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Leica
Logo de LeicaCréation 1849 Fondateurs Carl Kellner Personnages clés Cyril Thomas Slogan « My point of view » Siège social Solms (Allemagne) Direction andreas Schopf Activité photographie Effectif 1 068 salariés (2009)[1] Site web www.leica.com Chiffre d’affaires 158,2 millions € (2010)[2] Résultat net 3,2 millions € (2010)[2] modifier
Leica Camera AG est un fabricant allemand réputé d'appareils photographiques et d'optiques. Fondé à Wetzlar, son siège social se trouve aujourd'hui à Solms, en Allemagne.La marque Leica (contraction de « Leitz camera ») est partagée par trois sociétés aujourd'hui indépendantes :
- Leica Camera AG, qui fait l'objet de cet article et à qui on fait le plus souvent référence en utilisant le terme seul de « Leica » ;
- Leica Geosystems AG, anciennement Wild, basée à Heerbrugg en Suisse et spécialisée dans le matériel de topographie ;
- Leica Microsystems GmbH, basée à Wetzlar en Allemagne, issue de la fusion dans les années 1980 des sociétés Leitz (Allemagne), Bausch & Lomb (États-Unis), Cambridge Instruments (Royaume Uni), Reichert (Autriche) et Wild (Suisse), spécialisée dans les microscopes.
Sommaire
Histoire
Origines : innovations et qualités
Les origines de la marque remontent à 1849 quand un jeune mathématicien, Carl Kellner fonde un institut d'optique pour développer et commercialiser des lentilles et des microscopes. En 1865, le mathématicien Ernst Leitz devient l'un des associés de l'entreprise qu'il rachètera par la suite et à laquelle il donnera son nom[3].
Mais le tournant décisif a lieu en 1905. Les appareils photo de l'époque sont encombrants et difficilement transportables. L'ingénieur en chef Oskar Barnack a l'idée d'utiliser du film de cinéma 35 mm, mais en le faisant défiler horizontalement et donc en permettant ainsi d'augmenter la surface utilisable par rapport au cinéma, pour obtenir ainsi un négatif de taille 24 × 36 mm.
C'est ainsi qu'est apparu le premier « Leica », dont deux exemplaires subsistent à l'heure actuelle. Ses formes sont déjà très proches de ce que seront les modèles suivants : un petit boîtier oblong, doté d'un obturateur à rideau, d'un objectif de 50 mm et d'un viseur de Galilée.
L'obturateur a la particularité de n'être doté que d'un seul rideau, avec une fente de largeur réglable au milieu. Cela explique la présence d'un bouchon solidaire à l'objectif : il fallait le remettre devant l'objectif à chaque fois que l'on réarmait l'obturateur sinon la pellicule aurait été réexposée une seconde fois. Cet obturateur permet une vitesse allant du 1⁄500 au 1⁄30 de seconde environ.
L'appareil de Barnack est longtemps resté à l'état de prototype avant d'être commercialisé en 1924. Par la suite, la marque lança plusieurs modèles légers, robustes, simples et permettant d'excellentes prises de vues, dont Henri Cartier-Bresson et Robert Capa sont des figures emblématiques : le Leica I (1930), premier 24 × 36 à objectifs interchangeables (monture à vis de 39 mm), le Leica II (1932), version télémétrique, et surtout son successeur, le 1933-1960), dont l’immense succès inspira de nombreux imitateurs de par le monde[4]. La série « M », à télémètre intégré au viseur et monture à baïonnette, est toujours produite. Très proches du modèle M3 de 1954, les modèles encore fabriqués aujourd'hui sont les M7 (appareils avec automatisme de l'obturateur), le MP (appareil avec obturateur mécanique) et les M8 et M9 (appareils numérique).
Depuis 1964, Leica produit aussi une gamme reflex avec, jusqu'en 1976, les Leicaflex, puis, en collaboration avec Minolta, les Leica R (modèles R3 et suivants). Le boîtier actuel est le R9, qui peut être équipé d'un dos numérique (DMR). Leica se désengage petit à petit du marché des reflex vu son positionnement et surtout celui de ses concurrents japonais.
Le succès de Leica est entre autres dû à l'adaptation du film petit format à la photographie, à la grande précision de ses fabrications liée à une très grande robustesse, mais aussi à la qualité exceptionnelle de ses optiques (Leitz Elmar).
Seconde Guerre mondiale : une notoriété assise
Dès 1933, Ernst Leitz II aide des familles juives à quitter l'Allemagne. Il utilise les chemins de fer (The Leica Freedom train) pour sortir les ouvriers juifs de la firme sous couvert de les affecter à l'étranger dans ses bureaux en France, Grande-Bretagne, Hong Kong ou les États-Unis. Les membres de la famille ou même des amis des ouvriers ont pu bénéficier de ce dispositif.
Ce système fonctionne surtout à plein en 1938 et au début de 1939, jusqu'à ce que l'Allemagne ferme ses frontières. Des centaines de juifs avaient pu profiter des trains de Leica. Un cadre dirigeant de l'époque, Alfred Turk, a été emprisonné pour avoir aidé des juifs et fut libéré après le paiement d'une somme d'argent[5].
Mutation délicate mais réussie
Leica est aussi victime de son propre succès, puisqu'un nombre considérable d'appareils « argentiques » anciens, mais en parfait état de marche, subsiste toujours. De même, de nombreux photographes achètent leurs « nouveaux » Leica en occasion, étant donné la résistance et la fiabilité légendaires de ces appareils. Le taux de renouvellement est donc faible. La galerie viennoise Westlicht a ainsi vendu aux enchères, 28 mai 2011, un des 25 premiers prototypes de 1923, pour la modique somme de 1,32 million d'euros[6].
Le passage à la photographie numérique a été difficile : Leica avait en effet pris beaucoup de retard, ce marché nécessitant des investissements massifs réservés à des géants comme Canon, Nikon ou Sony. En 2004, l'entreprise est rachetée à Hermès par la famille Kaufmann, qui réussit à passer de nombreux contrats avec des constructeurs japonais (Panasonic notamment), pour concevoir des compacts numériques et des objectifs pour reflex numériques[6]. Depuis la mi-juin 2005, Leica propose enfin un dos numérique professionnel pour ses boîtiers reflex en:Leica R8 et R9. Un boîtier télémétrique numérique très attendu par les professionnels (qui ont besoin d'un boîtier discret comme les anciens M, à l'opposé des « gros » reflex comme les Canon EOS 1D ou Nikon D2X), est sorti en octobre 2006, sous le nom de M8, Leica l'a fait suivre d'un télémétrique mais un « Full Frame » cette fois, le M9. En parallèle au M8, une série de nouveaux appareils numériques moins élitistes sont sortis, réalisés en coopération avec Panasonic, comme le Digilux 3, un reflex format 4/3, le D-Lux 4, un compact expert, ainsi qu'un compact « grand public », le C-Lux 3. De plus, lors de la photokina de 2008, Leica a présenté le S2, un boîtier reflex moyen-format pourvu d'un capteur de 30x45 mm donnant une image de 37,5 millions de pixels, ainsi qu'une nouvelle gamme optique associée au boîtier. La firme a aussi dévoilé une maquette de la nouvelle usine de la marque qui sera implantée à Wetzlar, comme aux débuts de la marque.
Grâce à ces partenariats et à son entrée définitive dans le monde numérique, la marque allemande semble avoir assuré son avenir, comme en témoigne le bénéfice de 35 millions d'euros dégagé en 2010[6].
Galerie
Notes et références
- (en) Interim announcement as at June 30, 2009 - Rapport financier trimestriel, 17 août 2009 [PDF]
- (en) Annual financial statements 2009/2010 - Rapport financier annuel, 28 juin 2010 [PDF]
- (en) (de) Milestones of Leica.
- P.-H. Pont, J.-L. Princelle, 300 Leica Copies, Fotosaga, 1990.
- Convention of the Leica Historical Society of America à Portland. Source : George Gilbert à la
- Le Monde daté du 31 mai 2011
Bibliographie
- Patrice-Hervé Pont, Leica saga, coll. Fotosaga, éd. du Pecari, 1996 (ISBN 2906840122) ; éd. du Pecari, Biarritz, 1999 (ISBN 2-9128-4803-2)
- Gianni Rogliatti, Leica 1925-1975, guide du collectionneur, Edita, Lausanne, 1977, 204 p.
- Réponses Photo (ISSN 1167-864X), no 39, juin 1995
Numéro consacré à Leica et son histoire.
Annexes
Articles connexes
Gammes produites par Leica :
Constructeurs dits « prestigieux » :
Appareils télémétriques :
Liens externes
- (en) (de) (fr) Site officiel
- (en) LEICA HISTORICA
- (fr) Site regroupant des passionnés
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