- La Khovanchtchina (Moussorgski)
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La Khovanchtchina
La Khovanchtchina[1] (ou les Princes Khovanski[2]) est un opéra posthume en cinq actes de Modeste Moussorgski d'après un livret de Vladimir Stasov, inspiré des événements de la Révolte de Moscou de 1682.
Écrite entre 1872 et 1880, l'œuvre était incomplète et non jouée à la mort du compositeur en 1881. La création a eu lieu le 21 février 1886 à Saint-Pétersbourg, d'après une orchestration de Nikolaï Rimski-Korsakov. À cause des nombreuses coupures et recompositions de Rimski-Korsakov, Dmitri Chostakovitch révisa l'opéra d'après la partition vocale de Moussorgski, et c'est de nos jours la version la plus souvent jouée.
Bien que moins connue que Boris Godounov, la Khovanchtchina est musicalement plus riche encore du fait d'une meilleure intégration de la rythmique du langage parlé et de la synthèse opérée entre différentes styles lyriques (russe, mais aussi germanique et italien). L'opéra souffre toutefois de l'absence de personnage central : les deux Khovansky, Dossifey, Marfa, Golitsyne et Shaklovity (et même le scribe dans la version intégrale) ont une présence et une importance musicale à peu près similaire.
En 1913, Adolph Bolm chorégraphie un ballet sur la partition de la Khovanchtchina pour les Ballets russes de Serge de Diaghilev.
Maurice Ravel et Igor Stravinski ont également produit des versions de cette œuvre.
Sommaire
Argument
Comme l'œuvre précédente de Moussorgski Boris Godounov, la Khovanchtchina s'inspire d'un épisode de l'histoire russe. En 1682 le régiment moscovite des streltsy, sous la conduite d' Ivan Khovansky, se révolte en assaillant les gardes du palais des Tsars. Finalement la révolte est réprimée dans le sang. Dans l'opéra les partisans de Khovansky se suicident collectivement.
Acte 1
L'opéra débute par un paisible et magnifique prélude Andante tranquillo évoquant le lever de soleil au-dessus de la ville embrumée.
Sur la Place Rouge. Shaklovity, un Boyard dicte une lettre anonyme destinée au Tsar pour le prévenir d'une rébellion de Khovansky (capitaine des gardes Streltsy et des vieux-croyants). Ivan Khovansky arrive et promet une foule de gens pour défendre le Tsar contre cette trahison. Andrey Khovansky, le fils d'Ivan, poursuit Emma, une allemande, mais est stoppé dans son élan par Marfa (Martha), son ancien amour, devenue vieille-croyante. Ivan menace de tuer Emma, mais il en est empêché par l'arrivée de Dossifey (Dositheus), le chef des vieux-croyants. Marfa part avec Emma.
Acte 2
La maison du prince Vassili Golitsyne. Marfa prédit au prince son destin et lui déclare qu'il va perdre le pouvoir. Lorsqu'il part, Golitsyne ordonne à ses serviteurs de la tuer. Ivan Khovansky apparaît et se plaint que Golitsyne se soit mêlé aux Boyards, mais Dossifey entre et les persuade de s'allier. Marfa, qui a été sauvée par les gardes du Tsar, réapparait, suivie par Shaklovity, qui leur annonce que le tsar a été prévenu de leur complot.
Acte 3
Susanna, une autre disciple des vieux-croyants entend Marfa chanter son amour. Celle-ci avoue à Dosifey qu'elle aime Andrey Khovansky.
Acte 4
La maison d'Ivan Khovansky. Khovansky est averti par un servant de Golitsyne qu'il est en danger mais il ignore l'avertissement et regarde la danse de ses jeunes servantes. Shaklovity entre et le tue. Sur la Place Rouge, Golitsyne est contraint à l'exil. Dossifey pleure la chute des conspirateurs. Marfa offre refuge à Andrey avec les vieux-croyants. Les Streltsy sont condamnés à être exécutés. Pierre Ier, par l'intermédiaire d'un émissaire, intervient pour les pardonner (cela n'est pas conforme à la réalité historique).
Acte 5
Dans une forêt. Dossifey et ses partisans se préparent à un suicide collectif. Alors que Dossifey, Marfa, Andrey et les vieux-croyants périssent dans les flammes d'une chapelle en feu, les soldats de Pierre le Grand arrivent pour essayer de les capturer, en vain.
Discographie sélective
- Boris Khaïkine, 1946 (avec Mark Reizen, Dossifey) - version Rimski-Korsakov
- Boris Khaïkine, 1972 (avec Irina Arkhipova, Maarfa et Alekseï Maslennikov, le Scribe) - version Rimski-Korsakov
- Claudio Abbado, 1990 (avec Aage Haugland, Ivan et Heinz Zednik, le Scribe) - version Chostakovitch avec chœur final de Stravinski
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Notes
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