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Jacques de Flesselles
Jacques de Flesselles, comte de Brégy, seigneur de Champgueffier en Brie et de la Chapelle-Iger né à Paris le 11 novembre 1730 d'une famille de robe picarde[1] et abattu à Paris le 14 juillet 1789 est un administrateur français. Avec le marquis de Launay, il fut l'une des toutes premières victimes de la Révolution française.
Sommaire
Biographie
Conseiller au parlement de Paris en 1752 (25 janvier), puis maitre des requetes en 1755 (30 janvier) et président au grand-conseil en 1761 (16 juin), Intendant de Moulins en 1762 (3 septembre), à Rennes en 1765 (31 mai) [2] puis à Lyon le 11 novembre 1767 et enfin conseiller d’État en 1784 avant de devenir le dernier prévôt des marchands de Paris en 1789. Il poursuivit avec le Duc d'Aiguillon et le comte de Saint Florentin le malheureux la Chalotais et en fut récompensé par sa nomination à l'intendance de Lyon[3].
Intendant de Lyon (1768-1784)
Nommé Intendant de Lyon, il est aimé pour sa douceur, sa bienséance et son zèle pour les intérêts de cette grande cité. Hostile aux structures administratives périmées (consulat lyonnais, "élus" chargés de la répartition de la taille...) il empiète sur leur responsabilités pour améliorer la répartition de l'impôt, notamment la corvée. Il favorise la liberté du commerce, l'installation de manufactures, l'amélioration de l'agriculture et contribue au développement de l'école de vétérinaire de Lyon. Il donne de fastueuse réception à l'hôtel de l'intendance pour conquérir la haute société lyonnaise non sans recevoir pour ses dépenses de sévères reproches du contrôleur général des finances. Il encourage les travaux de l'Académie de Lyon, dont il devient directeur en 1771 : il y fonde plusieurs prix dont un pour le perfectionnement de la teinture des soies en noir. Il s'intéresse aussi aux découvertes techniques : en 1783 et 1784 ont lieu à Lyon les essais du bateau à vapeur ou "pyroscaphe" de Jouffroy d'Abbans et du ballon des Frères Montgolfier. La"montgolfière" baptisé "Le Flesselles" s'élevait dans les air lorsqu'on apprend sa nomination à Paris.[4]
Prévôt des marchands de Paris et sa fin tragique (21 avril 1789-14 juillet 1789)
Jacques de Flesselles est appelé à succéder à Louis le Peletier comme prévôt des marchands de Paris (fonction équivalente à celle de Maire de nos jours), le 21 avril 1789. Le 27 mai, les électeurs des trois ordres de la ville demandent à siéger à l'Hôtel de ville et à participer à la gestion de la cité, ce que Jacques de Flesselles refuse comme illégal, soutenu par le ministère de Jacques Necker. Le 25 juin, cette demande est renouvelée et, sous la pression publique, Jacques de Flesselles autorise douze de ces électeurs à se joindre à la municipalité en place. La première session de cette « assemblée générale » se tient le 13 juillet. Jacques de Flesselles en est élu président. Sous la pression de la foule, il doit accepter la création d’une garde bourgeoise et annonce que 12 000 fusils vont arriver de Charleville pour équiper la troupe mais ceux-ci n'arrivent pas, il est accusé d'avoir caché au peuple l'existence de cinq milliers de poudre découvert sur un bateau au port Saint-Nicolas, d'être l'auteur de toutes les fausses espérances qui portent au comble l'irritation des esprits.[5]
Le 14 juillet, alors que commence la prise de la Bastille, le comité insurrectionnel installé au Palais-Royal envoie un délégué demander des armes à l'Hôtel de ville. N’ayant pas trouvé d'armes mais un billet compromettant envoyé par le prévot au gouverneur de cette forteresse :« J'amuse les Parisiens avec des cocardes et des promesses ; tenez bon jusqu'au soir et vous aurez du renfort. », le comité insurrectionnel accuse Jacques de Flesselles de connivence avec la cour. Invité à venir se justifier, le billet fut lu au comité des électeurs en sa présence. Un des membres du comité lui dit : « Sortez, M. de Flesselles, vous êtes un traître, vous avez trahi la patrie ; la patrie vous abandonne. »
Les membres décident de le conduire au Palais-Royal, pour qu'il y soit jugé. Jacques de Flesselles sort sans chercher à se défendre entouré par la foule, qui ne lui fait néanmoins pas de violence ; il traverse la place de Grève, lorsqu'au coin du quai, un jeune homme s'approche en disant : « Traitre, tu n'iras pas plus loin » et le tue d'un coup de pistolet. On le décapite et sa tête, placée au bout d’une pique, est promenée dans les rues.
Précédé par Jacques de Flesselles Suivi par Louis le Peletier prévôt des marchands de Paris Jean Sylvain Bailly Notes et références
- ↑ Annuaire de la noblesse de France et des Maison souveraines d'Europe, 1909, Gallica
- ↑ http://books.google.fr/books?id=lKcvAAAAMAAJ&pg=PT142&lpg=PT142&dq=de+flesselles+intendant+de+bretagne&source=web&ots=X1mEM_61yY&sig=MV6_geIJodUltHUR_adlDrWg2qA&hl=fr&sa=X&oi=book_result&resnum=7&ct=result
- ↑ Annuaire de la noblesse de France et des Maisons souveraine d'Europe, 1909, Gallica
- ↑ Article de Marc du Pouget, conservateur aux Archives du Rhône
- ↑ Dictionnaire encyclopédique par Philippe Le Bas 1842, 8e tome, Firmin Didot frères éditeurs, Gallica
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