- Guy Hain
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Guy Hain était un marchand d'art et un faussaire français qui écoula de très nombreux faux bronzes d'art.
Biographie
Guy Hain commença sa carrière comme vendeur de produits vétérinaires. Il rencontra à cette occasion un nombre important de vétérinaires en possession de sculptures animalières en bronze et s'y intéressa de près. En 1962, il dépensa 550 000 francs pour l'achat du Baiser d'Auguste Rodin. Lassé de son métier de vendeur, il devint marchand (vendeur d'art). Il ouvrit la galerie Aux Ducs de Bourgogne au Louvre des antiquaires qu’il ferma en 1988 suite aux premières perquisitions de la police judiciaire.
Guy Hain se rapprocha de la fonderie Georges Rudier, qui était l'une des fonderies produisant les bronzes d'art d'Auguste Rodin depuis le début du XXe siècle. Il convainquit les propriétaires Georges et Bernard Rudier d'utiliser les modèles originaux afin de couler à nouveau des œuvres de Rodin mais sans l’autorisation du musée Rodin, ayant droit de l’artiste. Il ouvrit un atelier de ciselure à Nogent-sur-Marne et, en 1990, acheta à Luxeuil-les-Bains la fonderie Balland qu’il géra avec son épouse.
Quelques bronzes furent fabriqués avec les modèles en plâtre confiés par le musée Rodin, mais il surmoula de nombreux bronzes authentiques pour augmenter sa production.
Guy Hain vendit des centaines de nouvelles fontes par le biais des salles de ventes en France et à l’étranger comme des originaux, utilisant la signature d'Alexis Rudier, le fondeur originel de Rodin. Ce commerce lui rapporta environ 130 millions de francs en 1999. Il clama plus tard qu'il avait passé un contrat lui permettant d'utiliser le nom d'Alexis, mais les Rudier contestèrent son affirmation.
Il alla jusqu'à produire des copies d'autres sculpteurs comme Alfred et Antoine-Louis Barye, Jean-Baptiste Carpeaux, Camille Claudel, Christophe Fratin, Emmanuel Frémiet, Aristide Maillol, Pierre-Jules Mêne et Pierre Auguste Renoir. Il a quasiment inondé le marché de l'art avec ces copies en moins de 8 ans d’activité[1].
En janvier 1992, la police de Dijon arrêta Guy Hain et saisit environ 20 tonnes de sculptures en bronze dans plusieurs fonderies en Franche Comté et à Paris.
Le 17 janvier 1996, Guy Hain parut devant le Tribunal de Grande Instance de Lure, accusé de contrefaçon. Le 28 juin 1997, il fut condamné à 4 ans de prison mais il fit appel et n’effectua que 18 mois[2].
La maison de vente aux enchères Rey et Faure, basée à Rambouillet, fut aussi accusée de complicité pour avoir vendu des bronzes lors d'enchères entre 1987 et 1991. Ils vendirent pour environ 16 millions de francs de bronzes illicites ou frauduleux. Un tirage du Baiser d'Auguste Rodin fut ainsi vendu pour 4.5 millions de francs. Ils furent plus tard relaxés.
D'autres maisons de vente aux enchères comme l’hôtel Drouot, Christie's et Sotheby's présentèrent ses productions à leurs clients mais ne furent pas inquiétés par la justice française.
En 2000, Guy Hain déposa, entre autres, les noms d'Alexis et Georges Rudier, mais le petit-fils de ce dernier le poursuivit. Guy Hain ne put conserver cette marque.
Le 27 janvier 2006, une enchère publique organisée par la DNID (Direction Nationale d'Interventions Domaniales) fut organisée à Dijon, France, avec 73 bronzes expertisés comme authentiques ou marquée reproduction, à l'exposition. Cinq œuvres partirent et 68 restèrent. Angélique et Roger montés sur l'hippogriffe d'après Antoine-Louis Barye, une fonte au sable ancienne sans inscription fut adjugée 54 000€[3]. Une œuvre originale avait atteint un prix record, 310 000 US dollars chez Christie's le 25 avril 2003[4].
Après expertise de plus de 2 500 scellés par les experts judiciaires Gilles Perrault et Claude France, la Cour d’appel de Besançon le condamna, en avril 2002, à 4 ans de prison. Les preuves collectées par la police de Dijon consistaient en 1100 copies d'œuvres de différents sculpteurs français. Le procureur avait demandé 5 ans d'emprisonnement et 2 millions de francs d'amende. La première condamnation de 4 ans fut maintenue par la Cour.
Lorsque Guy Hain fut relâché, il continua à fréquenter les salles des ventes pour écluser son stock.
Guy Hain, ne s’étant pas présenté volontairement et s’étant même caché pour se soustraire à cette décision de justice, fut arrêté lors d’une conversation téléphonique qu’il eut d’une cabine parisienne avec le capitaine de la police judiciaire de Nanterre en charge de son dossier. Croyant refaire son procès, il ne vit pas le temps passer ce que la police mit à profit pour le localiser et l’inviter à séjourner à la prison de la santé ou il purgea le reste de sa peine.
Les marchands d'art devinrent très suspects envers les bronzes d'art. L'expert judiciaire en objets d'art Gilles Perrault a calculé que Guy Hain a produit plus de 6000 contrefaçons au-delà de celles confisquées par la police. Seulement un tiers de ces sculptures ont été localisées.
Une seconde affaire concernant la saisie en 2 d’un autre stock par le juge Éric Halphen à Créteil est actuellement en attente de jugement au Tribunal de Grande Instance de Créteil.
Notes et références
Catégorie :- Faussaire d'œuvre d'art
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