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Juifs du Mzab
Juifs du Mzab Populations significatives par régions Algérie Population totale Langue(s) Religion(s) Judaïsme Groupe(s) ethnique(s) relié(s) Juifs Les Juifs du Mzab formaient avant l'indépendance de l'Algérie en 1962 une petite communauté de Tochavim (Juifs d'Algérie autochtones) vivant au sein d'une région très isolée, le Mzab situé à 630 km des côtes et peuplé principalement de musulmans ibadites de langue berbère.
Le décret Crémieux qui dota les Juifs algériens de la nationalité française en 1870 ne s'appliqua pas à eux car ils se trouvaient dans la zone contrôlée par l'armée (les Territoires du Sud) et non dans celle dirigée par le pouvoir civil (les départements français d'Algérie)[1]. À l'indépendance d'Israël en 1948, 1 034 Juifs choisirent de faire leur Aliyah mais le reste de la communauté était confiant dans l'avenir, surtout suite à la découverte du pétrole de Hassi Messaoud en 1956 qui devait assurer la prospérité du Mzab[1]. Pourtant le processus d'accession à l'indépendance de l'Algérie en 1962 qui s'accompagna de manifestations de haine antisémite[1] les conduisit à faire le choix de l'exil. Ils obtinrent in extremis la nationalité française le 13 juin 1962 soit 20 jours avant le référendum d'autodétermination, ceci leur permettant d'être rapatriés en France[1]. Ils insistèrent pour être évacués avant l'indépendance de l'Algérie fixée au 2 juillet 1962 mais craignaient d'affronter les centaines de kilomètres de route les séparant d'Alger. Un pont aérien de dix appareils fut alors mis en place pour évacuer les 978 derniers Juifs du Mzab vers Marseille[1]. Avant le départ ils enterrèrent dans des tombes les textes religieux abimés comme le veut la tradition juive et se répartirent leurs 17 rouleaux de la torah dont certains très anciens.
Arrivée à Marseille dans un environnement qui lui était totalement étranger la communauté fut dispersée sur tout le territoire français. Environ 400 Juifs du Mzab choisirent de rejoindre leurs proches en Israël[1]. Épaulés par le Fonds International Juif Unifié les juifs restés en métropole entamèrent un difficile processus d'intégration. Il s'agissait d'une population observante pour qui le respect de la loi juive, la halakha et notamment la cacheroute était très important. Aussi trouvèrent-ils un lieu d'établissement propice à Strasbourg, capitale du judaïsme alsacien ashkénaze dotée d'un bon réseau de services communautaires[1]. Voici comment la presse locale alsacienne relate leur installation :
« Arrivés eux aussi, un beau matin de juin par le train de 8h20, venant de Marseille, […] ils débarquèrent sur le quai. C'étaient des Balouka accompagnés des Partouche, du Attia, des Perez, grandes tribus familiales israélites qui vivaient à Ghardaïa, en plein désert. Ils arrivèrent en tenue traditionnelle, les femmes en haïks, robes bariolées de fleurs roses, bleues. Ils furent accueillis par la communauté juive, et tout spécialement par le grand rabbin Deutsch. Les enfants arrivèrent un vendredi, jour de sabbat. Très respectueux de leur religion ils se rendirent de la gare à la synagogue à pied, sous une pluie battante. Mesdemoiselles Muller et Lévy organisèrent l'accueil ce qui ne fut pas une mince affaire. Car ces gens ne vivaient absolument pas à la mode européenne Le dépaysement était total. Ce fut un beau souk à la synagogue… où l'on prit fort bien la chose[1]. »Peu à peu, aidés par la communauté locale ils parvinrent à s'intégrer professionnellement et socialement jusqu'à devenir un élément supplémentaire de cette communauté[1].
Notes et références
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