Lilas d'été

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Buddleia de David

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Buddleia de David
 Buddleja davidii
Buddleja davidii
Classification classique
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Ordre Gentianales
Famille Loganiaceae
Genre Buddleja
Nom binominal
Buddleja davidii
Franch., 1887
Synonymes
  • Buddleja variabilis Hemsley
Classification phylogénétique
Ordre Lamiales
Famille Scrophulariaceae
Références
ITIS : tsn 29914 (en)
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Le Buddleia de David (Buddleja davidii), aussi appelé "arbre aux papillons" ou "lilas d'été", est un arbuste originaire de Chine et appartenant à la famille des Loganiacées (classification classique) ou des Scrophulariacées (classification phylogénétique).

Il existe deux autres orthographes acceptées de Buddleia, soit avec un y (Buddleya) soit avec un j (Buddleja).

Synonyme : Buddleia variabilis Hemsley

Fleurs
Fleurs de B. davidii x fallowiana

Sommaire

Historique des dénominations

En chinois, ce buddleia est nommé 大叶醉鱼草 "da ye zuiyucao", formé de "zuiyucao" buddleia, morphologiquement « plante enivrant les poissons » et "da ye" « grande feuille ». Les fleurs mises dans l’eau sont réputées enivrer les poissons, ce qui n’est pas surprenant sachant que des terpénoïdes ont été découverts dans la plante.

Il est possible que la première mention de "zuiyucao" 醉鱼草 (buddleia) se trouve dans le Grand Traité de Matière Médicale ("Bencao gangmu" 本草綱目), rédigé par Li Shizhen dans la deuxième moitié du XVIe siècle. Mais l’usage ornemental semble lui, très récent. D’après Peter Valder[1] ce buddleia n’aurait commencé à être utilisé comme plante ornementale en Chine que sous l’influence occidentale. Il déclare d’ailleurs ne l’avoir jamais vu dans les jardins traditionnels.

Le nom d’espèce davidii est dédié au père Armand David, missionnaire lazariste, qui parcouru la Chine dans les années 1860-70 à la recherche de plantes et d’animaux inconnus des occidentaux. Il découvrit ce buddleia en 1869 au centre de la Chine et en fit une première description avant que son correspondant au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, le botaniste Franchet en donne une description officielle publiée en 1887.

Le nom du genre Buddleia est dédié au révérend Adam Buddle (1660-1715), un médecin pasteur et botaniste amateur anglais.

Son nom commun "Arbre aux papillons" vient du fait que ses fleurs produisent un nectar très parfumé qui attire un grand nombre de papillons, abeilles et autres insectes.

Description

C'est un arbuste de 2 à 5 m de hauteur, aux tiges anguleuses, veloutées. Il a une durée de vie assez courte.

Les feuilles sont caduques (ou semi-caduques), opposées, vertes ou grisâtes, lancéolées, de 10 à 30 cm de long, dentées, à pétiole court (1-5 mm). Le revers est duveteux.

Les fleurs très agréablement parfumées (cependant certains peuvent trouver l'odeur nauséabonde, notamment en fin de floraison) sont disposées en panicules denses, terminaux, de 10 à 75 cm de long. Elles sont de couleur lilas pâle à violet au centre orangé, à corolles en long tube évasé à l’extrémité en quatre larges lobes. Les 4 étamines fixées à l’intérieur du tube alternent avec les lobes. La floraison s’étale de fin juin à début octobre.

Le fruit est une capsule brune de 5-9 mm de long.

Écologie

Dans son milieu originel, le buddleia du père David pousse dans les fourrés arbustifs en milieu montagneux, en Chine, dans une large aire de répartition (du Gansu au Guangxi).

Il a été introduit comme plante ornementale dans de nombreuses régions tempérées, hors de Chine. Il a alors une tendance à s’échapper des jardins et à se naturaliser. On le considère comme une plante envahissante, en particulier sur les friches urbaines et périurbaines et le long de certains axes (routes, canaux, voies ferrées), sur des milieux artificialisés qu'il colonise facilement grâce à ses facultés d'espèce pionnière(formations de "buddleiaies").

En France, le buddleia du père David colonise très facilement les terrains secs, les friches, les talus, les bâtiments en ruine, les abords des voies ferrées et des autoroutes, les berges des rivières, les plages de graviers, voire les murs et les trottoirs. Il se rencontre sur de nombreux types de sols mais préfère cependant les sols drainés pauvres en matière organique et ensoleillés, alors que la renouée du Japon préfèrera les sols plus frais et plus riches.

Son intérêt apparent pour les papillons (source importante de nectar et pollen) peut être « pondéré » par les arguments suivants :

  • si ses fleurs nourrissent effectivement de nombreux papillons adultes (imago), ses feuilles ne sont consommées par aucunes de leurs chenilles. Là où il est très présent, il occupe la niche écologique d'espèces autochtones qui n'ont pas résisté à sa concurrence et qui ne pourront donc servir de support au développement des chenilles (bien que quelques chenilles de Sphinx tête de mort (Acherontia atropos) semblent avoir été signalées sur le buddléia qui pourrait donc être une des « plante-hôte de substitution » pour cette espèce.
  • comme il pousse facilement sur les friches (friches urbaines et friches industrielles éventuellement polluées) et en bordure de route (où il résiste bien aux taux ambiants d'ozone[2]), il peut attirer des papillons dans des zones polluées ou à risque de collision avec les véhicules.

Le buddleia modifie ainsi la composition de la faune des milieux où il a été introduit[3].

Caractéristiques

  • Graines (3 millions de graines par plante et par an) :
    • Type de fruit: capsule
    • Mode de dissémination:
  • Habitat et répartition:
    • Habitat type: fourrés arbustifs médioeuropéens, planitiaires-montagnards, méso à eutrophiles
    • Aire de répartition: introduit (Himalaya).

Utilisations

Le buddleia du père David a d'abord été utilisé comme plante médicinaleen Chine où l'écorce de ses racines et ses rameaux feuillés sont utilisés comme matière médicale sous le nom de 酒药花 jiuyaohua[5]. 

Sa culture comme plante ornementale est répandue en Europe et en Australie. Elle a favorisé la création de nombreuses variétés horticoles.

Propriétés / toxicité

Cette essence contient des molécules toxiques (aucubine en particulier) qui explique que ses feuilles, son écorce et ses racines ne sont pas mangées par la plupart des espèces autochtones là où il a été introduit).
Les analyses phytochimiques d’espèces de Buddleja ont montré la présence de flavonoïdes, d’iridoïdes (d’aucubine et de ses dérivés, et de buddlédines), de sesquiterpénoïdes, de phényléthanoïdes et de lignanes. A partir de la racine de Buddleja davidii, il a été isolé 13 glycosides de phényléthanoïdes, un glycoside d’iridoïde et 4 complexes de glycosides d’iridoïde-lignane[6].

La toxicité pour les poissons du Buddleia davidii a été confirmée par l’isolation des buddlédines A, B et C, dans l’écorce de la racine[7]. L’activité antifongique significative des extraits de B. davidii est due à la buddlédine A.

Aspects historiques

Malgré une première description botanique faite en 1869 par le père David, ce buddleia resta inconnu en Europe jusqu’à ce que le docteur Augustine Henry, un botaniste anglais, ne le redécouvre en 1890 dans le Sichuan[8]. En 1895, les premiers semis français sont faits dans la propriété de la famille Vilmorin à Verrières-le-Buisson. Auguste Louis Maurice de Vilmorin avait reçu des graines de l’abbé Soulié, missionnaire en Chine. La plante sera largement cultivée à partir de 1916[8].

Plante invasive

Le buddleia du père David, autrefois prisée comme plante ornementale et pour son attrait pour les papillons, dans les jardins de particuliers, mais aussi dans certains aménagements paysagers (autoroutiers ou communaux par exemple). Hélas, il a tendance à se propager facilement dans les décombres et à se répandre le long des voies de chemin de fer. Il est devenu une espèce invasive en de nombreux endroits.

Il s’est naturalisé et est devenu envahissant dans de larges régions d'Europe de l’Ouest jusqu’à Berg en Norvège. Il pose aussi problème en Nouvelle-Zélande et dans le Sud-Est de l’Australie. En France, il est présent de manière envahissante dans le Sud-Ouest, le Sud-Est, en Bretagne et dans le Bassin Parisien[8],[9]. Le Centre semble la région la moins touchée.

Il est donc important de contrôler sa culture dans les jardins. Il peut par exemple être remplacé par le lilas.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Références

  1. Peter Valder, The Garden Plants of China, Timber Press, 2005 
  2. Douglas A. Findley, Gary J. Keever, Arthur H. Chappelka, D. Joseph Eakes and Charles H. Gilliam ; Differential response of buddleia (Buddleia davidii Franch.) to ozone Environmental Pollution, Volume 98, Issue 1, 1997, Pages 105-111 (résumé)
  3. Owen DF, Whiteway WR. 1980 Buddleia davidii in Britain: history and development of an associated fauna. Biol. Conserv. 17. (2): 149 - 155 (1980). Geog=1 Systematics: ANGIOSPERMAE (LOGANIACEAE: BUDDLEJA) (KR, 198004953)
  4. données d'après: Julve, Ph., 1998 ff. - Baseflor. Index botanique, écologique et chorologique de la flore de France. Version : 23 avril 2004.
  5. Francine Fèvre, Georges Métailié, Dictionnaire RICCI des plantes de Chine ; chinois-français, latin, anglais, Association Ricci, les Editions du Cerf, 2005 
  6. (en) ATSUSHI YAMAMOTO, SHIGEHIKO NITTA, TOSHIO MIYASE, AKIRA UENO and LI-JUN WU, « PHENYLETHANOID AND LIGNAN-IRIDOID COMPLEX GLYCOSIDES FROM ROOTS OF BUDDLEJA DAVIDII », dans Phytochemistry, vol. 32, no 2, 1993, p. 421-425 
  7. (en) Takashi Yoshida, Junko Nobuhara, Michiko Uchida and Takuo Okuda, « BUDDLEDIN A, B AND C, PISCICIDAL SESQUITERPENES FROM BUDDLEJA DAVIDII FRANCH. », dans Tetrahedron Letters, vol. 41, 1976, p. 3717-3720 
  8. a , b  et c Serge Muller (coord.), Plantes invasives en France, Publications scientifiques du MNHN, 2004 (réimpr. Muséum national d’Histoire naturelle), 168 p. 
  9. Liste des plantes envahissantes, éditée par l'Agence Méditerranéenne de l'Environnement (juillet 2003)
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