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Histoire de Porto Rico
Porto Rico est un État libre associé aux États-Unis, situé dans la mer des Caraïbes. L'État de Porto Rico est constitué de l'île de Porto Rico proprement dite, ainsi que de plusieurs îles environnantes plus petites, dont Vieques, Culebra et Isla Mona.
L'histoire de Porto Rico commence avec les peuplements de l'archipel par les Ortoiroides entre 3000 et 2000 avant JC. D'autres tribus, comme les Saladoids et les Indiens Arawak peuplèrent l'île entre 430 avant JC et 1000 après JC. Au moment de la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb en 1492, la culture indigène dominante était celle des Taïnos. Cette culture disparut durant la seconde moitié du 16e siècle à cause de l'exploitation par les colons espagnols, les guerres que ces derniers menèrent contre les Amérindiens et les maladies européennes.
Située dans le nord-est de la mer des Caraïbes, Porto Rico est un élément clé de l'empire colonial espagnol depuis les premières années de l'exploration, la conquête jusqu'à la colonisation du Nouveau Monde. L'île sera un poste militaire majeur lors de nombreuses guerres entre l'Espagne et d'autres puissances européennes pour le contrôle de la région au 16e, 17e et 18e siècles. Plus petites des îles des Grandes Antilles, Porto Rico était une étape dans le passage entre l'Europe et Cuba, le Mexique, l'Amérique centrale et le nord de l'Amérique du Sud. Avec l'indépendance des États latins américains, Porto Rico et Cuba seront au cours du 19e siècle et jusqu'à la guerre hispano-américaine de 1898, les deux dernières colonies espagnoles en Amérique et serviront de postes avancées dans la stratégie espagnole de reprendre le contrôle des Amériques.
En 1898, durant la guerre hispano-américaine, Porto Rico est envahie et devient une possession des États-Unis. La première moitié du 20e siècle est marquée par des luttes pour obtenir plus de droits démocratiques de la part des États-Unis. Le Foraker Act de 1900, qui établit un gouvernement civil et le Jones Act de 1917, qui accordent la citoyenneté américaine aux Portoricains ont ouvert la voie à l'établissement d'une constitution pour Porto Rico et des élections démocratiques en 1952. Cependant, le statut politique de Porto Rico, un commonwealth contrôlé par les États-Unis, reste une anomalie dans la région, plus de 500 ans après les premiers peuplements européens de l'ile.
Sommaire
Période pré-colombienne
Le peuplement de Porto Rico débuta avec l'établissement de la culture Ortoiroide venant, via les Petites Antilles de la région de l'Orénoque dans le nord de l'Amérique du Sud. Certains historiens suggèrent que ce peuplement remonte à 4000 ans. Une fouille archéologique sur l'île de Vieques en 1990 trouva des restes de ce que l'on pense être un homme Ortoiroide (nommé homme de Puerto Ferro) qui fut daté à 2000 ans avant JC. Les Ortoiroides furent repoussés par les Saladoides, peuple venu de la même région et arrivé sur l'île entre 430 et 250 avant JC.
Entre le 7e et le 11e siècles, les Arawaks ont probablement peuplé l'île. Durant cette période, la culture Taïno se développa et environ 1000 après JC était devenue dominante. Des traces de cette culture ont été retrouvées dans le village de Saladero, dans le bassin de l'Orénoque, au Vénézuela, ce qui tend à prouver que comme les peuplements antérieurs, les Taïnos sont arrivés à Porto Rico d'Amérique du Sud en passant par les Petites Antilles.
A l'arrivée de Christophe Colomb, une population estimée de 30 à 60 000 Amérindiens Taïnos, menée par le cacique (chef) Agüeybaná, habitait l'île, qu'ils nommaient Boriken, "la grande terre du seigneur noble et vaillant". Les indigènes habitaient dans de petits villages dirigés par un cacique et vivaient de chasse, de pêche et de cueillette de fruits et de racines de manioc. Quand les Espagnols arrivèrent en 1493, des conflits avec les Caraïbes qui menaient des raids depuis la chaine des Antilles, avaient lieu. La domination des Taïnos sur l'île était proche de sa fin et l'arrivée des Espagnols allaient marquer le début de leur extinction. Leur culture reste néanmoins fortement ancrée dans celle du Porto Rico contemporain. Des instruments de musique comme les maracas et le güiro, le hamac et des mots telles que Mayagüez, Arecibo, iguane, et huracán (qui a donné l'anglais hurricane) sont des exemples de l'héritage laissé par les Taïnos.
Article détaillé : Taïnos.Arrivée des Européens
Porto Rico fut découverte pour la première fois par des Européens par Christophe Colomb lors de son deuxième voyage en 1493. Il y trouva des Amérindiens tainos. Il est peu probable que les Espagnols furent considérés comme des Dieux... Il est facile de voir par comparaison que les Dieux des Romains étaient blancs, les Dieux des peuples africains, noirs; ou les Dieux du panthéon asiatique semblables à leur couleur de peau.. Les Dieux nous ressemblent toujours parce que nous créons leur image à notre image; pour que nous puissions nous identifier à eux. Pourquoi respecter un Dieu qui ne nous ressemble pas?
La première ville, San Juan, fut rapidement fondée vers 1505 et devint la capitale de l'île en 1521.
Il s'agissait de la plus importante possession de l'empire espagnol dans les Antilles durant les premières années de la colonisation des Amériques.
Arrivée des Anglais
En 1595, Porto Rico fut attaquée par Drake et Hawkins, qui furent toutefois forcés, face à la résistance des Espagnols, de se retirer.
En 1598, George Clifford pilla San Juan, mais la maladie força les Anglais à abandonner l'île.
Île cédée par l'Espagne aux États-Unis d'Amérique
En 1898, se produit la guerre hispano-américaine dont les enjeux sont encore l'objet de débats historiques .
En 1899, le traité de Paris signé entre les États-Unis et l'Espagne est ratifié par le sénat américain après un débat houleux. En échange de 20 millions de dollars, l'Espagne cède ses dernières possessions d'Amérique latine - Cuba et Porto Rico -, ainsi que les Philippines.
Démocratisation
En 1945, Luis Muñoz Marín gagne les premières élections démocratiques de l'histoire de Porto Rico, et en 1952, il aide Porto Rico à obtenir une autonomie partielle vis-à-vis des États-Unis. Depuis cette date, Porto Rico a le statut d'État Libre Associé dépendant des États-Unis, la loi fédérale américaine s'applique à Porto Rico, le représentant de l'État a le titre de gouverneur et les représentants portoricains à Washington n'ont qu'un rôle d'observateur. Pourtant à cette date est créé le Comité olympique portoricain.
Tutelle américaine
La situation de l'État Libre Associé de Porto Rico est souvent assimilée à celle d'un pays autonome non souverain. Le thème du statut de l'État est, depuis les années 1950, le principal thème politique portoricain ; les 2 principales positions étant l'indépendance ou l'intégration comme 51e état fédéré des États-Unis.
Trois référendums ont été réalisés en 1967, 1993 et 1998 mais n'ont pas conduit à la modification du statut d'État Libre Associé au sein des États-Unis[1].
En juin/juillet 2000-2007, le Comité spécial de la Décolonisation de l'ONU a demandé aux États-Unis de réduire leurs interventions armées et de laisser tous les courants d'opinion s'exprimer[2]. Des améliorations se sont fait sentir[3].
Le 23 décembre 2000, une semaine avant son départ, le président Bill Clinton décide de passer une Task force, une directive qui impose de règler, à une date indéterminée, les problèmes liés au statut de Porto-Rico en organisant un référendum ne laissant le choix qu'entre l'indépendance ou l'intégration comme 51e état des États-Unis. George W. Bush n'a pas appliqué cette décision et les attentats du 11 septembre 2001 ont détourné l'attention de la question.
En 2003 la gouverneur Sila Calderón dans son discours du 25 juillet, a proposé de créer une assemblée constituante afin de résoudre le problème du statut politique de l'île pour 2004 ; Un fort mouvement en faveur de la création d'une république associée émergeant à cette époque.
En mars 2003, la marine américaine abandonne l'Île de Vieques où se trouvait une base militaire depuis plus de 60 ans. Cette décision intervient alors que la base navale était occupée par de nombreux campements de désobéissance civile, dont des campements de il Parti indépendantiste portoricain (PIP), de l'église catholique et du Parti Populaire Démocrate. Cette occupation fait suite à une manifestation de 100 000 personnes à San Juan en 2000 après la mort accidentelle d'un civil.
En 2004, le président américain George Walker Bush, déclare que l'île devrait obtenir le même statut que les îles Mariannes.
En novembre 2004 est élue Anibal Acevedo Villa du Parti Populaire Démocrate comme gouverneur.
Nouvelles tensions
Le 23 septembre 2005, Filiberto Ojeda Ríos dirigeant historique des Macheteros, groupe indépendantiste portoricain de droite est abattu à l'âge de 70 ans par des agents FBI, après plus de 30 ans de cavale.
Le 10 février 2006 des agents du FBI ont arrêté sur le territoire portoricain :
- Lilliana Laboy dirigeante syndicaliste et Secrétaire exécutive de la Coordination Caribéenne et Latino-américaine de Porto Rico,
- William Mohler, leader du comité indépendantiste,
- José Rodríguez, indépendantiste retraité.
Mais ils ne sont pas parvenus à s'emparer de Norberto Cintrón Fiallo, autre leader independantiste, après des échauffourées. Cette démonstration de force, armes aux poings avec équipement d'intervention portant le sigle FBI, s'est soldée, après utilisation de gaz lacrymogène et coups de feu, par de multiples arrestations dont celle de journalistes et plusieurs blessés. Le FBI a justifié cette intervention comme une intervention anti-terroriste en prévention d'attentats potentiels sur le territoire américain incluant Porto Rico (inscrit ainsi dans le communiqué de presse en anglais).
L'information n'est quasiment pas relayée dans la presse internationale. Plusieurs médias locaux condamnent cette action la qualifiant de "retour en arrière de 50 ans" et l'accusent d'entraver la liberté d'opinion et la liberté de la presse.
Le 1er mai 2006, suite à des querelles politiques entre les divers organes du pouvoir et la banque fédérale américaine, empêchant un nouveau prêt au gouvernement portoricain, les 95 000 fonctionnaires portoricains ne peuvent ainsi plus être payés (depuis le 15 mai), fermant écoles, hôpitaux et universités.
Suite à ces évènements et à la non traduction de la Task force du président Bill Clinton, l'ONU, via le Comité spécial de la Décolonisation, ouvre une étude judiciaire de la situation "étatsuno-portoricaine". Le 14 juin 2006, la comité dénonce le déni du droit à l'autodétermination du peuple portoricain, réaffirme que les Nations-Unis reconnaissent la singularité culturelle du peuple de Porto-Rico dans les Caraïbes et en Amérique latine. Ce communiqué dénonce aussi les interventions du FBI et la persécution des mouvements indépendantistes portoricains et réclame la libération des prisonniers politiques portoricains (certains sont en prison depuis plus de 25 ans). Enfin le comité réaffirme qu'il suivra avec attention l'évolution de la conditon portoricaine.
Notes et références
- ↑ Consensus introuvable à Porto Rico, par James Cohen (Le Monde diplomatique)
- ↑ Le comité de la décolonisation demande au gouvernement des États-Unis d'engager un processus permettant l'autodétermination à Porto Rico
- ↑ [20 jul 2000] AG/COL/182 : LE COMITE SPECIAL DE LA DECOLONISATION CLOTURE LES TRAVAUX DE SA SESSION DE L’AN 2000
Voir aussi
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