Islam dans la politique française

Islam dans la politique française

Une question fréquente des musulmans est l'attitude de la France face à l'islam. La loi française sur les signes religieux dans les écoles publiques de 2004, y interdisant entre autres le port du voile, a généré des questions de leur part, qui réclament des réponses factuelles.

La séparation des Églises et de l'État de la loi de 1905 impose à l'État français la plus stricte neutralité face aux religions. Cette loi a été votée après des débats difficiles devant un Parlement pour moitié acquis à l'Église, et pour l'autre moitié « se faisant une religion de la non-religion »[réf. nécessaire]. Désormais, il est interdit à l'État ne serait-ce que de participer de quelque façon que ce soit à un culte quelconque.

Récemment, cette règle a été transgressée, lorsque l'État français a contribué à la création du Conseil national du culte musulman. Cette contribution a été interprétée par certains comme le signe d'une envie de reconnaître et de subventionner les musulmans de France, ce qui n'est pas le cas. La raison de ce changement de politique serait plutôt liée à l'apparition d'un « islam des caves » qui inciterait à la violence islamique par le biais d'imams douteux. Ce danger serait alors prévenu en soutenant un islam modéré, bien intégré à la société française[réf. nécessaire].

Sommaire

Instances représentatives

Le Conseil français du culte musulman

Les ministres de l’Intérieur, qui ont eu en charge les cultes, Jean-Pierre Chevènement, Daniel Vaillant puis Nicolas Sarkozy, ont mis sur pied une représentation du culte musulman pour que l’État ait un interlocuteur avec les Français pratiquant cette religion : le Conseil français du culte musulman (CFCM), créé en 2003. Le CFCM et le gouvernement travaillent ensemble sur des sujets comme la formation des imams, la construction de mosquées et d'autres sujets, dans le cadre de la loi de 1905.

Loi ou prise de position de l’État suscitant le mécontentement des musulmans

Le « vote musulman »

Les musulmans possédant la nationalité française ont bien sûr le droit de vote et cet électorat est courtisé. Pour autant, le vote musulman n’existe pas en tant que tel et s’équilibre entre droite et gauche[réf. nécessaire].

Élection présidentielle de 2002

Un sondage CSA réalisé à la sortie des urnes le 21 avril 2002 donnait : Catholiques : 62 % (dont 26 % de non pratiquants) ; Sans religion : 19,5 % ; Protestants : 2 % ; Musulmans : 2 % ; Juifs : 0,5 %

Au premier tour de l’élection présidentielle de 2002, le vote de ces musulmans se serait principalement porté sur Jacques Chirac (selon des sondages)[réf. nécessaire], pour plusieurs raisons :

  • la politique pro-arabe et pro-palestinienne du gouvernement, le non-alignement de la France sur les États-Unis ;
  • la méfiance vis-à-vis du libéralisme, programme relativement protectionniste, social et sécuritaire ;
  • les idées conservatrices vis-à-vis des mœurs et de la famille.

Le vote musulman fuit en principe les extrêmes.

Election présidentielle de 2007

L'Union des organisations islamiques de France (UOIF) a, le 17 avril 2007, laissé entendre qu'elle apportait son soutien à François Bayrou[réf. nécessaire]. Elle a clairement affirmé qu'elle rejetait Sarkozy, Royal et les extrêmes et qu'elle espérait que le président serait un croyant. C'est la première fois en France qu'une organisation religieuse s'implique à ce point dans la politique.

Prise de positions de partis politiques ou de responsables politiques

Partis politiques de gauche

  • Le Parti socialiste et le Parti communiste tentent depuis les années 1960 de conquérir les votes des musulmans, mais uniquement en tant que vote des Français d'origine étrangère. En effet, ceux-ci ont souvent tendance à voter à gauche, étant plus défavorisés que la moyenne nationale[réf. nécessaire].

Partis politiques d'extrême gauche

L'extrême gauche, comme le reste de la gauche, est profondément divisée sur l'analyse du rôle de l'islam dans la politique française. Lutte ouvrière s'oppose dans l'ensemble à toute prise en compte des croyances religieuses[réf. nécessaire]. Ainsi, coopérer au sein d'une lutte avec une organisation religieuse serait inconcevable pour eux. La Ligue communiste révolutionnaire (LCR) est divisée et on trouve une gamme très large d'opinions, des plus laïques à ceux qui pensent que la remontée récente de l'islam peut traduire une radicalisation, une révolte contre l'oppression raciste[réf. nécessaire].

Partis politiques de droite

Position de Nicolas Sarkozy

Alors qu’il était ministre de l’Intérieur, il a eu des prises de positions controversées lors des événements suivants :

  • Des islamistes auraient d'après lui, été impliqués dans les émeutes de 2005. Il demanda aux représentants du culte musulman de publier une « fatwa anti-émeutes ». Sa publication ne calmera en rien les émeutiers[réf. nécessaire].
  • En février 2006, lors de l’affaire du gang des barbares, il déclare à l’Assemblée nationale[réf. nécessaire] que l’enquête sur le gang des barbares avait permis de découvrir de la littérature salafiste et des liens avec le Comité de bienfaisance et de soutien aux Palestiniens (CBSP). Les journalistes méfiants, ne relatent pas ses paroles : la « littérature salafiste » s'avère en fait être quelques pages prises sur internet retrouvées chez le père d’un suspect. Les liens avec le CBSP (légal en France) ne sont, en fait, qu’une brochure publicitaire de l’association, distribué par centaines de milliers sur les marchés.
  • Le 1er septembre 2006, dans une interview donné à Le Figaro Magazine, il affirme que le Hezbollah est un mouvement terroriste.

Position de Philippe de Villiers

Le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers dénonce l'islam politique, adoptant souvent des positions proches de celles des partis les plus à droite en Europe. Il affirme cependant son respect pour l'islam religieux[2]. Philippe de Villiers écrit en 2006 Les Mosquées de Roissy. Il déclare y citer des notes des Direction centrale des Renseignements généraux (DCRG) et dénonce dans ce livre les mosquées clandestines et le prosélytisme à l'intérieur de l'aéroport de Roissy. Depuis, le ministère de l'Intérieur y a fermé six salles de prière illégales[3].

Partis politiques d’extrême droite

  • Le Front national n’a jamais eu de propos anti-islamiques[réf. nécessaire]. Au contraire, Jean-Marie Le Pen déclare lors des émeutes d’octobre-novembre 2005 qu’il ne s’agit pas d’un problème religieux mais d’un problème social.
  • Marine Le Pen a comparé vendredi 11 décembre 2010 à Lyon "les prières de rue" de musulmans à une occupation, s'attirant de vives réactions à gauche comme à droite.
  • La mouvance nationaliste-révolutionnaire collabore habituellement avec divers groupes musulmans par antisionisme. Certains de ses idéologues se sont parfois convertis à l'islam (le plus connu est Claudio Mutti) par traditionalisme et référence à René Guénon.
  • Le Bloc identitaire et Adsav sont ouvertement islamophobes[réf. nécessaire].

Autres

  • Le Parti des musulmans de France (PMF) appel lui de ses voeux à « l'union politique des musulmans de France, autour des valeurs et principes qui fondent cette communauté ». Créé en 1997 à l'initiative d'un cheikh (imam) de Strasbourg, Mohamed Ennacer Latreche, il s'est peu à peu développé dans d'autres régions de France. Si ce parti est plutôt conservateur au niveau de la morale, il est en revanche assez social dans sa vision économique. Il est en outre connu pour ses nettes oppositions au « sionisme international » et aux « attaques US en Irak ». Il participe de plus en plus aux élections électorales, qui font la vie politique française[4].
  • La Nouvelle union française (NUFR)[5] se décrit comme un parti politique ayant pour vocation d’intervenir dans le débat publique et être force de proposition dans tous les thèmes de la société française et internationale en s’appuyant sur la morale musulmane.

Prises de position musulmanes

Tariq Ramadan

Article détaillé : Tariq Ramadan.

Dalil Boubakeur

Article détaillé : Dalil Boubakeur.

Sondage

Une enquête menée durant le printemps 2006 et publié pendant l'été de la même année par le Pew Research Center montre que les musulmans en France sont plus tolérants et mieux « intégrés » qu'au Royaume-Uni, en Espagne et en Allemagne[6] . Quelques chiffres :

  • 16 % des musulmans français approuvent les attentats suicides[6]
  • 46 % des musulmans français s'identifient d'abord par leur religion[6]
  • 42 % des musulmans français s'identifient d'abord par leur nationalité[6]
  • 91 % des musulmans français ont une bonne opinion des chrétiens[6]
  • 71 % des musulmans français ont une bonne opinion des juifs[6]

Notes et références

Annexes

Articles connexes


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