- Henri Bouquet
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Henri Bouquet (1719 à Rolle - 2 septembre 1765 à Pensacola) est un officier mercenaire suisse de l'armée britannique qui s'est illustré lors de la guerre de Sept Ans entre Français et leurs alliés amérindiens contre les Britanniques puis lors de la guerre de Pontiac. Bouquet est surout connu pour sa victoire sur des Amérindiens à la bataille de « Bushy Run », qui mit fin au siège de fort Pitt pendant la guerre contre Pontiac.
Sommaire
Carrière militaire
Il est né à Rolle en Suisse, fils d'un aubergiste. Il débute sa carrière militaire à 17 ans au sein de l'armée des Pays-Bas et la poursuit au service du royaume de Sardaigne. Comme beaucoup d'officiers à son époque, il sert comme mercenaire différents pays. En 1748, il reprend du service pour les Pays-Bas, comme lieutenant-colonel des gardes suisses.
Au service de l'armée britannique
Il entre au service de l'armée britannique en 1756 avec le grade de lieutenant-colonel. Il sert sous les ordres du Général John Forbes lors de l'expédition contre la garnison française du fort Duquesne (aujourd'hui Pittsburgh en Pennsylvanie) en 1758. C'est à son instigation que l'armée construit une nouvelle route au centre de la Pennsylvanie, plutôt que d'utiliser la route du Maryland faite lors de l'infructueuse expédition de Braddock. Bouquet et ses troupes sont attaqués par les Français et les Amérindiens à Loyalhanna, près de l'actuel Ligonier en Pennsylvanie ; une fois l'attaque repoussée, ils se dirigent vers le fort Duquesne, qui a été abandonné et rasé par les Français avant leur retraite.
La guerre de Pontiac
En 1763, la guerre de Pontiac éclate à la frontière. Pontiac, un chef de guerre des Outaouais, soulève les Amérindiens qui avait été les alliés des Français pour combattre les Britanniques et dont la véritable motivation était de conserver leurs terres. Pontiac lance une série d'attaque sur des forts et des colonies le long de la frontier, pensant que les Français vaincus se rallieront et viendront à leur aide. Le conflit commence par le siège de fort Detroit, le 10 mai 1763. Le fort Sandusky, le Fort Michillimakinac, le fort Presqu'île et de nombreux avant-postes frontaliers sont rapidement débordés.
Plusieurs forts sont tombés aux mains de tribus alliées, fort Pitt, fort Ligionier, et fort Bedford le long du chemin Forbes. Bouquet qui se trouve à Philadelphie, rassemble à la hâte 500 hommes – pour la plupart des mercenaires montagnards d'Écosse – pour libérer les forts. Le 5 août 1763, Bouquet et sa troupe sont attaqués par des guerriers des tribus des Lenapé-Delaware, Mingo, Shawnee et Wyandot près d'un petit avant-poste appelé Bushy Run, dans ce qui est aujourd'hui le comté de Westmoreland, en Pennsylvanie. La bataille dure deux jours, les tribus sont mises en déroute par Bouquet et fort Pitt est libéré.
Pendant la campagne contre Pontiac, Bouquet acquit une réputation épouvantable. Dans une série de lettres échangées pendant l'été de 1764 entre lui-même et son commandant, le général Jeffrey Amherst, ils conçoivent l'idée d'infecter les Amérindiens par la petite vérole, en leur offrant des couvertures contaminées provenant de l'hôpital du fort. Cette idée a-t-elle été réellement mise en œuvre ? Une épidémie de variole s'est effectivement répandue parmi les Amérindiens à cette époque et, comme le phénomène s'est produit dans plusieurs autres régions sur d'autres continents (entre autres en Nouvelle-Zélande) dans des conflits impliquant l'armée britannique, certains pensent qu'elle a été causée volontairement et que de simples échanges de politesse entre Britanniques et Amérindiens n'y ont pas suffi. Cette épidémie, si elle a bien été causée par les couvertures infectées de variole, serait alors le premier cas de guerre biologique recensé en Amérique du Nord.
Plusieurs échanges de correspondances de l'été 1763 entre le gouverneur militaire de la Nouvelle-France Jeffrey Amherst et les mercenaires suisses Henri Bouquet et Siméon Écuyer sont conservées dans des archives en langue anglaise.
Ces lettres traitent les Amérindiens de « vermine » et démontrent une volonté certaine d'exterminer la population amérindienne rebelle, à l'exception de leurs propres mercenaires amérindiens:
« ...that Vermine ... have forfeited all claim to the rights of humanity[1] »
— (Bouquet à Amherst,le 25 juin)
« I would rather chose the liberty to kill any Savage... »
— (Bouquet à Amherst, le 25 juin)
« ...Measures to be taken as would Bring about the Total Extirpation of those Indian Nations »
— (Amherst au Sire William Johnson, Superintendent of the Northern Indian Department,le 9 juillet)
« ...their Total Extirpation is scarce sufficient Attonement... »
— (Amherst à George Croghan, Deputy Agent for Indian Affairs, le 7 août)
« ...put a most Effectual Stop to their very Being »
— (Amherst à Johnson, le 27 août)
À l'automne de 1764, Bouquet est nommé commandant de fort Pitt, avec pour mandat de mater le soulèvement des tribus amérindiennes contre l'occupant britannique. Il conduit une force de 1 500 miliciens et soldats réguliers depuis le fort vers la région de l'Ohio. Le 13 octobre 1764, l'armée de Bouquet atteint le fleuve de Tuscarawas. Peu après les Shawnees, les Sénécas et les Lénape-Delaware se rendent par crainte des exactions des Britanniques.
Comme condition au traité de paix, Bouquet exige le retour de tous les captifs britanniques contre la promesse de ne pas détruire les villages amérindiens ou de ne pas s'approprier leurs terres. L'échange des captifs se déroule mal et beaucoup de Français de la Nouvelle-France ayant adopté le mode de vie et les valeurs des Amérindiens doivent être capturés contre leur gré, ce qui cause une grande amertume parmi les groupes autochtones. Bouquet déplace son armée de la rivière Tuscarawas vers celle de Muskingum (un affluent de l'Ohio, près deCoshocton). Il se positionne au cœur des terres tribales, cela peut lui permettre de frapper rapidement les villages des Amérindiens s'ils refusent de coopérer.
Promotion et mort subite
En 1765, Bouquet est promu général de brigade et placé à la tête de toutes les forces britanniques dans les colonies méridionales. Il meurt à Pensacola, au sud de la Floride, le 2 septembre 1765, probablement de la fièvre jaune.
Bibliographie
- Henri Bouquet, The papers of Col. Henry Bouquet. Prepared by Frontier forts and trails survey, Federal works agency, Work projects administration; edited by Sylverster K. Stevens and Donald H. Kent. (OCLC 3478133)
- Constance Cappel, The smallpox genocide of the Odawa tribe at L'Arbre Croche, 1763 : the history of a Native American people, Lewiston, N.Y. : Edwin Mellen Press, 2007. (OCLC 175217515)
- Peter d'Errico, « Jeffrey Amherst and Smallpox Blankets », University of Massachusetts Amherst. Consulté le 7 mars 2008
- Donald H. Kent, « Henry Bouquet and Pennsylvania », Pennsylvania Historical and Museum Commission.. Consulté le 7 mars 2008
- Francis Parkman, The Oregon Trail ; The conspiracy of Pontiac, New York, N.Y. : Literary Classics of the United States 1991. (OCLC 22505425)
Notes et références
- Parkman. P. 646
Source de traduction
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Henry Bouquet » (voir la liste des auteurs)
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