Jean-Pierre Velly

Jean-Pierre Velly (14 septembre 1943 à Audierne, Finistère - 26 mai 1990 à Trevignano en Italie) est un artiste (dessinateur, graveur et peintre) français.

Biographie

À partir de 1959, Jean-Pierre Velly suit les cours de l'école des beaux-arts de Toulon où ses professeurs sont Olive Tamari, Eugène Baboulène et Henri Pertus. Après un passage à l'École des arts appliqués de Paris, il décide de concourir au diplôme national de gravure.

Il intègre l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (1965) et entre à l'atelier de Robert Cami. C'est pendant cette période à l'ENSBA qu'il rencontre François Lunven — avec qui il gravera à l'atelier Lacourière-Frélaut — ainsi que Mordechai Moreh et Philippe Mohlitz. Il remporte le concours national de gravure (le grand prix de Rome de taille douce) 1966 avec le burin La Clef des Songes.

Installation en Italie

Velly épouse Rosa Estadella Garcia et s'installe à la Villa Médicis, siège de l'Académie de France à Rome, en janvier 1967, alors dirigée par Balthus. Il y séjournera 40 mois ; en 1967 naît son fils Arthur.

Il produira une série de chefs-d'œuvre gravés, exécutés au burin et à l'eau forte dont la planche la plus célèbre est le Massacre des Innocents. Suite à une série de succès auprès de galeries italiennes^[1] et suisses, au lieu de rentrer en France comme la grande majorité des pensionnaires — l'École polytechnique lui offre un poste convoité —, il décide de rester en Italie ; il s'installe bientôt à Formello à quelque 25 kilomètres de Rome.

Le dessin

À partir de 1971, Velly se consacre de plus en plus au dessin, essentiellement exécuté à la pointe d'argent. Il expose dorénavant en exclusivité avec la Galleria Don Chisciotte. En 1976, il entame une série de dessins aquarellés, « Velly pour Corbière », en hommage au poète breton Tristan Corbière.

Un beau volume^[2] est publié en 1978.

L'œuvre gravé

Puis, en 1980 sort le catalogue de l'œuvre gravé, compilé par Didier Bodart et préfacé par Mario Praz, qui contient 80 planches. C'est aussi l'année de la publication de l'album Bestiaire perdu, une série d'aquarelles sur le thème des animaux honnis par l'homme (chouettes; scorpions; rats; insectes...).

Les grands collectionneurs italiens acquièrent des œuvres de Velly, comme Pietro Barilla, Carlo de Benedetti, Vittorio Olcese ou encore Ottaviano Del Turco.

Thématique

Velly peint des vases de fleurs, proche de la sensibilité d'Odilon Redon ; il dessine de puissants autoportraits ainsi que des arbres majestueux et des nus féminins d'une grande sensibilité.

Les expositions se multiplient (FIAC 1982 ; galerie Gianferrari, Milan 1983 ; Galleria San Severina, Parme, 1988). Les préfaces des catalogues sont de plumes toujours plus prestigieuses : Alberto Moravia, Leonardo Sciascia, Vittorio Sgarbi, Jean Leymarie témoignent de leur enthousiasme pour cette œuvre en dehors de la modernité.

Une œuvre interrompue

Le 26 mai 1990, lors d'une banale promenade en bateau, il tombe à l'eau et disparaît dans le lac de Bracciano ; on ne retrouvera jamais son corps.

Son œuvre^[3], à la fois fascinante et visionnaire, est moins connue en France qu'elle ne l'est en Italie, où il est considéré comme un très grand artiste, maintes fois célébré.

Expositions posthumes ou rétrospectives

• 1993 : la Villa Médicis et son directeur de l'époque, Jean-Marie Drot, organisent une importante rétrospective.
• 2003 : le Musée d'art Roger-Quilliot de Clermont-Ferrand expose la totalité de l'œuvre gravé.
• 2007 : la fondation Il Bisonte de Florence organise une exposition soulignant les rapports de l'artiste avec la mélancolie.
• 2009 : le Panorama Museum de Bad Frankenhausen organise une importante rétrospective et publie un catalogue très complet.

Notes

Liens

Liens internes

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Lien externe

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