Jean-Louis Vallas

Louis, André, Jean Vallas, dit Jean-Louis Vallas (1901-1995) est un poète, écrivain français couronné par l'Académie française.

Biographie

Jean-Louis Vallas est un poète de Paris. Il appartient aux poètes amants de Paris, à l'instar de Léon-Paul Fargue et de Francis Carco. L'œuvre de l'homme de lettres est consacrée à la description passionnée de l'âme de Paris et de celle de Montmartre ^[1]. On y trouve toutefois, dans son recueil Rimes Buissonnières, des poèmes évocant Lyon et le Nord (Les Terrils, les Moulins de notre Flandre).

Né le 2 juin 1901 à Lille, il est le fils de Louis Vallas (1854-1932), jurisconsulte, poète, avocat, professeur de Droit civil et Doyen de la Faculté de Droit de Lille (1896-1929), dont le Président Raymond Poincaré disait qu'il était le premier civiliste de France^[2]. Il a pour témoin de naissance, Emile Garçon, père du célèbre avocat-académicien Maurice Garçon, et M. Margotet, recteur de l'Académie de Lille de l'époque. C'est auprès de son père, auquel Vallas s'identifiera plus tard, qu'il apprend la prosodie dès l'âge de sept ans.

Issu d'une vieille famille universitaire, neveu d'un professeur éminent de la faculté de médecine de Lyon, il fait ses études au lycée du Parc à Lyon, fréquente à quatorze ans la Société des Amis de Montaigne, commence un roman à la manière de Stendhal^[3] et suit les concerts de Bellecour. Il fait son droit à Lille, où il devient ami d'Henry-Louis Dubly, et dirige, avant Maxence Van der Meersch le journal littéraire de l'Université de Lille, "Lille-Université. Il obtient son doctorat en droit privé en 1934.

Au début de sa carrière littéraire, il fonde la revue "Septentrion" (1927), dans laquelle il publie ses premiers poêmes. D'autres paraîssent au Mercure. Il collabore également au Jour. Il traduit du grec l'Ode sur les femmes d'Anacréon.

Il consacre un ouvrage au poète Auguste Angellier, ami de son père : Auguste Angellier par ses amis sera publié en 1938 aux éditions Messein.

En 1939, du fait de sa préparation militaire d'officier de réserve de chars, il est mobilisé comme lieutenant de réserve au 509e régiment de chars de combat à Maubeuge, fait prisonnier le 20 juin, il sera libéré le 20 octobre 1940 et décoré.

A Montmartre

Jean-Louis Vallas se retrouve ensuite, à partir de 1941, à Paris, en tant qu'Inspecteur central des impôts, mais on le trouve surtout dans les ruelles de Montmartre, le boulevard du Montparnasse, le quartier St-Germain-des-Près avec ses amis Yves Gandon, André Thérive, Léon-Paul Fargue (à qui il dédie une chorodie), où il s'inspira pour écrire Paris vivant.

Il s'installe à Montmartre, rue Lepic. Un artiste le représente en roi assyrien, comme pour représenter la renommée du poète régnant sur la butte. Le peintre André Utter brossa également son portrait. C'est à partir de ce moment que Jean-Louis Vallas devient célèbre.

C'est en 1943 que parait son premier recueil, "Ponts de Paris", qui décrit chacun des ponts aux arcs jetés sur la Seine, et qui lui vaudra le Prix de poésie populiste, le grand Prix de poésie des Rosati d'Artois et la Rose d'honneur des Rosati de France en 1956^[4].

Une certaine pudeur lui empêche d'évoquer la douleur, qu'il connaît pourtant, puisque pendant dix ans, de 1951 à 1961, il subit l'épreuve de la maladie et des cliniques. Il écrit toutefois un poême sur la souffrance, qu'il ne publiera pas^[5].

On l'entend à la radio, dans différents cercles : il fait partie des artistes qui animent la vie culturelle de Montmartre et que l'on retrouve souvent au lapin agile. Son poème "'Au Lapin agile" est une ode à ce célèbre cabaret montmartrois bordé de vignes où il retrouvait souvent ses amis Max Jacob, Gaston Couté, et Jehan Rictus.

Il devient président de la société d'histoire et d'archéologie du vieux Montmartre au sein de laquelle fut fondée le "cercle des amis de Jean-Louis Vallas". Il rencontre et deveint l'ami d'hommes et de femmes de lettres comme Francis Carco, la poètesse Anna de Noailles, la duchesse Edmée de La Rochefoucauld, le comédien Pierre Bertin.

Proche d'artistes célèbres de l'époque, comme Carco, Mac-Orlan, Marcel Aymé et la duchesse de La Rochefoucauld, ses recueils sont illustrés par Naly, Carzou, Édouard Georges Mac-Avoy, Marie Laurencin, Yves Brayer, Denise Colomb, ou encore Henri Sauguet.

Le 10 février 1969, il est reçu à l'académie septentrionale. (Cette académie établira la liaison intellectuelle entre les admirateurs de la culture septentrionale)

Le 9 juillet 1976, il est nommé chevalier de l'ordre de la légion d'honneur. Deux ans plus tard, il devient chevalier de l'ordre des arts et des lettres.

Il s'éteint le 17 novembre 1995 à Paris, dans sa 95e année. Il est inhumé dix jours plus tard au cimetière de Chalou-Moulineux, près d'Étampes.

Style

Le style poétique de Jean-Louis Vallas est faite d'une versification souple, classique et faite de sauts et d'imprévus, avec des coupes et des mètres variés. Il use, parfois, de l'argot à la Jehan Rictus. Son style est musical à tel point que la pianiste Lucienne Delforge l'identifie à un chef d'orchestre. Ce style musical est confirmé par Pierre Bertin : "Les Rimes Buissonnières de Jean-Louis Vallas ont leur musique à ce point qu'on les chanterait presque au lieu de les lire" (Pierre Bertin, de la Comédie française).

Œuvres

Recueils

• Ponts de Paris, ce recueil, prix populiste, a été édité plusieurs fois, tantôt illustré de gravures de Robert Naly, tantôt avec la reproduction d'un portrait de l'auteur par André Utter, tantôt illustré de photographies de Denise Colomb
• Au Piéton De Paris, en hommage à Léon-Paul Fargue
• Paris vivant, qui le fait sacrer "poète de Paris"
• Pétales de femmes, orné de dessins de Madeleine Scellier
• Jardins de Paris
• Résonnance De Paris, préface de la duchesse de La Rochefoucauld, illustrations de Salvador Dali, édition numérotée (Albin Michel édit.), couronné par l'Académie française.
• Rimes Buissonnières, illustrations de Katiamiouny et J. Thomas
• Art poétique
• O visages, avec 33 eaux-fortes de Paul Beaulieu
• Louvre, dessins de Robert Naly

Poèmes concrets

• Au lapin agile
• Saint Louis, couronné par l'Académie française
• Par delà les étoiles, Ed. St-Germain-des-Près : Ce poème de 1666 alexandrins, illustré par Yves Brayer et mis en musique par Henri Sauguet, est une grande fresque sur la création du Monde, l'homme (corps, âme et esprit)
• Ballade des trois petits pavés lillois
• O visages
• Les sabots de joie, 1958, décoré de véritables petits sabots de bois d'olivier taillés par Robert Grimaud.
• Les tortues
• Crèche dans mon cœur
• Poèmes en Fission

Autres

• Auguste Angellier par ses amis, Ed. Messein, 1938
• Cauterets, Mille ans d'histoire et d'idylles, 1982
• Eloge de Maurice Garçon (Discours de réception à l'académie septentrionale)

Citations

« Mais si l'on veut sauver et voir survivre l'homme, il faut que le savant, poète aussi se nomme. »

« Vous êtes peintre ? Oui, mais je peints avec les mots. » (Jean-Louis Vallas, Résonnance de Paris)

« Par l'Enfant descendu de delà les étoiles, je sais que je suis né en deçà des étoiles, pour renaître et briller par-delà les Etoiles.»

Distinctions

• Officier de l'Ordre du Mérite Culturel et Philanthropique de France (1970)
• Médaille d'or de la Société Académique d’éducation et d’encouragement « Arts - Sciences - Lettres » (1973)
• Commandeur de l'Ordre des Palmes académiques (30 avril 1974)
• Chevalier de l'Ordre de la Légion d'honneur (1976)
• Chevalier de l'Ordre des arts et des lettres (1978)
• Médaille de la ville de Paris (1984)
• Prix Renaissance de poésie 1987[1]
• Médaille de la Mairie du XVIIIe arrondissement (décernée le 10 décembre 1992)
• Officier de l'Ordre National du Mérite (1993)

Hommages posthumes

Une plaque fut disposée en son honneur au centre de la cour du musée de Montmartre.

• Le 11 décembre 2001 eut lieu en l'église Sainte-Geneviève des Grandes Carrières (Paris 18) un hommage au prince des Poètes organisé par la section des Palmes académiques du 18^e arrondissement de Paris, avant qu'une plaque soit inaugurée en son honneur au musée de Montmartre.

• Le 1^er avril 2010 eut lieu à Bordeaux un récital-concert de l’ensemble vocal d’Aquitaine qui interpréta Par delà les étoiles de Jean-Louis Vallas. accompagné des Cantates d'Henri Sauguet composées spécialement en guise de transitions pour ce long poème.

Notes et références

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