- Isola del Giglio
-
Isola del Giglio
Port de l'îleAdministration Pays Italie Région Toscane Province Grosseto Code ISTAT 053012 Code postal 58012 (Castello), 58013 (Giglio Porto), 58010 (Giglio Campese) Préfixe tel. 0564 Site web www.comune.isoladelgiglio.gr.it/ Culture et démographie Population 1 466 hab. (31-12-2010[1]) Densité 62 hab./km² Gentilé gigliesi Saint patron San Mamiliano Fête patronale 15 septembre Géographie Coordonnées Altitude 405 m Superficie 23,80 km² Code cadastral E348 Isola del Giglio est une commune italienne et une île - île de Giglio - en mer Tyrrhénienne.
La commune est rattachée à la province de Grosseto en Toscane. L'île est une des îles méridionales de l'archipel toscan. Son nom ne vient pas du mot italien giglio (lis), mais du mot grec Igilio (chèvre), gilium en latin. En fait une population de chèvres sauvages s'était développée sur l'île.
Sommaire
Géographie
L'île de Giglio a une superficie de 23,8 km². Elle est séparée de la côte toscane et du promontoire de la commune de Monte Argentario par une bande de mer de 16 km de large.
Principalement montagneuse, elle est constituée de granite. Son point culminant est la Poggio della Pagana (496 m). 90% de sa surface est couverte par de la garrigue alternant avec des forêts de pins. Des domaines viticoles produisent le vin "Ansonaco".
La côte, de 27 km de long, est constituée de falaises douces et de baies où se trouvent les villages de l'île.
Histoire
L'île a été habitée dès le Néolithique comme en atteste la découverte de site (1985 et 1991). Elle est essentiellement granitique. La présence d'obsidienne laisse supposer une importation de matière première brute. L'abondance des céramiques, de l'industrie lithique, des meules, molettes et haches montre que l'établissement devait avoir une certaine importance[2].
À partir de 800 av J.-C. les Étrusques exploitent la pyrite.
Sous domination romaine, elle était une base importante dans la mer Tyrrhénienne, citée par Jules César dans La guerre des Gaules et par le poète Rutilius Claudius Namatianus. La présence romaine est attestée par les ruines d'une villa qui était la propriété de Domitius Ahenobarbus.
En 410, fuyant les invasions wisigothes, des populations trouvent refuge sur l'île. À partir de 455 l'île est devenue la propriété de saint Mamiliano, archevêque de Palerme qui fuyait les Vandales.
En 805, l'île est donnée par Charlemagne à l'abbaye de Tre Fontane de Rome. Entre le Xe siècle et XIIe siècle, l'administration de l'île passa entre différentes familles : les Aldobrandeschis, les Caetani, les Orsini, au nom de Florence ou de Pise, puissances qui contestaient la propriété sur cette île. C'est sous la domination de Pise que furent construits le village de Giglio Castello et les murailles qui l'entourent.
Du XIIIe siècle au XVe siècle, l'administration de l'île alterne entre les moines cisterciens de Pise (de 1264 à 1406), des familles de Florence, de Sienne, jusqu'à la protection napolitaine qui, in fine, céda la propriété aux Piccolomini.
En 1558, la famille Piccolomini vend l'île à Eleonore de Tolede, femme de Cosimo I de' Medici. La gouvernance de Giglio acquiert autonomie et stabilité. Des lois sont promulguées afin de permettre à la population d'être associée à la vie politique de l'île.En 1737, François de Lorraine devient Grand-duc de Toscane à la mort de Jean Gaston de Médicis, suite à l'échange territorial en compensation de la perte de la couronne polonaise, les duchés de Lorraine et de Bar. Cet accord négocié en secret dès 1735 et effectif en 1737, est formalisé par le traité de Vienne (1738) et de fait la maison de Lorraine règne sur l'île de Giglio.
Durant la période napoléonienne, après l'invasion de la Toscane, l'île de Giglio passe sous administration française sans que toutefois elle soit réellement effective sur place. Outre la levée de l'impôt, l'administration imposera la conscription et le désarmement des citoyens qui servaient dans le milice grand-ducale de l'île. Ce dernier ordre ne fut jamais effectif.
L'unification italienne est le début d'une période de récession du fait de la perte des avantages qui étaient accordés par le grand-duc de Toscane à savoir absence d'impôt et subventions.
Le début du XXe siècle est marqué par la poursuite du déclin. La propagation du phylloxéra a entrainé l'abandon du vignoble. L'exploitation des carrières de granite et de l'ouverture d'une mine de pyrite en 1938 ont permis la création d'emplois mais n'ont pas été suffisants pour stopper le déclin de l'activité économique essentiellement orientée vers l'agriculture. Ce déclin se traduit pour la première fois par un solde migratoire négatif, de nombreux habitants préférant tenter leur chance ailleurs, en particulier en Argentine. Le boom économique de l'après-guerre a permis la découverte de l'île par les premiers vacanciers mais n'a pas permis de compenser les conséquences liées à la fermeture de la dernière mine de pyrite. C'est la démocratisation du tourisme qui a permis la stabilisation de la chute de population.
Les incursions barbaresques
En 1534 a lieu la première incursion de Barberousse.
En 1544 Barberousse revient et met à sac Giglio et déporte la plupart de sa population en Tunisie pour y être vendue comme esclaves. Les chroniqueurs de l'époque évoquent 700 personnes. La famille des Médicis repeuple l'île avec des personnes provenant des environs de Sienne.
Entre 1559 et 1563, de nouvelles attaques par des pirates sarrasins auront lieu, mais cette fois elles sont repoussées. La tour fortifiée (XVIe siècle) de Saraceno est érigée par Ferdinand Ier de Médicis en 1596 afin de protéger les habitants des incursions de pirates.
La dernière attaque a eu lieu le 18 novembre 1799.
Flore et faune
L'ancienne végétation qui recouvrait presque entièrement l'île, se caractérisait par un maquis composé de chêne vert, de chêne liège ainsi que de bruyère arborescente et d’arbousier. Le développement de l’agriculture et les incendies de forêt ont modifié l'environnement naturel et provoqué la disparition d'une grande partie de cette végétation qui, avec la transition d'une économie agricole au tourisme, est en reconstruction lente.
Dans son ouvrage L’isola del Giglio e la sua flora datant de 1900, S. Sommer qui a étudié la flore de l’île[3], note l’absence d’espèce particulière sur l’île et rapporte et que le fait le plus intéressant est la présence d’une espèce de moutarde (Sinapis procumbens), connue seulement jusqu’ici dans l’Afrique septentrionale.
Dans la seconde moitié du XXe siècle, les pentes du Poggio della Pagana ont été reboisés avec des pins. Jusqu'à il y a quelques décennies presque toute la surface de l'île était occupée par des terrasses réalisées en pierres sèches de granit et qui ont pour la plupart été abandonnées et sont peu à peu colonisées par la garrigue d’helichrysum et de ciste. Certaines sont encore cultivées avec de la vigne
La faune terrestre de l'île n'a pas de grande variété elle se limite à des lapins de garenne, à la crocidure des jardins et au mouflon importé récemment. Ces derniers posent un problème sur l'île. Sans prédateurs, cette espèce allochtone s'est multipliée causant des dégâts aux cultures ainsi qu'aux vignobles et dégradant les murs de soutènement des terrasses [4]. Enfin, on note la présence du Discoglosse sarde (amphibien) et du faucon pèlerin qui niche dans les rochers.Économie
Des origines à nos jours
L'économie de l'île était initialement axée sur la pêche, l'agriculture et l'élevage et l'exploitation de la pyrite. L'économie de la pêche est née à l'époque romaine à l'initiative de la famille Enobarbi Domizi de l'île de Giglio. Les ruines de la villa romaine située à Giglio porto, jouxtent les bassins de pisciculture dédiés à l'élevage de la murène. Après l'époque romaine, les droits de pêche sont le privilège de l'abbaye de Tre Fontane, puis passent à la famille Aldobrandeschi jusqu'au XIIIe siècle. Par la suite cette activité se démocratisa afin de répondre aux besoins des populations locales.
Aujourd'hui ces secteurs sont délaissés au profit du tourisme, l'exploitation de la pyrite a cessé en 1962. Un des enjeux de l'économie locale est de maintenir l'attrait de l'île en entretenant son identité. Outre les paysages, les plages et la qualité de vie (limitation de la circulation automobile[5]), les acteurs locaux ont la volonté de maintenir et de réactiver les productions qui avaient fait la renommée de l'île.
Du passé agricole subsistent des productions locales. L'île produit notamment :- le vin Ansonaco. Il s'agit d'un vin, Denominazione di origine protetta, répondant aux spécifications des produits d'Ansonica Costa dell'Argentario (it);
- des olives;
- des fruits (orange, poire, citron, ...)
par le biais de sa coopérative agricole[6], outre le vin cité ci-avant :
- du miel à partir d'une apiculture insulaire. Ce miel a été primé dans le concours international Biomiel[7] ;
- des confitures (merises sauvages, figues);
- de la grappa;
Redynamiser le secteur agricole
Afin de poursuivre le développement agricole, la coopérative de l'île a en projet de redynamiser le secteur des oliveraies. Afin de fournir un service aux agriculteurs locaux pour les encourager et les aider à produire localement de l'huile d'olive, elle envisage la mise en place de formations liées à la taille des oliviers et la construction d'un petit moulin. Actuellement, les producteurs de l'île doivent expédier leurs fruits vers des moulins situés sur le continent. Enfin, l'acquisition d'oliveraies actuellement à l'abandon devraient permettre l'accroissement de la production.
Par ailleurs la transformation localement de la production de l'arboriculture fruitière insulaire devrait participer à ce renouveau.Le maintien d'une fabrication ancestrale
Le panficato (it), un pain doux et brun dans la composition duquel entrent les figues, le vin, des fruits secs, du miel et du chocolat. Ces deux derniers ingrédients ont été ajoutés plus récemment. Ce pain trouve sont origine dans les traditions culinaires des habitants de Sienne. Après le raid de Braberousse, l'île fut repeuplée par la volonté des Medicis par de nouveaux habitants originaires de cette ville. Raison pour laquelle le panficato rappelle le panforte de Sienne.
Commerce et entreprises
Cette activité doit satisfaire aux besoins d'un population sédentaire relativement peu élevée et à l'afflux saisonnier de touristes dont la durée des séjours est brève. On dénombre un peu moins d'une centaine de commerces de détails, soit 1 pour 14 habitants, cette sur-représentativité est le témoin de cette mutation économique. Certaines épiceries[8],[9] distribuent largement la production artisanale locale (biscuits, huile d'olive, confiture, vin, miel, schiacciatina (it)), y compris par e-commerce, et la présence de laboratoires de fabrication, font s'apparenter ces commerces à des delicatessens.
Dans le domaine dédié spécifiquement au tourisme ont trouve des entreprises orientées vers :- le séjour : en 2010 on dénombre 11 hôtels-restaurants, 24 restaurants, 48 locations saisonnières et 1 camping,
- le transport maritime, outre les compagnies de ferries, 6 taxi-boats et un loueur de bateaux.
- la plongée sous-marine est l'activité de 6 entreprises.
Transport
Bus
Une ligne de bus désert Giglio Porto - Giglio Castello - Giglio Campese[10]. La liaison entre les deux terminus est d'une demi-heure, 16 départs de chaque terminus sont assurées quotidiennement. Le prix du billet est de 1,80 € (2010).
Ferries
Deux compagnies de ferries[11],[12] assure la liaison entre Isola del Giglio et Monte Argentario sur le continent. La fréquence varie de deux aller-retours quotidiens en basse saison à plus de quinze l'été.
Impôt sur le revenu
Le revenu moyen en 2005 était de 18 045 € et 847 personnes ont déclaré un revenu soit environ 60% de la population.
Catégorie de revenu Nombre d’inscrits moins de 1 000 € 8 0.9% de 1 000 € à 2 000 € 6 0.7% de 2 000 € à 3 000 € 10 1.2% de 3 000 € à 4 000 € 8 0.9% de 4 000 € à 5 000 € 15 1.8% de 5 000 € à 6 000 € 13 1.5% de 6 000 € à 7 500 € 24 2.8% de 7 500 € à 10 000 € 103 12.2% de 10 000 € à 15 000 € 215 25.4% de 15 000 € à 20 000 € 123 14.5% de 20 000 € à 26 000 € 136 16.1% de 26 000 € à 33 500 € 97 11.5% de 33 500 € à 40 000 € 31 3.7% de 40 000 € à 50 000 € 27 3.2% de 50 000 € à 60 000 € 12 1.4% de 60 000 € à 70 000 € 5 0.6% de 70 000 € à 100 000 € 8 0.9% plus de 100 000 € 6 0.7% Administration
Liste des maires (sindaci) successifs Période Identité Parti Qualité 14 juin 2004 Attilio Brothel Lista Civica Retraité 8 juin 2009 Sergio Ortelli Il Popolo della Libertà Gestionnaire d'agence pour la fourniture de services Toutes les données ne nous sont pas encore connues. Hameaux
Giglio Castello, Giglio Porto et Giglio Campese
Communes limitrophes
Le territoire de la commune recouvre toute l'île. L'île voisine de Giannutri est rattachée administrativement à la commune Isola del Giglio.
Enseignement
- Jardin d'enfants "Eugenio Efrati" à Giglio Porto, qui accueille les enfants jusqu'à 5 ans. Structure privée.
- L'école primaire à Giglio Castello accueillant les élèves de 5 à 11 ans. Structure publique.
- Collège à Giglio Porto accueillant les élèves de 11 à 14 ans. Structure publique.
Démographie
Évolution démographique
Habitants recensés
Pyramide des âges
Indice de vieillesse: 297,7%
Galerie de photos
Notes et références
- (it) Popolazione residente e bilancio demografico sur le site de l'ISTAT.
- Le Néolithique ancien de Toscane et de l'Archipel toscan) », Bulletin de la Société préhistorique française, 2001 - 98 fasc.3 p423-430 ISSN 0249-7638 «
- L'Isola del Giglio e la sua flora - Sommier, Stefano - Torino : Clausen -1900
- Lavori Pubblici», communication de la mairie de Isola del Giglio relative au calendrier de chasse au mouflon «
- Decreto 11 marzo 2010», Limitation d'accès des véhicules sur les îles de Giglio et de Giannutri «
- Greppe del Giglio-Società cooperativa (it)
- Biomiel(it)
- Épicerie Darosita
- Epicerie Zancanella
- Compagnie de bus Autolinee Brizzi(it)
- Compagnie de ferry Toremar(it)
- Compagnie de ferry Maregiglio (it)
Catégories :- Commune de la région Toscane
- Commune de la province de Grosseto
- Île d'Italie
- Île de la mer Tyrrhénienne
- Archipel toscan
Wikimedia Foundation. 2010.