- La Petite Gironde
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Quotidien de la région Sud Ouest, La Petite Gironde a été fondée en 1872. De tendance « républicaine modérée » — « libérale » dirait-on aujourd'hui — elle appartenait à la famille Gounouilhou qui vivait près d'Arcachon (Le Moulleau) dans sa villa Ker Maden ou au château Climens (Haut-Barsac).
Sommaire
Siège
L'imprimerie du journal était installée à Bordeaux dans l'Hôtel de Cheverus, édifié en 1739 pour le marquis de la Tresne, par l'architecte Portier. Cet hôtel fut acheté en 1859 par l'imprimeur Gustave Gounouilhou qui y installa ses ateliers et publia le quotidien La Gironde en 1854 avec une reparution en 1862, puis en 1872 La Petite Gironde. En 1879, les ateliers furent dotés de rotatives. Les Gounouilhou alliés avec Gustave Bourrageas constitueront un groupe de presse important, Ils seront aussi actionnaires de la firme cinématographique Pathé.
Histoire
Lors des deux jours de débat à la Chambre des députés consacrés en mai 1895 à la « question juive » (au tout début de l'affaire Dreyfus), le chroniqueur du journal s'inquiète d'un « réveil des passions qui ont ensanglanté le Moyen Âge » et des relais parlementaires de l'antisémitisme, citant en particulier les députés Théodore Denis et le comte d'Hugues[1].
La famille Chapon, apparentée à la famille Gounouilhou reprit le journal dans les années 1920. C'est Richard et Michel Chapon qui développèrent le journal sur un plus vaste territoire, jusqu'en 1944.
Le journal tirait en moyenne à 170 000 exemplaires, parfois à quelque 300 000 exemplaires. Il eut parmi ses collaborateurs : André Maurois, académicien, Gaston Bénac, l'ancêtre du journalisme sportif, Gérard Bauër, membre de l'Académie Goncourt, André Lamandé, romancier, André de Wissant, écrivain, Albert Puyou de Pouvourville, romancier aventurier, Raoul Monmarson, écrivain, Jean Bouzerand, journaliste, historien et musicographe ; Henri Amouroux, journaliste et historien et des politiques comme les sénateurs Georges Portmann, Capus (créateur des AOC), René Caillier, Victor Lourties, Théodore Girard, Charles Chaumet ; des députés tels Jean Montigny, Emmanuel Brousse, Georges Ponsot, ancien député radical; Pierre Dumas, qui créa plus tard le quotidien La Victoire à Toulouse et devint député de la Haute-Garonne.
De l'armistice de 1940 à la Libération
Le 23 juin 1940, alors que le gouvernement français s'est réfugié à Bordeaux, La Petite Gironde annonce le premier l'armistice. Il ne survivra pas aux ordonnances de l'été 1944 fixant au 11 novembre 1942 (date du sabordage du Figaro) la date butoir à la parution des journaux pendant l'occupation. La Petite Gironde qui avait continué à paraître au-delà sera interdite de reparution à la Libération. Elle cèdera sa place à Sud Ouest, lancé le 29 août 1944 par Jacques Lemoine, fondateur du groupe familial qui a racheté au Monde, en août 2007, le groupe de presse du Midi (Midi libre, etc.).
Notes et références
- Laurent Joly, « Antisémites et antisémitisme à la Chambre des députés sous la IIIe République », Revue d'histoire moderne et contemporaine, 3/2007, no 54-3, p. 63-90.
Voir aussi
Catégories :- Presse quotidienne régionale française disparue
- Presse écrite en Aquitaine
- Titre de presse créé en 1872
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