- Houzard
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Hussard (cavalerie)
Pour les articles homonymes, voir Hussard.Les hussards constituaient une unité de cavalerie légère. Le terme vient du hongrois Huszár qui signifie « vingtième » : à la Renaissance, une recrue sur vingt de l'armée hongroise était affectée à la cavalerie[précision nécessaire].
Sommaire
Origine
À l'origine corps de cavalerie légère créé en 1458 par Mathias Corvin pour combattre les Turcs, les hussards tirent leur nom du mot hongrois húsz (prononcer "houss") qui signifie "vingt". En effet, dans le royaume de Hongrie, dès le Moyen Âge, chaque village devait fournir au souverain des cavaliers montés équipés et armés au nombre de un pour vingt hommes valides.[1] D'où le nom de "houzard" devenu par la suite "hussard".
Les premiers hussards furent levés par Matthias Ier de Hongrie en 1485 lors de sa guerre contre les Ottomans où ils affrontèrent avec succès les spahis turcs. Le modèle fut copié dans d'autres armées en premier lieu par les Polonais. Les Autrichiens faisaient appel aux hussards hongrois. Des hussards polonais affrontèrent l'armée de Gustave-Adolphe de Suède. Frédéric II de Prusse utilisa grandement les hussards lors de la guerre de Succession d'Autriche et les Britanniques employèrent des hussards venant de Hesse lors de la guerre d'indépendance américaine.
Dans l'armée française, les hussards apparaissent en 1637, mais ils ne forment une arme distincte dans la cavalerie, qu'en 1776. Les 6 régiments de hussards de 1789 deviennent 14 sous la Révolution et sont réduits à 10 en 1803. Deux régiments supplémentaires sont créés en 1810 avec les hussards hollandais et le doublement du 9e en Espagne. Servant d'éclaireurs, chargés de harceler l'adversaire, les hussards firent toujours preuve d'un courage exceptionnel et écrivirent les plus étonnantes pages de l'histoire militaire, capturant en 1795 la flotte hollandaise prise dans les glaces au Texel, faisant capituler la forteresse de Stettin, participant à toutes les grandes charges.
Équipement
Au départ, l'équipement du hussard se composait d'un sabre de cavalerie, de la lance et d'une armure légère. La principale attaque consistait en une charge compacte à la lance contre des troupes d'infanterie. Ils étaient également employés pour la reconnaissance et les raids pour approvisionner l'armée en marche. Au combat leur fonction était également de harceler l'ennemi, de s'emparer des batteries d'artillerie ou de pourchasser les troupes en débâcle. Les hussards polonais sont aussi connus pour porter dans le dos une ou deux ailes accrochés à l'armure ou à la selle, dont l'utilité reste incertaine (emploi lors de parades, effet psychologique ou technique de protection). Leur rôle le plus probable étant par leur bruissement lors de la charge, de donner l'impression d'un plus grand nombre d'assaillants, technique de guerre psychologique réemployée bien plus tard sur les bombardiers en piqué allemands Stuka de la Seconde Guerre mondiale à l'aide d'une sirène surnommée trompette de Jéricho.
Époque moderne
Avec le temps, ils devinrent une troupe d'élite à l'uniforme coloré. Leur armement laissa de côté la lance pour la carabine légère et les pistolets ; le sabre fut conservé et, est même un élément caractéristique du hussard descendu de cheval. Il pend en effet très bas derrière les jambes, et les courroies qui le retiennent supportent aussi la sabretache, (pochette plate ornée de l'emblème du régiment).
Plus tard les hussards ont été reconvertis en unités d'honneur ou en unités cuirassées. Aujourd'hui les armées française, britannique et belge conservent des unités dites « de hussards » dans leurs forces blindées.
Noms de tradition des régiments français
Par tradition issue de l'Ancien Régime, les régiments français de hussards portent le nom de leur propriétaire fondateur ou le plus marquant (sous l'ancien régime, les régiments étaient à la charge d'un propriétaire, souvent noble, qui commandait et qui subvenait à son équipement). En 1791, les régiments sont numérotés dans l'ordre d'ancienneté de création :
- 1er Hussards, ci-devant Bercheny
- 2e Hussards, ci-devant Chamborant
- 3e Hussards, ci-devant Esterhazy
- 4e Hussards, ci-devant Saxe (depuis 1789, Conflans de 1776 à 1789)
- 4e Hussards, ci-devant Colonel-Général
- 5e Hussards, ci-devant Lauzun
En juin 1793, le 4e Hussards (ex régiment de Saxe Houzards) émigra dans sa presque totalité. Il ne fut pas recomplété mais supprimé de l'ordre de bataille et les régiments furent renumérotés à partir du n° 5 (Colonel-Général) qui prit le n° 4 et ainsi de suite.
Le 2 septembre 1792 la création d’un corps franc de hussard, dit Hussards défenseurs de la Liberté et de l'Égalité, constitué d’un escadron de 200 hommes, par le citoyen Boyer. Le 23 novembre 1792 le rattachement des hussards défenseurs de la Liberté et de l'Égalité (ou Légion de Boyer) au 7e régiment de hussards. Après la trahison du 4e régiment de hussards le 4 juin 1793, le 6e régiment de hussards devient 5e régiment de hussards qui garde l'uniforme, les traditions et l'ensemble des personnels du 6e hussards. C’est donc le 5e régiment de hussards qui est héritier.
Voici les noms des cinq premiers régiments dans l'ordre de leurs numéros depuis le 4 juin 1793 :
- 1er régiment de hussards parachutistes : héritier des traditions de Bercheny
- 2e régiment de hussards : héritier des traditions de Chamborant
- 3e régiment de hussards : héritier des traditions d'Esterhazy
- 4e régiment de hussards : héritier des traditions de Colonel-Général
- 5e régiment de hussards : héritier des traditions de Lauzun
Ces 5 régiments, du fait de leur ancienneté, sont traditionnellement désignés par le vieux terme de houzard. Ainsi on parle par exemple de Bercheny Houzards pour désigner le 1er RHP ou de de Chamborant Houzards pour désigner le 2e RH.
A partir du nouveau 6e régiment de hussards (ex n° 7), les régiments sont hussards et non "houzards".
- 8e régiment de hussards régiment des éclaireurs de Fabrefonds.
- 9e régiment de hussards est un régiment à double héritage.
- 10e régiment de hussards créé à partir des Hussards noirs, corps franc organisé dans le département du Nord.
- 11e régiment de hussards crée à partir du 24e régiment de chasseurs à cheval.
- 12e régiment de hussards créé à partir des Hussards de la Montagne.
- 13e régiment de hussards levée du corps des Hussards des Alpes.
- 14e régiment de hussards créé le 28 janvier 1813.
Hussards, l'examen par le Premier Consul (1800). Cette illustration apparaît dans L'Armée Française par Jules Richard, illustré par Edouard Detaille, publié pour la première fois en 1885.
Voir aussi
- Le roman d'Arturo Pérez-Reverte : Le Hussard
- Le roman de Jean Giono : Le Hussard sur le toit
- Le film Le Hussard sur le toit de Jean-Paul Rappeneau
- Le roman de Roger Nimier : Le Hussard Bleu
- L'expression de « hussards noirs de la République » fut employée à l'usage des instituteurs sous la Troisième République
- Le musée des hussards à Tarbes : le jardin Massey
- Historique général des Hussards
Bibliographie
- L.Fallou, Nos hussards 1692-1902, Lavauzelle, 2008, 352p, (ISBN 978-2702510193)
- André Jouineau et Jean-Marie Mongin, Les Hussards français : Tome 1, De l'Ancien Régime au Consulat, Histoire et Collections, 2004, 82p, (ISBN 978-2915239027)
- Gérard Massoni , Histoire d'un régiment de cavalerie légère : Le 5e Hussards de 1783 à 1815, Archives & culture, 2007, (ISBN 978-2911665905)
- Abbé Staub, Histoire des régiments de hussards, Lavauzelle, 2008, 344p, (ISBN 978-2702509913)
- Radoslaw Sikora, hussards, la terreur de l'Est, dans Art de la Guerre, n° 9, août-septembre 2003, p. 66-75.
Notes et références
- ↑ Les amis du patrimoine napoléonien , association culturelle, historique et apolitique, premier et second Empire, créé en 1993
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