Henri Conscience

Henri Conscience

Hendrik Conscience

Portrait de Hendrik Conscience

Hendrik Conscience (né Henri Conscience le 3 décembre 1812 à Anvers, mort le 10 septembre 1883 à Ixelles est un écrivain belge d'expression néerlandaise.

Sommaire

Enfance et adolescence

Maison natale de Conscience, Pompstraat, à Anvers

Il était fils de Pierre Conscience, un natif de Besançon. Celui-ci avait été chef de timonerie dans la marine de Napoléon Bonaparte et fut nommé sous-directeur du port d'Anvers en 1811 quand la ville était française. Lorsque la ville fut soustraite à l'empire, Pierre resta. C'était une personne très excentrique, qui achetait et démontait les navires hors d'usage dont le port était plein après la paix.

L'enfant grandit dans une vieille boutique remplie d'objets maritimes auxquels le père ajouta ensuite une collection de livres invendables, parmi ceux-ci, de vieux romans qui enflammèrent l'imagination de l'adolescent.

Sa mère mourut en 1820. Le garçon et son jeune frère n'avaient pas d'autre compagnon que leur père. En 1826, Pierre se remaria avec une veuve beaucoup plus jeune que lui, Anna Catherina Bogaerts.

Henri avait développé un appétit insatiable pour la lecture. Peu après son nouveau mariage, Pierre se mit à détester la ville, vendit son commerce et se retira en Campine, la région plate entre Anvers et Venlo. Là, dans une petite ferme entourée d'un grand jardin, les garçons passèrent des semaines et même des mois sans autre fréquentation qu'Anna.

Les débuts

À l'âge de dix-sept ans, Henri quitta la maison paternelle pour devenir tuteur à Anvers et continuer ses études qui furent bientôt bouleversées par la révolution belge de 1830. Il se porta volontaire comme soldat dans la nouvelle armée belge et servit dans les casernes de Venlo puis de Termonde, jusqu'en 1837, ayant obtenu le grade de sergent-major. Il se retrouva ainsi parmi les Flamands de toutes les classes sociales et observa de près leurs habitudes mentales. Le jeune homme décida alors d'écrire dans la langue méprisée du pays, un idiome considéré alors comme trop paysan pour être parlé et surtout écrit par les francophones qui formaient, en Flandre, la bourgeoisie.

Pourtant, à proximité, les Néerlandais possédaient une littérature riche et respectée, en néerlandais, une langue proche du flamand. Henri se rendit compte que la nouvelle division territoriale allait créer un créneau, les conditions d'une éclosion dans une langue qu'il décrivit comme romantique, mystérieuse, profonde, énergique même sauvage. « Si je parviens à écrire, je me jetterai à corps perdu dans la composition flamande. »

Ses poèmes, cependant, écrits alors qu'il était militaire, étaient tous en langue française. Il ne recevait pas de pension et il était au chômage. Déterminé à l'impossible, il écrivit pour vendre un livre en flamand. Inspiré par un passage de Francesco Guicciardini, il écrivit une série de scènes située à l'époque de la révolte des gueux, sous le titre In 't Wonderjaar 1566. Ce texte fut publié à Gand en 1837. Son père trouva tellement choquant le fait que son fils écrive un livre en flamand qu'il le jeta dehors. Le romancier n'avait alors comme seul fortune que deux francs et quelques vêtements.

La reconnaissance

Première page de De leeuw van Vlaenderen

Un ancien camarade d'école le trouva dans la rue et le prit chez lui ; bientôt des gens de la haute société, notamment le peintre reconnu Gustave Wappers, s'intéressèrent à ce jeune homme ambitieux mais malheureux. Wappers lui donna un costume et le présenta au roi Léopold Ier. Celui-ci avait par ailleurs fait la demande, pas immédiatement remplie pour des raisons bureaucratiques, que le Wonderjaar soit ajouté à la bibliothèque de chaque école du royaume. Ce fut sous le patronage de Léopold Ier qu'il publia son second livre Fantasy en 1837. Un petit poste aux archives provinciales lui assura des revenus réguliers et en 1838 il fit paraître son roman historique le plus célèbre le Lion des Flandres. Ce roman fut suivi de Comment devenir un peintre (1843), Ce que peut souffrir une mère (1843), Siska van Roosemaei (1844), Lambrecht Hensmans (1847), Jacob van Artevelde (1849) et le Conscrit (1850). Pendant ces années il vécut une existence variée, pour treize mois comme un sous-jardinier dans une maison de campagne, mais finalement comme secrétaire de l'académie des Beaux-Arts à Anvers. Il fallut beaucoup de temps avant que ses livres – applaudis mais rarement achetés – lui permissent d'être un peu indépendant. Ses idées, cependant, commencèrent à être admises. Lors d'un congrès flamingant qui eut lieu au début de 1841, ses écrits furent comparés à une graine pour une littérature de type national. Aussi les nationalistes flamands encouragèrent-ils leur circulation.

En 1845 Henri fut fait chevalier de l'Ordre de Léopold. Écrire en flamand avait cessé d'être ridicule ; au contraire utiliser l'idiome du prolétariat était presque devenu une mode.

En 1845 Henri publia une Histoire de la Belgique, mais on lui conseilla de revenir aux présentations des vies ordinaires et pittoresques qui étaient sa spécialité. Il publia ensuite Aveugle Rose (1850), Rikketikketak (1851), le Gentleman pourrissant (1851), la Misère (1853). Il commença à avoir des imitateurs.

En 1855 les premières traductions commencèrent à apparaître. En 1867 le poste de gardien des musées royaux de Belgique fut créé et cette importante fonction lui fut attribuée. Il continua à produire des nouvelles avec une grande régularité (au total, il en a écrit plus de quatre-vingts). Il était devenu une célébrité dans la ville et son soixante-dixième anniversaire donna lieu à des festivités publiques. Il mourut après une longue maladie dans sa maison et on lui fit des funérailles nationales.

Les portraits de Conscience nous le présentent avec de long cheveux souples, des yeux sombres contemplatifs sous de grands sourcils, un nez pointu, et une grande bouche de bonne humeur ; au cours de ses dernières années, il portait une longue barbe blanche.

Ses fresques historiques ne gardent pas la popularité qu'elles ont connues, mais la description de la vie des gens ordinaires dans leur vie quotidienne conservent leur valeur sociologique.

Voir aussi

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