Ligne de toul à thiaucourt

Ligne de toul à thiaucourt

Ligne de Toul à Thiaucourt

Ligne de Toul à Thiaucourt
Pays France France
Villes desservies Toul
Historique
Mise en service 1910
Fermeture 1932 - 1940
Concessionnaire Ch. de fer économiques (exploitation) (à partir de 1910)
Caractéristiques techniques
Longueur 42 km
Écartement Voie métrique (1,000 m)
Électrification Non électrifiée
Nombre de voies Anciennement à voie unique
Schéma de ligne
Schéma du complexe ferroviaire de Toul.

La ligne de Toul à Thiaucourt est une ancienne ligne à voie métrique du département de la Meurthe-et-Moselle, permettant la desserte de Thiaucourt depuis Toul, en complément de l'antenne à voie normale issue d'Onville ouverte en 1879 dans les chemins de fer et préalablement à l'ouverture du raccordement de Lérouville à Thiaucourt en 1931.

Sommaire

Chronologie

Historique

Le raccordement du bourg de Thiaucourt vers le chef-lieu de l'arrondissement dont il fait partie, Toul, a longuement été envisagé, mais la défaite française lors de la guerre franco-allemande de 1870, et l'annexion du territoire de la Moselle qui en a découlé, rendirent ce raccordement par trop stratégiquement inopportun aux yeux du génie français.

Il fallut attendre 1905 pour qu'après bien des batailles médiatiques, portées essentiellement par le docteur Chapuis, député de Toul, et des concessions à l'Armée (utilisation de la voie métrique, construction d'une longue section dans l'axe de feu du fort de Lucey, etc.) avant que la ligne ne soit déclarée d'utilité publique par décret.

La ligne ne fut pas concédée, mais construite par le département de Meurthe-et-Moselle qui, par une convention signée début 1904, en confierait l'exploitation à la société générale des chemins de fer économiques (SE). Rendue complexe par les exigences militaires, la géologie et la topographie du terrain, la ligne ne fut terminée qu'en 1910.

Dans les premières années, les compléments nécessaires à la rentabilité de la ligne furent construits, au travers d'une gare d'eau et d'une gare de transbordement avec les voies de la compagnie de l'Est à Toul et Écrouves. Le développement de la place-forte de Toul, avec en particulier la construction de nombreuses casernes, entraine un trafic important de pierres de taille en provenance des carrières de Ménil-la-Tour.

Mais ces résultats encourageants furent vite déçus par le déclenchement de la Première Guerre mondiale, et la destruction par l'Armée française des trois viaducs de la ligne. La portion restant exploitable, entre Toul et Manonville, participe activement à l'effort de guerre, au moyen de matériels récupérés sur d'autres réseaux à voie métrique exploités par les SE : réseau breton, réseau de l'Allier, ligne d'Orange à Buis-les-Baronnies, mais aussi en provenance de la ligne de Lunéville à Blâmont et à Badonviller. La ligne à voie métrique fut épaulée en 1917 par deux embranchements[2] à voie normale en provenance de la ligne de Paris à Strasbourg et atteignant Andilly, Ménil-la-Tour et Manoncourt, où fut construit un faisceau de 6 voies.

La partie nord de la ligne ayant été complètement détruite, tant par les sapes du génie français au déclenchement des hostilités que par les combats qui se sont déroulés dans le secteur ultérieurement, il a fallu la reconstruire à neuf. Un tracé plus économique, contournant les obstacles que les viaducs franchissaient, fut choisi, et les travaux achevés en 1921.

Cependant, comme sur la quasi-totalité des lignes d'intérêt local en France, la ligne de Toul à Thiaucourt ne parvint pas à retrouver la situation florissante d'avant-guerre. L'essai, en 1928-1930, de dessertes par autorails De Dion à essence, n'y fit rien, et l'arrêt du service fut progressivement déclaré, par tronçons, du nord au sud.

Le premier tronçon à fermer fut celui d'Essey à Thiaucourt, lors de l'ouverture de la ligne de Lérouville à Metz en 1932, dont la ligne à voie métrique était parallèle. Suivirent les tronçons de Manonville à Essey et de Ménil-la-Tour à Manonville. Enfin, en 1940, la destruction des ouvrages de franchissement du canal de la Marne au Rhin et de la ligne Paris-Strasbourg près de Toul condamnèrent définitivement la ligne, qui fut officiellement fermée par décret en 1942, son emprise rendue au département de Meurthe-et-Moselle, l'infrastructure récupérée par l'Occupant.

Exploitation

Le service compte quatre trains dans chaque sens avant-guerre, conformément aux dispositions contractuelles, qui prévoyait ce quatrième aller-retour si la recette atteignait un certain seuil.

Le matériel se composait de cinq locomotives de type Corpet-Louvet 130T, de 24 5 t[3], et des voitures et wagons suivants :

  • 5 voitures mixtes,
  • 6 voitures de 2e classe,
  • 4 fourgons à bagages,
  • 12 wagons couverts,
  • 22 tombereaux,
  • 8 plats, puis 24 supplémentaires,
  • 8 plateaux à traverse mobile, puis 12 supplémentaires,
  • 1 grue.

L'essentiel du matériel provient des usines De Dietrich de Lunéville.

Entre 1928 et 1930 est tentée, sans succès probant, un redressement des comptes d'exploitation par l'utilisation d'autorails sur la ligne. Le matériel utilisé est de type JM2 et JM3 De Dion.

Sources et liens

  • André Schontz, Arsène Felten et Marcel Gourlot, Le chemin de fer en Lorraine, Éditions Serpenoise, Metz, 1999 (ISBN 2-87692-414-5)
  • Une carte détaillée du tracé

Notes

  1. Les dates de fermeture divergent en fonction des sources : fermeture du tronçon Manonville - Ménil-la-Tour en 1939, précédé de la fermeture du tronçon d'Essey à Manonville, selon Schontz, Felten et Gourlot ; fermeture en 1934 du tronçon Essey - Thiaucourt, en 1939 du tronçon Manonville - Essey et en 1940 du reste de la ligne selon le site de la FACS-UNECTO.
  2. L'un de ces deux embranchements fut ultérieurement utilisé à partir de 1951 pour la construction de la base aérienne de Toul.
  3. La Corpet-Louvet no 5 fut transférée sur la ligne de tramway de Remiremont à Gérardmer en 1926, lorsque l'exploitation de cette ligne fut affermée par le département des Vosges à la SE.
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