- Jean Groffier
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Jean Groffier est un poète, romancier et dramaturge belge orientalisant.
Il naquit le 10 juillet 1908 à Liège, où son père était professeur, et mourut dans le Midi de la France où il s’était établi.Il est le frère du peintre Didier Groffier.
À l’époque de ses premières créations littéraires, il habitait à Bruxelles, commune de Schaerbeek, avec sa mère née Jeanne Danhieux, dans une charmante maison du 11, rue Fontaine d'Amour.
Passionné par la civilisation orientale et sémitique il montrait le même enthousiasme pour le jeune mouvement sioniste que pour la civilisation arabo-musulmane qui pour lui n’étaient en rien contradictoires mais au contraire étaient unis par une origine commune.
C’est ainsi que sortirent de sa plume deux essais intitulés Pour une Palestine juive et indépendante et À la recherche d’une psychologie musulmane.
Ce thème orientalisant fut le sujet principal de ses poésies, de ses romans et de son théâtre.
En 1928 toutefois, il publia un recueil de vers et de prose, Premiers parfums, d’inspiration romantique dans lequel, à part Parfums d’Orient, l’orientalisme n’apparaît pas encore, tout comme dans Les Chansons d’Ethel (1936) recueil de poèmes en prose.
Il fut également le fondateur de la revue littéraire belge Tribune.
En 1929, son livre Aquarelles orientales, contenant deux comédies (La Fille du Pacha et Le Médecin du désert) est désormais totalement consacrée au monde arabo-musulman. L’auteur, pour donner une touche locale, nous indique que les deux héroïnes Nifritima et Babarim jouent « le visage voilé ».
Il fut également fort marqué par l’œuvre de Nicolas-Remi Brück (1818-1870) et de Charles Lagrange (1851-1932) concernant l'influence du magnétisme terrestre, les lois mathématiques de la Bible et celles de la grande pyramide de Chéops, dans laquelle on peut lire le destin de l’humanité...
Il développe ce thème dans Les heures d’angoisse (1931), livre de confessions qui déplurent à ce point à sa famille qu’elle en fit détruire la plupart des exemplaires.
L’œuvre de Lagrange lui inspira également en 1937 son opuscule contre Hitler : Les Germains sont des Israélites, sous-titrée Réponse scientifique à l’hypothèse aryenne de Monsieur Adolphe Hitler.
Le thème oriental est traité avec brio dans son roman Elle, venue d’Orient, précédé d’une appréciation de Camille Poupeye et dans Islam, terre de feu (Paris, 1953).
Malgré le fait que dans Les heures d’angoisse, à la dernière page, il ait donné cette appréciation du mariage « Pour ce qui est du mariage, je l’ai déconseillé comme étant le résultat d’une attraction matérielle », ses amis reçurent un jour la petite carte suivante : « Monsieur Jean Groffier et Mademoiselle Madeleine Angenot ont l’honneur de vous annoncer que leur mariage a eu lieu le 2 mai 1934, Bruxelles ».
Ils eurent une fille, Ethel Groffier, née en 1935, qui alla s’établir au Canada où elle devint professeur à l'Université McGill de Montréal et auteur de plusieurs ouvrages de droit et de lexicographie.
En ces moments où les contacts et les apports culturels entre la Belgique et le monde arabo-musulman s’intensifient, il serait intéressant de redécouvrir, comme point de convergence, et comme enrichissement mutuel, l’œuvre de Jean Groffier et particulièrement son théâtre.
Bibliographie
- J.-P. Bonnami, « Jean Groffier : Tribune et leur activité », supplément au no 51 de l’hebdomadaire Chanteclair du 20 décembre 1935
- Anthologie des jeunes écrivains belges, préface de Hubert Krains de l’Académie royale, Louvain, Éditions des Jeunes Auteurs, 1931
Catégories :- Naissance à Liège
- Écrivain belge du XXe siècle
- Écrivain belge francophone
- Romancier belge
- Poète belge
- Dramaturge belge
- Personnalité bruxelloise
- Naissance en 1908
- Date de décès inconnue (XXe siècle)
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