Marie Quérard, Les supercheries littéraires dévoilées, t. IV, Paris, 1852, p. 327.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Louis Alexandre Marie de Musset de Wikipédia en français (auteurs)

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