- Infante Isabelle d'Espagne
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Isabelle d'Espagne (1566-1633)
Isabelle-Claire-Eugénie de Habsbourg, née le 12 août 1566, décédée le 1er décembre 1633, fut infante d'Espagne, gouvernante des Pays-bas (1621-1633), duchesse de Brabant, de Gueldre, de Limbourg et de Lothier
Comtesse d'Artois, de Bourgogne, de Flandre, de Hainaut et de Namur (1598-1621).Sommaire
Biographie
Enfance
L'infante Isabelle Clara Eugenia d'Espagne est née à Ségovie le 12 août 1566, de Philippe II d'Espagne et de sa troisième épouse Élisabeth de Valois. Ses grands-parents paternels étaient l'empereur Charles Quint et Isabelle du Portugal. Ses grands-parents maternels étaient Henri II de France et Catherine de Médicis.
Son père, Philippe II, aurait été rempli de joie à sa naissance et il aurait lui-même déclaré en être plus heureux qu'il ne l'aurait été de la naissance d'un fils. Philippe avait déjà un héritier mâle, Don Carlos d'Espagne, issu de son premier mariage avec la princesse Marie de Portugal. Il fut cependant tué à l'âge de 23 ans (en 1568), son père le soupçonnant de conspiration contre lui, ce qui fit d'Isabelle sa prime héritière.
En 1589, les Ligueurs cherchèrent à la placer sur le trône de France en tant que petite-fille d'Henri II, roi de France.
Prétendante au duché de Bretagne
Avec plus de persévérance, Philippe II soutint ses prétentions à en faire une duchesse de Bretagne. A la mort du dernier roi Valois, Henri III en 1589, sa nièce Isabelle se trouvait être la plus proche parente de la tige héritière des droits des ducs de Montfort de Bretagne. Elle descendait en droite ligne d'Anne de Bretagne par Claude de France, Henri II, Élisabeth de Valois.
La Bretagne était surtout une étape indispensable vers les Flandres, pour le cabotage commercial comme pour le contrôle militaire. En 1590, allié avec le duc de Mercoeur (autre prétendant et gouverneur de Bretagne), Philippe II fit débarquer des troupes espagnoles sur trois pointes bretonnes : Crozon (face à Brest), Blavet (l'actuelle Port-Louis) et Crac'h-Locmariaquer (près d'Auray). Il fit bâtir rapidement trois citadelles (celle de Port-Louis subsiste).
L'incapacité de Mercoeur à s'imposer en Bretagne et les progrès d'Henri IV provoquèrent bientôt la chute de ces citadelles. Les derniers Espagnols rembarquèrent en 1598 et Isabelle ne fut jamais duchesse de Bretagne.
Prétendante au trône de France
En 1593, la Ligue organise à Paris des États généraux , dans l'espérance de choisir un nouveau roi pour la France dont la plus grande partie ne reconnaît toujours pas le prétendant officiel Henri de Navarre. Depuis l'Espagne, Philippe II appuie fermement la candidature de sa fille qui en tant que petit-fille d'Henri II peut prétendre à devenir reine de France. En dépit de la loi salique qui empêche toute femme de monter sur le trône de France, le roi d'Espagne espère imposer Isabelle. Au moins est-il assuré que celui qui sera choisi roi la prendra pour épouse car les Guise qui n'ont aucune légitimité à s'emparer de la couronne, voient dans le mariage avec l'infante l'occasion de confirmer leur ascension vers le trône. Parmi les prétendants se trouvent le jeune duc de Guise, âgé de vingt-deux ans ou encore le jeune duc de Nemours, âgé de vingt-six ans.
Le roi d'Espagne ne ménage pas sa peine pour faire couronner sa fille reine de France, cet évenement serait pour lui l'aboutissement de sa politique française. Un grand tableau, grandeur nature d'Isabelle a été placé au centre de la salle où se déroule les Etats généraux. Mais les manoeuvres du roi d'Espagne irritent les Français. Par ailleurs, la division règne chez les catholiques. Le duc de Mayenne, principal prétendant au trône est un homme marié d'un certain âge qui supporte difficilement les prétentions de son neveu et de son demi-frère. A cela s'ajoute les prétentions du duc de Lorraine époux de Claude de France, qui lui aussi appuie la candidature de ses enfants, petit-fils d'Henri II par leur mère.
L'échec de l'élection met en exergue les prétentions d'Isabelle. La conversion puis le sacre quelques mois plus tard d'Henri IV, met un terme définitif aux espérances de Philippe II.
Souveraine des Pays-Bas
En compensation et à l’occasion de son mariage (1599) avec son cousin Albert de Habsbourg, fils de l’Empereur Maximilien II, Isabelle reçoit en dot le gouvernement des Pays-Bas, qu'elle partage avec son mari, ainsi que les comtés de Bourgogne et de Charolais.
La paix établie aux Pays-Bas, le couple, profondément catholique, réforme la justice, développe l'économie du pays, installe sa cour à Bruxelles et s'entoure d'artistes comme Rubens, Jan Brueghel ou Wenceslas Cobergher.
Le Traité de Londres du 29 août 1604 et la Trêve de douze ans signée le 9 avril 1609 entre l'Espagne catholique et les Pays-Bas protestants doivent beaucoup à l'engagement actif des archiducs dans les négociations. Pour les Pays-Bas, c'est la fin d'un embargo qui paralysait le commerce.
À la mort d’Albert en 1621 Isabelle rejoint l'Ordre des Clarisses et le roi d'Espagne la nomme à son tour gouverneur des Pays-Bas. Sa mort, en 1633 met fin pour les Pays-Bas à une période d’essor et de calme. Faute d’héritier, le gouvernement d’Albert et Isabelle retourna sous l’autorité espagnole. En 1648, cinquante ans après l’avènement d’Albert et Isabelle, la Paix de Westphalie marque la fin de la guerre civile qui sépare définitivement les Pays-Bas de la couronne espagnole.
Articles connexes
Voir aussi
Précédé par Isabelle d'Espagne (1566-1633) Suivi par Philippe II
Archiduchesse souveraine des Pays-Bas
avec Albert de Habsbourg
1598–1621Philippe III Albert de Habsbourg
(1595-1598)Gouverneur des Pays-Bas espagnols
1621–1633Francisco de Moncada - Portail de l’Espagne
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