- Le château des Carpathes
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Le Château des Carpathes
Le Château des Carpathes Auteur Jules Verne Genre Anticipation; gothique Pays d'origine France Éditeur Pierre-Jules Hetzel Collection Le Magasin d'éducation Date de parution 1892 Type de média Feuilleton Dessinateur Bennet et Riou Le Château des Carpathes est un roman de Jules Verne publié en 1892 d'abord sous forme de feuilleton, dont l'action se passe en partie en Transylvanie dans les Carpathes (région qui s'écrit aujourd'hui plus communément Carpates sans h).
Sommaire
Synopsis
Dans le village de Werst, en Transylvanie, un berger remarque un jour que le château en ruine de Rodolphe de Gortz est à nouveau habité, mais tous ceux qui apprennent la nouvelle sont persuadés que le château est hanté et que ce sont des fantomes qui sont venus l'occuper. Le jeune forestier Nic Deck accompagné du Docteur du village décident d'aller au château mais sont victimes de surprenants phénomènes. C'est à ce moment là qu'arrive au village le jeune comte Franz de Télek. Il apprend la situation du château et est frappé par le nom de son propriétaire.
Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.
Le narrateur revient quelques années en arrière pour raconter l'histoire d'une cantatrice italienne, la Stilla. A chaque représentation, la jeune femme, fiancée au jeune comte Franz de Télek, sent peser sur elle un regard terrifiant ; il s’agit du baron Rodolphe de Gortz, follement épris d'elle. Or le jour où elle doit se marier elle meurt en scène, comme transpercée par ce regard. Les deux rivaux en conçoivent une haine réciproque, chacun tenant l'autre pour responsable du décès de la Stilla, Rodolphe de Gortz allant jusqu'à écrire au comte pour le maudire. Depuis, Franz de Télek voyage pour oublier sa douleur, ce qui l'a amené au village de Werst, où se trouve le château de son ennemi maudit.
Il décide d'explorer le château. Ayant réussi à y pénétrer, Franz entend et voit la Stilla chanter. Il est fait prisonnier par Rodolphe de Gortz mais réussit à s'échapper et retrouve son rival en compagnie, croit-il, de la Stilla. Mais lorsqu'il se précipite vers elle, Rodolphe de Gortz la poignarde et la cantatrice vole en éclats.Orfanik fat exploser le chateau et son maitre aussi.En fouillant dans les décombres,on retrouve Franz de Télèk rendu fou par l'explosion . L'épilogue de l'histoire élucide le mystère : Orfanik, l'inventeur maudit et et excentrique de Rodolphe de Gortz, avait mis au point un système qui permettait à Rodolphe de Gortz de projeter sur un miroir un portrait en pied de la Stilla tout en diffusant sa voix qu'il avait enregistrée sur des rouleaux à l'occasion des dernières représentations de la chanteuse.
Portrait de Franz de Télek
De nationalité roumaine, âgé d'une trentaine d'années, Franz de Télek habite au château de Krajowa. Sa taille est élevée, sa figure est noble, ses yeux sont noirs, ses cheveux sont châtain foncé. Il a une barbe brune élégamment taillée Le décès de sa femme lui a provoqué des troubles mentaux, ainsi que des souvenirs de sa famille également décédée. Ce héros a été élevé par un vieux prêtre italien. Franz a visité l'Europe et en particulier l'Italie. Il porte le titre de comte, il a un esprit très rationnel. Cet homme courageux avait un faible pour les beaux-arts, la peinture et surtout la musique. Il a soif de vengeance envers le comte Rodolphe de Gortz, il lui reproche la mort de la Stilla.
Commentaires
Des critiques ont abondamment commenté le dispositif utilisé par Rodolphe de Gortz, parlant de "l'annonce d'une sorte de télévision ou de cinéma en relief"[1], ou de "préfiguration, assez fruste il est vrai, des hologrammes"[2].
L'auteur donne une description assez précise des dispositifs. Le son est enregistré avec des appareils phonographiques, existants à l'époque.
- Ce fut alors que Orfanik lui proposa de recueillir, au moyen d'appareils phonographiques, les principaux morceaux de son répertoire que la cantatrice se proposait de chanter à ses représentations d'adieu. Ces appareils étaient merveilleusement perfectionnés à cette époque, et Orfanik les avait rendus si parfaits que la voix humaine n'y subissait aucune altération, ni dans son charme, ni dans sa pureté.
L'image est une image fixe projetée sur un miroir, en couleur donc. Le sujet est la cantatrice qui chante, donc supposée immobile, et la perfection du chant et du portrait donne l'illusion qu'il est animé.
- Or, au moyen de glaces inclinées suivant un certain angle calculé par Orfanik, lorsqu'un foyer puissant éclairait ce portrait placé devant un miroir, la Stilla apparaissait, par réflexion, aussi « réelle » que lorsqu'elle était pleine de vie et dans toute la splendeur de sa beauté.
Dans les deux médias, outre leur mise en scène, la seule qualité extra-ordinaire par rapport à la technologie de l'époque est leur qualité de restitution au point de méprendre les personnages.
Jules Verne avait coutume de développer des thèmes technologiques particuliers dans ses romans. Les Château des Carpathes est placé sous le thème des développements de l'électricité et des télécommunications (le mot existe à peine à l'époque) qui a marqué les années 1880.
Il nous présente un état de l'art du domaine : il parle du téléphone, dont Rodolphe de Gortz a secrètement installé une ligne ouverte entre le village et l'auberge pour entendre tout ce qui s'y dit, et il nous parle du téléphote, qu'il décrit comme étant un appareil contemporain équivalant au téléphone muni de l'image.
- A cette époque — nous ferons très particulièrement remarquer que cette histoire s'est déroulée dans l'une des dernières années du XIXe siècle, — l'emploi de l'électricité, qui est à juste titre considérée comme « l'âme de l'univers », avait été poussé aux derniers perfectionnements. L'illustre Edison et ses disciples avaient parachevé leur oeuvre.
- Entre autres appareils électriques, le téléphone fonctionnait alors avec une précision si merveilleuse que les sons, recueillis par les plaques, arrivaient librement à l'oreille sans l'aide de cornets. Ce qui se disait, ce qui se chantait, ce qui se murmurait même, on pouvait l'entendre quelle que fût la distance, et deux personnes, comme si elles eussent été assises en face l'une de l'autre [Elles pouvaient même se voir dans des glaces reliées par des fils. grâce à l’invention du téléphote]. (Chapitre XV)
Cependant, ce n'est pas seulement la technique du son et de l'image qui intéresse l'auteur, mais également son utilisation comme ressort dramatique, puisqu'elle permet de faire croire aux personnages et au lecteur à la réalité de l'image.
Adaptations
Philippe Hersant a composé en 1989-91 un opéra sur un livret de Jorge Silva-Melo, d'après le roman de Jules Verne. Une adaptation en B.D. du roman de Jules Verne sortira fin 2009 aux éditions Roymodus ( dessinateur: Eric Rückstühl, scénariste: Marc Jakubowski ).
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- Analyse du roman
- (fr) critique sur le site Bibliotheca
- Verne vulgarisateur dans Le Château des Carpathes
Références
- ↑ Roger Caillois,Le Fleuve Alphée, Gallimard, Paris, 1978, cité dans : A. Lange « Jules VERNE, Le Château des Carpathes, 1892 » [lire en ligne]
- ↑ Jean-Louis Leutrat, « Aria di tomba », Lecture de Jules VERNE, Le Château des Carpathes, Babel, Actes Sud, Arles, 1997, cité dans : A. Lange « Jules VERNE, Le Château des Carpathes, 1892 » [lire en ligne]
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