- Juifs troglodytes
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Les Juifs troglodytes, aussi connus sous les noms de Juifs des montagnes, Juifs de Gharian ou Djebalia, sont des Juifs s’étant établis dans le djebel Nefoussa en Libye et de manière plus diffuse dans les monts Matmata en Tunisie. Cet ensemble de communautés n’existe plus de nos jours.
Leur nom provient de leur coutume partagée avec leurs voisins musulmans de vivre dans des habitations excavées dans la roche afin de se protéger des fortes chaleurs de la région. Leur habitat était composé de pièces organisées autour d’une cour creusée dans le sous-sol avec un toit se situant au niveau du sol ; elles étaient donc invisibles depuis la route. Plusieurs familles vivaient ensemble, des excavations séparées servant de cuisine, de fournil et de garde-manger ; l’une d’elle faisait office de synagogue[1].
Sommaire
Histoire
Au XIe siècle, on retrouve trace de la communauté juive du djebel Nefoussa dans les chroniques de l'historien Al-Bakri qui évoque la ville juive de Jadu, ancienne capitale du djebel qu'il décrit comme une importante place marchande entretenant des relations commerciales transsahariennes avec le Fezzan et le Kanem habitée par une importante communauté juive[2].
Entre le XVIIe siècle et le XIXe siècle, beaucoup de Juifs du djebel migrèrent en direction de la côte, principalement à destination de Tripoli, d’autres villes côtières libyennes et de Gabès en Tunisie.
On recensait entre 2 000 et 2 500 Juifs dans le djebel Nefoussa et ses appendices, les monts Gharian et Tarhouna, vers 1914[3].
En 1949, la communauté de Gharian vieille de 1 300 ans quitte le djebel pour rejoindre la capitale libyenne Tripoli afin de faire son alya en raison de la dégradation de la condition des Juifs en Libye après l’indépendance du pays. Ces Juifs forment plusieurs moshavs (villages) en haute Galilée[1].
Certains noms tels Fitoussi, Gallula, Ankri, Magaïdes, Sitruk, Djebali, Ghariani ou Sroussi correspondant à des toponymes du djebel témoignent des origines nefoussi d’un certain nombre de familles juives d’Afrique du Nord[4].
Langue
Alors qu'ils vivaient au sein d'une population berbérophone, les Juifs troglodytes étaient arabophones, n'utilisant le nafusi que pour leurs communications externes. Cette situation est similaire à celle qui prévalait chez les Juifs du Mzab en Algérie, eux aussi arabophones et entourés de berbérophones. Il est cependant possible qu'à des époques antérieures, le berbère ait constitué la langue native de la communauté[5].
Notes et références
- (en) « The Jews of Libya », dans Jewish Renaissance, avril 2005, p. 13-22 [texte intégral [PDF]].
- Pessah Shinar, Modern Islam in the Maghrib, JSAI (ISBN 9657258022) [lire en ligne], p. 83-88
- XIXe siècle. Aperçus de démographie historique et répartition géographique », Population, vol. 47, no 1, 1992, p. 95 (lire en ligne). Jacques Taïeb, « Les Juifs du Maghreb au
- p. 98-99. Jacques Taïeb, op. cit.,
- Jacques Taïeb, Sociétés juives du Maghreb moderne (1500-1900), Paris, Maisonneuve et Larose, 2000 (ISBN 2706814675) [lire en ligne], p. 159
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Harvey E. Goldberg, Cave dwellers and citrus growers: a Jewish community in Libya and Israel, CUP Archive, 1972, 208 p. (ISBN 0521084318) [lire en ligne]
Articles connexes
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