L'Exode

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sur le Livre de l'Exode.
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L'Exode
Données archéologiques sur l'Exode et Moïse

L’Exode d’Israël hors d’Égypte (hébreu : יציאת מצרים, Yetsi'at Mitzrayim jəsʕijaθ misʕɾajim, « la sortie d’Égypte »), tel que décrit dans le Livre de l'Exode, est le départ et l’émancipation des Hébreux réduits en esclavage par l’Égypte. Menés par Moïse et Aaron, les Hébreux ainsi que ceux qui les ont rejoint font route vers le pays de Canaan, afin d’en prendre possession en vertu de la promesse divine faite à leurs ancêtres, au cours d’une longue traversée du désert.

D’un point de vue traditionnel, l’Exode est à l’origine de la fête juive de la Pâque, et est considéré comme l’évènement fondateur de l’identité des enfants d'Israël et de leur relation à Dieu.
D’un point de vue académique, l’analyse historique et les preuves archéologiques ont jeté un grand doute sur l’historicité de l’Exode, le rangeant parmi les mythes fondateurs de la nation israélite.

Sommaire

La narration biblique

Les Israélites avaient quitté le pays de Canaan pour l’Égypte lorsque Joseph était devenu premier ministre d’Égypte. Après la mort de Joseph, et la venue d’un Pharaon « qui ne connaissait pas » (ou n’avait pas connu) Joseph, les Égyptiens, effrayés par la croissance démographique rapide des Israélites et leur prêtant des visées dominatrices, les asservirent pendant plusieurs centaines d’années (210 ou 400 ans).

Ce travail, et en particulier la fabrication de briques, était extrêmement rigoureux, et les conditions d’oppression énormes. Moïse, en exil d’Égypte à cette époque, fut appelé (ou se sentit appelé) à devenir leur dirigeant. Retournant en Égypte, il essaya de négocier avec le Pharaon, qui ne fut pas réceptif, et dit ne pas connaître le Dieu de Moïse. Moïse, sous l’ordre de Dieu, invoqua une série de plaies. Finalement, le Pharaon agréa la demande des Israélites, de laisser Moïse les conduire dans le désert pour honorer leur Dieu.

Cependant, le Pharaon changea d’avis dès leur départ, et dépêcha un nombre de soldats, afin de les ramener. Les Israélites s’échappèrent miraculeusement, traversant une « mer » à pied sec, les eaux formant un mur de chacun de leur côté. Dès que les Israélites traversèrent la mer, la mer se referma, prenant au piège les poursuivants Égyptiens, qui ne purent s’enfuir car leurs chars s’étaient enlisés.

Après leur départ d’Égypte, les Israélites réalisèrent un périple à travers environ quarante endroits. Les endroits où l’on situe actuellement ces étapes, surtout les premières de la liste, sont inconnues ou sujettes à caution. Des événements d’importance se tinrent dans ces premières 'stations', dont le don ou la proclamation des Dix Commandements sur le Mont Sinaï, avec le reste de la Loi mosaïque. Les Israélites arrivent finalement à Kadesh-Barnea, où ils demeurent relativement longtemps. Des explorateurs sont envoyés faire un rapport sur Canaan en vue de son invasion mais, à l’exception de Josué fils de Noun l’Ephraïmite et Caleb fils de Yefouné le Judaïte, tous dissuadent de tenter la moindre entreprise devant la force des habitants.
Tous ces évènements semblent s’être produits au cours de la première année suivant l’Exode, la Torah situant la traversée du désert entre les quatre-vingt ans et les cent-vingt ans de Moïse[1] : « Israël fut donc condamné à errer quarante ans dans le désert » (Nombres 14:34). Moïse conduit ensuite les Israélites au travers d’une série de campements, que les biblistes appellent les Stations, au cours des quarante ans susmentionnés. Toute la génération présente au début des quarante ans, y compris Myriam, Aaron et Moïse lui-même, meurt en dehors de la Terre Promise, à l’exception de Caleb et Josué, auquel Moïse délègue l’autorité. C’est donc lui qui dirige le début de la conquête de Canaan, en traversant la rive orientale du Jourdain.

La route de l'Exode

Itinéraires possibles de l’Exode. Pour plus d’information, voir Liste des stations de l'Exode

Plusieurs trajets auraient pu être empruntés par les acteurs de l’Exode. De nombreux lieux cités n’ont pu être identifiés avec leurs correspondants modernes, et l’information présente dans la Bible et littératures apparentées ne donne pas d’information suffisamment univoque sur les repères géographiques. L’itinéraire que les Israélites auraient suivi après leur départ d’Égypte est donné sous forme narrative et récapitulé sous forme d’itinéraire. Quelques villes du début de l’itinéraire, comme Ra’amses, Pithom et Souccoth, sont relativement bien identifiés, et la seconde partie de l’itinéraire, aux abords du pays de Canaan, est également constitué d’endroits relativement connus : le site de Kadesh-Barnéa a probablement été correctement identifié, mais les premières traces d’occupation retrouvées dans l’ère ramsesside sont datées de plusieurs siècles en aval d’un Exode, y compris tardif. Le mont Sinaï, si important dans la Bible, n’est pas clairement localisé : si le Djebel Moussa, dans le sud de la péninsule du Sinaï, est le plus souvent cité, d’autres candidats plus ou moins crédibles, comme le Har Karkom, ont été proposés, et aucun signe probant de l’Exode n’a été jusqu’ici mis en évidence.
C’est pourquoi des dizaines, voire centaines de routes ont été proposées, et la localisation des étapes est en grande partie dépendante du site que le chercheur veut considérer comme le mont Sinaï et/ou Horeb.

Le Passage de la Mer Rouge ne fait pas davantage l’objet de consensus, sinon qu’il n’a probablement pas eu lieu à la Mer Rouge. Ont été proposées la branche pelussique du Nil, le long du réseau des Lacs Amers et des plus petits canaux qui formaient une barrière contre une fuite vers l’ouest, le Golfe de Suez (au SSE de Souccoth) et le Golfe d’Aqaba (au S d’Etzion-Guéber). Il semble, d’après le passage scriptural de la « Mer Rouge, » en fait la Mer des Joncs (Yam Souf), que le terme aurait pu désigner tant le Golfe d’Aqaba que celui de Suez, mais il pourrait également s’agir de l’un des nombreux étangs à papyrus de l’Égypte.

Nombres impliqués dans l'Exode

Le verset 12.37 de l’Exode indique un nombre de 600 000 hommes en partance. Les hébreux ne s’enfuient pas en abandonnant leurs femmes et leurs enfants, ce sont donc 600 000 familles qui prennent le chemin du désert. Si nous estimons la composition d’une famille à 6 membres, le père, la mère et 4 enfants cela donne une population de 3 600 000 individus à laquelle il faut ajouter une multitude de gens et des troupeaux innombrables (Exode 12.38) La population totale de l’Égypte est estimée, à l’époque présumée de l’Exode, à environ 2 800 000 personnes. Ce nombre de 600 000 hommes semble impossible, il est cependant confirmé dans 'Les Nombres' où Moïse, sur ordre de l’Éternel (Nombres 1.1), effectue un dénombrement de tous les mâles âgés de vingt ans et plus, ils sont, deux ans après la fuite d’Égypte, 603 550 (Nombres 1.46).


Passage en revue des datations de l'Exode

Chronologies traditionnelles de l'Exode

Chronologies synchronisant l'Exode avec l'expulsion des Hyksos

Une invasion en deux parties

Théories minimalistes

Chronologies actuelles d'un Exode tardif

Problèmes géographiques

Théories alternatives

Quelques théories ont été proposées pour expliquer les plaies d’Égypte, la partition des eaux, les attribuant à divers phénomènes climatiques, volcaniques ou géologiques au sens large. Plusieurs tentatives font également appel à une chronologie révisée, plaçant les pharaons comme Ramsès II des siècles plus tard.

La théorie volcanique

Une explication possible (et souvent citée) des plaies et du partage des eaux était l’éruption du Santorin, et le tsunami corollaire, qui pourraient s’être déroulés au moment de l’Exode. Cette théorie aurait toutefois été abandonnée[réf. nécessaire].

Selon les experts des tsunami, l’éruption massive de l’île grecque de Santorin (responsable de la disparition de celle-ci, et retranscrite également dans le légende de Jason et des Argonautes) en 1600 AEC pourrait avoir généré une lame de fond géante qui aurait frappé le Delta du Nil, séparé les eaux, déclenché les dix plaies, et causé l’apparition d’une « colonne de feu » au cours de la sortie d’Égypte de Moïse.
Les tsunamis sont souvent précédés par un retrait des eaux des côtes. Un mégatsunami, causé par l’éruption du Santorin, pourrait avoir siphonné des milliards de litres d’eau, non seulement de la côte, mais des cours d’eaux et étendues aquifères y connectés, créant de la terre sèche pendant deux heures. Ce laps de temps aurait donné à Moïse et aux Israélites (quoique peut-être pas aux trois millions d’entre eux, de traverser. Les chars, étant plus lourds, pourraient s’être enlisés dans la vase. Ces théories reposent sur les analyses des rochers bordant les côtes d’Afrique et d’Égypte.

Plusieurs auteurs ont également mis en avant les similitudes de description entre le Mont Sinaï dans l’Exode et des volcans en éruption. Parmi les auteurs ayant embrassé ces idées :

Révision des chronologies égyptiennes

Association à Osarseph

Association à l'Aténisme : l'hypothèse freudienne

Notes et références

  1. Comme la manne venait d’être introduite, Ex. 16:35 « ne parle pas pour le passé, mais pour l’avenir ».

Interprétation

Voir aussi

Sources

  • Encyclopedia Judaica. S.v. « Population ». (ISBN 0-685-36253-1)
  • Yilgal Shiloh. The Population of Iron Age Palestine in the Light of a Sample Analysis of Urban Plans, Areas and Population Density. Bulletin of the American Schools of Oriental Research (BASOR) 239, (1980): 25-35. (ISSN 0003097X)
  • Nahum Sarna. Six hundred thousand men on foot in Exploring Exodus: The Origins of Biblical Israel, New York: Schocken Books (1996): ch. 5. (ISBN 0-8052-1063-6)
  • Hershel Shanks, William G. Dever, Baruch Halpern et P. Kyle McCarter. The Rise of Ancient Israel: Symposium at the Smithsonian Institution October 26, 1991, Biblical Archaeological Society, 1992. (ISBN 1-880317-05-2)
  • Manfred Bietak. Avaris: The Capital of the Hyksos: Recent Excavations, London: British Museum Pubs. Ltd, 1995. (ISBN 0-7141-0968-1). Here, Bietak discusses Thutmose III era finds in the vicinity of the later city of pi-Rameses.
  • Thomas E. Levy et Mohammed Sajjar. Edom & Copper, Biblical Archaeological Review (BAR), juillet-août 2006 : 24-35.
  • Exodus: The Egyptian Evidence, édité par Frerichs, Lesko & Dever, Indianapolis: Eisenbrauns, 1997. (ISBN 1-57506-025-6) See esp. Malamat’s essay there.
  • Theophile Meek, Hebrew Origins, Gloucester, MA.: Peter Smith Pub. Inc., 1960. (ISBN 0-8446-2572-8)
  • John J. Bimson. Redating the Exodus. Sheffield, England: Sheffield Academic Press, 1981. (ISBN 0-907459-04-8)
  • Yohanan Aharoni. The Archaeology of the Land of Israel. Philadelphia: Westminster Press, 1982. (ISBN 0-664-21384-7). This book is notable for the large number of Ramesside cartouches and finds it cites throughout Israel.
  • Johannes C. de Moor. Egypt, Ugarit and Exodus in Ugarit, Religion and Culture, Proceedings of the International Colloquium on Ugarit, Religion and Culture, édité par N. Wyatt et W. G. E. Watson. Münster, Allemangne : Ugarit-Verlag, 1996. (ISBN 3-927120-37-5)
  • Richard E. Friedman. Who Wrote the Bible?. HarperSanFrancisco, 1997. (ISBN 0-06-063035-3). (an introduction for the layman to the view that there are in all probability multiple sources for the "Books of Moses")
  • Israel Finkelstein et Neil Asher Silberman. The Bible Unearthed. New York: Free Press, 2001. (ISBN 0-684-86912-8)
  • Amnon Ben-Tor. Hazor - A City State Between The Major Powers. Scandinavian J. of the OT (SJOT), vol. 16, issue 2, 2002: 308. (ISSN 0901-8328)

Liens externes

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