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Maurice Garçon
Maurice Garçon (25 novembre 1889 à Lille - 29 décembre 1967 à Paris) est un avocat, essayiste, romancier et historien français.
Sommaire
Biographie
Fils d'un célèbre juriste professeur à la Faculté de Droit de Lille puis Paris, poitevin comme sa mère, il devient avocat au barreau de Paris en 1911.
Il défend un grand nombre de causes, tant littéraires que criminelles, notamment celles de Georges Arnaud et de Violette Nozière. En 1939, il représente avec Maître Maurice Loncle la partie civile allemande dans l'affaire Grynszpan. Il plaide pour Francis Carco dans le procès Camoin, du site préhistorique de Glozel, en 1921 l'affaire de Bordeaux, la Vierge qui pleure.
En janvier 1927 il plaide pour l'abbé Desnoyer contre ses agresseurs Marie Mesmin et ses acolytes. Pendant cette affaire il établira des contacts avec le milieu métapsychiste parisien. Il donnera trois conférences à l'Institut Métapsychique International qui les imprimera dans la Revue Métapsychique: Les guérisseurs et leurs pratiques (juillet-août 1928), La magie noire de nos jours (juillet-août 1929), Thomas Martin de Gallardon (juillet-août 1935).
Il est nommé avocat de l’Académie Goncourt. En 1943, il sauve de jeunes Résistants qui avaient assassiné un collaborateur de Poitiers dans un procès devant le tribunal d'État[1].
A la Libération, il défend victorieusement René Hardy. En 1954, dans un procès devenu célèbre, citant comme témoins Georges Bataille, Jean Cocteau et Jean Paulhan, il assure la défense du jeune éditeur Jean-Jacques Pauvert qui, bravant la censure, a publié l‘Histoire de Juliette du marquis de Sade.
Passionné de littérature ésotérique, il écrit plusieurs livres sur la sorcellerie et rassemble dans son appartement parisien de la rue de l'Éperon une bibliothèque spécialisée (dont 400 ouvrages sur le Diable). Il reçoit de nombreuses personnalités des arts et des lettres dans le château de Montplaisir, près de Ligugé. Il contribue, avec son ami Roland Dorgelès à la célèbre farce du tableau Coucher de soleil sur l'Adriatique par Boronali (anagramme d'Aliboron).
Avec Paul Claudel, Charles de Chambrun, Marcel Pagnol, Jules Romains et Henri Mondor, il est une des six personnes élues le 4 avril 1946 à l'Académie française lors de la deuxième élection groupée de cette année visant à combler les très nombreuses places vacantes laissées par la période de l'Occupation. Il est reçu le 16 janvier 1947 par André Siegfried au fauteuil de Paul Hazard qui, à cause de la guerre, n'avait jamais été reçu.
Grande figure du barreau, jouissant d'une certaine notoriété, il est même cité avec René Floriot dans la dernière phrase du film de Jean-Pierre Melville "Bob le flambeur".
On lui doit quelques frasques d'anthologie comme jouer de la pétanque Place de La Concorde, écrire au Président pour lui assurer que tout allait bien, servir à table des carafes d'eau où tournoyait à l'intérieur des poissons rouges. Il fut par ailleurs membre du conservatoire de l'Humour, président du Club du Cirque et avocat du syndicat français de la prestidigitation (art qu'il pratiquait)[2].
Les Plaidoyers
- Plaidoyer pour René Hardy (1950)
- Plaidoyer contre Naundorff (1955)
- En marge de l'Immortel : un procès d'archéologie (1932) : affaire de Glozel
- En marge des fleurs du mal: un procès littéraire (1926)
Œuvres
- Le Diable, étude historique, critique et médicale (en collaboration avec Jean Vinchon) (1926)
- La vie exécrable de Guillemette Babin, sorcière (1926)
- Vintras, hérésiarque et prophète (1928)
- Le magnétisme devant la loi pénale, Durville (1928), 33pp.
- Rosette Tamisier ou La miraculeuse aventure (1929)
- Trois histoires diaboliques (1930)
- Essai sur l’éloquence judiciaire (1931)
- La justice contemporaine, 1870-1932 (1933)
- La justice au Parnasse (1935)
- Magdeleine de la Croix, abbesse diabolique (1939)
- Huysmans inconnu, du bal du Château-rouge au monastère de Ligugé (1941)
- Le douanier Rousseau, accusé naïf (1941)
- Tableau de l’éloquence judiciaire (1943)
- L’Affaire Girard (1945)
- Sur les faits divers (1945)
- 13 drames du poison (1948)
- Plaidoyer pour René Hardy (1950)
- Procès sombres (1950)
- Louis XVII ou La Fausse énigme (1952)
- Sous le masque de Molière (1953)
- Plaidoyers chimériques (1954)
- La tumultueuse existence de Maubreuil, marquis d’Orvault (1954)
- Plaidoyer contre Naundorff (1955)
- Choses et autres (1956)
- Histoire de la Justice sous la IIIe République (1957)
- Défense de la liberté individuelle (1957)
- Le journal d’un juge (1958)
- Le costume des avocats (1958)
- Histoires curieuses (1959)
- Plaidoyer contre la censure, Jean-Jacques Pauvert (1963) à l'occasion du procès Sade
- L’Avocat et la morale (1963)
- Nouvelles histoires curieuses (1964)
- Lettre ouverte à la Justice (1966)
- Le Palais et l’Académie (1966)
Notes et références
- ↑ Jean-Henri Calmon, Occupation, Résistance et Libération dans la Vienne en 30 questions, Geste éditions, coll. « 30 questions », Jean-Clément Martin (dir.), La Crèche, 2000, 63 p. (ISBN 2-910919-98-6), p 45-46
- ↑ cf la préface Protée aux enfers par François Angelier dans la réédition de Vintras hérésiaque et prophète chez Jérôme Millon (2007)
Voir aussi
Lien externe
Précédé par
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