Koryŏ

Koryŏ

Koryŏ

Drapeau de la Corée unifiée
Histoire de la Corée
Grandes périodes

Préhistoire de la Corée
Période Ko-Chosŏn
Puyŏ / Samhan
Trois Royaumes de Corée
Balhae / Période Silla
Koryŏ
Période Chosŏn

Période contemporaine

Empire coréen
Colonisation japonaise
Guerre de Corée
Corée du Nord ~ Corée du Sud

Pages annexes
Personnages

Le royaume de Koryŏ, en romanisation révisée : Goryeo (고려), est l'État qui occupe la Corée du début du Xe siècle à la fin du XIV e siècle. Sa capitale, Kaesong, est aujourd'hui située en Corée du Nord.

Goryeo in 1374

Sommaire

Histoire

La fin de Silla

Vers la fin du IXe, le royaume de Silla déclina ; il dut faire face à une période de guerre civile et de soulèvements paysans, à des scissions en de petits États qui proclamèrent leur indépendance. Les principales rébellions furent conduites par Gung Ye (궁예弓裔, mort en 918), Gi Hwin (기휜), Yang Gil (양길) et Gyon Hwon (견훤).

En 918, Wanggeon ou Wang Kon, fils d'un riche marchand de Songak (actuelle Kaesong) et ancien dignitaire de Silla, se proclama chef d'un État dit de Koryŏ, ce qui marqua la fin de l'époque de la Corée unifiée dans le royaume de Silla, et le début d'une période intermédiaire, dite Période des Trois Royaumes postérieure (voir cet article), qui dura jusqu'en 935. Deux autres royaumes furent fondés : Hu-Koguryŏ (후고구려, soit Koguryo postérieur, plus tard renommé Taebong (태봉)) par Gung Ye, et Hupaekche (후백제, soit Paekche postérieur). La période prit fin avec la défaite et l'annexion d'Hu-Paekche par Wang Kon, allié à Taebong, en 935.

Établissement de la dynastie

De 918 à 935, Koryo prend le contrôle de la péninsule, et s'étend. La conquête vers le nord va jusqu'au fleuve Chongchon, et s'arrête face aux Khitans. Par la suite, la frontière est fortifiée, à la manière du limes romain, sur le cours inférieur du Amnokgang, et du Amnokgang moyen à la mer de l'est.

Afin d'affermir son pouvoir, le quatrième roi Koryŏ, Gwangjong, édicta une série de lois, dont l'affranchissement des esclaves en 958, et la création d'un concours de recrutement pour les fonctionnaires (voir Œuvre administrative). Il se proclama Empereur. Petit à petit, par cette œuvre administrative, les rois Koryŏ réussirent à discipliner progressivement les seigneurs locaux, but atteint sous le onzième roi de la dynastie, Munjong (문종, 文宗). Munjong et ses successeurs affirmèrent l'autorité du civil sur le militaire.

Malgré l'œuvre administrative accomplie jusqu'en 1000 environ (concours, sinisation, assimilation des élites antérieures), le pouvoir de la dynastie ne put s'imposer tout à fait complètement. Les potentats locaux gardèrent une part de leur autonomie.

Affaiblissement de l'autorité centrale

Les épouses impériales, du onzième (Munjong) au dix-septième roi (Injong), sont issues de la maison Li d'Inju (인주이씨, 仁州李氏). À chaque mariage, les Li gagnèrent du pouvoir sur les rois, ce qui conduisit au coup d'État de Li Jagyeom en 1126. Malgré son échec, la puissance du monarque fut atteinte dans les esprits, et Koryŏ dut subir une guerre civile au sein de la noblesse.

En 1135, Myo Chung proposa de déplacer la capitale à Seogyeong (actuelle Pyongyang). Cette proposition divisa la noblesse :

  • les uns soutenaient Myo Chung, croyant en ce déplacement et surtout dans sa signification, la poursuite de la conquête en Mandchourie ;
  • les autres, suivant Kim Busik (auteur du Samguk sagi), préféraient le statu quo. Myo Chung ne sut pas convaincre le roi, et se révolta. Il échoua.

En 1170, les militaires menés par Jeong Jungbu (정중부, 鄭仲夫) et Li Uibang (이의방, 李義方) prirent le pouvoir. Le roi Injong partit en exil, et Myeongjong (명종,明宗) fut couronné à sa place. Les fonctionnaires civils furent mis à l'écart, au profit des militaires. Une longue période d'instabilité s'ensuivit, entre coups d'États militaires au sommet de l'État et révoltes paysannes à la base.

L'invasion mongole

Dès les débuts de l'expansion mongole, le Koryŏ eut à souffrir de ses raids. Tout d'abord ce furent les Khitans qui furent refoulés dans la péninsule. Les Jins (Empire de Chine) exigèrent ensuite un tribut.

Une alliance est cependant nouée avec les Mongols, ce qui permet de chasser les Khitans de Corée. Un tribut doit ensuite être versé aux Mongols.

Les Mongols envahissent le Koryŏ en 1231, et le roi signe sa reddition en 1232 : un général représentant l'empereur mongol s'installe à Kaesong. Le roi Choi Chungeon (최충헌, 崔忠獻) fuit sur l'île de Kanghwa la même année, exhortant tout le monde à la résistance armée. Une deuxième invasion est déclenchée par la mort du général mongol. En 1235, après une troisième invasion, des garnisons permanentes sont imposées. Les campagnes comme les villes sont mises à sac. Le roi résiste à Kanghwado, mais n'intervient pas.

En 1254, 200 000 Coréens meurent lors de la quatrième invasion mongole. Le Tripitaka est détruit. Le roi refuse quant à lui de revenir sur le continent tant que les Mongols sont présents, puis cède en 1258. Quelques dignitaires militaires refusent cette reddition, et forment la rébellion Sambyeolcho, qui lutte dans les îles du détroit de Corée, entre le sud de la péninsule et le Japon. La cour ne peut revenir à Kaegyong qu'en 1270, moyennant de dures conditions :

  • le nord de la Corée est distribuée en colonies ;
  • Jeju-do devient haras mongol ;
  • le représentant mongol fait et défait la loi, selon les volontés de Pékin ;
  • des humiliations protocolaires et vestimentaires sont imposées.

La Corée sert de base d'invasion du Japon (1274 et 1281), qui est sauvé par les kamikaze, les vents divins qui coulent la flotte mongole.

Expulsion des Mongols

La présence mongole provoque un recul important de la foi dans Bouddha, et le confucianisme occupe le terrain libéré. C'est avec le roi Gongmin (régnant de 1351 à 1374) que le début du recul mongol commence. La Corée subit cependant l'invasion des Turbans rouges (rebelles chinois) qui ravagent le pays en 1360. Le général Yi Seonggye vainc Mongols et Djourchet en 1364, mais la nouvelle dynastie Ming en Chine l'empêche de reprendre la Mandchourie.

Il s'attaque aux pirates japonais : ceux-ci menaient des raids sur les côtes depuis le XIIIe siècle, mais leurs pillages avaient pris une telle ampleur au XIVe que les zones côtières étaient totalement abandonnées. Yi Seonggye organise la chasse aux pirates et éradique ce danger, ce qui lui vaut une grande popularité. Le roi, passé sous l'influence du moine Sin-Ton, est assassiné (1374) et la faction mongole prend le pouvoir. Elle paie tribut aux Ming à partir de 1384, qui décident d'établir une commanderie dans le Hamkyong.

Ceci provoque la décision d'envahir le Yodong, en Chine, en 1388. Le général Yi Seonggye est chargé du commandement de l'armée (38 000 hommes). Mais celui-ci fait demi-tour à la frontière et prend le pouvoir en 1392. Il fonde la dynastie Chosŏn, et renforce son pouvoir par des réformes agraires.

Œuvre administrative

La dynastie Koryŏ instaura en 958, sur le modèle chinois, un concours de recrutement de la fonction publique. Trois épreuves étaient organisées, dont une (myŏnggyŏng kwa) était consacrée à la lecture et l'interprétation des classiques. Ce fut un progrès considérable, qui permit de sélectionner les plus aptes à remplir les tâches administratives. C'est également ce concours qui poussa la classe aisée à l'étude du chinois classique, et donc à l'imprégnation des esprits par la philosophie confucéenne. Le concours ne fut aboli qu'en 1895.

Au Xe siècle également, un haut-fonctionnaire, Choe Seung-ro (927-989) rédige un long mémoire destiné au roi, traitant de tous les problèmes contemporains, et qui constitue un manuel de bon gouvernement confucéen, inspiré par le principe réglant la coexistence du bouddhisme et du confucianisme :

« Le bouddhisme sert à la culture de soi, le confucianisme à la gestion du pays ; la culture de soi, c'est en vue de la vie future, la gestion du pays, c'est la tâche du présent. »

La caste de fonctionnaires créée par ce concours se dévoua complètement à l'État, qui assura en contrepartie une forte ascension sociale à ces personnes d'origine modeste. Elle contribua également à diffuser la philosophie confucéenne.

Le cinquième roi, Gyeongjong (경종, 景宗), lança un programme de remembrement cadastral, le Jeonsigwa (전시과, 田柴科). Le sixième roi, Seongjong, (성종, 成宗) engagea des fonctionnaires pour la gestion locale, rôle précédemment tenu par des seigneurs.

Religion et arts

Sous la dynastie Koryo, le bouddhisme connaît un apogée : religion d'État, fortement lié au pouvoir, il reçoit de nombreux dons de terres des rois successifs. Son clergé exerce également une grande influence. L'intégralité du canon bouddhique fut gravé sur 80 000 panneaux de bois, destinés à invoquer l'aide du Bouddha pour repousser les Mongols (Tripitaka Koreana) ; ces panneaux sont conservés au temple de Haeinsa (해인사).

Dans le domaine des arts, Koryo excella notamment dans les céramiques. Les Coréens mirent au point le céladon, un vernis bleu-vert avec inscrustations, finement marqueté. Cette céramique s'exportait dans tout l'Orient, et est la forme d'art typiquement coréenne la plus connue.

Les Coréens inventèrent également les caractères mobiles en 1234, pour un ouvrage sur l'étiquette de la Cour. Un livre de sermons bouddhistes imprimé selon cette méthode en 1377 est conservé à la Bibliothèque nationale de France. C'est le plus vieux livre à caractères imprimés au monde, dont la Corée souhaite la restitution.

L'historiographie officielle de cette période est présentée dans le Koryo-sa, rédigé en 1451 par Chong In-ji.

Voir aussi

Articles connexes

Liens et documents externes

  • Sur les campagnes mongoles : Laurent Quisefit. Les campagnes mongoles en Corée (XIIIe siècle). Cahiers du Centre d’études d’histoire de la défense, no 23, 2004. (ISBN 2-11-094729-2). En ligne [1]

Notes et références de l'article


  • Portail de la Corée Portail de la Corée
Ce document provient de « Kory%C5%8F ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Koryŏ de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужно решить контрольную?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Koryo — Koryŏ Histoire de la Corée Grandes périodes Préhistoire de la Corée Période Ko Chosŏn Puyŏ / …   Wikipédia en Français

  • Koryŏ-sa — Koryo sa Le Koryo sa (litt. « histoire de Koryo ») est le traîté historique officiel relatant l histoire de la péninsule coréenne entre 918 et 1392, alors constituée d un seul état, Koryŏ (capitale Kaesong, aujourd hui en Corée du Nord) …   Wikipédia en Français

  • Koryo — may refer to: *The Goryeo Dynasty of Korea. It is spelt Koryŏ in McCune Reischauer Romanization. *Koryo, a pumsae in Taekwondo. *Kōryō, Nara, a town in Japan …   Wikipedia

  • Koryŏ — Koryŏ,   historisches Königreich (918 1392) in Korea, als Corai oder Coria (»Korea«) durch christliche Missionare seit Ende des 16. Jahrhunderts bekannt; auch gleichnamige Dynastie. Gründer war Wang Kŏn (* 877, ✝ 943). Zum Aufbau der… …   Universal-Lexikon

  • Koryo-sa — Le Koryo sa (litt. « histoire de Koryo ») est le traîté historique officiel relatant l histoire de la péninsule coréenne entre 918 et 1392, alors constituée d un seul état, Koryŏ (capitale Kaesong, aujourd hui en Corée du Nord). Le… …   Wikipédia en Français

  • Koryŏ — Korean kingdom ruled by a dynasty of the same name from 935 to 1392. During this period Korea began to form a distinctively Korean cultural tradition. The dynasty was formed by Gen. Wang Kŏn of Later Koguryŏ, who defeated the kingdoms of Silla… …   Universalium

  • Koryo — Antiguo reino de Corea gobernado por una dinastía del mismo nombre desde 935 hasta 1392. Durante este período empezó a forjarse una tradición cultural propiamente coreana. La dinastía fue fundada por el general Wang Kon (Wanggon) del Koguryo… …   Enciclopedia Universal

  • Koryo — Koreanische Schreibweise Hangeul: 고려 Hanja: 高麗 Revidiert: Goryeo McCune R.: Koryŏ Goryeo war der Name eines mittelalterlichen Reichs im heutigen Korea. Von Goryeo leitet sich die in den meisten wes …   Deutsch Wikipedia

  • Koryo Tours — is an independent travel company based in Beijing, People s Republic of China. They specialise in visits to the Democratic People s Republic of Korea (also known as North Korea).Their tours run during the spring, summer and autumn months as… …   Wikipedia

  • Koryo Songgyungwan University — or University of Light Industry (고려 성균관 대학교) is an educational institution in North Korean city of Kaesong. The university was founded in 992 with the name Gukjagam . It was renamed Seonggyungam in 1298 and Seonggyungwan in 1308. [… …   Wikipedia

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”