- Les Sentiers de la gloire
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Les Sentiers de la gloire
Adolphe Menjou et Kirk Douglas
Données clés Titre original Paths of Glory Réalisation Stanley Kubrick Scénario Stanley Kubrick
Jim Thompson
Calder Willingham
histoire :
Humphrey CobbActeurs principaux Kirk Douglas
Ralph Meeker
Adolphe Menjou
George MacreadyPays d’origine États-Unis Sortie 1957 Durée 86 minutes Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Les Sentiers de la gloire (Paths of Glory) est un film de guerre américain de Stanley Kubrick, en noir et blanc, sorti en 1957, d'après le livre du même titre d'Humphrey Cobb paru en 1935.
Sommaire
Synopsis
Attention : Ce qui suit révèle des moments clés du film.
En 1916, la guerre s'est enlisée depuis longtemps dans les tranchées. Le général Broulard, chef de l'état-major, incite le général Mireau, lui faisant miroiter de l'avancement, à donner l'assaut à une très solide position allemande, la Cote 110 (nommée « la Fourmilière » dans la VO) et ce, sans renforts ni préparatifs. Mais le régiment, mené par le colonel Dax, est repoussé par le feu ennemi et doit se replier avec de lourdes pertes. Observant la scène, le général Mireau s'aperçoit qu'une partie des hommes n'a pas quitté les tranchées et, de rage, décide de faire tirer sur ses propres troupes pour les forcer à attaquer. Mais son ordre, transmis oralement uniquement, est refusé par l'officier responsable de l'artillerie.
Devant cet échec personnel, le général Mireau décide alors de traduire en conseil de guerre le régiment pour « lâcheté ». Il souhaite qu'une centaine de ses hommes soient exécutés. Le colonel Dax s'insurge contre cette idée qu'il juge révoltante. Finalement le général Broulard décide d'un compromis : seuls trois hommes, un par compagnie, seront jugés.
Ecœuré, le colonel Dax, brillant avocat pénaliste, demande alors l'autorisation au général Broulard de défendre les trois hommes qui seront désignés. Mais tout son talent ne pourra l'aider à infléchir les juges pour qui la sentence ne fait aucun doute : les soldats seront fusillés le lendemain.
En dernier recours, le colonel Dax décide de retrouver le général Broulard, pour lui apporter les preuves que le général Mireau avait ordonné à son artillerie de tirer sur ses propres troupes pendant l'attaque. Ceci n'empêchera pas l'exécution des trois soldats mais le général Broulard utilisera cette carte pour ordonner une enquête sur les agissements du général Mireau et offrir ainsi son poste au colonel Dax, croyant que celui-ci a agi par pure ambition. Dax refuse de façon véhémente cet avancement, écœuré par le cynisme du général, et s'empresse de retourner auprès de ses hommes.
Fiche technique
- Réalisation : Stanley Kubrick
- Scénario : Stanley Kubrick, Calder Willingham et Jim Thompson, d'après le roman de Humphrey Cobb paru en 1935
- Production : Kirk Douglas, James B. Harris et Stanley Kubrick
- Directeur de la photographie : Georg Krause
- Musique : Gerald Fried
- Générique du début : la Marseillaise
- Studios : Munich - Été 1957
- Société de distribution : United Artists
- Budget : 935 000 $ (estimation)
- Langue : anglais
- Format : 1:1.35 Noir et blanc
- Durée : 86 min
Distribution
- Kirk Douglas (VF : Alain Mottet) : Colonel Dax
- John Stein (VF : René Arrieu) : Capitaine Rousswelt
- Harold Benedict (VF : Francis Lax) : Capitaine Nicolas
- Adolphe Menjou (VF : Georges Riquier) : Général Broulard
- Wayne Morris (VF : Claude Brosset) : Lieutenant Roget
- Peter Capell (VF : Jacques Thébault) : le Président de la Cour Martiale
- Timothy Carey (VF : Jacques Balutin) : Soldat Maurice Férol
- Emile Meyer (VF : Georges Atlas) : l'Abbé Duprée
- Joe Turkel (VF : Pierre Trabaud) : Soldat Pierre Arnaud
- Richard Anderson (VF : Claude Giraud) : le Commissaire du Gouvernement
- Bert Freed (VF : Roger Lumont) : le chef de section
- Ralph Meeker (VF : Michel Cogoni) : Caporal Paris
- George Macready (VF : Georges Wilson) : Général Mireau
- Kem Dibbs (VF : Jacques Richard) : Lejeune
- Fred Bell (VF : Henri Poirier) : le soldat tétanisé dans la tranchée
- Halden Hanson (VF : Jean Berger) : le médecin militaire et un soldat
- Jerry Hausner (VF : Yves Barsacq) : l'animateur du cabaret
- Christiane Kubrick : la chanteuse allemande
Contexte historique
Ce film s'inspire de plusieurs faits réels. Pendant la Première Guerre mondiale, environ 2 500 soldats français ont été condamnés à mort par les conseils de guerre, dont un peu plus de 600 furent réellement fusillés « pour l'exemple » par l'armée pour des motifs divers (abandon de poste, mutilations volontaires, refus d'obéissance, etc.), les autres ayant vu leur peine commuée en travaux forcés.
Stanley Kubrick s'appuie entre autres sur l'affaire des caporaux de Souain où le général Réveilhac aurait fait tirer sur son propre régiment refusant de sortir des tranchées lors d'un assaut impossible, avant de faire exécuter quatre caporaux le 17 mars 1915 ; ils seront réhabilités en 1934. La justice militaire était devenue une justice d'exception depuis des décrets d'août et septembre 1914 : le sursis, le recours en révision, les circonstances atténuantes et le droit de grâce étaient supprimés.
L'épisode du soldat sur une civière qu'on ranime pour le fusiller s'inspire lui d'un autre cas, celui véridique du sous-lieutenant Jean-Julien-Marius Chapelant exécuté le 11 octobre 1914 après une parodie de procès. Gravement blessé aux jambes depuis plusieurs jours, incapable de tenir debout, épuisé moralement et physiquement, le sous-lieutenant Chapelant avait alors été ficelé sur son brancard et celui-ci posé le long d'un arbre pour qu'on puisse le fusiller. Inhumé au cimetière d'Ampuis où il est né, sa tombe a été honorée par l'Union des mutilés et anciens combattants qui y ont apposé une plaque de marbre portant l'inscription suivante : « Les anciens combattants à leur frère d'armes Jean Julien Marius Chapelant, martyr des cours martiales ».
Le film de guerre n'est pas isolé dans l'œuvre de Kubrick. Fear and Desire (1953), son premier long métrage, était déjà un film de guerre, et de Barry Lyndon (1975) à Full Metal Jacket (1987) en passant par Dr Folamour (1964) ou Spartacus (1960), ses films sont nombreux à mettre en scène des soldats.
C'est un film de guerre mais surtout un film contre l'armée. Il dénonce des rapports sociaux profondément viciés, et la résistance désespérée que leur offrira un homme, le colonel Dax. L'opposition, à la différence du film de guerre classique, ne passe donc pas entre deux camps mais entre les officiers et les soldats d'un même camp, les uns jouant leur promotion, les autres leur vie (on ne voit jamais les Allemands). Ce thème sera repris en 1970 par Francesco Rosi dans Les hommes contre. Le film britannique Pour l'exemple traite du même sujet (dans l'armée britannique, cette fois).
Censure du film
Le film, réputé attentatoire à la dignité de l'armée française, restera longtemps interdit de projection en France. Cette condamnation des boucheries de la Première Guerre mondiale est interdite en France pendant dix-huit ans ; le Quai d'orsay fait pression sur la Belgique pour qu'il soit déprogrammé[1]. L'œuvre de Kubrick ne sera finalement diffusée en France qu’en 1975.
Pour approfondir
- Le nouveau château de Schleissheim, en Bavière, où le film a été tourné en partie.
- Le film a utilisé des acteurs américains et des figurants allemands ; comportements et mimiques sont très peu français. Le présentez armes est allemand.
Les casques des poilus mélangent allègrement ceux de 1915 et ceux de 1926. La chanson interprétée par la jeune Allemande, à la fin, est le fidèle hussard (Der treue Husar (de)), adaptée en France par Francis Lemarque, sous le titre Marjolaine.
Bibliographie
- Nicolas Offenstadt, Les fusillés de la Grande Guerre et la mémoire collective, 1914-1999, Paris, Odile Jacob Poches, 2002. (OCLC 52178050)
Pour les différents films traitant des fusillés.
- Catherine Lanneau, « Quand la France surveillait les écrans belges : la réception en Belgique des Sentiers de la gloire de Stanley Kubrick », dans Histoire@Politique n°8, mai-août 2009.
Liens externes
- Les Sentiers de la gloire - Fiche du centre national de documentation pédagogique (CNDP)
- Paths of Glory sur l’Internet Movie Database - Version plus complète en anglais
- La critique de CINE/DVDALLIANCE
Notes et références
- Le Point, no 1984 du 23 septembre 2010 Comme hors-la-loi, ces films ont fait scandale, magazine
Catégories :- Film réalisé par Stanley Kubrick
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