- Anarchie et christianisme
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Anarchie et Christianisme
Anarchie et Christianisme est un livre écrit en 1987 par Jacques Ellul, première édition : Atelier de Création Libertaire, 1988
- Jacques Ellul est politologue, sociologue, théologien protestant. Il est considéré, avec Ivan Illich, comme l’un des pères de l’écologie politique. Chrétien par conversion, il se dit également, en tant que pacifiste, antinationaliste, opposé à l’État, très proche de l’anarchisme.
L’écriture de ce livre est une démarche personnelle dans le but de remettre au point les idées toutes faites sur le christianisme et de dire aux chrétiens que, parmi les options « politiques », […] ils ne doivent pas écarter d’avance l’anarchisme mais que, bien au contraire, […] celui-ci parait [à ses yeux] la conviction la plus proche, dans son domaine, de la pensée biblique. Il ne cherche pas à concilier à tout prix anarchie et christianisme. Il cherche à dissiper un immense malentendu, dont la faute [reviendrait] au christianisme :
Selon lui,
- le conformisme, le conservatisme social et politique des Églises ;
- le faste, la hiérarchie, le système juridique des Églises ;
- la « morale » chrétienne ;
- le christianisme autoritaire et officiel des dignitaires des Églises …
Tout cela, que l’on voit, c’est le caractère « sociologique et institutionnel » de l’Église, […] ce n’est pas l’Église. Ce n’est pas la foi chrétienne. Et les anarchistes avaient raison de rejeter ce christianisme. Car pour Jacques Ellul, le christianisme, envisagé dans son rapport à la politique, dispose à l’insoumission, à la dissidence, à la récusation même de tout pouvoir, de toute hiérarchie (préface).
Jacques Ellul s'appuie sur les tentations du Christ au désert pour dénoncer la prise du pouvoir temporelle par l'église, qui aurait selon lui dû le refuser. Cet analyse est semblable à celle de Dostoïevski dans Le Grand Inquisiteur, un passage des Frères Karamazov.
Peut-être n’est-ce pas le discours tenu dans les Églises, mais l’auteur prétend ne pas être le premier : Il y a toujours eu un « anarchisme chrétien », écrit-il. Il cite ainsi les Anabaptistes, qui [récuseraient] la puissance des autorités, le pasteur et théologien Blumhardt, qui formulerait un christianisme strictement anarchiste, Kierkegaard, le père de l’existentialisme, Murray Bookchin, qui reconnaît l’origine chrétienne de sa pensée; Henri Barbusse a également écrit un livre présentant un Jésus socialiste et anarchiste. Jacques Ellul nous envoie alors vers les études de Vernard Eller (Christian Anarchy).
L’auteur propose donc d’étudier les fondements bibliques de la conjonction entre christianisme et anarchie, ainsi que l’attitude des chrétiens des trois premiers siècles.
Attention ! Le lecteur anarchiste est prévenu : il pourra trouver dans ces pages beaucoup d’affirmations qui lui paraîtront scandaleuses, ou ridicules, si bien qu’à la fin du livre, Jacques ELLUL se demande si un lecteur anarchiste aura eu la patience de lire ces longues analyses sur les textes bibliques…TABLE
Introduction
Chapitre Ier : L’anarchie du point de vue d’un chrétien-
- I Quelle anarchie ?
- II Les griefs de l’anarchie contre le christianisme
- I Quelle anarchie ?
Chapitre II : La Bible, source d’anarchie
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- I La Bible hébraïque
- II Jésus
- III L’Apocalypse
- IV Une incidence : l’épître de Paul
- V Paul
- I La Bible hébraïque
Annexes
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- L’interprétation de Romains XII,1-2 par K. Barth et A. Maillot
- Les objecteurs de conscience
- Témoignage : être prêtre catholique et anarchiste
- L’interprétation de Romains XII,1-2 par K. Barth et A. Maillot
Conclusion
Le livre se termine sur le témoignage d’un prêtre catholique anarchiste. Comment peut-il dire : « Ni Dieu ni maître » et « Je crois en Dieu le père tout puissant », ces deux convictions me tiennent à cœur ? Plus tard, il ajoute : Finalement, affirmer ou nier l’existence de Dieu est sans intérêt, ce qui compte c’est d’avoir le goût et la joie que donne la vie.
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