- Le cuirassé Potemkine
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Le Cuirassé Potemkine
Le Cuirassé Potemkine Titre original Bronenosets Potyomkin Réalisation Sergueï Eisenstein Scénario Nina Agadzhanova
Nikolai Aseyev
Sergueï Eisenstein
Sergei TretyakovPhotographie Edouard Tissé
Vladimir PopovProduction Jacob Bliokh Société de distribution Goskino Durée 64 min. Sortie 21 décembre 1925
5 décembre 1926 (New York)Langue(s) originale(s) cinéma muet
intertitres russesPays d’origine Union soviétique Le Cuirassé Potemkine (Броненосец Потёмкин, translittération : Bronenosec Potëmkin) est un film soviétique muet réalisé par Sergueï Eisenstein, sorti en 1925.
Sommaire
Synopsis
Le film traite de la mutinerie du cuirassé Potemkine dans le port d'Odessa en 1905, de l'insurrection et de la répression qui s'ensuivirent dans la ville. L'événement, qui a lieu pendant la Révolution russe de 1905, est ici vu comme précurseur de la révolution d'Octobre (1917) et est présenté du seul point de vue des insurgés. Le cuirassé reproduit donc dans le microcosme de son équipage les clivages de la société russe et ses insupportables inégalités. Ainsi, et c'est l'une des causes de la mutinerie, la question de la nourriture. Les officiers présentés comme cyniques et cruels contraignent l'équipage à consommer de la viande avariée, dans le même temps ces derniers maintiennent un train de vie privilégié parmi l'équipage (scène de la vaisselle « Dieu, donne-moi mon pain quotidien »).
Commentaire
Après La Grève l'année précédente, Eisenstein continue d'expérimenter ses théories sur le montage. À l'origine démarche de propagande, comme tous les films soviétiques de la période, le film a rencontré un énorme succès en Union soviétique et a marqué l'histoire du cinéma par ses inventions et qualités techniques ainsi que par le souffle épique insufflé par Eisenstein.
La scène la plus célèbre du film est le massacre sur les marches de l'escalier monumental d'Odessa, où des soldats descendent d'une manière rythmée et machinale sur la foule en la bousculant, avec notamment le plan d'un landau (travelling avant en plongée utilisant une façon de filmer très nouvelle pour l'époque) qui dévale les marches. Ce thème sera repris notamment par Brian de Palma dans Les Incorruptibles, et, de manière parodique, par Woody Allen dans Guerre et Amour, par les frères Zucker et Jim Abrahams dans Y a-t-il un flic pour sauver la reine ?, par Terry Gilliam dans Brazil et par Ettore Scola dans Nous nous sommes tant aimés. Lampedusa dans le roman le Guépard compare également le "gag" de Angelica à l'efficacité de la scène du film d'Eisenstein.
Plusieurs versions sonores ont été superposées à la piste vidéo jusqu'à nos jours : celle de Dmitri Shostakovitch, celle de Nikolaï Krioukov (dans la version soviétique restaurée de 1976), et celle d'Edmund Meisel. C'est cette dernière qui fut originellement utilisée. Eisenstein arrêta cependant sa participation avec Meisel du jour où une représentation à Londres - avec un rythme plus vif prodigué par Meisel - fit, à un moment donné, rire la salle entière. C'est alors que l'on se rend compte de l'importance de la concordance – ou non-concordance – entre image et son.
Une « nouvelle version » a été montrée au Festival du film de Berlin. Elle y inclut notamment des intertitres reprenant des discours de Trotsky, retirés déjà à l'époque, celui-ci ne faisant pas partie du panthéon officiel du communisme voulu par Staline.
On peut donc plus généralement noter que l'avantage du montage est aussi son défaut. Eisenstein, lui qui s'était « fait la main » en remontant des films occidentaux, perçoit la puissance du montage, qui est la puissance du discours. Aujourd'hui, on voit le défaut du montage : c'est la fragmentation d'une œuvre capitale qui, comme elle est de propagande, a été retouchée de nombreuses fois, et de surcroît par le régime soviétique officiel.
Fiche technique
- Réalisation : Sergueï Eisenstein
- Scénario : S.M. Eisenstein, d'après le récit de Nina Agadjanova-Choutko
- Opérateur : Edouard Tissé
- Assistant : Gregori Alexandrov
- Adjoints : A. Antonov, Mikhail Gomarov, A. Levshine, Maxime Schtrauch
- Régisseur : Yakov Bliokh
- Sous-titres de Nikolaï Aseyev
- Production : Goskino (Moscou)
- Tourné : dans le port et la ville d'Odessa et à Sébastopol
- 1re représentation : au Théâtre Bolchoï de Moscou le 25 décembre 1925. À Saint-Pétersbourg, le 1er janvier 1926
- Durée : 1H04min.07sec.
- Pays : Union des républiques socialistes soviétiques
Film muet
Distribution
- Alexandre Antonov : Vakoulintchouk
- Vladimir Barsky : commandant Golikov
- Mikhaïl Gomarov : le marin Matouchenko
- des acteurs du Proletkult, les équipages soviétiques de la mer Noire et la population d'Odessa.
Autour du film
- Le Cuirassé Potemkine fut considéré en 1958 comme le meilleur film de tous les temps par un échantillon de 117 critiques internationaux lors de l'exposition universelle de Bruxelles.
Liens externes
- Videoartworld : The Masters Series. Filmographie, Photo, Films de Eisenstein en Ligne. Domaine Public
- Visionner le film (format MPEG, intertitres en français)
- Visionner le film (format RealMedia)
- Grille de lecture du film (format html)
(fr+en) Le Cuirassé Potemkine sur l’Internet Movie Database
- Le Cuirassé Potemkine en streaming et téléchargement sur sur oldcinemovies.fr
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