Jean Paul Brusset

Jean-Paul Brusset (23 juin 1909 - 1985) est un peintre français.

Biographie

Né au Pont du Gard, près de Nîmes, Jean-Paul Brusset fait ses études au collège d'Uzès sur les mêmes bancs que son père. Celui-ci meurt pour la France en 1915 sur le front de Champagne. À l'âge de 18 ans Brusset « monte » à Paris. Il étudie la fresque avec Paul Baudoüin, la sculpture avec Wlerick et la peinture avec Wienski. À l'âge de 20 ans, il est reçu au Salon d'automne et y vend sa première toile Pont d'Avignon à un collectionneur suisse, puis il participe au Salon des Tuileries, au Salon des Peintres Témoins de leur Temps, et à l'École de Paris à la Galerie Charpentier. Tristan Bernard préface le catalogue de sa première exposition particulière : « merci Jean Paul Brusset pour m'avoir fait voyager si agréablement, sans la crainte de la poussière dans l'œil ou des coups de soleil » .

En 1937, Brusset participe à l'Exposition Universelle. Il décore le pavillon La Femme et le pavillon des Vins de France. L'imprimeur d'art Daniel Jacomet édite une sélection d'entre mille de ses dessins sous forme d'album . La préface est du Président de la République Albert Lebrun. Il redescend dans le Midi en 1938 où il épouse à Cannes la danseuse classique et chorégraphe Marika, fille de Marevna et Diego Rivera. Ils auront un fils Jean-Diego en 1941. Brusset travaille à la Direction Artistique du Palm Beach de Cannes. Il dessine les costumes et peint les décors des spectacles de sa femme. Il signe la décoration de tous les grands galas du Palm Beach et du Festival International du Film. Il décore le Bal des Petits Lits Blancs, il crée le Paradise Club qui se reproduit jusqu'à New York et avec Jean Cocteau décorera le Bœuf sur le toit.

En 1940, le gouvernement de Paul Reynaud demande à Brusset un reportage en dessins de la France en guerre. En 1942, Brusset et sa femme Marika partent pour Alger puis Tunis rejoindre les Forces françaises libres. Marevna a la tâche d'élever le petit Jean-Diego. À la Libération, ils reviennent sur la Côte d'Azur. En 1946 Brusset se lie d'amitié avec Marguerite et Aimé Maeght. Ces derniers créeront à Saint Paul de Vence la Fondation d'Art qui portera leur nom. Aimé Maeght appelle Brusset familièrement mon petit Paul et expose ses œuvres. Marevna a séjourné et peint à Saint Paul et Marika y fera la connaissance de Jacques Prévert.

Après s'être séparé de sa femme, Brusset part en 1948 pour les États-Unis. Il fait un détour par le Venezuela dont l'État lui commande une série de 24 nouveaux timbres. Puis à San Juan de Porto Rico, il décore le gala Nuit de Paris donné au Caribe Hilton pour le vernissage de son exposition. À Washington en 1954, Paul Claudel, ambassadeur de France, préface le catalogue de l'exposition Paris by Brusset organisée à l'occasion de l'anniversaire des 2000 ans de la Capitale française. L'exposition est présentée dans de grandes villes, de célèbres musées et d'importantes galeries, à Memphis, New York, Dallas, Miami, San Francisco, Sarasota, également à Montreal et à Toronto. Le succès est si grand qu'elle vaut à Brusset la distinction de Citoyen d'Honneur de la Ville de la Nouvelle Orleans et le grade de Colonel d'Honneur de la Garde de Monsieur le Gouverneur de la Louisiane, honneur jamais conféré auparavant à un étranger.

Puis en 1955, Brusset rentre en France et s'installe près de Vallauris où il se passionne pour la céramique. L'exposition qu'il présente à Cannes reçoit le prix de l'Académie Internationale de la Céramique de Genève. En 1956, il retrouve Jean Cocteau à Villefranche-sur-mer. Ce dernier lui demande d'exécuter le travail graphique des fresques de la Chapelle Saint Pierre, d'après les esquisses qu'il lui confie. Cocteau dira : « L'âme de Brusset mélange la malice et le rêve, une culture profonde et l'amour des besognes grandes ou petites... Cette chapelle est inspirée , elle se fait toute seule ».

En 1958, Brusset expose à la galerie Vendôme et l'État lui achète une toile. Mais il tombe malade et il va chercher la chaleur en Espagne, non sans avoir conclu un contrat avec la marchande de tableaux, Katia Granoff. Il durera 10 ans. Elle organise des expositions Place Beauveau et à Cannes. Elle rédige les préfaces des catalogues et écrit : « La Peinture, la Grande Absente nous est enfin rendue dans un baroquisme pathétique : l'envoûtement se résout en délectation et l'on voit se former et s'imposer un grand style à quoi se reconnaît un créateur véritable... Bonjour Monsieur Brusset ».

Il expose simultanément en Espagne, à Madrid à la galerie Skira, à Malaga, à Bilbao, à Salalibros et à Saragosse. L'éloge de la critique espagnole est unanime.

De retour une dernière fois dans son Midi natal en 1971, il fait l'acquisition d'un mas du XVIII^e siècle siècle à Tarascon. Il devient l'ami du maire des Baux de Provence, Raymond Thuilier, qui organise pour lui en 1980 une exposition à l'occasion du 150^e anniversaire de la naissance de Frédéric Mistral : la Provence de Brusset.

Dans son mas il édite un Album "Paris" de 18 lithographies originales numérotées et signées, avec la préface que, reconnaissant, Cocteau lui avait dédiée fin 1957.

Puis, malade, il vend son mas dont la gestion est devenue trop lourde, il s'installe en 1982 dans un appartement du Vieux Village de Saint Paul de Vence. C'est de là qu'on le transporte en clinique à Marseille où il s'éteint le 13 août 1985. Il repose aujourd'hui dans le caveau de famille à Nîmes.

Bibliographie

• Jean Cocteau — Jean-Paul Brusset, s.l.n.n. (Tarascon, Mas Brusset), 1978. In-folio, en feuilles, chemise toile bleue à lacets et étui. Ensemble de 18 lithographies originales numérotées et signées de Jean-Paul Brusset, dont un frontispice. Préface de Jean Cocteau. Tirage à 375 exemplaires.
• Art-documents, encyclopédie générale des beaux-arts aux XIXe et XXe siècles, peintres, sculpteurs, graveurs, architectes, décorateurs..., (dir. Pierre Cailler), Genève, n°113 : Jean-Paul Brusset, 16 p. (École française, n°78)

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