Jacques Augustin Catherine Pajou

Jacques Augustin Catherine Pajou

Jacques Augustin Catherine Pajou est un peintre français né à Paris en 1766, décédé dans la même ville en 1828.

Sommaire

Biographie

Fils du sculpteur Augustin Pajou, Jacques Pajou fut baptisé le mercredi 27 août 1766 en la paroisse Saint-Germain-l'Auxerrois, à Paris. On ne sait rien de son enfance. À l'âge de 15 ans, le 21 janvier 1781, il est un des témoins au mariage de sa sœur Catherine-Flore avec le sculpteur Claude Michel dit Clodion.

En 1784, il est élève de l'Académie royale de peinture et de sculpture, il tentera à quatre reprises de remporter le Prix de Rome de peinture. À chaque fois il est admis à concourir après les épreuves éliminatoires, mais il ne sera jamais lauréat. Une lettre de Girodet à François Gérard nous éclaire sur ces échecs : Pourquoi donc Pajou s'est-il encore retiré ayant des espérances ? Pajou à plusieurs reprises n'aurait donc pas participé aux épreuves finales, victime de découragement ?

En 1792, l'artiste s'engage pour défendre la patrie dans la Compagnie des Arts de Paris aux côtés du capitaine Jacques Lemercier (sculpteur), du sous-lieutenant Jean-Baptiste Francesqui (sculpteur connu sous le nom de Fransechi-Delorme), du sous-officier Louis-François Lejeune (peintre), mais aussi du futur économiste Jean-Baptiste Say. Aux armées, près de Sedan, il correspond avec son ami François Gérard. Ces lettres, publiées une deuxième fois en 1997, sont de passionnants documents sur la mentalité d'un conscrit, flambant d'enthousiasme au début, puis las de ces campagnes : Il faudra bien rester ici parce que je ne veux pas me déshonorer aux yeux de mes concitoyens, si toutefois mon physique peut supporter les maux que nous allons souffrir.... Lettre à Gérard écrite de : Douzy près Sedan, ce 12 novembre[1], l'an Ier de la République.

Démobilisé, il participe à la création de la Commune Générale des Arts, institution remplaçant l'Académie royale de peinture et de sculpture, il en sera un des secrétaires sous la présidence du peintre Joseph-Marie Vien. Le 17 juillet 1795 il se marie avec Marie-Marguerite Thibault (vers 1764-1827), son ami François Gérard est son témoin. Sous l'Empire, il reçoit la commande du portrait du Maréchal Berthier, toujours conservé à Versailles, et il réalise en 1812 un tableau représentant la Clémence de Napoléon envers Mademoiselle de Saint-Simon, pour cette évocation d'un acte politique envers les royalistes français en Espagne, Pajou reçut une médaille d'or. Par son inventaire après décès, en 1828, nous apprenons qu'elle pesait 141 grammes et qu'elle fut prisée 439[2]f.

En 1814, il peint trois tableaux qui célèbrent le retour des Bourbons : Tête d'étude représentant la Paix avec les attributs de l'Abondance, Composition allégorique sur la régénération opérée en France par le retour du souverain légitime, Le Retour de Louis XVIII, tableau allégorique. Cette dernière œuvre fut exposée au Salon de 1814. Ce salon resta ouvert très tard, jusqu'en 1815 Certains artistes, avaient retirés leur tableaux avant la visite que Napoléon fit avec Vivant-Denon. Napoléon vit-il cette œuvre ?

En 1823 il démissionne de l'association les Enfants d'Apollon en raison de son état de santé, en effet d'ailleurs seule la signature malhabile, de cette lettre conservée à la Fondation Custodia, Paris, est autographe, car il est Cruellement tourmenté depuis une année par un tremblement continuel.

Jacques Augustin Catherine Pajou fut inhumé au cimetière du Père-Lachaise. Son fils Augustin-Désiré Pajou fut lui aussi peintre.

Œuvres

Détail d'un portrait du Maréchal Berthier
  • 1788, La Mort de Géta dans les bras de sa mère par ordre de Caracalla son frère, Salon de 1791, n° 29, signé et daté 1788, tableau provenant du château de la Frémoire à Vertou, vendu 360 000 francs en 1992, déposé à la Staatsgalerie de Stuttgart, un dessin préparatoire est conservé à Cambridge, Fitzwilliam Museum, donné par le peintre gallois Sir Frank Brangwin en 1943.
  • 1789 Le Christ guérissant la belle-mère de Pierre, Paris, Chapelle de l'Hôpital de la Salpêtrière.
  • 1793, Le Départ de Régulus pour Carthage , Salon de 1793, n° 388 bis, Paris, musée du Louvre, don, en 1964, de Mesdames Solvay et Petit-Collot en souvenir de leur mère Madame Thérèse Vaillant.
  • Louis Jérôme Gohier 1802 (ou 1805), Madame Gohier 1805, Paris, Musée Carnavalet, cette paire de portraits fut acquis en 1902.
  • 1803, Portrait de Frédéric-César de la Harpe, Lausanne, musée historique.
  • 1812, La Clémence de Napoléon envers Mademoiselle de Saint-Simon, exposé au Salon de 1812, n° 692 n'est plus localisé de nos jours, la composition est connue par une gravure au trait publiée par Charles Paul Landon dans les Annales du musée, 1812. Parmi les officiers auprès de Napoléon on reconnait Roustam Raza, et aussi un cavalier polonais. Ce tableau fut commenté par le critique J. R. Durdent : Galerie des peintre français du Salon de 1812, p. 68: D'autres encore font preuve de talens héréditaires: M. Pajou a peint, dans un grand tableau, le trait de clémence de S. M. l'Empereur et Roi envers M. de Saint-Simon. L'ordonnance en est belle, et plusieurs figures on beaucoup d'expression.
  • 1814, Portrait de deux sœurs, Mesdemoiselles Duval[3], filles de l'auteur dramatique Alexandre Duval, provenance: Hortense Berthoulat née Sintôt, directrice des Cantines de l'Union des Femmes de France, chevalier de la Légion d'Honneur, sa vente le 11 février 1942, Paris, Hôtel Drouot, n° 21, planche II. Ce tableau retrouvé en Allemagne, après 1945, fut attribué au Louvre par l'Office des Biens Privés.
  • 1819, Portrait de Jules Belin de Launay et de sa sœur aînée, dessin, 56,4 par 42,2 selon une inscription les fleurs en médaillons sont de Magni (Magnin ?) d'après Bessa (Pancrace Bessa), Dijon, musée Magnin voir le site du musée Magnin.


La Clémence de Napoléon envers Mademoiselle de Saint-Simon

Catherine Flore Pajou

La sœur de l'artiste ne mérite peut être pas un article, mais il serait dommage de ne rien dire de la Tante Cocotte, comme l'appellent encore les descendants de son frère. Son mariage avec le sculpteur Clodion, bien plus âgé qu'elle, ne fut pas heureux et se termina par un divorce. De Montpellier, chez son ami Riban, où il s'était rendu en l'an III Augustin Pajou écrit à son fils[4] :... Ce bon captif t'embrasse, insi que ta sœur qui ne mérite guere cette marque de ton amitié par sa négligence. Je n'en dit pas d'avantages sur cet article, car une rame de papier ne suffiroit pas pour décrire toutes les plintes que nous avons à faire contre elle, et si elle à un consciance, elle doit sentir que nous avons grandement raison.

En 1795 elle se remarie avec Pierre-Louis Martin dit Saint-Martin[5] (1753-1819). Ce personnage fut portraituré par Philippe-Auguste Hennequin, œuvre cataloguée par Jérémie Benoit, n° P.47 de son catalogue. Flore Pajou divorce un seconde fois en l'an X. Elle meurt le 9 décembre 1841, 30, rue de l'Odéon, à Paris.

Note

  1. Pajou mélange ici le calendrier grégorien et le calendrier révolutionnaire, il fera de même pour dater ses tableaux.
  2. Sa cuisinière était, alors, payée 350 f. par an.
  3. Le peintre Henri Regnault représentera bien plus tard, en 1866, une de ses demoiselles, sa grande-tante Madame Mazois sur son lit de mort. Tableau conservé au musée d’Orsay, le contraste des deux images est saissisant.
  4. Nous respectons l'orthographe de cette lettre.
  5. Après divers métiers, il finit sa vie à Liège comme conseiller à la Cour d'Appel. Amateur d'art et collectionneur, il légua plusieurs tableaux à la ville de Liège.

Références Bibliographiques

  • Gérard (Baron), Lettres autographes adressées au Baron François Gérard publiées par le Baron Gérard son Neveu, Paris, 1883.
  • Philippe Nusbaumer, Jacques Augustin Catherine Pajou, peintre d'histoire et de portraits, Le Pecq-sur-Seine, 1997.
  • Philippe Nusbaumer, Le peintre Jacques Pajou,fils du sculpteur. De la difficulté de se faire un prénom, La Documentation Française, Actes du colloque Augustin Pajou et ses contemporains, pages 559-577, Paris 1999.

Sites externes

  • [1]Dijon musée Magnin

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