- Le Figaro Littéraire
-
Le Figaro Littéraire Pays France Langue Français Périodicité Hebdomadaire Genre Littérature Date de fondation 1946 Éditeur Paris Directeur de publication Francis Morel Directeur de la rédaction Angelo Rinaldi Rédacteur en chef Dominique Guiou Site web lefigaro.fr Le Figaro Littéraire est un hebdomadaire de 8 pages en supplément du quotidien Le Figaro. C'est l'héritier des pages littéraires du quotidien lors de l'entre-deux-guerres ; Le Figaro littéraire renait en 1946, sous le titre de Littéraire. Aujourd'hui réintégré aux pages du Figaro, cet hebdomadaire littéraire demeure, dans l'histoire de la presse française, une publication légendaire, souvent considéré comme l'antichambre de l'Académie. Chaque jeudi, les livres et la littérature sont encore à l'honneur.
Sommaire
Présentation
Le Figaro retrouve sa plume
Le Figaro Littéraire est sans doute le plus ancien supplément du Figaro encore publié. L'hebdomadaire animé par Maurice Noël n'a plus rien à voir avec les pages littéraires du Figaro de l'entre-deux-guerres, ou plus précisément du premier supplément du Figaro, Le Littéraire lancé en 1905. Le titre de Maurice Noël est au début une publication autonome, dont les bureaux sont installés dans les salons du prestigieux hôtel particulier du Rond-Point des Champs-Elysées. Aujourd'hui réintégré aux pages du Figaro, le supplément met à l'honneur chaque jeudi, la vie des lettres.
Ligne éditoriale
Né dans les affrontements de l'épuration[1], Le Figaro littéraire devient, dans le contexte de la guerre froide, le lieu du refus de l'engagement de la littérature. Souvent considéré comme l'antichambre de l'Académie, les "grandes plumes" du Figaro, à l'image de François Mauriac, viennent y défendre la tradition littéraire française ; tandis que de jeunes critiques, comme autrefois, Bernard Pivot et Jean Chalon, ou aujourd'hui, Sébastien Lapaque et Jacques de Saint Victor, parcourent simplement la vie des lettres en quête de nouveaux talents. Aujourd’hui encore, Le Figaro Littéraire est caractérisé par son esprit d’indépendance vis-vis du politique. Certes, il est orienté à droite ou de centre-droit, selon le spectre politique français habituellement utilisé., mais il a su, selon la logique amorcée par son fondateur Pierre Brisson, toujours prendre du recul et défendre la théorie de l’art pour l’art face à l’engagement idéologique et politique des intellectuels communistes et socialistes.
Logo
Vie d'un hebdomadaire culturel
Naissance du Figaro Littéraire
Aidé par Maurice Noël, un résistant respecté, Pierre Brisson, le patron du Figaro quotidien, relance en avril 1946 un hebdomadaire littéraire, qui refusent Vichy comme Moscou. Il est d'abord publié en dehors du quotidien, sous le titre le Littéraire et devient Le Figaro Littéraire en 1947. L'hebdomadaire se distingue et connait alors un succès, notamment lorsqu'il prend position pour fustiger les excès de l'épuration ou dénoncer sans relâche le totalitarisme soviétique.
Lieu du refus de l'engagement de la littérature
L'hebdomadaire invente sa propre forme de "contre-engagement"[2]. Il défend la théorie de l’art pour l’art face à l’engagement idéologique et politique des intellectuels[3], à l’heure où Jean-Paul Sartre invoque le nécessaire engagement des écrivains. Cependant, tout en refusant la théorie de l’engagement, ces écrivains (André Gide, Jean Guéhenno, Paul Claudel et François Mauriac), souvent des libéraux, prennent position, en réaction aux engagements des intellectuels de gauche. Notamment dans la défense des libertés des écrivains opprimés par les régimes communistes. Le journal a ainsi défendu des écrivains des "pays socialistes" tel que Arthur Koestler et Victor Kravtchenko lors de son procès.
Installation dans le paysage des lettres françaises
Au cours des années 1950, le journal met en avant ses liens avec l'Académie Française (Une large place est accordée à l’actualité des institutions littéraires, en particulier académiques) et acquiert une légitimité dans le monde des lettres pour le ton des critiques littéraires (critique du Nouveau roman)[4]. Des académiciens tel que Georges Duhamel, Paul Valéry, Francis Ambrière, Paul Claudel, Robert Kemp, ou Léon-Paul Fargue, ou encore Colette et Julien Green rejoignent le vieux titre. Et c'est souvent François Mauriac, académicien lui aussi, qui repère et fait venir ces nouveaux journalistes. Considéré désormais comme une publication prestigieuse, vitrine de la maison Figaro, sa rédaction est installée dans les salons du premier étage du luxueux hôtel particulier du Rond-Point.
Vers la nouvelle formule
Avec la nouvelle formule, Le Figaro Littéraire s'oriente davantage vers un journal culturel généraliste[5]. Il reste cependant avant tout littéraire et laisse peu de place à l'art ou la musique, le cinéma ou le théâtre.
Engagé par Maurice Noël en 1958, et rédacteur en chef adjoint du Figaro littéraire dans les années 1960, de jeunes critiques, Bernard Pivot (fondateur du magazine Lire) et Jean Chalon, entrent au Figaro Littéraire. Le Figaro littéraire féconde ainsi la presse littéraire contemporaine en assurant la formation de plusieurs jeunes journalistes.
Dès les années 1960, les ventes s'essoufflent ; Brisson décide alors, sondage à l'appui, de rajeunir et de professionnaliser le journal, avec un modèle en tête : L'Express, son principal concurrent. Aidé par François Mauriac, le nouveau rédacteur en chef, Michel Droit s'accorde à transformer le vieux titre en sémillant magazine. La culture n'est plus au cœur, les chroniques qui « suivent » l'actualité générale fixent la ligne éditoriale.
Le Figaro Littéraire aujourd'hui
En se recentrant littérairement, ce supplément attirent de nombreux lecteurs, et permet au Figaro de lutter efficacement contre la crise de diffusion à laquelle la presse quotidienne est confrontée depuis une trentaine d’années.
Rythmes et rites d'une vie de rédaction
Direction générale
- Directeur général et directeur de publication : Francis Morel
- Directeur du Figaro Littéraire : Angelo Rinaldi
- Chef de service : Dominique Guiou
Parmi les anciens collaborateurs du Figaro Littéraire
Le style et les effets de plume
Sous les plumes de Sébastien Lapaque, de Jacques de Saint Victor ou de Jean d’Ormesson, Le Figaro Littéraire fait preuve aujourd’hui d’un style plus souple et sait moduler son ton. Le Figaro Littéraire est donc avant tout une autorité littéraire, appuyée sur sa liberté de ton et sa relative émancipation vis-à-vis du politique.
Notes et références
- Claire Blandin, L’histoire au Figaro littéraire
- Claire Blandin, Les interventions des intellectuels de droite dans Le Figaro littéraire
- Claire Blandin « L'histoire au Figaro littéraire », Le Temps des médias 2/2005 (n° 5), p. 159-167.
- Claire Blandin, Engagement ou "brosse à reluire" ? La critique littéraire dans Le Figaro littéraire des années 1950
- Claire Blandin, Le Figaro littéraire, de la revue politique et littéraire au news magazine
Sources et bibliographie
- Le Figaro littéraire - Vie d'un hebdomadaire politique et culturel (1946-1971), par Claire Blandin, Nouveau Monde Editions, 2010.
Articles connexes
Tous les jours, Le Figaro est accompagné d'un supplément imprimé sur papier saumon, Le Figaro Économie, ainsi que d'un troisième cahier, Le Figaro Et Vous.
En outre,
- L'édition du lundi est accompagnée d'un supplément au format tabloïd, Le Figaro Réussir ainsi que de 4 pages spéciales Santé depuis février 2010.
- L'édition du mercredi est accompagnée en région parisienne d'un supplément spectacles et loisirs, Le Figaroscope.
- L'édition du jeudi est accompagnée d'un supplément de 8 pages, Le Figaro Littéraire.
- L'édition du samedi est accompagnée de suppléments plus volumineux de type magazine : Le Figaro Magazine, Madame Figaro et un magazine de télévision : TV Magazine.
Liens externes
Catégories :- Le Figaro
- Presse hebdomadaire française
- Presse hebdomadaire en français
- Titre de presse créé en 1946
Wikimedia Foundation. 2010.