- Jean Védrine
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Jean Védrine est un homme politique et un militant associatif français né en 1914 à Lyon et mort le 25 janvier 2010 à Bois-Colombes.
Sommaire
Origine
Il suit sa scolarité en internat au lycée Sainte-Marie à Saint-Chamond, dans le département de la Loire. Après son bac, il est notamment responsable du mouvement des scouts à Hyères, dans le sud de la France. Il est ensuite incorporé au sein des Chasseurs alpins dans l’Isère.
Seconde Guerre mondiale
Jean Védrine rejoignit le Comité secret d'action révolutionnaire dit La Cagoule. Il fut, à ce titre, arrêté pour complot contre l’État, à l'instar d'Eugène Deloncle, en juillet 1938 sur ordres de Marx Dormoy, ministre de l’intérieur de 1937 à 1938.
Fait prisonnier au début de la Seconde Guerre mondiale, il passe trois ans au stalag VIIIC près de Sagan, en Pologne, où il est élu « homme de confiance » par ses camarades. Gravement malade, il rentre en France pendant l’été 1942.
Il entre en novembre 1942 au commissariat de reclassement des prisonniers de guerre, dirigé par Maurice Pinot, « maréchaliste », anti-Laval, et devenu favorable à la Résistance. Il y rencontre François Mitterrand. « Après quarante-huit heures, nous étions amis et même complices » a-t-il déclaré à Pierre Péan. Le commissariat aux prisonniers crée un réseau de centres d’entraide qui permet entre autres de fabriquer de faux papiers pour faciliter des évasions.
En janvier 1943, il démissionne, comme François Mitterrand et d’autres, suite au limogeage de Pinot par Laval qui le remplace par André Masson, un collaborateur. Avec d’autres membres de son réseau, il se fait décorer de la francisque ,Francisque numéro 2172, au printemps 1943, parallèlement à ses activités dans la Résistance, ce qui lui vaudra d’être considéré plus tard comme « vichysto-résistant », selon l’expression forgée par Jean-Pierre Azéma.
Après-guerre
En avril 1945, il devient secrétaire général de la Fédération nationale des prisonniers de guerre, mouvement issu des différents réseaux de résistance formés par les anciens prisonniers. François Mitterrand est l’un des vice-présidents.
En janvier 1947, il devient directeur adjoint du cabinet de François Mitterrand, ministre des Anciens combattants.
Dans les années cinquante, il prend conscience de la situation au Maroc et conclut que l'indépendance est la seule solution. Il devient alors médiateur officieux entre Mohammed V et les gouvernements français pour faciliter cette évolution. Ainsi, en 1953, il alerte François Mitterrand sur les brutalités commises au Maroc, ce qui conduit le futur président de la République à signer, avec des personnalités comme Albert Camus, Alain Savary ou Louis Vallon, le Manifeste France-Maghreb, demandant que « soient mis en œuvre tous les moyens légaux pour que les principes des droits de l’homme soient appliqués sans distinctions en Afrique du nord. »
Mohammed V, Hassan II et Mohammed VI ont rendu hommage à l’action de Jean Védrine.
En 1968-1969, il travaille avec Edgar Faure sur les réformes de l’éducation.
De 1981 à 1995, il est très proche de son ami François Mitterrand, devenu Président de la République, sans vouloir occuper aucune fonction officielle.
Il est le père d’Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères du gouvernement Lionel Jospin (1997-2002).
Sources
- Jean Lacouture, Mitterrand, une histoire de Français, éd. du Seuil, 1998, tome 1
- Pierre Péan, Une jeunesse française. François Mitterrand, 1934-1947, éd. Fayard, 1994
- La captivité des prisonniers de guerre (1939-1945), Colloque, Calenda, 2005
Catégories :- Haut fonctionnaire français
- Naissance à Lyon
- Naissance en 1914
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