Gustave Gounouilhou

Gustave Gounouilhou

Gaillard-Bourrageas

Le Petit Marseillais fut un journal créé à Marseille en 1868 par Toussaint Samat (1841-1916), ouvrier typographe. Ce dernier s'associa à son beau-frère Jean-Baptiste Peirron pour mener à bien cette création et recruta par petite annonce, un bailleur de fonds, Gustave Bourrageas, (qui revenait alors de Zanzibar avec une confortable fortune), pour financer ce projet pour le moins audacieux.

Car Toussaint Samat désirait au départ fonder un journal populaire plutôt axé sur ce que l'on nommerait aujourd'hui « la presse à sensation ». C'est d'ailleurs grâce à l'affaire des « empoisonneuses » que Le Petit Marseillais, en 1869, se fit connaître et réalisa ses premiers tirages importants. En effet, à l'occasion du procès très attendu, aux Assises d'Aix, d'une dizaine de femmes accusées d'avoir toutes empoisonné de sang froid leurs époux, Toussaint Samat eut l'idée de faire « couvrir » l'événement par des rédacteurs se relayant sans cesse au Palais de Justice d'Aix-en-Provence, pour rapporter quotidiennement dans leurs articles, le déroulement du procès dans ses moindres détails.

Le procès ayant duré quinze jours, Le Petit Marseillais fut largement vendu grâce à son prix très bas (1 sou seulement alors que tous ses concurrents coûtaient 2 sous) et grâce aux « crieurs » qui, sous l'impulsion de Toussaint Samat, le vendaient sans relâche dans le centre de Marseille. La réputation du journal fut ainsi faite, assise sur la rapidité et la véracité des nouvelles qu'il rapportait.

C'est ainsi que dans son livre Bustes et Masques, Horace Bertin écrit, à propos de Toussaint Samat : « Il comprit très vite l'art si mal-aisé de faire un journal populaire ».

Par la suite, Le développement du journal fut gêné par la censure Impériale, et Samat, Républicain, fut même emprisonné pour raisons politiques. Mais avec la fin de l'Empire, puis l'avènement de la IIIe République, et surtout les lois sur la liberté de la presse, Le Petit Marseillais prit un fulgurant essor, passant bientôt de son état de société en commandite simple à celui de commandite par actions. La plupart des bourgeois marseillais de l'époque achetèrent des actions.

Dirigé ensuite par Paul puis plus tard par Jean Gaillard-Bourrageas, le journal penche nettement pour le gouvernement de Vichy et disparaît en 1944. Jean Gaillard-Bourrageas a été condamné à mort à la Libération.

  • Portail de la presse écrite Portail de la presse écrite
Ce document provient de « Gaillard-Bourrageas ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Gustave Gounouilhou de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужно решить контрольную?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • La Petite Gironde — Quotidien de la région Sud Ouest, La Petite Gironde a été fondée en 1872. De tendance « républicaine modérée »  « libérale » dirait on aujourd hui  elle appartenait à la famille Gounouilhou qui vivait près d Arcachon …   Wikipédia en Français

  • Jules Chapon — était de patron du groupe de presse La Gironde/La Petite Gironde, à Bordeaux dans la deuxième partie du XIXe siècle. Journaliste, ancien professeur aux lycées de Mâcon et de Lyon, puis collaborateur du quotidien Le Progrès de Lyon, il entre… …   Wikipédia en Français

  • Listes des voies de Bordeaux — Carte de Bordeaux Cette page présente la liste (et la description éventuelle) des voies de Bordeaux classées par catégories. Sommaire 1 Places …   Wikipédia en Français

  • Agence télégraphique républicaine — L Agence télégraphique républicaine est une agence de presse créée en 1884 par Jules Chapon, directeur du groupe de presse La Gironde, puis instituée sous forme associative en 1885 par des quotidiens départementaux souhaitant pouvoir ouvrir une… …   Wikipédia en Français

  • Joseph Bologne de Saint-George — Pour les articles homonymes, voir Saint Georges. Joseph Bologne de Saint George …   Wikipédia en Français

  • Chevalier De Saint-George — Joseph Bologne de Saint George Pour les articles homonymes, voir Saint Georges. Joseph Bologne de Saint George …   Wikipédia en Français

  • Chevalier de Saint-George — Joseph Bologne de Saint George Pour les articles homonymes, voir Saint Georges. Joseph Bologne de Saint George …   Wikipédia en Français

  • Chevalier de Saint-Georges — Joseph Bologne de Saint George Pour les articles homonymes, voir Saint Georges. Joseph Bologne de Saint George …   Wikipédia en Français

  • Chevalier de saint-george — Joseph Bologne de Saint George Pour les articles homonymes, voir Saint Georges. Joseph Bologne de Saint George …   Wikipédia en Français

  • Joseph Bologne De Saint-George — Pour les articles homonymes, voir Saint Georges. Joseph Bologne de Saint George …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”