- Animation en volume
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L'animation en volume, ou animation image par image, (« stop motion » et « go motion » en anglais) est une technique d'animation permettant de créer un mouvement à partir d'objets immobiles.
Le concept est proche de celui du dessin animé : une scène (en général constituée d'objets) est filmée à l'aide d'une caméra capable de ne prendre qu'une seule image à la fois (c'est une photographie sur pellicule de film). Entre chaque image, les objets de la scène sont légèrement déplacés. Lorsque le film est projeté à une vitesse normale, la scène semble animée.
Sommaire
Histoire
Le plus ancien film d'animation en volume connu est Les Allumettes animées d'Émile Cohl en 1908[réf. nécessaire].
En 1929, le Russe Ladislas Starevitch tourne quasiment seul, en 18 mois, à Paris, le long métrage sonore et noir et blanc, Le Roman de Renard, avec des personnages à taille humaine habillés de daim et velours et cuir. Donnant une véritable vie à ses personnages, respiration, mouvement des yeux, etc. Cependant, le film ne sera diffusé qu'en 1937 en Allemagne et 1941 en France et tombera rapidement dans l'oubli. Depuis il est ressorti en DVD.
Aux États-Unis, Willis O'Brien réalise ainsi les effets spéciaux du film Le Monde perdu en 1925 et de King Kong en 1933.
En 1938, le réalisateur Jean Painlevé et le sculpteur René Bertrand, réalisent un court métrage de 13 minutes entièrement réalisé en pâte à modeler : Barbe Bleue, sous-titré Féerie en sculpture animée. Ce film est réalisé en couleur, en Gasparcolor, précurseur du Technicolor, crée par le Hongrois Bela Gaspart.
Ce film inspirera Ray Harryhausen qui, par la suite, travaillera avec Willis O'Brien ou seul sur de nombreux projets comme le long métrage Jason et les Argonautes qui révolutionne le genre en mêlant sur un même plan, des acteurs en prise de vue réelle et des personnages d'animation en volume.
Les animateurs d'animation en volume les plus reconnus dans le monde de l'animation et ayant créé les bases de ces techniques restent certainement les Tchèques Jiří Trnka et Jan Švankmajer, le Russe Ladislas Starevitch et le Japonais Kihachirō Kawamoto, inspiré par le travail de Trnka.
En 1974, Will Vinton, animateur indépendant américain, crée Closed Mondays, avec l'aide du sculpteur Bob Gardiner, qui leur feront gagner un Oscar. Il appellera par la suite sa technique claymotion. Mélangeant des peintures à l'huile à la plasticine afin d'obtenir plus de coloris.
Parmi les films récents plus connus du grand public utilisant ces techniques, on peut citer Le sens de la vie pour 9 dollars 99 de Tatia Rosenthal, L'Étrange Noël de Monsieur Jack de Henry Selick ou les réalisations des studios Aardman Animations (Wallace et Gromit et Chicken Run, la version canadienne étant nommée "Poulets en fuite"), Les Noces Funèbres de Tim Burton et Coraline (également réalisé par Henry Selick) ainsi que Fantastic Mr. Fox de Wes Anderson.
Cette technique est parfois utilisée dans certaines publicités.
Stop motion et go motion
L'animation image par image en volume, plus souvent nommée par le terme anglais stop motion consiste à prendre une photo d'une scène fixe. Cela supprime le flou de mouvement (motion blur en anglais), le flou directionnel qui apparaît dans les films, ou bien lorsqu'on fait une photo en bougeant trop vite l'appareil ou le sujet, par rapport à la vitesse de prise de vue. La conséquence est que l'animation n'est pas fluide pour les mouvements rapides (grands déplacements entre les prises d'images).
Pour y remédier, on bouge un peu le sujet lors de la prise de vue, dans la direction du mouvement que l'on veut représenter : c'est le go motion. Le go motion est surtout à recommander pour les actions rapides (courses, sauts...). Pour les mouvements plus lents, le go motion n'est pas utile, une simple animation bien contrôlée donne un résultat parfait.
Ces deux effets sont utilisés dans de nombreux courts métrages en volume, ainsi que dans la saga Star Wars par Phil Tippett : dans l'Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir les animations des créatures holographiques du jeu d'échecs[1] (réalisées en stop motion) sont saccadées, alors que dans l'épisode V celles des tauntauns (réalisées en go motion) sont très fluides.
Dans les techniques traditionnelles avec caméra argentique, la technique du fondu enchaîné était parfois utilisée pour réduire les saccades.
Des logiciels permettent maintenant de lisser les mouvements des films d'animation, pour leur donner la fluidité nécessaire, par une estimation des mouvements élémentaires, puis par un calcul du flou à appliquer. Il est remarquable de constater que ce calcul se fait en 2D, alors que les objets photographiés étaient souvent des objets en volume sur plusieurs plans. Les films d'animation Magic Bullet et Twixtor utilisent ces techniques.
Pixilation
La pixilation (de l'anglais pixilated) est une technique d'animation où des acteurs réels ou des objets sont filmés image par image.
Avenir
De nos jours, cette technique a tendance à être remplacée par l'animation 3D, parce qu'elle est très contraignante. Cependant, certains réalisateurs reprochent à la 3D sa froideur d'expression [toute relative avec les progrès actuels], tandis que d'autres décident de mélanger les deux techniques, comme dans le film Les Noces funèbres de Tim Burton, principalement réalisé image par image, mais où certains effets trop complexes ont été fait en 3D.
Enfin, certains réalisateurs habitués à l'animation traditionnelle image par image, décident de réaliser leurs films en 3D en essayant de garder l'aspect et l'animation d'un film animé image par image, comme dans le film Souris City du Studio Aardman. L'utilisation de la 3D dans ce cas a été décidée à cause de l'importance de l'eau dans le film, l'eau étant particulièrement difficile à animer en stop motion.
Contraintes techniques
Le principe est toujours de photographier la scène image par image, un appareil de prise de vue commandable à distance est nécessaire pour garantir la stabilité lors du déclenchement. L'utilisation d'un caméscope télécommandable capable de vues fixes est possible, mais l'idéal est d'utiliser un appareil photo numérique commandable depuis un ordinateur (par liaison série, FireWire ou plus généralement USB) et stockant les fichiers directement sur le disque dur géré par l'ordinateur. Des logiciels libres permettant cette fonction sont disponibles en téléchargement.
- L'appareil de prise de vue doit être parfaitement stable de même que l'éclairage : il faut supprimer la lumière du jour, et conserver un éclairage fixe artificiel durant les longues prises de vue.
- Le nombre de vues croissant rapidement avec la durée d'une séquence (250 images pour 10 secondes de film pour du pal ou secam), il est inutile d'utiliser une trop grande définition : elle sera réduite lors du passage au format vidéo,
- Il est nécessaire d'utiliser un logiciel transformant la collection d'images fixes en film vidéo ; divers logiciels existent et permettent éventuellement le recadrage et le traitement (luminosité, teinte) de l'ensemble. Certains logiciels (le logiciel libre Stopmotion, gratuit Monkey Jam, ou gratuiciel comme Framed pour Mac, ou le logiciel assez onéreux Stopmotion pro, par exemple) permettent d'obtenir directement un fichier vidéo (AVI, MOV…) après la capture image par image. Si l'on doit retravailler les images (par exemple effectuer une incrustation sur fond vert ou bleu), il est préférable de conserver les images numérotées ou de compiler ces images en un fichier vidéo non ou peu compressé (DV, MJPEG…).\,
- Un logiciel de montage vidéo permettra le montage final et l'ajout d'une bande son.
Travaux possibles en amateurs
Grâce aux techniques de la photographie numérique, l'animation en volume est à la portée de l'amateur : Il n'y a plus de film à développer et le résultat peut être vérifié immédiatement, certains logiciels spécialisés, comme le logiciel libre Stopmotion, permettent de visualiser directement la scène obtenue et de la comparer avec les étapes précédentes.
Une solution économique pour des premiers essais consiste à utiliser une webcam. Celle-ci permet généralement la prise de vue depuis l'ordinateur mais est souvent limitée à une définition de 640 x 480 pixels.
Il est aussi possible d'importer toutes les images dans des logiciels de montage classiques comme Final Cut pour ensuite caler une bande son sur le film.
Quelques réalisateurs
- Irwin Allen
- Wes Anderson
- Garri Bardine
- Tim Burton
- Ivo Caprino
- Émile Courtet (Émile Cohl)
- Oskar Fischinger
- Adam Elliot
- Terry Gilliam
- Ray Harryhausen
- Kihachirō Kawamoto
- Norman McLaren
- Nick Park
- Henry Selick
- Tobias Stretch
- Fred Stuhr
- Suzie Templeton
- Michel Gondry
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Wallace et Gromit, l'album de famille de Peter Lord et Brian Sibley, éditions hoëbeke - 1998
Articles connexes
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