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Allotropie
L’allotropie[1] (du grec allos autre et tropos manière) est, en chimie, en minéralogie et en science des matériaux, la faculté de certains corps simples d’exister sous plusieurs formes cristallines ou moléculaires différentes. C’est l'équivalent du polymorphisme des corps composés. Par exemple, le carbone amorphe, le graphite, le diamant, la lonsdaleite, la chaoite, le fullerène et la nanomousse sont les variétés allotropiques du carbone.
Le concept d’allotropie se réfère uniquement aux différentes formes d’un élément au sein de la même phase ou état de la matière (solide, liquide, gaz). Les changements de phase d'un élément ne sont pas associés, par définition, à un changement de forme allotropique (par exemple l’ébullition de l’oxygène liquide). Pour certains éléments, les formes allotropiques peuvent exister dans différentes phases ; par exemple, les deux formes allotropiques de l’oxygène, le dioxygène et l’ozone peuvent exister dans les phases solide, liquide et gazeuse.
La notion d’allotropie a été élaborée par le célèbre chimiste suédois Jöns Jacob Berzelius.
Sommaire
Différences dans les propriétés physiques pour les formes allotropiques d'un élément
Les formes allotropiques d'un élément peuvent souvent avoir des propriétés physiques (couleur, dureté, point de fusion, conductivité électrique, conductivité thermique) et une réactivité chimique différentes, bien qu'elles ne soient constituées que d'atomes du même élément.
Les transformations d'une forme allotropique d'un élément à une autre sont souvent induites par les changements de pression ou de température et certaines formes ne sont stables que sous certaines conditions de température et de pression ; par exemple, le fer existe sous la forme α au-dessous de 723 °C, sous la forme γ entre 723 °C et 1 403 °C et sous la forme δ au-dessus.
Exemples de formes allotropiques
Typiquement les éléments pouvant former un nombre de liaisons chimiques variable et ceux qui possèdent des facultés de caténation tendent à avoir le plus grand nombre de formes allotropiques. Le phénomène d'allotropie est typiquement plus visible dans le cas des non-métaux et des métalloïdes
Quelques exemples par élément :
Carbone : Les deux formes allotropiques les plus répandues :
- le diamant est une forme cristalline transparente extrêmement dure avec chaque atome de carbone entouré de quatre liaisons simples dans un arrangement tétraédrique. C'est un isolant électrique mais un excellent conducteur thermique.
- le graphite est un solide noir mou, conduisant modérément l’électricité. Les atomes de carbone, qui ont trois voisins forment un réseau infini d'hexagones qui forment des couches qui sont en interaction faible.
Ainsi que d’autres formes plus rares :
- la lonsdaleite est la forme dite hexagonale du diamant ;
- la chaoite est un allotrope se formant aux hautes pressions ;
- les fullerènes, (dont l'« archétype » est C60);
- nanotubes.
- Phosphore rouge - solide polymérique
- Phosphore blanc - solide cristallin
- Phosphore noir - semiconducteur, présentant des similitudes avec le graphite.
Oxygène :
- dioxygène, O2 - incolore
- ozone, O3 - bleu
- tétraoxygène, O4 - rouge
- octaoxygène, O8 - rouge
Soufre :
- Soufre amorphe - solide polymérique
- Soufre moléculaire - le soufre tend à former des molécules cycliques de S7 à S12
Anecdote
- Allotropie est le titre d'un poème d'André Breton dans le recueil Le Revolver à cheveux blancs (1932).
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Allotropy ».
- ↑ Berzélius, Progrès de la Chimie, 1840, t. 5 p. 2
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