- Jeux olympiques d'hiver de 1924
-
Pour les articles homonymes, voir Jeux olympiques de 1924.
Jeux olympiques d'hiver de 1924 Ville hôte Chamonix-Mont-Blanc Pays hôte France Date Du 25 janvier au 5 février 1924 Ouverture officielle par Gaston Vidal
Sous-secrétaire d'État à l'éducation physiqueParticipants Pays 16 Athlètes 258
(245 masc. et 13 fém.)Compétition Nombre de sports 6 Épreuves 16 Symboles Serment olympique Camille Mandrillon
Skieur françaisFlamme olympique Pas de flamme Mascotte Pas de mascotte 1928 ►► modifier Les Jeux olympiques d'hiver de 1924 ont eu lieu à Chamonix-Mont-Blanc, Haute-Savoie, France.
Sommaire
Organisation
Après la Première Guerre mondiale, la Semaine internationale des sports d'hiver qui se tient tous les ans dans les alpes françaises depuis 1907 retrouve ses droits. Chamonix-Mont-Blanc accueille les éditions 1920 et 1921. Cette Semaine essentiellement consacrée au ski nordique donne l'idée d'incorporer ces disciplines au programme olympique. Coubertin qui déclare que les « Jeux olympiques sont les jeux de tous les sports »[1] y est favorable. La presse et le Club alpin français soutiennent également l'idée[2].
Le comte Clary et le marquis de Polignac, tous deux représentants français au CIO, présentent l'idée d'organiser des Jeux olympiques d'hiver lors du congrès du CIO de Lausanne en juin 1921[3]. Le CIO se prononce pour l'admission des sports d'hiver à la famille olympique[3]. Il convient de signaler que les sports d'hiver ont déjà fait partie du programme olympique : épreuves de patinage artistique aux Jeux olympiques d'été de 1908 à Londres et tournoi olympique de hockey sur glace en 1920 à Anvers. Après la décision du CIO en 1921, les sports d'hiver se tiendront dans un lieu propice et pas obligatoirement dans la ville désignée pour recevoir les Jeux olympiques d'été[4]. Le CIO avait certes voté en faveur des Jeux olympiques d'hiver, mais l'opposition des pays nordiques à leur tenue restait farouche. Ces nations craignaient que les Jeux olympiques ne dévalorisent leur compétition locale, les Jeux Nordiques, existant depuis 1901. Le CIO composa avec cette opposition et adopta une formule de compromis. Les Jeux olympiques d'hiver devenaient Semaine internationale du sport d'hiver à l'occasion des Jeux olympiques de 1924[4]. En revanche, le CIO accorda son organisation à la ville hôte des Jeux olympiques d'été de 1924, Paris en l'occurrence[4].
En juin 1922, le Comité Olympique Français désigne Chamonix comme ville hôte des épreuves de sports d'hiver. Gérardmer dans les Vosges et Luchon-Superbagnères dans les Pyrénées étaient également candidates[4]. Le contrat liant Paris et Chamonix-Mont-Blanc est paraphé le 20 février 1923[5]. Le comité d'organisation demande l'érection d'une piste de bobsleigh, d'une patinoire et d'un tremplin de saut à ski[6]. Le Comité olympique français promet d'aider au financement des jeux à hauteur de 50 000 francs, mais en raison de graves problèmes de trésorerie ne participe finalement qu'à hauteur de 25 000 francs[7] Chamonix règle la quasi totalité de la facture olympique qui s'élève à environ deux millions de francs[7]. A elle seule, la patinoire coute 800 000 francs. Elle bénéficie des dernières avancées technologiques et s'affiche comme la plus grande patinoire artificielle du monde[8]. Multi-usages, elle peut aussi bien accueillir les matches de hockey, les courses de patinage de vitesse et même le ski-joering dans un anneau ceinturant la patinoire principale. Les spectateurs disposent de cinq tribunes. La plus luxueuse, le pavillon, peut accueillir 400 personnes, tandis que la grande tribune couverte à une capacité de 1000 places[8].
Les travaux débutent le 31 mai 1923, soit seulement huit mois avant le début des épreuves[6]. Malgré les aléas météorologiques, tout fut prêt à temps. On frôla toutefois la catastrophe à l'extrême fin du mois de décembre 1923 quand 1m70 de neige tombe sur Chamonix en 24 heures[6]. On fait alors appel à l'armée pour déneiger[6]. Ces travaux de déneigement débutent pendant les fêtes de fin d'année et se poursuivent durant les trois premières semaines du mois de janvier[6]. Cet incident passé, un redoux survient et une violente pluie s'abat sur les sites[9]. Les premiers athlètes sont alors déjà sur place, et ils ne peuvent pas s'entraîner. La patinoire est transformée en lac. On évoque même un temps l'annulation de plusieurs épreuves ; il n'en est rien. La température chute brusquement quelques jours avant la cérémonie d'ouverture et le temps est magnifique pendant les épreuves et la neige excellente[9].
Le premier multi-médaillé fut le patineur de vitesse finlandais Clas Thunberg, qui enlève finalement trois médailles d'or. Ces bons résultats du patineur finlandais donnent immédiatement le ton général des compétitions : les pays nordiques effectuent une razzia. Eux qui étaient les plus hostiles à la tenue de ces épreuves, deviennent immédiatement leurs plus chauds partisans. Les comités nationaux des pays nordiques votent ainsi avec enthousiasme la proposition du CIO discutée au congrès de Prague (1925), instituant des Jeux olympiques d'hiver (24 mai 1925). C'est à l'occasion de ce vote que les épreuves de Chamonix-Mont-Blanc sont requalifiées « Jeux olympiques d'hiver»[8].
Faits marquants
- L'Américain Charles Jewtraw, médaille d'or au patinage de vitesse (500 m) est le premier champion olympique d'hiver.
- L'Américain Anders Haugen n'a reçu sa médaille de bronze gagnée au saut à skis que 50 ans plus tard, à cause d'une erreur de notation.
- La Norvégienne Sonja Henie, future championne de patinage, fait ses débuts à Chamonix, âgée de seulement 11 ans
- La seule épreuve de neige où les Nordiques s'inclinèrent est la patrouille militaire, ancêtre du biathlon. Favorite, la Finlande termine deuxième derrière la Suisse et devant la France.
- Le tournoi olympique de hockey sur glace fut un grand succès populaire. Le Canada s'impose dans le match décisif face aux États-Unis, 6-1.
- La remise officielle des médailles a lieu le 5 février, lors de la cérémonie de clôture.
Nations participantes
Les 16 délégations participantes
(le nombre d'engagés est indiqué entre parenthèses)Afrique Amériques Asie Europe Océanie - Canada (12)
- États-Unis (24)
0 pays 2 pays 0 pays 14 pays 0 pays Sports et disciplines
Pour consulter les résultats des épreuves, voir les pages dédiées plus bas
- Biathlon
- Patrouille militaire hommes
- Bobsleigh
- Bob à quatre hommes
- Curling
- Hommes
- Hockey sur glace
- Hommes
- Patinage artistique
- Femmes
- Hommes
- Couples Mixtes
- Patinage de vitesse
- 500 m hommes
- 1 500 m hommes
- 5 000 m hommes
- 10 000 m hommes
- Combiné hommes (4 épreuves)
- Ski de fond
- 18 km hommes
- 50 km hommes
- Saut à ski
- K90 Hommes
- Combiné nordique
- Hommes
Médailles
Rang Nations Total 1er Norvège 4 7 6 17 2e Finlande 4 4 3 11 3e Autriche 2 1 0 3 4e Suisse 2 0 1 3 5e États-Unis 1 2 1 4 6e Grande-Bretagne 1 1 2 4 7e Suède 1 1 0 2 8e Canada 1 0 0 1 9e France 0 0 3 3 10e Belgique 0 0 1 1 Médailles par athlètes multi-médaillés
Pays Athlète Sport total Finlande Clas Thunberg Patinage Vitesse 3 1 1 5 Norvège Thorleif Haug Combiné Nordique 3 - - 3 Finlande Julius Skutnabb Patinage Vitesse 1 1 1 3 Norvège Roald Larsen Patinage Vitesse - 2 3 5 Norvège Thoralf Stromstad Combine Nordique - 2 - 2 Norvège Johan Grøttumsbråten Combiné Nordique - 1 2 3 Notes et références
- Pierre Arnaud et Thierry Terret, Le ski, roi des sports d'hiver, in Histoire des sports, Paris, L'harmattan, 1996, p. 172, (ISBN 2738446612)
- Pierre Arnaud et Thierry Terret, Le ski, roi des sports d'hiver, op. cit., p. 173
- ISBN 2735502465) Raphaël Mugnier, « Les sports d'hiver à travers les Jeux olympiques de Chamonix Mont-Blanc en 1924 », in Jeux et sports dans l'histoire (tome 2 : pratiques sportives), Paris, CTHS, 1992, p. 311, (
- Raphaël Mugnier, op. cit., p. 312
- Raphaël Mugnier, op. cit., p. 313
- Raphaël Mugnier, op. cit., p. 314
- Pierre Arnaud et Thierry Terret, Le rêve blanc, olympisme et sport d'hiver en France : Chamonix 1924, Grenoble 1968, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 1993, p. 61 (ISBN 2867811341)
- Pierre Arnaud et Thierry Terret, Le rêve blanc, olympisme et sport d'hiver en France : Chamonix 1924, Grenoble 1968, op. cit., p. 62
- Raphaël Mugnier, op. cit., p. 315
Bibliographie
- Pierre Arnaud et Thierry Terret, Le rêve blanc, olympisme et sport d'hiver en France : Chamonix 1924, Grenoble 1968, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 1993 (ISBN 2867811341)
Liens externes
- Page des Jeux olympiques de Chamonix sur le site officiel du CIO Cette page annonce qu'il n'y avait pas d'autres villes candidates, c'est faux (voir plus haut). Source (notamment) : Jeux et Sports dans l'histoire, tome 2 Pratiques sportives, Paris, Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, 1991, article de Raphaël Mugnier, « Les sports d'hiver à travers les Jeux olympiques de Chamonix-Mont-Blanc en 1924 » (p. 311-319). Problème de la candidature p. 312.
- Jeux olympiques de Chamonix 1924
Wikimedia Foundation. 2010.