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Guy XIX de Laval
Pour les articles homonymes, voir Guy de Laval.Guy XIX de Laval, ou encore Paul de Coligny (13 août 1555, né en Italie sur le Pô[1] - 15 avril 1586, Taillebourg), comte de Laval, comte d'Harcourt, vicomte de Donges, baron de Vitré, vicomte de Rennes, baron de Quintin, seigneur d'Avaugour (en Plésidy), de Beffou, de Belle-Isle, seigneur de Rieux, de Rochefort et de Largouët, baron de La Roche-Bernard, seigneur de Montfort, de Gaël, de Tinténiac, de l'Argouest, de Bécherel, châtelain du Désert-à-Domalain. Guy XIX fut le nom que prit, en succédant à Guyonne, sa tante, dans le comté de Laval, Paul de Coligny. Toute la succession de sa tante ne lui échut point : les terres qu'elle avait en Normandie furent divisées entre Guy XIX et le marquis d'Elbeuf, suivant la coutume du pays; mais, pour les domaines situés en d'autres provinces, ils demeurèrent entièrement au premier, lequel, dans les actes, est qualifié comte de Laval, de Montfort, de Quintin , d'Harcourt, dont il n'avait que la moitié, vicomte de Rennes et de Donges, baron de Vitré, de la Roche-Bernard, sire de Rieux, de Rochefort, de l'Argouest, de Lillebonne , d'Aubigné , de Bécherel, etc.
Sommaire
Famille
Fils de François de Coligny d'Andelot, seigneur d'Andelot, colonel-général de l'infanterie française, dit « le chevalier Sans-Peur », et de Claudine de Rieux, qui a introduit le calvinisme en Bretagne, et en Mayenne. Claudine de Rieux est la fille de Claude de Rieux, comte d'Harcourt, et de Catherine de Laval, fille aînée de Guy XVI de Laval, comte de Laval, et de Charlotte d'Aragon , sa première femme.
Il se marie le 1er septembre 1583 avec Anne d'Alègre, fille aînée de Christophe, marquis d'Alègre, dont il laissa un fils, Guy XX de Laval.
Biographie
Protestantisme
Son père, qui le premier de sa maison, avait embrassé les nouvelles opinions et y avait entraîné ses frères, l'éleva dans les mêmes principes. Lors du décès de sa mère, Claude de Rieux, arrivé le 5 août 1561, Guy-Paul, l'ainé des fils, hérita de ses droits sur les terres qui lui avaient été attribuées en représentation de ses droits dans les successions de ses père et mère.
Patrimoine des Laval
Dès le 24 décembre 1567, après la mort de Guyonne de Laval, Guy-Paul, qui se trouvait son plus proche héritier, prit le nom de Guy XIX, comte de Laval ; mais il ne put être mis de suite en possession de ses fiefs. Guyonne était morte sous le coup d'une instruction criminelle, dont l'un des premiers actes avait été dès le 31 janvier 1567, une mise sous séquestre de ses biens ; or, aussitôt son décès, ce séquestre s'était compliqué d'une saisie de tous ses meubles, saisie opérée à la requête du procureur général du roi du comté de Laval. L'instance aboutit enfin deux mois plus tard à un arrêt rendu contre la mémoire de Guyonne, le 19 décembre 1569, la condamnant pour lèse-majesté et prononçant confiscation définitive de ses biens.
Le roi donna à Madeleine d'Avaugour, veuve de Paul d'Andouins, dame de Château-Frémont, les profits de fiefs échus à Sa Majesté par le trépas de Guyonne de Laval, réservé ce qui pourroit estre dû à Mgr de Montmorency.
Madeleine d'Avaugour exerce ses droits en février 1568, mais, dès le mois de septembre, Paul de Coligny jouit du comté de Laval, sous la tutelle de son père ou de René de Rieux, son oncle. C'est en représentation des droits de sa mère, Claude de Rieux, sœur de Guyonne de Laval, que Guy XIX se trouva à l'âge de douze ans, investi sur le patrimoine des maisons de Laval et de Rieux des droits que le décès de Guyonne laissait vacants.
Comté de Laval
La mort ayant enlevé François d'Andelot, le 28 juin 1569, ne lui permit pas d'achever l'éducation de son fils. Elle le fut par l'amiral de Coligny, son oncle, qu'il perdit, en 1572, à la nuit de la Saint-Barthélemy. Le 28 juin 1569, François de Coligny, administrateur des biens et personnes de Guy (XIX), comte de Laval auparavant nommé Paul de Coligny, Françoise et Marguerite de Coligny, ses enfants et de défunte Claude de Rieux son épouse obtient des lettres patentes du roi, données à Boulogne, pour enjoindre à tous les prétendants droits d'usage ès boys, buissons, garennes et forests du comté de Laval de présenter leurs titres.
Fin 1570, un prétendant aux terres de Belle Isle et Beaufou s'annonce et en janvier 1571, Guy Paul d'Andelot, comte de Laval, unique héritier de Claude de Rieux, sœur germaine de Guyonne de Laval, fait valoir ses droits sur ces deux terres par l'intermédiaire de son tuteur Gaspard de Coligny. Débouté de son action, le seigneur de Coligny relève appel et par un arrêt du parlement de Rennes du 25 février 1573, le sieur d'Andelot, comte de Laval, obtient mainlevée de ses terres de Belles Isle et de Beaufou, héritage direct de la comtesse Guyonne de Laval, sa tante.
Exil
C'est en Suisse qu'on trouve trace de Guy XIX à partir de 1572 : à Bâle, le 31 octobre 1572, les 6 septembre et 5 octobre 1573 à Schaffhouse le 24 août 1573. Il était en Suisse, pendant le second semestre de 1574, ainsi qu'en témoigne une lettre adressée à Bellièvre par Catherine de Médicis, qui se préoccupait du séjour que Guy XIX faisait hors de France, et qui cherchait les moyens d'y mettre fin.
Il effectue une procuration le 5 novembre 1575 devant notaire en la cour de la cité libre impériale de Strasbourg à son écuyer Gilles de Ravenel qui est mandaté pour emprunter auprès des républiques Suisses de Zurich, Berne, Bâle, Genève une somme de 6 000 écus ou plus.
Jusqu'au dernier de ces jours, Guy XIX resta fidèle au protestantisme. Il ne prit cependant aucune part à la prise d'armes de 1574, qui aboutit en mai 1576 à la paix de Monsieur, et revint avec Jean du Mats de Montmartin à la suite de l'édit de Beaulieu.
États de Rennes
Pour l'Art de vérifier les dates[2], en 1578, il se rendit, accompagné de 1 700 gentilshommes, aux états de Rennes, pour y disputer, en qualité de baron de Vitré, la préséance au vicomte de Rohan. Les évêques et les seigneurs des états accommodèrent le différent par une convention qui portait, que M. de Rohan ferait l'ouverture de l'assemblée, et signerait le cahier du premier jour, séance à laquelle M. de Laval ne se trouverait pas, et que celui-ci présiderait les autres jours, et signerait la clôture des états.
Avec le duc d'Alençon
En juillet 1581, le comte de Laval se rendit à l'armée que le duc d'Alençon assembla vers Château-Thierry, pour aller au secours de Cambrai, dont les Espagnols faisaient le siège. La place fut délivrée aux approches des troupes françaises, par la retraite précipitée des assiégeants. Le comte de Laval accompagna, en 1582, le même duc dans son voyage d'Angleterre, d'où ce prince repartit au mois de février, pour aller se faire reconnaître et inaugurer duc de Brabant, à Anvers. Il le suivit en cette ville, et fut témoin de la cérémonie. En 1583, arriva ce qu'on nomma la « folie d'Anvers » ; entreprise mal concertée du duc d'Alençon, pour surprendre cette ville et s'en rendre absolument le maître. Le comte de Laval, qui se trouvait à cette expédition, qu'il n'approuvait pas, sauva la vie à plusieurs français, qui se rangèrent autour de lui, et cela par le respect que les habitants d'Anvers conservaient pour la mémoire de son père et de son oncle.
Protestantisme
Guy XIX, dès 1577, se dépensa de toutes les manières au profit de la cause protestante ; en juin 1580, il est en Allemagne où il cherche à lever des reitres ; en septembre 1584, il prend part à l'Assemblée de Montauban ; et, avec Duplessis-Mornay, il est député par elle vers Henri III. Son voyage fut pour lui une occasion de faire à Laval un séjour que la maladie y prolongea. Le 27 août 1585, Henri III félicitait Guy XIX d'avoir donné congé et fait retirer et sortir de ses terres les ministres de la religion nouvelle prétendue réformée. On se demande si le roi avait été exactement renseigné sur les agissements de Guy XIX et sur ses projets, car, moins de quinze jours après la date de ces félicitations, Guy XIX se prononçait résolument ; décidé à joindre son contingent aux troupes réunies sous les ordres du prince de Condé, il partait de Vitré, le 8 septembre 1585 accompagné de 150 reîtres et de trois cents arquebusiers à cheval ; avec lui ses trois frères de Rieux, Tanlay et Sailly se mettaient en campagne. Aucun des quatre ne revint.
Combats en Saintonge
Il se rendit, en 1586, en Saintonge, auprès du prince de Condé, qui faisait la guerre en ce pays-là. Un jour, le prince fut averti que le mestre de camp Tiercelin, dit la Roche du Maine, passait avec quatre cents hommes de son régiment, tous à pied, pour aller à Saintes. Aussitôt il monta à cheval, avec environ quatre-vingts soldats, et ayant atteint la troupe de Tiercelin, il l'attaque, et lui tue près de quarante hommes. Tiercelin, ayant soutenu cette première charge, se servit de l'avantage du terrain, où il y avait beaucoup de baies et de fossés, derrière lesquels il se posta. Le prince, dans le moment, reçut un renfort du comte de Laval, qui arriva avec sa compagnie d'hommes d'armes. Excité par ce seigneur, il fit une seconde charge malgré le désavantage du terrain. Les chevaux franchirent les fossés, et le comte de Laval , poussant jusqu'à l'enseigne colonelle , l'arracha de la main de celui qui la portait. Tiercelin, voyant la déroute de ses gens, et lui-même blessé, en rallia une partie, et secouru d'un détachement de la garnison de Saintes, il gagna les faubourgs de la ville. Ce combat, qui se donna 7 avril, fut très sanglant. La Trémoille, duc de Thouars, beau-frère du prince, y courut risque de la vie, ayant eu son cheval tué sons lui. Les sires de Rieux et de Sailly, frères du comte de Laval, y furent, blessés à mort ; l'un mourut le lendemain, et l'autre deux jours après. Ils venaient de perdre, peu de temps auparavant, le sire de Tanlai leur autre frère, mort de maladie à Saint-Jean-d'Angely. Le comte de Laval ressentit une si vive douleur de ces trois pertes , qu'il en-mourut lui-même au bout de quelques jours dans le château de Taillebourg. On éleva aux quatre frères un même tombeau, dans la chapelle de ce château.
Guy XIX, dit un auteur contemporain, était « né pour de grandes choses, si là mort ne l'eût pas sitôt mis au tombeau ». Le comte de Laval, Guy XIX de Laval, a conféré le monopole de la production, de la vente et de l'exportation du textile aux Lavallois. (voir : Histoire du textile en Mayenne)
Précédé par Guy XIX de Laval Suivi par Guyonne de Laval (Renée de Rieux)
Guy XVIII de Laval (Louis de Sainte-Maure)comte de Laval, de Montfort et baron de Quintin 1567-1586 Guy XX de Laval Bibliographie
- Malcolm Walsby The Counts of Laval : Culture, Patronage and Religion in Fifteenth and Sixteenth-Century France (Ashgate, Aldershot, 2007)
- Malcolm Walsby "Un grand seigneur protestant durant les guerres de religion : la carrière politique et militaire de Guy XIX, comte de Laval (1580-1586)" in Société d'histoire et d'archéologie de la Mayenne, 22, (1999)
Voir aussi
Notes et références
Source partielle
« Guy XIX de Laval », dans Alphonse-Victor Angot, Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Goupil, 1900-1910 [détail de l’édition], t. IV, p. 529.
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