Lambert Beauduin

Lambert Beauduin

Lambert Beauduin est un moine bénédictin belge (1873-1960), considéré comme l'initiateur du mouvement liturgique, qui a abouti à la réforme liturgique du concile Vatican II. Il fut aussi pionnier de la démarche œcuménique dans l’Église catholique romaine par la fondation, en 1925, du Monastère de l’Union à Amay-sur-Meuse (transplanté depuis à Chevetogne).

Portrait de Lambert beauduin
Dom Lambert Beauduin

Repères chronologiques

  • Naissance à Rosoux (province de Liège) : 4 août 1873
  • Prêtre diocésain : 1897
  • Aumônier du Travail : 1899
  • Moine à l’abbaye bénédictine du Mont-César à Louvain : 1906
  • Lancement du mouvement liturgique : 23 septembre 1909
  • Activités patriotiques clandestines : 1914-1917
  • Sous-prieur à Edermine (Irlande) : 1917-1919
  • Professeur à Rome : 1921
  • Fondation du Monastère de l’Union à Amay-sur-Meuse: v. 25 novembre 1925 (transféré à Chevetogne en 1939)
  • Démissionné de sa fonction de prieur : 1928
  • Exclu de l’Œuvre de l’Union: 1931
  • Exilé (1932-1951): En-Calcat (1932), Cormeilles-en-Parisis (1934), Chalivoy(1938), Chatou(1939)
  • Hôte au Monastère de l’Union (Chevetogne) : 1951
  • Décès à Chevetogne : 11 janvier 1960.

Sommaire

Biographie

Une vie toute tracée ?

Tant par son passé scolaire que par son éducation au sein d’un milieu rural aux traditions séculaires, tout faisait penser que l’abbé Octave Beauduin mènerait une vie sans histoires, comme curé d’un village de la région liégeoise. Mais cet homme de foi — à son insu sans doute — avait le charisme rare de saisir une idée au vol, d’en décrypter l’intérêt et les implications, puis de l’inscrire dans les faits. Il eut d’abord son attention éveillée par la détresse religieuse et humaine de la classe ouvrière: c’était l’époque de l’encyclique sociale «Rerum Novarum». En 1899, deux ans après son ordination presbytérale, il entra dans la congrégation des Aumôniers du Travail[1] et y assuma des responsabilités significatives au sein de banlieues industrielles. Toutefois, n’ayant pas trouvé la densité de vie religieuse à laquelle il aspirait, il sollicita sept ans plus tard son admission dans la jeune abbaye bénédictine du Mont-César à Louvain, où il reçut le nom de Lambert. Il avait trente-trois ans. C’est là que commença une extraordinaire aventure.

Le mouvement liturgique

Jusque là, comme quasi tous les prêtres de l’époque, Beauduin n’avait vu dans la liturgie qu’une «série de prescriptions minutieuses et arbitraires imposées, croirait-on, pour exercer la patience de ceux qui les étudient et les accomplissent»[2]. Qu’on se souvienne d’ailleurs de ces messes silencieuses, où il était interdit de proclamer les lectures en langue du peuple après les avoir consciencieusement lues en latin, où Rome interdisait également à l’assemblée de se joindre à l’acolyte pour répondre aux invitations qui lui étaient adressées.

Grâce au prieur d’alors, dom Columba Marmion[3], le Père Lambert découvrit avec surprise[4] l’intérêt des lectures de la messe ainsi que de la prière communautaire de l’office choral; ce maître spirituel lui révéla aussi la richesse insoupçonnée de l’Écriture Sainte, spécialement des écrits de saint Paul et de saint Jean. Beauduin saisit, également avec étonnement, l’impact que peut avoir la théologie sur la vie de tous les jours[5]. Il perçut, par ailleurs, que le culte pouvait devenir un puissant agent de christianisation.

En 1909, trois ans à peine après sa réception comme postulant, il prit la décision de s’ingénier à « restituer » la liturgie au peuple chrétien, à faire en sorte qu’elle soit la source principale de la vie spirituelle des fidèles, par une participation active à toutes les célébrations liturgiques, en particulier la messe. Après avoir intéressé à son projet la congrégation bénédictine ainsi que le cardinal Mercier, archevêque de Malines, après avoir vérifié par une enquête la validité de ses vues et mobilisé une équipe de jeunes moines, il lança dans le clergé paroissial un mouvement qui franchit d’emblée les frontières du pays.

Dans cette entreprise, il se révéla à la fois théologien, par des recherches sérieuses, et homme d’action, par une convergence de moyens : un missel en feuillets avec initiation progressive à la liturgie (il obtint en deux mois 52 500 abonnés), une revue substantielle (Les Questions liturgiques), des opuscules (dont ce qui pourrait être considéré a posteriori comme son ouvrage programmatique, La piété de l’Église[6]). Il entreprit aussi l’organisation de conférences, de semaines, de journées, de retraites liturgiques, l’ouverture d’un bureau de consultation… La création d’une école supérieure de liturgie avec un programme bien élaboré se heurta malheureusement à un refus des autorités.

Trente ans plus tard, au cours de la seconde guerre mondiale, il prit une part active à la fondation, par les dominicains de Paris, du Centre de Pastorale Liturgique.

Le mouvement initié en 1909 devait transformer peu à peu les mentalités et, conjointement à d’autres initiatives, notamment allemandes, rendre possibles les réformes liturgiques de Vatican II, un demi siècle plus tard.

L’intermède de la guerre 1914-1918

Toujours à l’affût des nécessités du moment, dom Lambert intervint dans l’élaboration et la diffusion de la lettre pastorale «Patriotisme et Endurance» du cardinal Mercier, qui eut un impact considérable sur le moral de la population dans la Belgique occupée et valut à son auteur une réputation internationale. Des activités patriotiques clandestines auraient conduit Beauduin — alias Oscar Fraipont, représentant en vin de messe — au peloton d’exécution, si une évasion rocambolesque ne lui avait permis de passer, finalement, aux Pays-Bas, puis en Grande-Bretagne et en Irlande, où il devint sous-prieur d’un monastère.

L’aventure œcuménique

Si dom Beauduin fut – selon l’historien Roger Aubert – le premier théologien de la liturgie[7], il sera aussi le premier à instituer une activité œcuménique permanente dans l’Église catholique romaine.

Envoyé à Rome en 1921 pour faire cours à l’athénée bénédictin Saint-Anselme, il ne pouvait se satisfaire des traités traditionnels qui hypertrophiaient le côté sociologique de l’Église aux dépens de la dimension spirituelle et transcendante qui en fait un corps – le Corps mystique – dont les membres, par l’Esprit Saint, sont reliés au Christ et entre eux.

Mis en contact par un des ses élèves, dom Olivier Rousseau, avec le milieu des émigrés russes, il découvrit la richesse de cette part orientale de l’Église du Christ presque oubliée par les catholiques latins. Jusqu’alors dans ses cours, de son propre aveu, « schismatiques et hérétiques en compagnie des Juifs et des infidèles étaient condamnés en bloc »[8]. En quelques mois, poussé intérieurement par sa foi dans le Corps mystique, il connut un retournement de ses idées et perçut avec acuité le scandale des divisions entre chrétiens. Il fallait d’urgence répondre à l’appel à l’union formulé par Jésus au soir de la dernière Cène.

Homme d’action, Beauduin se rend compte qu’un tel travail requiert une initiative structurée, compétente et permanente. Que trouver de plus adéquat qu’un ordre monastique ? Les moines n’ont-ils pas été les agents de la christianisation du monde slave ? Ce fait était rappelé par un évêque oriental – le métropolite Szeptickij – venu à Rome pour recruter chez les bénédictins des formateurs : il voulait relancer le monachisme dans sa région.

Un projet élaboré par le P. Lambert[9], appuyé par le cardinal Mercier et présenté à Pie XI par un jésuite influent, le P. Michel d'Herbigny, aboutit à la publication en mai 1924 de la lettre apostolique Equidem Verba dans laquelle le pape donne mission à l’ensemble de l’Ordre bénédictin de travailler au rapprochement avec le monde orthodoxe. Cet appel restera pratiquement sans écho. Quant à Beauduin, il ne veut pas se contenter d’une œuvre qui figurerait parmi d’autres au sein de l’abbaye du Mont-César : il a en vue une institution où tout – y compris la vie intérieure - sera polarisé par le travail œcuménique.

De nombreux contacts, des mois d’échanges quotidiens avec des étudiants, spécialement avec dom O. Rousseau et un bénédictin de Farnborough, dom Louis Gillet, aboutiront finalement à un projet qui recevra en janvier 1925 une approbation inespérée des autorités du Mont-César : un essai de trois ans, avec un moine de l’abbaye, sans subsides. Une campagne de recrutement dans divers pays d’Europe se solde par un échec : les abbayes refusent de se dessaisir des moines qui voudraient le rejoindre. Un accord d’association avec le métropolite Szeptickij et une tentative de fondation d’une maison d’étudiants à Rome se heurtent à la résistance du Primat des bénédictins qui veut conserver le contrôle d’une entreprise qui lui paraît étrangère à l’idéal de l’Ordre.

Dom Beauduin publie au printemps 1925 un programme[10] qu’il voudrait voir reconnu comme la charte de l’Œuvre. Par ailleurs, à la demande du cardinal Mercier, il vient d’élaborer un mémoire auquel il donne le titre justement célèbre : L’Église anglicane unie non absorbée[11]. L’archevêque, dans le cadre de ce qu’on appellera « Les Conversations de Malines » entre catholiques romains et des membres de l’Église anglicane, avait demandé à Beauduin des suggestions quant à une modalité possible d’union dans l’hypothèse d’un accord doctrinal.

En septembre, le P. Lambert organise à Bruxelles un congrès réunissant des orateurs de réputation internationale pour sensibiliser le public au problème de l’unité. Il accompagne aussi divers cercles d’étudiants. Il fonde non sans peine une aile flamande du monastère à Schotenhof au nord d’Anvers, tandis que ses frères et sa sœur se portent garants pour l’achat d’un ancien carmel à Amay-sur-Meuse. Enfin, vers le 25 novembre 1925, le monastère de l’Union ouvre ses portes : sur place, dom Ildefonse Dirkx cédé par le Mont-César, le Père L. Gillet, qui assistera le fondateur pendant trois mois, et lui. D’autres moines, prêtés par quelques abbayes, sont encore dispersés en divers pays : ce sont principalement des étudiants dépourvus encore de réelle expérience monastique. Réussir dans ces conditions est une véritable gageure : elle sera tenue.

Le monde catholique, à cette époque, sûr de son bon droit, ne conçoit pas d’autre voie pour l’unité qu’une conversion pure et simple de l’autre à soi par une abjuration de ses erreurs. Une politique conquérante est particulièrement active en Grande Bretagne ainsi que vis-à-vis des communautés orthodoxes. D’entrée de jeu, Beauduin met les choses au point: «Ni prosélytisme, ni bienfaisance, ni conception impérialiste»[12], lit-on en sous-titre dans un article-programme de la revue Irénikon, qu’il fonde trois mois après l’ouverture d’Amay.

Le monastère, qui se transplantera en 1939 à Chevetogne, se consacrera intégralement à la prière pour l’unité, à un très sérieux travail de recherche, à l’information du public catholique romain, aux contacts sans idée préconçue avec les chrétiens de toutes les confessions. Le fondateur a voulu qu’il soit une mise en œuvre, dans la communauté elle-même, de la démarche préconisée pour le rapprochement entre chrétiens: on vivra deux spiritualités à travers la pratique alternée d’une liturgie latine et d’une liturgie byzantine; on affrontera dans le quotidien la difficile approche de l’autre et de sa différence au sein d’une communauté pluriculturelle et plurinationale.

Tandis qu'un style monastique nouveau inquiétait les autorités bénédictines par son ouverture et la responsabilisation des moines («Des individus parfaits, juxtaposés, délivrez-nous, Seigneur !»[13]), une opposition à toute politique conquérante à l’égard des autres chrétiens heurtait de plein fouet plusieurs épiscopats européens, qui ne pardonnaient pas à Beauduin une baisse sensible des conversions individuelles à la suite, notamment des idées diffusées par la revue Irénikon. Au fil des mois, les mesures restrictives se succèdent. Parmi elles : interdiction d‘autres fondations, fermeture d’une cellule féminine, rejet de constitutions conçues en fonction du travail œcuménique, limitation des activités à la seule Russie (inaccessible!), obligation de préparer les moines à des implantations missionnaires en terre orthodoxe... Cela ne suffisait pas. En 1928, trois ans après la fondation, dom Lambert est démissionné de sa fonction de prieur; en 1931, il est exclu par Rome de son monastère, car il refuse de s’engager dans le prosélytisme : il ne pourra plus s’occuper d’œcuménisme; enfin, en 1932, par décision du Secrétaire d’État du Vatican, il est «enfermé» pour deux ans dans la rude abbaye d’En-Calcat dans le Tarn et complètement isolé du monde extérieur, avant de poursuivre un exil imposé pour une durée indéterminée. Jamais il ne pourra s’expliquer. Il se soumettra et s’opposera toujours à ce que l’on dise, à propos des injustices subies, du mal de l’Église, sa mère. Pendant près d’un quart de siècle, Amay-Chevetogne, menacé de suppression, connaîtra de terribles bourrasques : il survivra parce que les moines l’auront voulu. Le monastère jouera un rôle important au concile Vatican II.

La fécondité d’un exil

On n’emprisonne pas l’Esprit. Alors que le but réel de la condamnation était d’étouffer l’influence qu’il exerçait dans son milieu [14], l’exil ouvrira au Père Lambert un nouveau champ d’action. Pendant dix-sept ans, il sillonnera la France, diffusant une spiritualité pascale, trinitaire et ecclésiale, perspectives insolites à l’époque. Travailleur infatigable et grand épistolier, prédicateur de retraites[15], homme de contacts, il était tout à son interlocuteur, éveillant ce qu’il y a de meilleur en lui.

En 1951, à l’âge de 78 ans, Beauduin pourra prendre place discrètement à l’hôtellerie de son monastère, qu’il avait dû quitter près de vingt-trois ans plus tôt. Il y décédera le 11 janvier 1960, entouré des siens et officieusement réhabilité par Rome.

Sa pensée

La liturgie

« Les livres liturgiques, […] c’est de la théologie […] à l’état natif, en pépites »[16]: ils sont comme la cristallisation de la foi vécue et priée par la communauté au sein de laquelle ils ont pris naissance.

« La prière liturgique, c’est le Christ prolongeant ici-bas par son Épouse (l’Église) l’adoration et la louange au Père céleste »[17]qui introduit ses frères en humanité dans la vie trinitaire. Sauf des « modalités provisoires, sur la terre comme au ciel c’est le même Dieu, le même prêtre, le même culte, la même liturgie »[18], « la même famille, la même vie »[19]. Par nature, la liturgie n’est donc pas une forme de dévotion parmi d’autres, c’est « la » prière de l’Église.

Sous des symboles divers, qui allient « sentiment, imagination, intelligence, volonté »[20], la liturgie tend à intégrer dans l’existence de chacun la victoire de Jésus sur la mort et les forces du mal. Par le baptême, la Pâque du Christ devient la nôtre, sa résurrection la nôtre. Par l’eucharistie se déploient toutes les virtualités du baptême : « L’eucharistie est dans le baptême comme le fruit est dans la fleur »[21]. Elle rend présent l’acte par lequel Jésus entraîne ceux qui sont réunis en son nom dans le don qu’il a fait de lui-même au Père et aux hommes tout au long de sa vie et spécialement sur la croix. Tous les membres de l’assemblée sont appelés à exercer activement le sacerdoce commun des baptisés[22]. Participer à l’eucharistie implique de prendre l’engagement d’assumer tout ce que la fidélité au Christ et à son évangile « va exiger dans le cours de la journée »[23] et de « s’obliger à une action de grâces quoi qu’il advienne »[24], tout en étant conscient que la source de cet agir ne peut venir que de Dieu[25].

À la différence d’une démarche de dévotion individuelle, la messe est un repas qui a la vertu de produire « notre communion les uns avec les autres »[26]. Par ailleurs, jamais l’Église « ne rompt le pain de l’Eucharistie sans nous rompre en même temps le pain de sa sainte Parole »[27]. Elle a le pouvoir de faire revivre au milieu des croyants les scènes évangéliques comme s’ils en étaient contemporains : à chacun de se laisser interpeller dans la disponibilité d’une écoute.

La liturgie est donc tout autre chose qu’un rite ascétique en marge de l’existence : elle est « la vraie école de vie chrétienne »[28].

L’Église

Les traités en usage s’intéressaient presque exclusivement aux structures juridiques et hiérarchiques de l’Église, aux preuves de son institution par Jésus sous l’autorité de Pierre et aux rapports avec le pouvoir civil. Un maître en la matière, saint Robert Bellarmin n’avait-il pas été jusqu’à écrire en 1601 : « Pour que quelqu’un puisse être déclaré membre de cette véritable Église, dont parlent les Écritures, nous ne pensons pas qu’il lui faille aucune vertu intérieure. Il lui suffit de professer extérieurement la foi et la communion des sacrements »[29]. Le contraste est brutal avec le raccourci d’une note manuscrite de dom Lambert Beauduin : « La vie qui est éternellement dans le sein du Père […] est, par grâce, communiquée aux créatures spirituelles […]. C’est cela l’Église : l’extension de la vie divine à une multitude de créatures »[30].

De même que le Christ a une double nature – humaine et divine -, ainsi son épouse, l’Église présente une face visible et une face invisible : elle est à la fois réalité spirituelle et société terrestre avec ses limites et ses contraintes institutionnelles. Dans sa dimension visible, elle est signe efficace – sacrement – d’une réalité transcendante, « préexistant aux hommes qui s’y agrègent »[31]; elle rend le Christ présent au sein du monde.

La résurrection a fait de Jésus le premier-né d’une multitude de frères, la tête d’un grand corps – le Corps mystique – en continuel devenir jusqu’à la fin des temps. Au sein de ce corps, la cohésion est telle, qu’on ne peut désormais atteindre la personne du Christ — la tête — sans atteindre en même temps le Christ total, tête et membres : une spiritualité individualiste est donc un contre-sens.

« L’insertion du chrétien dans l’Église du Christ, […] ne se réalise que par l’appartenance à une communauté épiscopale »[32]. Cette intégration est progressive : « nous ne serons pleinement de l’Église qu’au ciel »[33]. L’évêque, successeur du collège des apôtres, est le centre de l’Église locale. Il doit être en communion avec l’évêque de Rome, le pape, « mais il n’est pas son délégué »[34]. Par ailleurs, sa fonction ne se limite pas à sa famille diocésaine, « le Christ, en effet, n’a pas choisi un seul apôtre, mais douze. Pierre sera leur chef, mais tous les douze participent au souverain magistère »[35]. Si le corps épiscopal est le canal par lequel la vie divine se déverse sur l’humanité, il ne faut pas perdre de vue le rôle de l’ensemble des membres, car « c’est le sein maternel de la communauté solidaire dans la foi qui […] amène les dogmes à maturité »[36].

En conclusion, comme dans le cas de la liturgie, dom Lambert Beauduin se révèle, par sa pensée sur l’Église, précurseur du concile Vatican II.

La démarche œcuménique : l’unité entre chrétiens

Quelques mois à peine après l’ouverture du Monastère de l’Union, Beauduin publiait un article dont le titre révèle d’emblée un esprit : « L’Occident [catholique] à l’école de l’Orient [orthodoxe] »[37]. Mais deux ans plus tard, en 1928, Pie XI, dans l’encyclique Mortalium Animos, marquera un sévère coup d’arrêt[38] : on ne peut traiter d’égal à égal avec « une fausse religion chrétienne, tout à fait étrangère à l’unique Église du Christ ». Une seule voie : le retour pur et simple des hérétiques et schismatiques dans le giron de l’Église romaine.

À l’encontre des « évidences » de son temps, dès les toutes premières pages de la revue Irénikon, Beauduin avait affiché la couleur : « Pas de pêche à la ligne dans le vivier du voisin », mais pas davantage de « pêche au filet »[39]. Pas de prosélytisme. D’abord se connaître. Avec le génie qui le caractérise, il pose les jalons successifs du long cheminement vers l’unité : « se connaître, se comprendre, s’estimer, s’aimer »[40].

Tout en affirmant clairement ses convictions, se mettre humblement à l’écoute de l’autre dans des échanges francs et cordiaux. S’ouvrir à la théologie, aux institutions, à la culture des autres chrétiens, dégager l’essentiel du christianisme d’apports, profitables peut-être, qui relèvent en fait de contingences historiques, car « l’Église du Christ n’est ni latine, ni grecque, ni slave »[41]. S’atteler à de solides études théologiques, bibliques, se pencher sur les écrits des grands témoins des premiers siècles qu’il est d’usage d’appeler « les Pères de l’Église ». Une recherche historique purifiera la mémoire des jugements simplistes et erronés, tout en dégageant les vraies causes des ruptures du passé, car « derrière des prétextes théologiques » invoqués autrefois, se cachent parfois « des ambitions à satisfaire, des orgueils froissés »[42]. Exposer en toute clarté ce qui nous divise tout en se rappelant que « le langage humain est impuissant à épuiser le vrai »[43], que les définitions dogmatiques conciliaires sont à interpréter à la lumière des débats qui en furent les creusets. Si la communion de l’ensemble des Églises avec le successeur de Pierre est essentielle, la manière dont peut s’exercer cette centralisation est susceptible de varier dans le temps et l’espace[44].

Le travail œcuménique n’est pas une spécialité, même s’il requiert des spécialistes. Il n’est pas facultatif, car il répond à un appel de Jésus à la dernière Cène. Tout chrétien est appelé à être, là où il se trouve, « facteur d’unité »[45].

Le parcours vers l’union sera long. Savoir renoncer à des impatiences bien compréhensibles pour s’inscrire dans le temps de Dieu, de qui seul peut venir le don de l’unité.

Spiritualité

À l’époque, la dévotion s’adressait, en fait, à un Dieu solitaire, écrasant ou lointain, proche du déisme. Marqué par son maître, dom Columba Marmion, le P. Lambert enseigne une vérité qu’il qualifie « d’explosive » : dans le Fils, nous sommes les fils du Père et non plus des serviteurs[46]. « Le dogme […] qui a le plus de portée pratique, c’est celui de la Sainte Trinité »[47]. Jésus, en assumant la condition humaine, a fondé la race de ceux qui diront « oui ! » au projet du Père de les introduire tous ensemble au sein des relations d’amour qui unissent le Fils au Père dans la communion de l’Esprit.

La contemplation quasi exclusive de la souffrance du Christ sur la Croix avait, depuis longtemps, généré en Occident un certain dolorisme. La résurrection de Jésus se ramenait à une sorte de « happy end » sans guère de conséquences pratiques pour la vie des croyants. Beauduin, au contraire, étonnait par la lumière pascale qui émanait de lui, même dans les moments les plus dramatiques de sa vie[48], conscient qu’il était de la victoire acquise par le Christ sur toutes les forces du mal ; Croix et résurrection sont inséparables, aussi avait-il dédié le monastère de l’Union à la Croix glorieuse.

L’Esprit Saint, envoyé par le Christ ressuscité, vient créer en l’homme « un nouveau mode d’être »[49], « comme le fer dans un brasier reste fer et devient feu »[50]. Il rassemble les hommes en Église, aussi la spiritualité chrétienne est-elle – par nature – communautaire avant d’être individuelle. Cette spiritualité est également radicalement humaine, car le Verbe de Dieu s’est incarné : «dans la mesure même où nous diminuons le contact avec les choses visibles, dans la même mesure nous diminuons notre participation à la Rédemption»[51]. Action et contemplation ne font qu’un: « sans contemplation, pas de vraie activité, sans activité, pas de vraie contemplation »[52]. Dans la vie professionnelle, il y a lieu d’exceller, « ne fît-on que des épingles »[53].

Avant de choisir les mortifications conseillées par les manuels de l’époque,Beauduin recommande de commencer par accepter les contraintes de l’existence. La véritable ascèse n’est pas une sorte de mort à soi-même : elle consiste à évacuer en soi les germes de mort pour qu’émerge la vie ; mais « gardons-nous de courir avant de savoir marcher »[54]. D’ailleurs, contrairement à une conception trop répandue, il s’agit moins de tenter de se hisser jusqu’à Dieu par un effort moral centré sur le moi, que de répondre à une initiative gratuite de sa part. Par ailleurs, il est important de cultiver la joie et d’aimer la beauté.

La vie est un pèlerinage. Au terme de notre existence, la résurrection du Christ produira pleinement ses effets en chacun. À ce moment, « ce n’est pas la joie qui entrera en nous, […] mais c’est nous qui entrerons en elle »[55].

En résumé, Beauduin propose une spiritualité résolument trinitaire, pascale et communautaire.

Conclusion

Un pionnier et un précurseur. Une personnalité dont la fréquentation ne laisse rien en place: une piété individuelle devient ecclésiale, la tentation du pouvoir fait place à l’écoute de l’altérité, l’ascèse se fait accueil du don gratuit de Dieu à travers le mystère de la Croix promise à la lumière pascale. En dépit de l’injuste persécution qu’il a subie de la part des autorités ecclésiastiques, son charisme principal, selon de nombreux témoins, a été de faire aimer l‘Église.

Notes et références

  1. Congrégation fondée récemment avec l’approbation de l’évêque de Liège, Mgr Doutreloux, par un prêtre de la congrégation des Missionnaires du Sacré-Cœur d'Issoudun, pour remédier à la fracture qui s’était produite entre l’Église et le monde du travail.
  2. [LB = Dom Lambert BEAUDUIN], dans La Vie liturgique, n. 2, 1909, p. 3.
  3. Grand spirituel devenu abbé de Maredsous. Il a été déclaré « bienheureux » en l’an 2000.
  4. Voir témoignage de dom C. Mohlberg à dom Fr. Vandenbroucke, 28 janv. 1959, Archives de l’Abbaye du Mont-César, LB, Jubilé du mouvement liturgique 1909-1959.
  5. «Si l’on m’eût dit, raconte-t-il à propos des traités de théologie, “ce sont des phénomènes qui se passent en vous”, j’aurais prié pour mieux comprendre et tâché de comprendre pour mieux prier ; on étudiait cela comme un théorème de géométrie ou d’algèbre » (LB, Retraite à l’abbaye des SS. Jean et Scholastique à Maredret, 1914, 4ème conférence).
  6. L’œuvre connaîtra de multiples traductions.
  7. R. AUBERT , Dom Lambert Beauduin dans le monde et l’Église de son temps, dans Unité des Chrétiens, n°29, janvier 1978, p. 2.
  8. LB, Mémoires de ma vie, AAC [= Archives d’Amay-Chevetogne], LB, 1, 7.
  9. [LB], Projet d’érection d’un institut monastique en vue de l’apostolat de l’union des Églises, AAC, M, 1.
  10. [LB], Une Œuvre Monastique pour l’Union des Églises, Louvain, Mont-César, [1925].
  11. Dans Lord HALIFAX, The Conversations at Malines (1921-1925), Londres, 1930, p. 251-261.
  12. [LB], Dans quel esprit nous voudrions travailler, dans Irénikon, t. 1, mai 1926, p. 117.
  13. LB, lettre à un prieur, Rome, 14 mars 1924, AAC, O. Rousseau.
  14. «Attendu que sa permanence en Belgique et dans d’autres lieux très fréquentés serait inopportune, non pour des raisons de mœurs, mais pour son caractère trop entreprenant, … » (Mgr M. d’Herbigny à Mgr V. La Puma, secrétaire de la Congrégation des Religieux, Rome, 29 mai 1931, AAC, FR, R, V/35. Traduction).
  15. Des allusions contenues dans les seules lettres conservées ont permis de dénombrer, sans compter les récollections, cent trente-six retraites, dont les trois-quarts au cours de son exil, mais il en prêcha sensiblement plus.
  16. LB, La liturgie, source de vie spirituelle, dans La Vie spirituelle, t. 71, 1944, p. 346.
  17. LB, cahier de préparation, AAC, LB, Cahiers.
  18. LB, Le Christ triomphant, dans Les Questions liturgiques, t. 3, 1912-1913, p. 191.
  19. LB, retraite au monastère de l’Ancilla Domini à Wépion, 1924, 7e confér., AAC, LB, 22/3.
  20. LB, La messe en Orient et en Occident, confér. à l’Institut S. Serge, 1953, AAC, LB, 13/6.
  21. LB, Baptême et Eucharistie, dans La Maison-Dieu, 6, 1946, p. 58.
  22. La doctrine du sacerdoce commun des baptisés sera remise en valeur par Vatican II.
  23. LB, La liturgie, source de vie spirituelle, dans La Vie spirituelle, t. 71, 1944, p. 344.
  24. Cité dans Sœur Marie-Anselme LUQUET, Quelques souvenirs des années 1934-1938, 1976, AAC, LB, 19/3.
  25. Voir LB, Essai de manuel fondamental de liturgie, dans Les Questions liturgiques, t. 6, 1921, p. 201.
  26. LB, Jubilé du monastère de l’Union (1925-1950), dans Irénikon, t. 23, 1950, p. 375.
  27. LB, retraite monastique à l’abbaye N.D. d’Orval, 1951, AAC, LB, 22/9.
  28. LB, La Liturgie pascale, dans Les Questions liturgiques, t. 2, 1911-1912, p. 298.
  29. R. BELLARMIN, cité dans Br. FORTE, L’Église, icône de la Trinité, [Paris, 1985], p. 14.
  30. LB, plan de retraite. L’Église, AAC, LB, 23.
  31. LB, Les effets du baptême, ms., s.d., AAC, LB, 23.
  32. LB, L’unité de l’Église et le Concile du Vatican, dans L. BEAUDUIN et alii, Église et Unité, Lille, 1948, p. 38.
  33. LB, La vie de l’Église, conférence, 1934, dans Bulletin mensuel des Oblates Séculières et de l’Union Spirituelle des Veuves de France, janvier-février 1935, p. 152.
  34. LB, L’infaillibilité du pape et l’Union, dans Irénikon, t. 5, 1928, p. 237.
  35. Ibidem.
  36. Fiche de LB citant une phrase de K. Adam.
  37. Dans Irénikon, 1926, p. 10-20 ; 65-73.
  38. Pie XI, relativement ouvert à un rapprochement avec l’Orient orthodoxe, connaît un revirement après 1925 à la suite de réactions de certains évêques et sous la pression de membres de la Curie romaine.
  39. [LB], De quoi s’agit-il ?, dans Irénikon, t. 1, 1926, p. 9.
  40. Ces jalons figurent tels quels dans six œuvres de Beauduin et en outre dans d’autres œuvres sous des formes équivalentes.
  41. LB, Notre travail pour l’Union, dans Irénikon, t. 7, 1930, p. 395.
  42. LB, Parole pontificale, dans Irénikon, t. 1, 1927, p. 22.
  43. LB, notes de préparation d’une retraite, AAC, LB, 22/8.
  44. Voir LB, La Centralisation romaine, dans Irénikon, t. 6, 1929, p. 145-153.
  45. [LB], De quoi s’agit-il ? , dans Irénikon, t. 1, 1926, p. 9.
  46. LB, retraite monastique à l’abbaye N.D. d’Orval, 1951, AAC, LB, 22/9.
  47. LB, La vie au sein de la Trinité, idéal de vie chrétienne, conférence, 1948, dans Les Amis du Bec-Hellouin, n°124, 1998, p. 23.
  48. Exclu récemment par Rome de son œuvre avec deux de ses disciples, il souligne que la situation actuelle des trois leur permet de vivre plus réellement les fêtes pascales : « le Christ ressuscité nous suffit, n‘est-ce pas ? » (LB, lettre à G. Laporta et Br. Reynders, Rome, 1 avril 1931, AAC, Br. Reynders).
  49. LB, retraite à la communauté monastique du Mont-César, 1920, 6ème confér., AAC, LB, 22/1.
  50. LB, retraite sacerdotale à l’abbaye du Mont-César, 1931, Archives diocésaines de Chartres, Muller.
  51. LB, retraite (Louvain ?), s.d., AAC LB, 22/10.
  52. LB, 15ème conférence aux moines d’Amay, 1928, AAC, LB, 16/18.
  53. LB, retraite d’ordination, Liège, 1946, AAC, LB, 22/8.
  54. LB, Principes théologiques au point de vue ascétique, AAC, R. Poelman.
  55. LB, retraite à l’abbaye SS. Jean et Scholastique à Maredret, 1920, 2ème conférence, Archives de l’abbaye de Maredret..

Bibliographie

Œuvres maîtresses de Dom Lambert Beauduin

Liturgie

  • La Piété de l’Église, Principes et faits, Louvain, Maredsous, 1914, 100 p.
  • Essai de manuel fondamental de liturgie, dans Les Questions liturgiques, t. 3, 1912-1913, p. 56-66, 143-148, 201-209, 271-280; t. 4, 1913-1914, p. 350-361; dans Les Questions liturgiques et paroissiales, t. 5, 1920, p. 83-90, 217-228; t. 6, 1921, p. 45-56, 192-206
  • Normes pratiques pour les réformes liturgiques, dans La Maison-Dieu, 1, 1945, p. 9-22.
  • La Messe, sacrifice de louange, dans La Messe et sa catéchèse (Vanves, 30 avril-4 mai1946) (Lex Orandi, 7), Paris, Cerf, 1947, p. 138-153.
  • La Liturgie: Définition - Hiérarchie - Tradition, dans Les Questions liturgiques et paroissiales, t. 29, 1948, p. 123-144.

Œcuménisme

  • Une Œuvre Monastique pour l’Union des Églises, Mont-César, [1925].
  • De quoi s’agit-il? dans Irénikon, t. 1, 1926, p. 4-10.
  • Dans quel esprit nous voudrions travailler, dans Irénikon, t. 1, 1926, p. 117-119.
  • Le vrai travail pour l’Union, dans Irénikon, t. 3, 1927, p. 5-10.
  • Notre travail pour l’Union, dans Irénikon, t. 7, 1930, p. 385-401.
  • Mémoire sur l’Œuvre d’Amay, Pâques [24 mars]1940 ,18 p. dactylographiées, Archives de Sint-Andriesabdij (Loppem), Brugge, Th. Nève, Chevetogne.
  • L’unité de l’Église et le Concile du Vatican, dans L. BEAUDUIN, A. CHAVASSE, P. MICHALON, M. VILLAIN, Église et Unité. Réflexions sur quelques aspects fondamentaux de l’Unité chrétienne, (Ad unitatem, 5), Lille, 1948, p. 13-56.
  • Jubilé du Monastère de l’Union (1925-1950), dans Irénikon, t. 23, 1950, p. 369-376 et t. 24, 1951, p. 28-36.
  • Lettre au professeur Hamilcar S. Alivisatos, Chevetogne, 24 mai 1954, copie, Archives d’Amay-Chevetogne, LB, 11.

Spiritualité

  • Notes sur l’ascèse, dans Revue Catholique des Idées et des Faits, 11e année (1932), n°51, p. 1-4.
  • La liturgie, source de vie spirituelle, dans La Vie Spirituelle, t. 71, 1944, p. 333-351.
  • Une liste des œuvres publiées et des œuvres inédites de Dom Lambert Beauduin figure dans Raymond LOONBEEK et Jacques MORTIAU, Un pionnier, Dom Lambert Beauduin (1873-1960). Liturgie et Unité des chrétiens, Louvain-la-Neuve, Chevetogne, 2001, p. 1547 à 1565. On y trouve aussi un relevé des fonds d’archives le concernant aux pages 1565 à 1578.

Sélection de travaux

  • Dom Lambert Beauduin (1873-1960). In Memoriam, éditions de Chevetogne [1960], 84 p.
  • O. ROUSSEAU, Un homme d’Église. Dom Lambert Beauduin, initiateur monastique, dans La Vie spirituelle, t. 104, 1961, p. 45-64.
  • L. BOUYER , Dom Lambert Beauduin. Un homme d’Église, [Paris, Tournai], Casterman,1964, 185 p., rééd. Paris, Cerf, 2009, 186 p
  • M. CAPPUYNS , Dom Lambert Beauduin (1873-1960). Quelques documents et souvenirs, dans Revue d’histoire ecclésiastique, t. 61, 1966, p. 424-454 et 761-807.
  • A. HAQUIN , Dom Lambert Beauduin et le renouveau liturgique (Recherches et synthèses de sciences religieuses, section Histoire 1), Gembloux, Duculot, [1970], XVIII-254 p.
  • Sonya A. QUITSLUND , Beauduin. A Prophet Vindicated, New York, Paramus N.J., Toronto, Newman Press, [1973], XVIII-366 p.
  • J.J. VON ALLMEN et alii, Veilleur avant l’aurore. Colloque Lambert Beauduin, Chevetogne, 1978, 296 p.
  • A. HAQUIN , L’exil de Dom Lambert Beauduin au monastère d’En-Calcat (1932-1934), dans Revue d’histoire ecclésiastique, t. 80, 1985, p. 51-99 et 415-440.
  • Raymond LOONBEEK et Jacques MORTIAU, Un pionnier, Dom Lambert Beauduin (1873-1960). Liturgie et Unité des chrétiens, 2 vol., Louvain-la-Neuve, Collège Érasme; Éditions de Chevetogne, 2001, XXX-1612 p., ill.
  • Jacques MORTIAU et Raymond LOONBEEK, Dom Lambert Beauduin, visionnaire et précurseur, Paris, Cerf, Chevetogne, 2005, 280 p., ill.

Liens externes

site du monastère de Chevetogne


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