- L'Hôtel des Ventes Drouot
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Hôtel Drouot
L'Hôtel Drouot est le principal hôtel des ventes de Paris. Avec 16 salles, c'est le plus grand lieu de ventes aux enchères au monde. Il est situé rue Drouot[1] dans le 9e arrondissement. C'est une des principales places du marché de l'art au niveau mondial, en particulier pour les antiquités, l'Art nouveau et l'Art déco, l'art de la Chine et du Japon, les livres et les Arts dits primitifs, ou dits aussi les Arts premiers. C'est l'un des endroits ou s'exerce le métier d'antiquaire.
Sommaire
Statut juridique
L'Hôtel Drouot est propriété d'une filiale de la BNP Paribas, qui le loue à la holding Drouot S. A. ; cette holding qui dépend de la Compagnie des commissaires-priseurs sous-loue les salles aux commissaires-priseurs, le montant de la location est déterminé selon le chiffre d'affaires réalisé lors de la vente aux enchères. La Compagnie des commissaires-priseurs dispose d'un autre lieu pour certaines ventes de prestige : Drouot-Montaigne sur l'avenue Montaigne.
Histoire
L'hôtel Drouot fut inauguré le 1er juin 1852[2], et profondément transformé à la fin des années 1980. L'Hôtel Drouot est situé sur des terrains de l'ancien manoir de Pinon de Quincy. De 1976 à 1980, lors des travaux du nouvel Hôtel Drouot, les ventes eurent lieu dans l'ancienne gare d'Orsay.
L'intérieur de l'Hôtel
Il comporte 16 salles de vente aux enchères. Ces 16 salles se répartissent de la façon suivante : De la 1 à la 7 salles au premier étage, les salles 1 et 7 et les salles 5 et 6 peuvent, chacune, être réunies pour former de plus vastes espaces. Au rez-de-chaussée, la 8[3] et la 9 peuvent être ouvertes indépendamment du reste de l'Hôtel Drouot, grâce à l'accès sur la rue Rossini. Au sous-sol, de la 10 à la 16, la salle no 12 n'a pas de magasin et sert plutôt pour les ventes d'objets de petite taille, timbres, cartes postales. Au no 7 de la rue Rossini, un local sert aussi de salle des ventes à un commissaire-priseur.
Enchères
Les prix des lots varient entre 1 euro et plusieurs millions d'euros. Les enchères ont presque lieu tous les jours de la semaine, de 14 h à 19 h, excepté le dimanche. Les expositions ont lieu un à deux jours avant la vente, les jours d'exposition sont généralement le samedi, le mardi et le jeudi, les jours de ventes sont donc plutôt le lundi, le mercredi et le vendredi, mais ce calendrier n'est pas régulier. Assez rare, les ventes en direct : exposition le matin de 11 h à 12 h et vente à 14 h.
Pour chaque lot, une commission d'environ 20 % est ajoutée au prix d'adjudication pour l'acheteur. Pour le vendeur, une commission de 20 % est prélevée sur le prix d'adjudication inférieur ou égal à 250 000 Euros, au delà, la commission reste de 20% pour la première tranche de 250 000 €, elle de 12 % pour la tranche supérieure, la TVA au taux de 19,60 % étant en sus, pour les livres le taux est de 5,5 %. Les enchères peuvent se faire dans la salle, par l'intermédiaire d'un mandant: le commissaire-priseur, un des ses clercs, un expert, un crieur, ou un collet-rouge, ou à distance par téléphone, ou par lettre avec un ordre d'achat (très rare).
Les collets rouges
Un « collet rouge » est un manutentionnaire de l'Union des Commissionnaires de l'Hôtel des Ventes UCHV. (créé en 1834) reconnaissable à leur veste à collet rouge, où est brodé un numéro. Ils sont organisés en corporation, et sont composés exclusivement de savoyards. Leur engagement se fait par cooptation. En 1860, Napoléon III reconnut le monopole savoyard sur l'UCHV. La corporation comptait 90 membres en 1891 et 110 en 1920, nombre inchangé depuis. Chaque commissionnaire est propriétaire de son numéro qu'il revend à son successeur. Celui qui débute est appelé un bis et pendant 6 mois il va travailler sous la supervision d'un parrain en se vêtant d'un col noir. Au bout de 3 mois, les 110 cols rouges se réunissent et votent à la majorité l'embauche du bis. Dans ce cas, il va parfaire son apprentissage avant de revêtir la fameuse veste à col rouge. On dit alors qu'il est en pied. Le bis hérite du numéro de son vendeur (qui figure sur le col rouge de la veste) et aussi de son sobriquet. Il n'y a ni hiérarchie, ni ancienneté, ni grille de salaires, la société est divisée en 110 parts égales. Toutes les décisions sont soumises au vote en réunion plénière à bulletins secrets. On y élit les brigadiers constituant le bureau pour une durée de 2 ans. Les revenus de la société sont versés dans une caisse commune et redistribués équitablement entre les membres en fonction des jours travaillés par chacun, les jours chômés et les vacances ne sont pas rémunérés. L'UCHV, qui est en fait une entreprise de transport et de prestations de services, bénéficie d'un monopole de fait mais non de droit avec l'Hôtel Drouot. Le mode de fonctionnement de la corporation induit une rotation des tâches à effectuer et non une spécialisation du travail. Ainsi chacun est-il tour à tour porteur, chef d'équipe, rippeur, metteur sur table et tous les 4 ans, chacun est chauffeur durant un an. Quelques postes fixes, élus par leurs pairs, échappent à la rotation, ce sont le gérant, les brigadiers, le mécanicien et les 2 magasiniers qui s'occupent des dépôts en sous-sol[4].
La publicité des enchères
Au XIXe siècle, les commissaires-priseurs se préoccupent déjà de la publicité des ventes que favorise l'essor de la presse. On y découvre La Gazette de l'Hôtel Drouot, l'hebdomadaire traitant de toutes les ventes aux enchères.
En plus des affiches apposées directement sur la façade du bâtiment, les ventes sont annoncées dans des journaux spécialisés tel que Le Gratis (créé en 1834) et qui était distribué dans les diligences parisiennes. Il deviendra par la suite Le Moniteur des ventes.
En 1999, des écrans d'ordinateurs placés à tous les étages de l'actuel hôtel des ventes informent les visiteurs des expositions et ventes du jour.
Records de vente
- Une anguillère chinoise en laque noire, provenant de la collection de M. Strycker a été vendue pour 1 500 000 euros le 5 décembre 2007. Elle constitue le record mondial pour un objet d'art en laque[5].
- Au premier semestre 2008, 6 ventes ont dépassé le million d'euros.
Anecdotes
- Le film Comment voler un million de dollars débute dans une salle aux enchères de l'Hôtel Drouot par la vente d'un (faux) Cézanne.
- Le 20 octobre 2008, a lieu à l’hôtel Drouot à Paris, la mise en vente aux enchères d'un tronçon de l’escalier hélicoïdal d’origine de la tour Eiffel. Le tronçon de 3,50 mètres ne comporte que 18 marches mais il pèse quelque 700 kg et il est estimé entre 60 000 et 80 000 euros[6].
Bibliographie
- Drouot vu par Jean Gaumy, Bruce Gilden, Miguel Rio Branco, Elliot Erwitt, éd. Drouot/Binôme éditions, 1999, Milan, (ISBN 978-2-9125-0801-0) (Reportage photographique commandé par la Chambre nationale des commissaires-priseurs, auprès de photographes de l'agence Magnum). Cet ouvrage est accompagné de textes historiques, d'illustrations évoquant l’hôtel Drouot au XIXe siècle et d’interviews de personnalités du XXe siècle.
Notes et références
- ↑ Certains habitués de l'Hôtel Drouot, connaissant plus le sculpteur du XIXe siècle, Édouard Drouot (1859-1945), que le comte Antoine Drouot (1774-1847), général de division, pensent en toute bonne foi que la rue et donc l'Hôtel honorent cet artiste.
- ↑ Auparavant les ventes avaient lieu au n° 2, place de la Bourse.
- ↑ Le magasin de la salle 8 sert généralement, une fois l'an, de bar de boissons alcoolisées, car l'Hôtel Drouot possède une licence de débit de boissons qui peut se perdre faute d'usage.
- ↑ L'almanach savoyard, 2005, les cols rouges de Drouot, p.82 à 85
- ↑ Cette anguillère en laque est reproduite dans Arts de la Chine de R. Soame Jenyns et William Watson, 286 pages.
- ↑ http://www.batiactu.com/data/09102008/09102008-155551.html Morceau de Tour Eiffel à vendre !
Liens externes
- La Gazette de l'Hôtel Drouot - L'hebdomadaire des ventes aux enchères online en France et dans le monde
- Drouot.com - Tout sur les ventes aux enchères à Paris
- Le Moniteur des ventes - L'hebdomadaire des ventes aux enchères de biens d'équipement
Voir aussi
- Portail de Paris
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