André de grèce

André de grèce

André de Grèce

André de Grèce (en grec Ανδρέας της Ελλάδας), ou André de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Glücksbourg, prince de Grèce et de Danemark est né le 20 janvier 1882 à Athènes, en Grèce, et est décédé le 3 décembre 1944 à Monte-Carlo, dans la principauté de Monaco. C’est un membre de la famille royale hellène et un militaire grec.

Sommaire

Famille

Le prince André de Grèce adolescent.

Le prince André est le quatrième fils et le septième enfant du roi Georges Ier de Grèce (1845-1913) et de son épouse la grande-duchesse Olga Constantinovna de Russie (1851-1926). Par son père, il est le petit-fils du roi Christian IX de Danemark (1818-1906), surnommé le « beau-père de l’Europe », tandis que, par sa mère, il est l’arrière-petit-fils du tsar Nicolas Ier de Russie (1796-1855).

Le 6 octobre 1903, le prince André épouse à Darmstadt, en Allemagne, la princesse hessoise Alice de Battenberg, fille du prince Louis Alexandre de Battenberg (1854-1921), futur marquis de Milford-Haven, et de son épouse la princesse Victoria de Hesse-Darmstadt (1863-1950). Par sa mère, la princesse Alice est la petite-fille du grand-duc Louis IV de Hesse-Darmstadt (1837-1892) et l’arrière-petite-fille de la reine Victoria Ire du Royaume-Uni (1819-1901) tandis que, par son père, elle descend en ligne morganatique du grand-duc Louis II de Hesse-Darmstadt (1777-1848).

De cette union naissent cinq enfants :

  • Marguerite (1905-1981), princesse de Grèce et du Danemark, qui épouse le prince Gottfried d’Hohenlohe-Langenbourg (1897-1960). D’où postérité ;
  • Théodora (1906-1969), princesse de Grèce et du Danemark, qui épouse le margrave Berthold de Bade (1906-1963). D’où postérité ;
  • Cécile (1911-1937), princesse de Grèce et du Danemark, qui épouse le grand-duc héritier Georges Donatus de Hesse-Darmstadt (1906-1937). D’où postérité décédée en 1937 ;
  • Sophie (1914-2001), princesse de Grèce et du Danemark, qui épouse en premières noces le prince Christophe de Hesse-Cassel (1901-1943), puis le prince Georges Guillaume de Hanovre (1915-2006). D’où postérité des deux unions ;
  • Philippe (1921), prince de Grèce et du Danemark puis duc d’Édimbourg, qui épouse la reine Elisabeth II du Royaume-Uni (1926). D’où postérité.

Biographie

Un prince grec

La famille royale hellène à la fin des années 1880, lors d'un voyage du grand-duc Paul Alexandrovitch à Athènes. Sur la photo, on peut voir, de gauche à droite, le prince Nicolas, la princesse Marie (assise par terre), la reine Olga, le diadoque Constantin (debout au milieu), le grand-duc Paul Alexandrovitch (avec un petit chien sur les genoux), la princesse Alexandra, le roi Georges Ier et le prince Georges.

De tous les membres de la famille royale hellène, le prince André est sans doute le plus grec. Alors que sa Maison est d’origine germano-danoise et que la langue d’usage de sa famille est l’anglais, le prince refuse ainsi ostensiblement de parler une autre langue que le grec moderne avec ses parents[1].

Comme ses autres frères, André de Grèce suit, très jeune, une carrière militaire et intègre l’école des cadets d’Athènes[2]. Mais son rôle, dans l’armée, reste cependant mineur. En 1908, il est même forcé de démissionner de ses fonctions militaires à la suite des pressions organisées par la Stratiotikos Syndesmos, une ligue nationaliste, sur le gouvernement de son père.

En 1912-1913, lorsqu’éclatent la première puis la deuxième guerre balkanique, qui voient la Grèce affronter tout à tour l’Empire ottoman et à la Bulgarie, le prince André se contente donc d’organiser un hôpital militaire[3], à l’arrière du front.

Pendant le premier conflit mondial, le prince André se range derrière la politique de neutralité mise en place par le gouvernement de son frère, le roi Constantin Ier de Grèce. Il se rend cependant à plusieurs reprises en visite au Royaume-Uni, où une partie de la classe politique l’accuse d’être un agent à la solde des Allemands[4].

Premier exil et guerre gréco-turque

La princesse Alice de Battenberg le jour de son mariage avec le prince de Grèce

Le 11 juin 1917, le prince André et sa famille quittent la Grèce pour la Suisse en compagnie du roi Constantin Ier, que le Premier-Ministre grec Eleftherios Venizelos et les Alliés ont forcé à abdiquer en faveur de son deuxième fils, le jeune Alexandre Ier.

Lorsque Constantin Ier est restauré sur son trône en 1920, le prince André et sa famille regagnent leur pays natal et s’installent au palais de Mon Repos, sur l’île de Corfou. Peu de temps après, le prince est invité par son frère à reprendre du service dans l’armée et à participer à la guerre qui oppose la Grèce à la Turquie depuis 1919. En août - septembre 1921, c’est ainsi lui qui se trouve au commandement du Deuxième Corps d’Armée grec, pendant la bataille de la Sakarya. Mais cette bataille est une terrible défaite pour les Grecs et elle précipite le retour de Smyrne et de la Thrace au sein de la Turquie.

A Athènes, le choc est immense et le roi Constantin doit une nouvelle fois abdiquer. Le colonel Nikolaos Plastiras prend alors le pouvoir et fait arrêter six généraux et hommes politiques monarchistes, dont le prince André, qu’il accuse d’être responsables de la défaite face à Mustafa Kemal Atatürk. Le prince André est donc jugé en cour martiale et reconnu coupable de « désobéissance aux ordres » et « d’actions prises selon sa propre initiative ». Malgré les craintes de l’ambassade britannique, le prince a cependant plus de chance que les autres officiels arrêtés. Alors que ceux-ci sont tous exécutés[5], lui est seulement banni à vie. Il quitte donc la Grèce en compagnie de son épouse et de leurs cinq enfants à bord du croiseur britannique HMS Calypso[6].

Nouvel exil

Portrait du prince André par Philip Alexius de Laszlo, 1913.

Après ces événements malheureux, André de Grèce et sa famille s’installent à Saint-Cloud, aux côtés de la princesse Marie Bonaparte et de son époux le prince Georges de Grèce. Ils y restent jusqu’en 1929, et ce sont ces derniers qui prennent financièrement en charge les dépenses de la famille, totalement ruinée par l’exil[7].

En 1930, le prince publie sa propre version des événements de la guerre gréco-turque dans un ouvrage intitulé Toward Disaster. The Greek Army in Asia Minor in 1921.

Peu de temps après, son épouse, Alice de Battenberg, commence à souffrir d’une grave dépression et est reconnue schizophrène par les médecins. Pendant deux ans, la princesse est internée dans un sanatorium suisse et les deux époux s’éloignent l’un de l’autre. Lorsqu’elle est déclarée guérie en 1932, Alice refuse ainsi de retrouver son mari et entreprend une série de voyages à travers l’Europe centrale. Une fois Alice partie, c’est toute la famille qui se disperse. Les princesses Marguerite, Théodora, Cécile et Sophie épousent tour à tour des princes allemands et quittent le foyer paternel. Peu de temps après, c’est au tour de Philippe de quitter son père pour aller poursuivre ses études en Allemagne puis au Royaume-Uni.

En 1935, la monarchie est restaurée en Grèce et la condamnation à l’exil qui touche le prince André est abolie l’année suivante[8]. En mai 1936, celui-ci retourne donc pour un bref séjour dans son pays natal à l'occasion du retour à Athènes des cendres des membres de la famille royale morts en exil[9].

L’année suivante, un nouveau drame touche cependant le prince André et sa famille. La princesse Cécile, sa fille enceinte, l’époux de celle-ci et deux de leurs trois enfants trouvent la mort dans un accident d’avion à Ostende, alors qu’ils se rendent en Angleterre pour y célébrer les noces de l’un de leurs parents. Lors des funérailles qui suivent cet événement tragique, André de Grèce et Alice de Battenberg se retrouvent pour la première fois depuis sept ans. Le couple se réconcilie sans toutefois décider de revivre ensemble.

En 1938, la princesse Alice décide de repartir vivre en Grèce pour y mener une vie de religieuse. Son mari reste quant à lui dans le Sud de la France, où il s’établit dans un yacht, en compagnie de sa maîtresse, la comtesse Andrée de La Bigne. C’est d’ailleurs en France que le prince passe la guerre alors que la majorité de la famille royale hellène est en exil en Afrique du Sud et que son épouse est toujours à Athènes.

Le 3 décembre 1944, le prince André de Grèce meurt d’une crise cardiaque et de sclérose des artères à l’Hôtel Métropole de Monte-Carlo[1]. Après la guerre, son corps est transporté au cimetière royal de Tatoi, en Grèce.

Notes et références

  1. a  et b Vickers, p.309.
  2. The Times (Londres), Lundi 4 décembre 1922, p.17.
  3. The Times (Londres), Mercredi 19 mars 1913, p.6.
  4. The Times (Londres), Vendredi 23 novembre 1917, p.10.
  5. The Times (Londres), Vendredi 1er décembre 1922, p.12.
  6. The Times (Londres), Mardi 5 décembre 1922, p.12.
  7. Célia Bertin, p. 230, 238 et 295.
  8. The Times (Londres), Lundi 27 janvier 1936, p.9.
  9. The Times (Londres), Mercredi 20 mai 1936, p. 15.

Bibliographie

Œuvres

  • Prince Andrew of Greece, Towards Disaster: The Greek Army in Asia Minor in 1921, John Murray, Londres, 1930 (ouvrage traduit et prefacé par la princesse Alice de Battenberg).

Autres sources

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  • Célia Bertin, Marie Bonaparte, Perrin, Paris, 1982.
  • Michel de Grèce et Henri d’Orléans, Mon Album de famille, Perrin, Paris, 1996 (ISBN 2-26201-237-7).
  • Hugo Vickers, Alice, Princess Andrew of Greece, Hamish Hamilton, Londres, 2000. (ISBN 0-24113-686-5).
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