- Jean-Marie Mac-Auliffe
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Jean-Marie Mac-Auliffe (Rennes le 8 mars 1837[1] - 20 septembre 1908, Cilaos) est un médecin français célèbre à la Réunion pour son œuvre publique au service de la commune de Cilaos.
Sommaire
Biographie
Jean-Marie Mac-Auliffe est né dans une famille d'ascendance irlandaise. Les Mac-Auliffe dont la forme primitive du patronyme est signifie « le fils de l'homme souple comme l'osier » – Mac-Amhail) étaient des barons irlandais du conté de Cork, établis en France avec la suite de Jacques II d'Angleterre qui fut roi d'Écosse sous le nom de Jacques VII et qui s'exila lors de la guerre qui l'opposa à Guillaume d'Orange en 1688.
Il est le fils de Jean-Marie Mac-Auliffe, directeur des messageries, et de Claire Marie Moisan[1].
Diplômé de la Faculté de médecine de Paris, il commença sa carrière dans la Marine qui le mena à Zanzibar où il fut médecin du Sultan. Il quitta Zanzibar pour la France à l'annonce de la guerre de 1870, mais y arriva bien après le désastre de Sedan. Il repartit alors pour l'océan Indien et bourlingua entre les Seychelles, les Comores et Madagascar. En 1874, il fit naufrage sur l'îlot Alphonse des îles Amirantes, rentra à La Réunion en 1877, exerça à l'hôpital militaire du cirque de Salazie, où il fut « La providence des pauvres d'Hell-Bourg et l'ami dévoué de tous les voyageurs ».
Il y perdit son épouse lors de la naissance de son cinquième enfant Angèle, en 1877. Son épouse Anne Victorine était la fille de Victor Trolle, médecin sudiste, rédacteur du Travail, premier médecin à étudier scientifiquement les vertus thérapeutiques des eaux de Cilaos découvertes en 1818.
Il découvrit pour la première fois Cilaos à la Réunion en 1863, comme touriste, puis y revint pour des raisons de santé en 1876, épuisé par un long séjour à Zanzibar, Mayotte et Nossi Be et la seconde fois « fatigué à l'extrême par vingt ans d'un travail continu sur le littoral ».
Il mit un terme à ses activités pour cause d'infirmité temporaire en mars 1879, fit valoir ses droits à la retraite de la Marine en 1881 et se remaria à Marie Georgina Bertho. Il exerça alors pendant un vingtaine d'années sur le littoral.
La place de médecin de l'établissement des Thermes de Cilaos étant devenue vacante, il l'obtint par décision du Gouverneur de la République en date du 20 décembre 1900. Au début du XXe siècle, il devint le gérant de l'établissement thermal de la commune. Sa passion pour le cirque le conduisit à écrire en 1902 Cilaos, pittoresque et thermal, guide médicale des eaux thermales. L'ouvrage comprend deux parties. La première est une description géographique du cirque au début du XXe siècle : paysages, mares, rivières, maisons. Une partie plus économique traite de la population, de l'activité agricole, de l'élevage et du petit commerce. L'auteur évoque aussi le peuplement du cirque, l'exploitation des sources thermales, les mariages, fêtes religieuses...
Il meurt le 20 septembre 1908 d'une embolie et est enterré dans le petit cimetière de Cilaos. Victor Mac-Auliffe décrivait ainsi le chemin les pittoresques caravanes de porteurs de “fauteuils” : “C'est à l'Aloès que vous prenez vos porteurs. Ils vous attendent et vous ne tardez pas à partir si vous avez choisi un bon chef et si vous avez disposé vos bagages de telle sorte que le poids de chaque colis ne dépasse pas 50 livres. Quant au nombre de porteurs attachés à votre personne, il variera bien entendu avec votre poids (...) Le fauteuil dans lequel vous prenez place est une chaise grossière, à dossier vertical, munie d'un bras horizontaux, n'offrant aux pieds d'autre appui qu'une bande en gonis fixée aux bras même du fauteuil. (...) « À partir du moment où le voyageur s'est assis il s'identifie avec son fauteuil et, suivant son poids, il va entendre résonner à ses oreilles des épithètes agréables ou malsonnantes qui s'adressent à son siège. Pauvres gens ! La fatigue qu'ils éprouvent et qu'il est difficile de leur épargner quand on est malade, est le plus grand ennui qu'éprouve le voyageur (...) Encore un dernier effort. Et vous arrivez, en effet, à l'extrémité de ce raidillon interminable fatigué des efforts que vous avez dû faire pour vous maintenir en équilibre dans votre fauteuil, fatigué par suggestion à la vue des efforts effectués par votre équipe de porteurs ».
Notes et références
- Registre des naissances (1837), Archives municipales de Rennes, cote 2E45, p. 50.
Voir aussi
Liens externes
Catégories :- Médecin réunionnais
- Histoire sanitaire de La Réunion
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- Naissance à Rennes
- Décès en 1908
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