- Ancien Palais du Trocadéro
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Palais du Trocadéro
Présentation Période ou style Éclectique
MauresqueType Palais Architecte Gabriel Davioud
Jules BourdaisDate de construction 1876 - 1878 Dimensions 80 mètres Propriétaire État français Destination actuelle Détruit
Palais de ChaillotGéographie Pays France Région Île-de-France Localité Paris modifier L'ancien Palais du Trocadéro était une construction de la seconde moitié du XIXe siècle de tendance éclectique, d'inspirations mauresque et néo-byzantine situé dans le 16e arrondissement de Paris. Construit à l'occasion de l'exposition universelle de 1878, il est démantelé en 1935 pour l'exposition spécialisée de 1937, afin de laisser la place à une nouvelle construction, le Palais de Chaillot.
Sommaire
Histoire
Passé du site
Projets
Plusieurs bâtiments et projets architecturaux se sont succédés à l'emplacement où va s'élever le palais du Trocadéro. À l'origine, les lieux font partie de l'ancien domaine du maréchal de Bassonpière, compagnon d'armes d'Henri IV. En 1651 est fondé par Henriette d'Angleterre un couvent de l'ordre de la Visitation, qui est détruit pendant la Révolution française[1].
En février 1811, l'empereur Napoléon Ier décide de la construction sur le site du palais du Roi de Rome, un édifice projeté pour être la résidence de son fils (soit un mois avant la naissance de celui-ci). Il devait être le centre d'une cité impériale administrative et militaire[2],[3],[4]. Les architectes en charge du projet sont Charles Percier et Pierre-François-Léonard Fontaine.
Autre projet, envisagé par Antoine-François Peyre en 1824, la « villa Trocadéro »[5] est un projet immobilier centré sur une place semi-circulaire, laissant aux acquéreurs le choix de l'architecture[6]. En 1839, Camille Moret conçoit pour les lieux un projet de tombeau pour Napoléon Ier et, en 1841, Hector Horeau propose d'ériger une statue colossale de l’Empereur de 30 mètres de haut[7][1].
Le sculpteur Antoine Étex, qui proposait en 1848 un monument à la Liberté[8][1], désirait en 1858 un « phare ou fontaine monumentale » au centre d'une place circulaire accueillant le palais impérial et les hôtels des ministères[9]. En 1868, Hector Horeau propose un nouveau projet envisageant une statue colossale de la « France intelligente éclairant le monde »[10]. Mais rien de tout cela ne fut réalisé.
Le « Trocadéro »
Le nom de « Trocadéro » provient du fort du Trocadéro, qui défendait le port espagnol de Cadix[11]. En effet, le 31 août 1823, il est capturé par le corps expéditionnaire français commandé par le Duc d'Angoulême, qui avait était envoyé par son oncle, le roi de France Louis XVIII pour rétablir le roi Ferdinand VII sur son trône d'Espagne. Le site du Trocadéro fait donc référence à une victoire militaire française. En 1826, au cours d'une reconstitution de ce fait d'armes lors d'une parade militaire devant le roi de France Charles X, la toponymie des lieux servent à figurer cette bataille : la colline de Chaillot représente le « fort du Trocadéro » et devait être alors « conquise » à partir du Champ-de-Mars d'où partirent les « troupes » françaises.
Puis on élèvera sur place un arc de triomphe provisoire et on posera la première pierre d'une caserne militaire qui ne verra jamais le jour. L'obélisque qui devait surgir au centre de la colline ne dépassera pas le stade du projet. Les bonapartistes proposeront d'ériger en ces lieux le tombeau de l'Empereur, avant que les cendres ne trouvent leur place aux Invalides. Le terrain restera à l'état de friche jusqu'en 1876.
Le bâtiment de l'exposition universelle de 1878
Article détaillé : Exposition universelle de 1878.Pour l'exposition universelle de 1878, on construisit le palais conçu par les architectes Gabriel Davioud et Jules Bourdais, s'inspirant de la Giralda de Séville. Celui-ci comportait deux ailes, en forme de demi-cercle, reliées par une partie centrale, circulaire et flanquée de deux tours, dans le style mauresque ou néo-byzantin.
Le palais du Trocadéro accueillit pendant son existence le musée des monuments français créé en 1879 par Eugène Viollet-le-Duc ainsi que le premier musée parisien d'ethnographie fondé par E. Hamy, ancêtre du musée de l'Homme. Les jardins du Trocadéro furent dessinés par Jean-Charles Alphand. À partir de 1880, un observatoire populaire, fondé par Léon Jaubert, y était installé.
Le palais sera finalement détruit, remplacé par le palais de Chaillot bâti pour l'exposition spécialisée de 1937, qui reprendra lui-même l'essentiel de l'ossature de l'ancien édifice[11] (seule la partie centrale du palais du Trocadéro laissera la place à une esplanade).
Architecture
Le palais
Le palais du Trocadéro est un bâtiment dont l'usage n’est pas nécessairement conforme à son nom (palais), dans la mesure où il abrite une salle de spectacle. Cette salle « est flanquée par deux tours carrées d'une hauteur de plus de 80 mètre. De part et d'autre, deux longues ailes curvilignes portaient le développement de la façade à 430 mètres »[11].
La salle des fêtes
Articles détaillés : Orgue du palais du Trocadéro et Orgue du palais de Chaillot.L'immense salle des fêtes du palais, semi-circulaire[11], contenant 5 000 places, abritait un orgue splendide, construit par le facteur Aristide Cavaillé-Coll. Inauguré le 8 août 1878 par Alexandre Guilmant, cet instrument sera transféré dans un premier temps au nouveau palais de Chaillot, avant de partir définitivement pour Lyon y devenant l'orgue de l'Auditorium Maurice-Ravel.
Devenir des parties démontées
- Les statues des continents, le jeune éléphant pris au piège, le Rhinocéros et le cheval à la herse sont maintenant près du Musée d'Orsay.
- Un taureau est à Nîmes
- 7 mascarons des fontaines de Rodin se trouvent au parc de Sceaux. Les 14 mascarons du Jardin des serres d'Auteuil ne proviennent pas du démontage[12].
- Deux taureaux ont été placés à l'entrée des abattoirs de Vaugirard, actuellement parc Georges-Brassens.
Regards de contemporains
Dès la construction du palais du Trocadéro et bien après, des critiques s'élèvent, pour s'étonner, pour montrer leur colère ou bien leur contentement :
- 1878 : le journaliste Gabriel Lafaille expose sa joie dans le Journal hebdomadaire de l'exposition universelle : « L'architecture contemporaine a trouvé son Panthéon. C'est un fait acquis maintenant : le XIXe siècle a une architecture »[11].
- 1927 : Dans Albertine disparue, Marcel Proust écrit : « Pourquoi, dans une belle journée, détacher ses yeux du Trocadéro, dont les tours en cou de girafe font penser à la Chartreuse de Pavie »[11]
Bibliographie
- La Cité de l’architecture et du patrimoine / le musée des Monuments français / les Archives nationales, Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, 2011, 140 pages.
Références
- Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, p.7.
- Frédéric Masson, Napoléon et son fils, 1904, Paris, éd. Goupil et Cie, p. 137.
- Roger Wahl, Un projet de Napoléon Ier : le Palais du Roi de Rome, Neuilly-sur-Seine, 1955, p. 41.
- Le "Palais du Roi de Rome" de Rambouillet est en fait un hôtel particulier datant du règne de Louis XVI, réaménagé sous le Premier Empire. Le projet de Chaillot correspond davantage à un palais que l'hôtel du duc d'Angiviller, gouverneur du domaine de Rambouillet, construit entre 1784 et 1785 par l'architecte Jacques-Jean Thévenin ; son lien avec le Roi de Rome est aussi plus fort, car lié à l'essence même du projet, alors que le lien entre Rambouillet et le fils de Napoléon correspond à une période très courte de l'histoire de la construction de Jacques-Jean Thévenin. C'est pour des raisons touristiques et de prestige que la ville de Rambouillet utilise le nom de "Palais du Roi de Rome".
- Charles Gabet, Dictionnaire des artistes de l'école française au XIXe siècle, 1831, p. 551
- Françoise Waquet, Les Fêtes royales sous la restauration, 1981, p. 99 citant G. Hubert, « L'Art français au service de la Restauration », Revue des Arts, 1955, no 4, p. 210-216
- ISBN 0-87338-484-9), p. 54-55 Michael Paul Driskel, As Befits a Legend: Building a Tomb for Napoleon, 1840-1861, Kent State University Press, 1993 (
- Adolphe Napoléon Didron, Annales archéologiques, vol. 8, 1848, p. 225-226
- Antoine Étex, « Cours élémentaire de dessin », 1859, p. 3
- Françoise Boudon, « Hector Horeau », 1978, p. 143
- Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, p.11.
- L'Architecture, Journal hebdomadaire de la société centrale des architectes français, 14e année, no 12, 23 mars 1901.
Liens externes
- Cartes Postales
- Reconstitution numérique de l'ancien palais du Trocadéro par DVD (inclus dans le livre).
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