- Le Palace (de Paris)
-
Le Palace (Paris)
Pour les articles homonymes, voir Le Palace.Le Palace Le Palace en 2009Type Théâtre Lieu Paris, France Coordonnées
géographiquesInauguration 1921 Capacité 984 Anciens noms Eden
Théâtre du BoulevardDirection Hazis Vardar, Francis et Chantal Lemaire Direction artistique Alil Vardar Site web www.theatrelepalace.fr Le Palace est une salle de spectacle parisienne située 8, rue du Faubourg-Montmartre dans le 9earrondissement et qui fut de 1978 à 1983 un club parisien très en vogue dans la culture underground.
Sommaire
Histoire
La salle est inaugurée en 1921 sous le nom d'Eden comme « société anonyme de music-hall et de cinéma » par l'entrepreneur de spectacles Léon Volterra. Rebaptisée théâtre du Boulevard en 1923, elle prend le nom de Palace sous la direction d'Oscar Dufrenne et Henri Varna. La salle est transformée en cinéma en 1946[1] puis, de 1975 à 1978, redevient un théâtre dirigé par Pierre Laville. Le bâtiment du faubourg Montmartre est presque à l'abandon, mais le ministre de la Culture de Valéry Giscard d'Estaing, Michel Guy, choisit l'endroit pour y installer le tout nouveau Festival d'automne à Paris.
Le lieu est racheté par Fabrice Emaer, un des personnages de la « nuit parisienne », propriétaire d'un restaurant-discothèque de la rue Sainte-Anne, le Sept . Celui-ci y effectue d'importants travaux, recomposant le décor initial des années 1930, moyennant des dépenses colossales qui grèveront durablement l'avenir du club. Le 1er mars 1978[2], Fabrice Emaer ouvre cet espace avec un show de Grace Jones, mannequin vedette de Jean-Paul Goude et chanteuse internationale. Les serveurs, vêtus de flamboyants costumes rouge et or, sont habillés par le couturier Thierry Mugler.
Très vite, le Palace devient l'endroit à la mode. Les soirées à thèmes s'y succèdent: le bal. Les couturiers Kenzo, Karl Lagerfeld, Claude Montana, Jean-Charles de Castelbajac y organisent des défilés et des fêtes. Des groupes d'artistes de l'époque tels Les Musulmans fumants y ont exposé, Prince y donne son premier concert parisien. En 1980, Fabrice Emaer ouvre sous Le Palace un restaurant/discothèque privé, Le Privilège, réservé à la jet set et aux princes(ses) de la nuit. La décoration du lieu est confiée à Gérard Garouste, la création du mobilier à Élisabeth Garouste.
Le Palace est à la fin des années 1970 un lieu mythique, très lié à la musique pop et à l'émergence de la culture gay. Parmi ses habitués figurent Alain Pacadis, du journal Libération (qui, dans ses chroniques, évoque souvent le Palace) ; le couturier Karl Lagerfeld ; le sémiologue Roland Barthes, professeur au Collège de France ; le chanteur Mick Jagger ; l'artiste américain Andy Warhol ; les journalistes Frédéric Mitterrand et Yves Mourousi ; la décoratrice Andrée Putman ; le cinéaste et dessinateur Jean-Paul Goude ; le couturier Yves Saint-Laurent et son compagnon, l'homme d'affaires Pierre Bergé ; l'actrice Alice Sapritch ; l'imitateur Thierry Le Luron ; le publicitaire et homme de télévision Thierry Ardisson ; les artistes et photographes Pierre et Gilles, Christophe Mourthé, le galeriste Cyril Putman, mais aussi de jeunes danseurs africains-parisiens et antillais venus du Rex Club (Dominique Lasdema, Charly, Black Jack-legroove), quelques « sapeurs » et des DJ (Sidney, Dan, etc.).
Mais Fabrice Emaer tombe malade. Le Palace décline et ferme une première fois en 1982. Terrassé par un cancer des reins, Fabrice Emaer meurt en 1983. C'est la fin d'une époque. Le Palace est repris par d'ex-associés de Fabrice Emaer mais au fil des ans les dettes s'accumulent. À plusieurs reprises, des trafics de stupéfiants conduisent à la fermeture administrative du lieu pour des périodes de trois à six mois, fragilisant d'autant la situation financière. C'est pourtant le Palace qui verra naître entre 1984 et 1989 l'engouement - très parisien - pour la house music avec les soirées de Jean-Claude Lagreze, qui a débuté ses soirées à l'Opéra-Night en 1985-1986, aux cotés de Cyrille Gordigiani et d'Arnaud-Louis Chevallier, ancien directeur des 120 Nuits), de La Nicole et surtout les soirées Pyramides en 1987, organisées par les anglais de S-Express. L'artiste australien Leigh Bowery y sera souvent invité. Par ailleurs, le Gay Tea Dance accueillera chaque dimanche après-midi de deux à trois mille participants. En 1992, Régine elle-même, ancienne « rivale » de la nuit de Fabrice Emaer essaie de reprendre le lieu, suivie en 1994 par le couple David et Cathy Guetta qui tente de le relancer par le Privilège, relooké et rebaptisé Kitkat. Les décorations de Garouste disparaissent.
La renaissance avec les frères Vardar
Le lieu ferme définitivement en 1996. Dans les années qui suivent, le Palace, désaffecté, est occupé par un squat. En novembre 2006, les frères Alil et Hazis Vardar, des Belges d'origine albanaise déjà propriétaires de nombreux théâtres en Belgique et en France (Toulouse, Montpellier, Avignon mais aussi la Comédie République et de la Grande Comédie à Paris), rachètent la salle avec la participation de Francis et Chantal Lemaire, propriétaires de Radio Contact en Belgique.
Le nouveau Palace, doté de 970 places, est inauguré le 5 novembre 2008 avec le nouveau spectacle de Valérie Lemercier[3]. Il accueillera l'humoriste Florence Foresti du 29 septembre 2009 jusqu'au 9 janvier 2010.
Bibliographie
- Roland Barthes, « Au Palace ce soir » in Vogue Hommes,1978 (repris dans Incidents, éditions du Seuil).
- Daniel Garcia, Les Années Palace, Flammarion.
- Jean Rouzaud et Guy Marineau, Le Palace : Remember, Hoebeke.
Liens externes
Notes et références
- ↑ 13 Jours en France à l'affiche en 1968
- ↑ Ou le 10 mars 1978. L'autorisation d'ouverture ayant été refusée par la commission de sécurité incendie, car il manquait des éléments de signalisation sur les marches des escaliers, le lieu fut inauguré ce jour-là puis fermé une semaine pour se mettre en conformité.
- ↑ « Le Palace renaît après un long sommeil », Le Monde du 20 novembre 2008.
Catégories : Music-hall parisien | Cabaret parisien | Boîte de nuit | Théâtre de Paris | 9e arrondissement de Paris | Salle de cinéma disparue de Paris
Wikimedia Foundation. 2010.